Moissey
pendant la guerre de 14
Si la
cérémonie du 11 novembre reste
l'hommage des vivants à ceux qui sont
tombés durant la Grande Guerre, on ne lit
plus les vingt-deux noms comme naguère
parce qu'ils n'évoquent plus un visage
connu ou une famille endeuillée.
pourtant, grâce aux actes de
décès et aux Archives des
Armées, on peut à travers ces
vingt-deux tués et les renseignements
recueillis suivre pas à pas le
déroulement de guerre dès
août 1914:
1914:
Belgique, Alsace, la Marne, course à la
mer
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- le 11
septembre 1914: SIMERAY
Maurice, 23 ans, né le 4 janvier
1891
à Salins, soldat au 171e
Régiment d'Infanterie (R.I) est
porté disparu au Pont d' Aspach,
près de Altkirch (Alsace) sur la
ligne de front établie
après le recul du 25 août,
alors que l'offensive allemande en
Belgique ayant poursuivi nos troupes
jusqu'à la Marne se trouve
bloquée par les armées de
Joffre.
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- le 8 septembre
1914: GAILLARD Pierre, 28 ans,
né le 13 décembre 1886
à Moissey, soldat au
45ème Bataillon de Chasseurs
à Pied est porté disparu
au cours de la bataille de l'Oise,
à Vingré-Chevillecourt,
15 km au N/O de Soissons (Aisne), sur
la ligne de front au cours d'une
attaque pour enfoncer les lignes de
tranchées
ennemies;
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- le 21
décembre 1914: VERRIER
Léon, Lucien, 38 ans,
né le 9 mars 1876 à
Moissey, soldat au 7ème
Bataillon Territorial du Génie,
décède des suites de ses
blessures à l'Ambulance n°
11 du 33e C.A. à
Givenchy-le-Noble (Pas-de-Calais) sur
le front d'Artois.
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- le 22
décembre 1914: DERRIEY Lucien,
20 ans, né le 14 février
1894 à Moissey, chasseur au
10ème Bataillon de Chasseurs
à Pied, tué à
l'ennemi, à
Noulettes(Pas-de-Calais), 7 km W de
Lens, le dernier jour de l'offensive
pour s'emparer de la position
très fortifiée de
Notre-Dame-de-Lorette.
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1915:
Guerre de tranchées sur tout le front de
la mer à la Suisse, violentes et
sanglantes offensives de rupture du front
(400.000 morts et 1.000.000 de blessés
français)
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- le 14 janvier 1915: BELLORGIE Jules,
29 ans, né le 17 septembre 1885
à Moissey, caporal au
60ème R.I., porté disparu
à Cuffies (Aisne) 2 km au N de
Soissons, le dernier jour de la
bataille de Crouy (12.000 morts). En
réalité, blessé,
capturé,
décédé au camp de
Niederzwehren (Allemagne), le
12.05.1915
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- le 8
février 1915: BONTEMPS Louis
Joseph, né le 22 septembre 1881
à Moissey, 34 ans, soldat au
352ème R.I., tué dans la
tranchée par un obus, à
10 km à l'E de Cuffies, à
Hautebraye
(Aisne).
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- le 6 mars
1915: NIALON Charles, 37 ans, né
le 10 septembre 1878, soldat au
260ème R.I.,
décédé à
l'Hôpital militaire de Belfort;
son régiment tenait la ligne de
défense à l'est de
Belfort.
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- le 6 avril 1915: RAGET Léon,
20 ans, né le 25 mai 1894
à Paris, soldat au 128ème
R.I., tué sur le champ de
bataille de la Woevre, à
Riaville (Meuse), 20 km à l'W de
Verdun, lancée pour appuyer
l'attaque de la butte des Eparges,
position avancée de la Ve
armée du
Kronprinz.
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- le 17 mai
1915: VERRIER Aimé, 25 ans,
né le 6 juillet 1890 à
Moissey, soldat au 171ème R.I.,
tué à l'ennemi sur le
champ de bataille au Bois d'Ailly
(Meuse).
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- le 15 octobre
1915: MIGNOT Louis, 37 ans, né
le 9 mars 1878 à Moissey, soldat
au 223ème R.I.,
décédé de ses
blessures sur le champ de bataille,
à Reillon (Meurthe-et-Moselle),
15 km à l'E de
Lunéville,
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1916:
Verdun, la Somme.
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- le 16 juillet
1916: GILLE Joseph, 26 ans, né
le 23 septembre 1889 à Moissey,
caporal au 12ème Bataillon de
Chasseurs Alpins, disparu au cours
d'une contre-attaque allemande pour
reprendre la position fortifiée
de Curlu (Aisne), à 10 km au N/W
de Péronne.
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- le 12
septembre 1916: GARDET Alexandre, 34
ans, né le 10 mars 1882 à
Boston (Etats-Unis d'Amérique),
capitaine commandant la 9ème
compagnie du 133 ème R.I,
(régiment de "hardis Comtois"),
tué au hameau de Leforest, au
sud de Combles (Somme), à 12 h
25, juste avant l'assaut donné
à 12 h 30 en direction de la
route Péronne-Bapaume lors de
l'offensive générale
destinée à soulager
Verdun.
