chez Ernest et
Léone Poirot, une maison ouvrière à
4 appartements.
C'est une belle maison massive,
à un étage et ample grenier qui
siège aujourd'hui au 12 de la Rue Haute. Elle a la
particularité d'avoir été
édifiée au XVIIe siècle, sur un plan
peu courant à l'époque (et à
l'endroit).
On y retrouve la facture
générale des maisons voisines de la rue du
Dieu de Pitié et du couvent de la Rue Basse,
c'est-à-dire, en partant du sol, une belle cave
voûtée parallèle à la rue,
avec une entrée de chaque bout, les appartement du
bas comprenant deux pièces avec croisées
d'ogives (sans nervures et sans culots apparents), ceux
du haut comprenant eux aussi deux pièces sous
plafond à la française.
En bas, chaque appartement a
son accès depuis la rue, en haut, chaque module
est accessible par un grand escalier central
aménagé, dès la construction, au
centre de l'édifice.
Bien sûr, chaque
appartement jouit de sa grande cheminée et de sa
pierre d'évier, four à pain en bas
(seulement en bas selon les vestiges connus).
le
rez-de-chaussée, les caves
Au rez-de-chaussée, les
voûtes ont été construites à
l'économie, c'est-à-dire sans les
fioritures connues dans les autres maisons voisines, mais
l'esprit de voûte y est bien.
La grande cave en berceau, dans
le sens de la rue, connaît deux accès et
l'ensemble est coupé en deux par une cloison en
bois. Pas d'accès apparent depuis
l'intérieur, mais deux grandes portes laissant
passer les tonneaux permettent l'accès depuis la
rue.
Dans la partie sud de la cave,
il y a une cave additionnelle sans voûte, au
plafond poutré et planché. A
l'entrée de cette pièce subsitent deux
départs d'ogives, qui laissent à penser que
cette grande maison serait peut-être une
reconstruction, sur un emplacement grandement
ré-aménagé.
l'étage, le
grenier
Les plafonds à la
française de l'étage sont comme ceux de la
rue du Dieu de Pitié, les poutres maîtresses
longues ont une section d'environ 45 cm de
côté. Les chevrons sont aussi de puissantes
pièces de chêne, semblant eux aussi
sur-dimensionnés par rapport à leur
destination.
La charpente qui soutient deux
pans et une croupe est faite de solides pièces de
chêne, en nombre important, comme si elle avait
dû, jadis, soutenir une couverture de pierre. Les
différentes propriétés dans se
grenier sont aussi matérialisées par des
cloisons en sapin, la plupart à
claire-voie.
la cour et les
dépendances
Derrière le
bâtiment, une courette et un jardin encore bien
visibles devaient appartenir à la
copropriété, où chacun avait son
coin, ainsi qu'une grange, destinée à
recevoir un poulailler et peut-être une
étable, en tout cas, du bois et des fagots. A la
limite de la cour et du jardin, il semble subsister les
traces d'un tec à porcs, mais le peu de vestiges
oblige à rester dans les
hypothèses.
donc...
Cette grosse maison a dû
être construite par un riche propriétaire
qu'il destinait à son personnel agricole ou
domestique. Naturellement, l'ensemble a dû
être morcelé aux cours des âges, mais
encore, le cadastre de 1824 faisait état de la
présence d'une seule parcelle.
Nous imaginons alors que c'est
après 1824, que le premier des Poirot à
Moissey fit l'acquisition de tout ou partie de cette
maison. Cet ancêtre de la famille Poirot provenait
d'une famille de vanniers qui exerçaient en
Haute-Saône.
Actuellement, en 2008, les
trois-quarts de l'immeuble appartiennent aux époux
Marie-Claude Poirot et Yves Robinet, qui s'y sont
installés en retraite, à la suite de Ernest
et Léone Poirot qui étaient venus s'y
retirer au lendemain de leur vie
professionnelle.
Le module en bas et au sud
appartient à Marcel Verrier, qui demeure à
deux pas de là [AB 486].
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