On vivait
comme des camps-volants. On était
embauchés pour faire du bois,
c'est-à-dire le couper et le mettre en
stères. Mes parents travaillaient pour
Gruet à Dole, Martin à Thervay,
Sauce à Dole.
C'étaient
des charretiers qui convoyaient le bois avec des
boeufs et des chevaux.
Quand on changeait
de forêt, on emmenait tout avec nous, les
biques, les poules, les lapins. Mon père
construisait la cabane, quatre poteaux et une
faîtière, couverts de planches et
de toile goudronnée. Notre habitation
faisait environ 6 mètres sur 7. Les deux
premiers jours, pendant la construction de la
cabane, on dormait tous à la belle
étoile. Au bout d'une saison ou deux, on
démontait et on
déménageait.
Autour de 1950, on
habitait pas loin des Gorges, puisque la
forêt où nous étions
était celle qui longe la veine d'Eurite,
entre les carrières militaires des Gorges
et celles de
Téliet-Pernot.
Sur le ruisseau, on
avait fait un trou qui nous permettait de puiser
avec une casserole. On allait laver notre linge
dans le lavoir des Gorges, celui qui a disparu
aujourd'hui".
Naturellement, les
gens qui fréquentent les mêmes
lieux finissent par se rencontrer et même
par se plaire, puisque le 29 novembre 1952, Jean
Nicolin épouse Fernande Pellegrini
à Virey en Haute-Saône. A Virey
parce qu'à ce moment-là, la
famille bûcheronne Pellegrini travaille
sur cette commune.
De cette union
naîtront 8 enfants, à
Moissey,
-
Viviane, le 10 septembre
1953,
- Anne-Marie, le
15 février 1955,
- Odette et
Colette le 10 avril 1957,
- Jean-Luc, le
28 Août 1961,
- Isabelle, 21
février 1964,
- Bruno, le 10
octobre 1966, et
- Nathalie le 11
mai 1969.
"En 1952, à
notre mariage, nous avons habité 3 ans
chez Ferry; puis en 1955, chez Charles Dubief,
le frère d'Albert; en 1970, nous sommes
devenus locataires chez Jeanne Zocchetti dans la
rue basse (AB 84); et depuis mai 1994, nous
sommes chez nous dans la maison (AB 85)
où vivaient les
Massicot".
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