village de moissey, l'Ordre Hospitalier des Chevaliers de Saint-Antoine

la maison de Claude Sireguy [AB 204]

3. la maison de Thérèse Durot

parcelles AB 204 et 205, 206, 207, dates: 1688 et 1692

page de Christel Poirrier

suite sur la page "la maison des Chaniet-1663 et 1762"

Marcelle Châtelain, par Fabienne Gidoudeaux, sa jeune voisine.
Saints et champignons hallucinogènes & Hospice Saint-Antoine (Isabelle Perrin)
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Hospice Saint-Antoine, le 4e tiers, la maison des Chaniet ?
Hospice Saint-Antoine, les travaux d'Ivan Perrin
les caboulots de la rive gauche de la rue du dieu de pitié
la maison paroissiale, dite de Marie Gaillard, 7 rue basse
la maison Poirot, 12 rue haute
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Ordre des Antonins et des Chevaliers de Saint Antoine: http://antonins.over-blog.com/70-index.html

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Tout l'Hospice Saint Antoine à Moissey, les 3 segments, AB 202, 203 et 204

l'hospice des Antonins (contruction ou reconstruction de 1612 à 1692), état en 2003

 

Partie AB 202-à gauche, croisées d'ogives au rez-de-chaussée, sur une seule grande pièce et plafond français à l'étage; pas de date apparente, mais certainement contemporaine de la partie "AB 203-en bas". 2 caves jumelées, l'une sous la grande pièce, l'autre sous le porche AB 202-à droite.

Partie AB 202-à droite, bâtiment de service agricole, voûte en berceau sur "écurie" et greniers à foin au dessus.

 

Partie AB 203-en bas, croisées d'ogives sur deux pièces devant, 2 voûtes en berceau derrière; date d'une clé de voûte: "1615" à la cuisine, "1617" dans la chambre. Pas de cave.

Partie AB 203-en haut, étage vraisemblablement inexistant lors de la fondation. Plus tard, plafond en planches.

 

Partie AB 204, plafond en "corbes" en bas et en haut. Date sur le linteau de l'entrée Est: "1692", qui établirait la postériorité de cette construction. Plaque de cheminée "Claude Siregui 1688". Cave sous la moitié sud du bâtiment.

Cette construction pourrait être strictement contemporaine de l'étage d'à côté, AB 203-en haut.

le plan ancien de 1824
plan rénové vers 1972

 

la maison Thérèse Durot [AB 204]

Dans ce grand ensemble qu'on soupçonne être un hospice, le morceau Est fait l'objet d'une construction à part, et dans la facture, et dans le temps.

Jean-Baptiste Durot, qui s'est trouvé un jour à la tête de AB 203 et AB 204 (anciennement 299 sur le plan ancien de 1824), a légué à son décès chacune de ces deux parcelles à ses deux filles, Ernestine, qui a épousé Albert Dubief et n'a pas eu d'enfants, et Thérèse qui est restée célibataire pour cause de carence d'hommes due à la guerre de 14.

Par ailleurs, si ces parcelles se sont retrouvées un jour jumelées, c'est dû aux oeuvres d'un médecin Claude Sireguy qui a dû construire le troisième morceau de cet hospice, l'étage de 203 qu'il a unifié avec 204. Ces deux étages communiquent abondamment par deux portes, les planchers sont à la même altitude malgré la déclivité forte de la rue, les fenêtres sont aussi à la même hauteur. Même une cheminée est commune à ces deux étages.

Est-ce plus tard qu'un escalier a été construit, au bout de AB 205, pour accéder à l'étage de 203, escalier en pierres, couvert mais non fermé ?

 

le rez-de-chaussée, les caves

La cave de cette maison est creusée aux trois-quarts, soit qu'on n'a pas pu creuser plus bas, soit qu'on jugeait qu'une cave n'avait pas besoin d'être entièrement enterrée. Toujours est-il que le rez-de-chaussée de l'édifice démarre à plus d'un mètre au-dessus du sol. La plupart des caves de Moissey sont enterrées aux trois-quarts, d'autres aux deux-quarts, d'autres enfin, comme à la gendarmerie ont un seul quart dans le sol. En tout état de cause, il fallait ventiler et voir clair et rien ne contraignait qu'on enterre aux quatre-quarts.

Selon les lieux, on peut accéder aux caves de plusieurs façons, escaliers extérieurs et parfois intérieurs, trappe d'accès depuis l'intérieur, enfin un entonnoir pour faire tomber le raisin. Par les escaliers extérieurs, on descend et on remonte les tonneaux.

Quelques parois de cette cave sont en roche et laissent à penser qu'il aurait été laborieux de descendre plus bas. Le sol est largement pavé et encrassé.

Le rez-de-chaussée était couvert de tomettes, la partie Sud contient une grosse cheminée, grosse signifiant qu'un homme s'y tient debout et qu'un veau y tient largement couché, la partie Nord contenait un four et un siège d'alambic. Cette partie Nord, au niveau de la chaussée de la rue haute, ouvrait tout son flanc sur la courette AB 205, par deux grosses arches de facture simpliste. En 1972, l'arche la plus occidentale avait déjà été rebouchée, remplacée par une simple fenêtre. Près du siège de l'alambic, un gros entonnoir conduisait le raisin à la cave. Cet entonnoir, tout près de la courette, était néanmoins à l'intérieur.

