village de moissey

la tuilerie gallo-romaine de Moissey de plus près

fouilles du lundi 23 juillet 2001 au 5 octobre 2001

un gros four tuilier et deux petits fours potiers

et vers la mise en évidence d'un quatrième four (tuilier), parcelle ZA 49.

textes et images de Christel Poirrier, grâce à la gracieuse contribution de Fabrice Charlier, directeur du chantier.

I. Juillet 2001

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René Delmas, archéologue à Moissey et Luc Jaccottey, archéologue de l'AFAN.

1.

lundi 23 juillet 2001. Ouverture et préparation du chantier.

C'est sous un climat propice aux travaux de plein air qu'est arrivée aujourd'hui à pied d'oeuvre l'équipe de Fabrice Charlier, chef du nouveau chantier de fouilles découvert à Moissey en octobre 2000. L'enveloppe d'ELF, utilisée par l'AFAN, via la DRAC de Besançon, du moins son département archéologie, devrait permettre que ce chantier soit ouvert aux travaux jusqu'au 5 octobre 2001.

Aujourd'hui, c'est une journée de préparation du périmètre de fouilles, terrassement, évacuation des mètre-cubes d'argile indésirable sur le lieu, aménagement d'un plat de terrain pour l'installation des baraquements des archéologues, avec une paire de cabines-cabinets, délimitation du champ.

Déjà, dans le carré qui jouxte de chemin départemental 37, trois archéologues stagiaires ont commencé les travaux de balayage, c'est-à-dire de fouille "fine" et délicate.

Monsieur Fabrice Charlier, qui a déjà "sévi" avec un beau succès sur le site de Villers-Farlay, nous a confié son optimisme sur la suite des opérations, richesse du champ, bonne accessibilité de l'endroit. Seule, aujourd'hui, l'arrivée de la pluie est réellement redoutée car elle obligerait à bâcher, à pomper, donc d'une certain façon, à ralentir l'avancement des recherches.

L'hypothèse du jour (23 juillet), un quatrième four ?.

Vue d'une belle sole de four.

2.

jeudi 26 juillet 2001. La préparation du chantier tire à sa fin.

Le climat est maintenant plus que propice à la fouille du lieu. les flaques d'eau se sauvent toutes seules et on ne redoute pas d'être inondé(s). La préparation du chantier a beaucoup avancé et même d'une façon spectaculaire. Quatre conteneurs habitables "Algéco" sont installés pour accueillir les commodités de chacun et le bureau de fouilles, le champ est parfaitement délimité et avant que la pelleteuse rejoigne d'autres terres, Fabrice Charlier a fait construire un bac de décantation, avec un gros tuyau qui sert de trop-plein à l'eau de surface devenue claire.

A propos d'objets qu'on s'attend à rencontrer sur ce chantier, le responsable des fouilles nous a déclaré qu'on attachait bien plus d'importance à la place stratigraphique qu'aux coordonnées dans le plan. En effet, le monde de l'archéologie fait essentiellement référence aux couches successives apportées par les civilisations successives.

Nous avons rencontré en chemin Hélène, une archéologue de Rennes, qui est spécialisée dans "l'archéo-magnétisme" et dont nous vous livrerons les secrets dans les jours qui viennent.

Sur place, sur la fondation d'un mur qui n'est pas gallo, officie Corinne, une archéologue professionnelle "céramologue".

Dès lundi prochain, l'équipe sera rejointe par Véronique, "archéologue-topographe", qui aura la charge d'envisager le quadrillage horizontal, métrique, pour y situer l'action et surtout qui devra faire apparaître l'altitude des diverses actions.

La cité des archéologues et, au fond, le village de Moissey.

Tout y est... latrines et fontaine de campagne.

Vue du chantier depuis le CD 37.

Une tegula (une partie)

Le bac de décantation...

... vu de plus près.

3.

lundi 29 juillet 2001. Premiers coups de balayette et mesures.

