Courbet chez
[Laurent] Ruquier
Emission "On n'a pas
tout dit" du 11 octobre 2007.
Cette émission restera
dans les "anales" de la télévision, puisque
c'est là qu'elle y puise son inspiration et
qu'elle s'y complaît.
Daniel Schick y avait
chaleureusement convié la troupe "alter ego" de
Patrice Ducordeaux pour la mettre à l'honneur et
présenter son spectacle qui doit être
joué près du Grand Palais le 28 octobre
prochain; ce qui, à cette heure de grande
écoute, et dans une émission de
divertissement, est une gageure...
Mais la réalité a
vite repris le dessus: la télévision A PEUR
DU NOIR (et de la Culture): il ne faut pas faire zapper
la ménagère de moins de 50 ans et tous ceux
qui veulent "faire le vide" en rentrant du travail: il
faut des couleurs, du public jeune et féminin en
bustier moulant, des discours frivoles et creux, des
plaisanteries graveleuses émaillées de gros
mots.
L'accueil de la
réalisatrice (Catherine Barma) fut donc froid et
méprisant: des provinciaux? des costumes sombres?
de la place pour tout le monde? Courbet? C'est qui?
donner la parole au metteur en scène ou à
ses comédiens? Beurk!!! Ca
m'éneeerrrve!!!
Il a fallu négocier
ferme pour passer quelques secondes à l'image et
faire annoncer le spectacle à toute
vitesse;
ah, mais si..., Courbet, il a
peint "L'Origine du Monde", un sexe de femme, ça
fait de l'Audimat!!! Sous prétexte de parler
culture, on va ôter le "ture", et faire les trois
quarts de la chronique là-dessus!
Alors, exit "le chêne de
Flagey", exit "le portrait de Baudelaire", la portion
congrue pour "Un enterrement à Ornans", aucun
membre du groupe autour de la table de l'animateur, alors
qu'un temps de parole énorme fut donné
à trois invitées qui n'avaient rien
à dire... un mépris total.
L'émission fut donc
terriblement décevante pour tous ceux à qui
l'on avait annoncé le passage de la troupe, et qui
ont dû en subir le côté ennuyeux et
vulgaire, sans vraiment voir leurs proches.
Cette
journée fut quand même formidable et
chaleureuse, dans le quartier de Montmartre
ensoleillé...
En tout cas, elle fut
riche en enseignements sur l'univers
télévisuel vu de l'intérieur,
un monde impitoyable et superficiel, où tout
se passe dans l'urgence, où l'on fait des
choix constamment racoleurs et mercantiles: des
valeurs aux antipodes de celles de Patrice
Ducordeaux et de ses comédiens.
Suite à
ces événements regrettables, voici
le petit brûlot que celui-ci a fait
parvenir à France 2:
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A
l'attention de Daniel Schick et
Violaine
Devant le flot
de réactions reçues
après notre passage dans
l'émission enregistrée
mercredi, je réagis à mon tour
pour exprimer mon point de vue sur ce
déplorable épisode ayant
occasioné les tensions tristement
vécues.
Certes, le point
positif (il y en 2) [NDLR: il y en a
deux] fut la découverte, pour la
plupart, d'une ambiance de plateau
télé. L'autre est l'annonce de
notre spectacle du 28 octobre à Paris.
Malgré la
bonne volonté d'arriver à un
compromis, il reste les séquelles et
cet éternel manque de prise en compte
de l'Humain, y compris et surtout provincial
!
Que dire de ces
tergiversations sur l'organisation et la mise
en place du public, sur l'isolement d'une
partie de la troupe, dans une cage qui sert
de loge, à qui l'on annonce qu'il n'y
a plus de place dans le public, qu'il faut
s'habiller, et 5 minutes après le
contraire (alors qu'on nous impose une
répétition pour gagner du temps
!). Et le sucre d'orge pour calmer avec une
mise en place hors plateau d'une partie des
« rejetés » sur une estrade
surélevée (on a failli leur
jeter des cacahuètes). C'était
pathétique et déplorable.
Quant au contenu
de l'émission, franchement, on savait
qu'on n'était pas à Ex Libris
ou Bouillon de Culture mais atteindre ce
niveau de racolage, avec les deux «
créatrices » et leurs salades
à 55 euros (le Pacs, on s'est
vachement poilé), on s'est alors senti
trahis. Vous avez même réussi
à rendre vulgaire d'Ormesson avec
cette exceptionnelle critique d'une Christine
Bravo à l'aise dans ce registre
fangieux. Le recul me permet d'affirmer qu'on
aurait été à notre place
à la table si on avait bien voulu y
inviter un membre de notre troupe (quand je
me suis présenté dans les
discussions tendues comme Metteur en
scène, le jeune assistant-chef de mes
2 [NDLR: de mes deux], me l'a
resservi avec des ironiques « monsieur
le metteur en scène » à
chaque occasion) et j'ai compris où
était notre trou que miss Barma avait
d'ailleurs contribué à creuser.
Les provinciaux de Franche-Comté n'ont
rien à prouver en matière de
Culture et finalement, se trouveront
confortés dans leur démarche du
spectacle « A nous deux Paris »
qu'ils présenteront dimanche 28
octobre autour du Grand Palais, sans fard et
sans camera.
Daniel (Schick)
et Violaine : merci de votre accueil. Votre
sincérité n'est pas mise en
doute dans votre démarche culturelle !
Avoir réussi à placer Courbet
dans un tel contexte relève de
l'exploit et je ne sais pas si le
téléspectateur va s'y
retrouver. Nous, on a apprécié
la séquence !
Merci à
Laurent (Ruquier) pour sa
disponibilité en fin de tournage. Les
amateurs ont apprécié cet
échange.
En tous cas,
nous, aux plateaux TV, on
préfère largement retrouver
ceux du Jura, ils sont plus verts et l'air
respiré y est plus sain
!
Patrice
Ducordeaux
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