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- le 15 octobre
1916: JACQUET Charles, 38 ans,
né le 15 avril 1878 à
Moissey, soldat au 151ème R.I.,
tué au combat, à
Sailly-Salissel (Aisne), village
fortifié sur la route
Péronne-Bapaume.
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1917:
offensives meurtrières et sans
résultat du Général Nivelle
(mutineries), Pétain avec de gros moyens
en artillerie, chars, avions, l'appui des
premiers américains, lance des offensives
à Verdun, en Belgique et... en
Champagne.
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- le 23 octobre
1917: DUBIEF Marcel Joseph, 24 ans,
né le 2 février 1893
à Moissey, brigadier au
251ème Régiment d'
Artillerie, décédé
de blessures de guerre, à
l'ambulance de Cerceuil (Aisne), sur le
Chemin des Dames, lors de la prise du
fort de la
Malmaison.
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sur
la Somme:
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- le 30 octobre
1917: MERCERET Georges Xavier
Jean-Baptiste, 20 ans, né le 11
septembre 1897 à Paris 16e,
aspirant au 28ème R.I.,
décédé au combat
à Séraucourt-le-Grand
(Aisne), 5 km S/W de
St-Quentin,
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1918:
le
1er semestre, les Allemands lancent 4
offensives
1)
sur la Somme, percée de 60 km le 4 avril
1918,
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- le 4 avril
1918: GAILLARD Emile, 23 ans, né
le 28 septembre 1895 à Moissey,
caporal au 171ème R.I,
décédé de ses
blessures, au bois de Mongival (Somme),
lors de la 1ère
attaque.
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- le 5 mai 1918:
VIENNOT Henri, 23 ans, né le 24
septembre 1894 à Moissey, soldat
au 77ème R.I., tué
à l'ennemi sur le champ de
bataille à Rouvrel (Somme),
ligne de résistance atteint par
les Allemands le
4.04.
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2)
Ypres, en Flandres,
et
3)
fin mai et juin, sur l'Aisne, perte du Chemin
des Dames et recul de 20
km,
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- le 8 juin
1918: VERNIER Roger dit Emile,
né le 24 janvier 1897 à
Moissey, 21 ans, soldat au
152ème R.I.,
décédé de ses
blessures à l'Hôpital de
Tours, son régiment était
engagé sur le front de
l'Aisne.
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4)
sur l'Oise, en juin,
Dès juillet,
sous le commandement de Foch, contre-offensive
pour reprendre le terrain perdu en Champagne,
(2ème bataille de la Marne) et en
septembre sur tout le front:
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- le 27
septembre 1918: THOMAS Roland, 20 ans,
né le 3 décembre 1898
à Moissey, (il figure encore sur
les registres de l'école en
1913), soldat à la 1ère
Cie de mitrailleuses du 158ème
R.I., tué au combat à
Tahure (Marne), le lendemain du
début de la
contre-offensive.
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et repli progressif
des Allemands vers la frontière
jusqu'à l'Armistice du 11
novembre:
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- le 2 novembre
1918: BOUVIER Jules (Emile), 25 ans,
né le 1er septembre 1893
à Moissey, brigadier au
62ème Régiment d'
Artillerie Coloniale, tué par un
éclat d'obus, à
St-Germainmont (Ardennes), 15 km
à l'W de Rethel, lors de la
poursuite.
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D'autres
soldats originaires de Moissey
périrent hors de France ou à
leur retour au pays:
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- le 2 octobre
1918, PATIN Alexis, 24 ans, né
le 16 janvier 1894 à ?, soldat
au 44ème R.I,
décédé suite de
maladie (épidémie
pneumo-virale, grippe espagnole?)
à l'hôpital de Salonique
(Grèce).
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- le 20.04.1919 (le
26.03.1919 ?): GUILLAUME
Léon, 39 ans, né le 4
juillet 1879 à Moissey,
décédé à
Moissey, suite de maladie
contractée à la guerre
à Salonique
(Grèce).
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Cette hécatombe
qui a décimé la partie la plus
active de la population a eu, outre la douleur
des familles d'autres répercussions
aujourd'hui encore perceptibles:
- les noms de famille
présents à Moissey depuis des
siècles souvent ont, à part
Mignot, Thomas et Bouvier, disparu faute de
descendance mâle;
- une baisse sensible
de la population (516 habitants en 1913, 340 en
1964); il faut attendre 1997 pour retrouver ce
niveau de population (520 h.); ces 22 disparus
représentent l'effectif d'une classe de
garçons de l'école en 1913, dont
Roland Thomas;
- la culture de la
vigne déjà décadente par
suite du phylloxéra a disparu (300 ha en
1885, 92 ha en 1912, quelques ares en
1997).
René
Delmas.
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