Les timides pluies du week-end n'ont entamé ni la foi des acteurs, ni l'accessibilité à la scène. Le matin, trois fouilleuses dégageaient à la truelline et à la balayette le mur le plus long du site: les fondations d'un mur récent guère plus antérieur au XIXe siècle. Ce travail, une fois achevé, fera l'objet d'une description et d'un rapport, avant d'être détruit. En effet, bien que l'objectif de ces fouilles soit la mise au jour de la romanité de l'endroit, rien n'est négligé et tous les éléments postérieurs à l'époque gallo-romaine sont pris en compte, dans le but de faire un bilan stratigraphique.

L'après-midi, l'ensemble de l'équipe s'est penché sur cette plaque très parlante qu'est l'appareil de tégula, bien rangées et bien empilées qui évoquent l'existence du mur -épais- du four tuilier qui occupe nos soins. Ce four pourrait occuper une emprise voisine du décamètre-carré et la partie actuellement visible serait au niveau de la sole, plancher d'un espace qu'on appelle le laboratoire. Le four tuilier consiste en deux volumes, l'un en excavation (creusé comme une cave et d'où provient la chaleur) et l'autre, immédiatement au-dessus qui accueille la matière à cuire, en grosse quantité.

Faisaient exception à cette équipe laborieuse deux autres archéologues chargées de lever le plan du lieu, avec un appareil, successeur du théodolite, le tachéomètre. Cet appareil est très perfectionné puisqu'il sait mesurer les angles horizontaux, verticaux et calculer les distances. Le chef-opérateur topographe, Véronique, réunit toutes ces données en visant sur une mire tenue par une collaboratrice. Ces données sont toutes affichées sur un écran à cristaux liquides (LCD), qu'une secrétaire se charge de reporter sur du papier. Enfin un croquiseur devra dessiner l'ensemble. Tout ce qui est découvert sur le lieu fait l'objet d'une identification topographique, c'est-à-dire en planimétrie comme en altimétrie.

Ici, un appareil de tégula, c'est le mur de ceinture du gros four à tuiles.

fouille fine par Hélène et Raphaëlle (spécialiste du IIe âge du fer)

... vue de plus près.

le dégagement "gros" se fait avec le même matériel qu'en maçonnerie. Ici, Frédéric et Florian. Celui qui a le chapeau n'est pas un archéologue mais un piquet...

l'équipe s'est transplantée sur le coin du gros four.

l'archéologue-topographe avec son tachéomètre.

l'appareil avec son objectif "photo" et son écran de contrôle LCD.

la mire reçoit et réfléchit le rayon émis par le tachéomètre

la valise de transport de la belle machine.

l'archéologue "porte-mire" (et porte-sourire).

vue générale du chantier, depuis la route. En bas de cette superbe image (800 x 600 pixels), la personne qui pilote le tachéomètre (à gauche) et celle qui porte la mire (à droite).

lire la suite "II. Août 2001"

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autres pages sur la tuilerie gallo-romaine de Moissey

0. La tuilerie gallo-romaine article de presse (Le Progrès, 28 octobre 2000)

I. L'ouverture des fouilles de la tuilerie gallo-romaine, le 23 juillet 2001, suivi de Christel Poirrier

II. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, août 2001, suivi de Christel Poirrier

III. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, septembre 2001, suivi de Christel Poirrier

IV. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, octobre 2001, suivi de Christel Poirrier

V. Le site gallo-romain de Moissey: novembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VI. Le site gallo-romain de Moissey: les affaires de décembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VII. Le site gallo-romain de Moissey: conférence à Moissey de Fabrice Charlier, le 7 juin 2002

VIII. la tuilerie gallo-romaine, bientôt tous les secrets, par Fabrice Charlier lui-même, août 2005

IX. la tuilerie gallo-romaine, le retour, à l'étude pour l'été 2006

Restitution de constructions de tuiles romaines, sur l'Aire du Jura, avec Fabrice Charlier, tuilologue

Le devenir de la tuilerie, les enjeux d'octobre 2001 (billet d'humeur cantonal)

Ceux de l'enfance remercient ceux de l'AFAN

le parcours archéologique de Fabrice Charlier (1990-2001)

La première maquette moisseyaise d'un four tuilier, par Ivan Perrin, parent d'élève

La maquette du four tuilier à deux alandiers, par David Buliard, élève du CM2

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