Mercredi 17 octobre 2001, 16 h 30. Malgré le
beau temps, une poignée de croyants (mais pas tous
pratiquants) se sont réunis à la salle des
Quinze à la mairie de Moissey. Ils étaient
d'ailleurs une trentaine... Donc en surnombre. Autour du
directeur du Service Régional de
l'Archéologie de la DRAC de Franche-Comté
et de son adjoint, les personnes les plus
intéressées par les
événements avaient pris place.
M. le directeur du SRA s'est d'abord
félicité du nombre de participants et
a annoncé sa satisfaction
à la perspective du débat d'idées
qui allait suivre. Puis il a situé
l'ensemble des opérations dans le contexte qui est
celui de l'archéologie d'aujourd'hui.
"L'aménageur est le payeur". "Le scientifique
n'est pas payé pour conserver" et
"l'aménageur n'a pas signé pour la
Valorisation". Ceci étant, la découverte du
jour a bien modifié la donne, puisque la fouille
de sauvegarde prévue doit s'arrêter
vendredi, juste à l'heure où de nouvelles
découvertes viennent d'être faites. D'un
côté, l'argent qui permet d'avancer, il n'y
en a plus, et de l'autre, il en faudrait encore pour
entrer dans ce nouvel acte qui est la découverte
d'un étage, d'une strate sous-four.
M. Charlier, qui est arrivé après les
premiers monologues, n'a pas caché son amertume
d'être obligé d'arrêter son
travail...
Avant qu'il ne rejoigne cette belle assemblée,
M. Charlier avait reçu par contumace les
compliments appuyés du directeur du SRA et des
deux instits avec lesquels il s'est montré
particulièrement coopérant.
Cette divine aventure va s'éteindre dans la
douleur, non pas, comme redoutée, la douleur des
aficionados locaux, mais celle de l'équipe de
Fabrice Charlier qui a vécu cet été
dans une passion belle et solaire. Belle comme
l'Antique...
L'idée du jour serait de faire un rebouchement
"provisoire et fin du site", de façon à ce
qu'on puisse lui ré-ouvrir l'abdomen
l'année prochaine, à la même heure,
au même endroit. Du même coup, la question de
la valorisation du site se trouve reportée
d'autant, ce qui arrange bien les vilains qui n'arrivent
pas à s'enfoncer dans le crâne que
l'archéologie est pléonastiquement
destructrice. En attendant, M. le
Directeur du SRA a assuré que le gros four
tuilier, celui qui est l'objet de notre
vénération, ne serait pas détruit.
Les propriétaires du
terrain, qui avaient été superbement
oubliés par la politesse
économico-archéologique, ont
déclaré qu'ils étaient
disposés à céder la parcelle
sacrée à la commune de Moissey.
Pour l'heure, le maire du village va contacter Qui il
faut pour contribuer au rebouchement fin et provisoire de
l'endroit. Pour plus tard, un nouveau budget devra
être "inventé" pour la suite de notre long
métrage:
"le four bi-alandaire, le
retour".
Ensuite, il ne manquerait guère plus d'un
million ou deux pour faire une valorisation convenable.
Bientôt, tous les prix seront en Euros, il sera
donc plus aisé de récolter de
l'argent.
Cette réunion a fait du bien à tout le
monde et il apparaît limpide que c'est "le mode"
d'échange qu'il faudrait, à l'avenir,
privilégier, bien sûr en aménageant
le protocole communicatoire: puisque là comme
ailleurs, il y a des oreilles qui interprètent
(problèmes de perception) et des langues qui
parallélisent (problèmes d'émission)
ou tournent autour du pot-mais à bonne distance.
Pour ce qui est de l'approche citoyenne de
l'archéologie, il faudra vraisemblablement
attendre le deuxième service.
ite missa est
(Voir "Mauvaises questions mais, dieu merci,
bonnes réponses" en
préparation)
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