Tous les plafonds de cette construction sont en corbes, nom patois pour dire courbes. Tous les plafonds sont construits avec des poutres en coeur de chêne de 4,20 à 4,30 m. En effet, en bas comme en haut, chaque pièce rectangulaire a une largeur de 4 m. Ces bois sont des coeurs de chêne ou des demi-coeurs, vraisemblablement cintrés (avec une flèche de 10 à 15 cm) par la main de l'homme (contrainte au moment du séchage, ou emploi du feu ?), et ont une section trapézoïdale, la petite base en haut. Entre deux poutres, des pierres sur chant comblaient l'interstice de 35 à 45 cm de l'intervalle.

On peut imaginer la charge considérable que pouvaient supporter de telles structures.

On peut penser que cette façon était plus économique, en tout cas plus rapide que la construction d'ogives croisées. La grosse dépense était la fourniture des poutres, mais la pose de ces poutres, une fois qu'on les avait, devait se faire en très peu de temps.

On retrouve cette façon de faire dans de nombreuses maisons du village et notamment au château.

l'étage, le grenier

L'étage est fait comme le rez-de-chaussée, un escalier intérieur en bois y accède. Notons pour l'avoir constaté en ménageant une ouverture pour y installer le chevêtre d'une autre cage d'escalier, plus modeste, que l'épaisseur plafond-plancher mesure 50 cm. En effet, une fois ces bois et ces pierres mis en place, on avait déposé de la terre, des débris de construction avant de poser des planches sur des lambourdes. Des planches ou des carreaux assez mal calibrés, mais aucun parquet.

Au dessus de la grosse cheminée du bas, une cheminée moyenne accueille dans son âtre une belle plaque de fonte, avec écusson et griffons, et signée Claude Siregui-1688. Il a dû y avoir une "dynastie Sireguy" puisque 100 ans plus tard, une Dame Sireguy a vendu un petit bout de terrain à la commune pour y bâtir la première école du village, en 1771, AB 436, qui a été lontemps la seule école du village.

Le grenier, accessible par un petit escalier meunier n'offre rien de remarquable, son sol est lourd et porte deux belles fermes comme on en trouve partout. Ces fermes, pour ce qui est de l'entrait, la longue partie basse, ont une section à peu près carrée de 40 cm et mesurent 10 m de longueur. Les chevrons sont des petits chênes, pour la plupart coupés en deux longitudinalement. Nombreux sont encore là parmi les chevrons d'origine, avec quelques coyaux, chevrons plus courts qui provoquent un relevé (ou un brisé) dans le pan du toit.

 

 la cour et le déambulatoire (AB 205)

La courette entre la maison et sa grange distribue les accès à ces deux bâtiments. Son sol est dallé (était) pour une moitié et pavé pour la moitié la plus proche de la rue haute. La présence de deux grandes arches est étonnante, et semble unique dans le village. Ce qui a pu être pris pour une "promenade de méditation" serait plutôt de larges entrées pour rentrer et abriter des charrettes.

La grange est construite suivant les mêmes règles que la maison, mais elle est un peu plus petite. Une grande entrée pour véhicules, à côté, une écurie (mot courant pour dire une étable), un petit poulailler, au fond, une pièce sombre pour les lapins. Au-dessus, plusieurs niveaux peuvent accueillir le fourrage.

L'architecte a relié les deux façades par une jolie arche Louis Quinze à crossettes. Une grosse porte à ceux battants closait l'ensemble.

 

le linteau de la porte d'entrée

C'est lui qui à la fois nous apporte le plus d'informations et aussi le plus de questions. Le Tau est la marque incontestée de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Antoine, ce qui permet une belle corrélation avec les deux autres morceaux adjacents de la rue du Dieu de Pitié. De plus, il cousine parfaitement avec ce qui est écrit sur la plaque de cheminée.

Voir les images qui suivent.

suite sur la page "la maison des Chaniet-1663 et 1762"

Clause Sireguy, si c'est lui, n'a pas lésiné pour compléter cet hospice, en faisant construire une maison ET une grange

L'entrée de AB 204, on lit: + 16 C T S 92 + (le T, c'est le TAU, CS serait Claude Siregui)

La cheminée monumentale de AB 204, sur le côté, à droite, une partie n'est pas noircie par la fumée

à l'étage, juste à l'aplomb de la cheminée monumentale, une belle plaque dans une cheminée de chambre, avec le nom de Claude Sireguy et la date de 1688. Voir à ce propos l'article de Jacques Mourant, historien à Pesmes, qui donne son point de vue sur les plaques de ré-emploi

les deux bâtiments Sireguy sont réunis par cette arche à clef et à crossettes. Cette porte ouvre sur une courette AB 205.

l'entrée intérieure de la grange AB 206, avec un linteau à accolade et christique

le tec à porc (AB 435) de la maison se trouve en face, contre AB 266. Ce dessin rappelle l'état en 1966.

Ce vestige de four à pain se trouve à 2 m du sol, ce qui semble démontrer qu'au moment de la construction de l'hospice, cette cave n'existait pas, et ainsi, la construction AB 204 non plus. Ce four était donc à l'extérieur. Mais sa bouche est bien à l'abri dans la construction initiale de 1617. L'ouverture à notre gauche donne sur la rue du Dieu de Pitié, celle de droite conduit dans une autre cave sous la partie agricole de AB 203.

Trois marches d'escaliers, parmi d'autres, devaient conduire sur les voûtes de AB 203,

Ce dessin évoque l'état en 1972, ces traces ayant disparu au regard.

A l'intérieur de la chambre à four et du fourneau à distiller de Monsieur Sireguy, il y avait cet entonnoir pour faire tomber la vendange.

Plafond en corbes, comme il en regorge dans la construction Sireguy, tant dans la maison (AB 204) que dans le bâtiment agricole (AB 206). Cette photo a été prise au château de Moissey, sous la galerie Nord.

Marcelle Châtelain, par Fabienne Gidoudeaux, sa jeune voisine.
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