Aujourd'hui, pour avoir un
verre d'eau potable, il suffit de tourner le robinet. A
Moissey, ce simple geste n'est pas très ancien et
nombreux sont encore les Moissotais qui se souviennent de
"l'ère d'avant l'eau sur
l'évier".
Autrefois, il n'existait que
des puits en dehors de la Grande Fontaine,
alimentée par une source sourdant à cet
endroit. Ce point d'eau fut aménagé en
fontaine à une date indéterminée
mais fort ancienne, peut-être à la fondation
du village. De nombreuses crues dues au canal du Puits
Baudry (ou Griffonne) l'inondèrent
régulièrement rendant son usage impossible,
tant pour les habitants que pour le
bétail.
En 1765, un projet fut
conçu par l'architecte Attiret, il faudra attendre
1770 pour qu'elle soit aménagée telle que
nous la connaissons. Elle est actuellement "site
classé" par les Monuments Historiques.
La fontaine
érigée subit encore l'assaut des crues de
la Griffonne, les abords n'ayant pas été
protégés. En 1790, le Procureur de la
Commune enjoint aux Officiers municipaux de
réparer cette fontaine qui n'est plus qu'un
"affreux cloaque".
En 1880, fut captée, en
association des communes de Moissey et de
Montmirey-le-Château, la
source de Melay. Les eaux sont
partagées en trois, 1/3 pour Moissey, 2/3 pour
Montmirey-le-Château.
Pour le village, ces eaux
alimentent trois fontaines:
- une Rue de la
Serre (dans le virage, face à la maison
Mignot),
- une Rue Haute,
derrière l'église, face à
l'école,
- une Grande Rue (face au
château Malet) appelée Fontaine de la
République parce que surmontée d'un
buste de Marianne.
- Une quatrième
fontaine est installée Rue Basse (entre les
propriétés Ruisseaux et Robert, face
à la gendarmerie) alimentée par une
source captée à la partie basse de la
Ruelle des Chevaux).
Toutes ces fontaines,
équipées d'un abreuvoir, coulent en
permanence. Elles fournissent une eau de bonne
qualité, peut-être un peu trop calcaire,
mais elles n'ont jamais tari. Avec ces nouvelles
fontaines, les puits communs vont peu à peu
disparaître.
A ces fontaines, il faut
ajouter les lavoirs, aménagements indispensables
à la vie d'un village. Il y en avait
trois:
- celui de la
Grande Fontaine,
- celui sur le Ruisseau des
Gorges, en amont du moulin,
- un aux Prés
d'Amont, alimenté par une source captée
le long du vieux chemin menant à
Montmirey-la-Ville.
Il y avait aussi un lavoir, non
aménagé comme tel, à la
Montée Rouge, derrière les
Carrières.
Il ne subsiste, de nos jours,
que le lavoir de la grande Fontaine et celui des
Prés d'Amont, qui a reçu vers 1990 la
statue de la République.
L'implantation des fontaines,
en 1880, améliora la vie des villageois. Chaque
fontaine possédant son abreuvoir, il n'est plus
nécessaire de tirer de l'eau du puits pour les
besoins du bétail. En outre, ces points d'eau
alimentent les familles, leur répartition soulage
les ménagères, car la corvée d'eau
n'était pas une sinécure.
Malgré tout, il reste
quelques puits en service pour les fermes et les maisons
trop éloignées des fontaines.
Cet état de fait durera
jusqu'à la création du Syndicat
Intercommunal des Eaux qui nous alimente actuellement,
c'est-à-dire, en 1959.
L'eau courante à
Moissey, c'est l'entreprise Giacometti de Cult,
Haute-Saône, qui a fait les travaux en 1963. La
station de pompage de Thervay a été
inaugurée en 1967.
Pierre
Pénez, avril 2003
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