autour du village de moissey

la fin de la tuilerie gallo-romaine de moissey

les enjeux d'octobre 2001, billet d'humeur cantonal

par Christel Poirrier

voir tout le menu Archéo

le congé de la belle tuilerie

Le temps du rêve et des constructions mentales s'achève.

Le jour où on ne voyait que quelques soles prometteuses ou pas, où on disait qu'on ferait des fouilles destructives, où personne ne savait exactement ce que recouvraient tous ces mots, "soles" et "destructives", ce jour-là est maintenant bien loin de nous.

Depuis la mi-août, les fours tuiliers ont jailli de la terre, avec ostentation et même arrogance. C'était Psyché toute entière qui vous sautait aux yeux, et cependant, le discours de l'archéologie officielle n'a pas changé. Disons, ce discours ne s'est pas adapté au paysage sans cesse renouvelé de l'été 2001.

On fera des fouilles destructives, comme convenu il y a environ 12 mois, comme convenu et aussi comme tel est le travail de l'archéologue, qui n'a jamais consisté à s'arrêter pile à la naissance de Jésus Christ ou d'un autre. Le travail de l'archéologue est exhaustif s'il le peut, et si on lui fait briller quelque éclat du Big-Bang, l'archéologue institutionnel est partant, il en a fait le serment à un cousin d'Hippocrate, et plus, c'est sur cette lumière au fond des temps qu'il a bâti son église. Qu'il en soit d'abord loué et ensuite remercié.


D'un autre côté, ce canton de Montmirey-le-Château, dont on a dit qu'il était au carrefour de l'Europe, est en train de rendre l'âme, doucement et longuement, il est devenu dortoir, il a abdiqué pratiquement son attachante ruralité, il est maintenant la terre réservée de nombreux retraités et de laborieux qui fréquentent les métropoles voisines en n'oubliant pas de se lever à 5 heures du matin. Il voudrait devenir résidentiel et comment fera-t-il pour devenir culturel... Ce canton qui tourne tout autant le dos à son passé qu'à son avenir est moribond. On lui chercherait une belle place au cimetière.

Sa réalité historique ne semble guère concerner du monde, tant à la base qu'au sommet de ses hiérarchies. Entre sa romanité et sa médiévalité, sans omettre sa néolithicité, il aurait pourtant de quoi sortir sa tête des flots... Au lieu de quoi, il va de kermesse en vide-greniers, de concours de quilles en merguez du samedi soir, et il va, content-de-lui, pour peu que l'assiette de ses impôts ne sorte pas de son assiette.

 

Entre devenir Terre d'Histoire ou terre d'histoires, va-t-il enfin choisir?

Christel Poirrier, le 30 septembre 2001

Cinq fours gallo-romains au bord du CD 37. Vue aérienne © christel poirrier moissey

Maquette de Ivan Perrin.

moissey.com

autres pages sur la tuilerie gallo-romaine de Moissey

0. La tuilerie gallo-romaine article de presse (Le Progrès, 28 octobre 2000)

I. L'ouverture des fouilles de la tuilerie gallo-romaine, le 23 juillet 2001, suivi de Christel Poirrier

II. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, août 2001, suivi de Christel Poirrier

III. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, septembre 2001, suivi de Christel Poirrier

IV. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, octobre 2001, suivi de Christel Poirrier

V. Le site gallo-romain de Moissey: novembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VI. Le site gallo-romain de Moissey: les affaires de décembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VII. Le site gallo-romain de Moissey: conférence à Moissey de Fabrice Charlier, le 7 juin 2002

VIII. la tuilerie gallo-romaine, bientôt tous les secrets, par Fabrice Charlier lui-même, août 2005

Restitution de constructions de tuiles romaines, sur l'Aire du Jura, avec Fabrice Charlier, tuilologue

Le devenir de la tuilerie, les enjeux d'octobre 2001 (billet d'humeur cantonal)

Ceux de l'enfance remercient ceux de l'AFAN

le parcours archéologique de Fabrice Charlier (1990-2001)

La première maquette moisseyaise d'un four tuilier, par Ivan Perrin, parent d'élève

La maquette du four tuilier à deux alandiers, par David Buliard, élève du CM2

voir tout le menu Archéo

portail de moissey.com
e-nous écrire