Le vendredi 28 septembre 2001, au moment
où septembre commence à sentir
sérieusement octobre. Ce soir, à 18 h,
toute la population de Moissey a été
invitée à suivre la leçon
ex-tasdeterra produite par M. Fabrice Charlier, qui,
malgré ses dénégations modestes,
commence à y prendre goût. Attention quand
l'heure du sevrage sera venue, M. Charlier sera
peut-être bien dépourvu. Avec la même
patience et la même détermination, le chef
de fouilles a re-expliqué à qui voulait le
savoir tout ce qu'il savait sur le complexe tuilier de
Moissey. Tout, peut-être pas, car les
archéologues, nous n'avons jamais bien osé
le dire, sont coquets. Intellectuellement coquets, sinon,
ils sont pleins de terre...
La découverte du jour,
car il y en a une, et elle date en réalité
de plusieurs jours, c'est la mise à jour d'une
canalisation d'eau en fonte qui reliait Moissey à
Frasne. Cette canalisation, qu'il a fallu continuellement
respecter, apporte la preuve que quelqu'un a pu
déceler la présence de tuiles romaines au
moment de sa pose. En effet, ce tuyau, non seulement
passe sur le lieu étudié, mais encore,
à maints endroits, il touche, il colle, à
des appareils de tegula. L'entreprise qui a donc
posé cette conduite, autour des années
1965, a forcément rencontré toutes ces
tuiles qui viennent d'émerger
aujourd'hui.
Le chef du chantier a expliqué qu'on avait vu
l'essentiel de la couche stratigraphique gallo-romaine et
qu'il avait bon espoir d'aller voir dessous ce qu'il y
avait. Comme M. Jourdain stupéfait de faire de la
prose sans le savoir, les indigènes n'ont pas
caché leur étonnement de voir qu'il y avait
tout cela sur leur territoire et ils sont repartis,
convaincus d'avoir découvert un grand
continent.
Comme l'équipe archéologique vient
d'obtenir une rallonge temporelle d'environ deux
semaines, il y a beaucoup à parier qu'elle va nous
exhumer encore de l'étonnant. Donc, rendez-vous au
mois d'octobre pour la suite, sinon la fin de cette
grande aventure.
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