village de moissey

l'eurite de la serre

par Jérôme Cornéglio, CM2. le 11 juin 1991, à lécole communale

I. Qu'est-ce qu'une carrière ?

à quoi ça sert ? depuis quand ça existe ?

Une carrière est un terrain d'où l'on extrait des roches propres à la construction. Celles-ci peuvent être souterraines ou à ciel ouvert. On en extrait des granulats, des pierres à bâtir, ardoises, calcaires, gypses, argiles, sables, matériaux isolants.

A la différence des mines, les carrières sont en principe laissées à la disposition du propriétaire du sol. Seul le ministre chargé des mines peut, en cas de nécessité, modifier certains accords.

Les carrières existent depuis l'antiquité. Des monuments, telles les pyramides qui datent de la IV ème dynastie (-2100 av J.C.) sont faites de pierres à bâtir.


II. Fondation des carrières de Moissey

pourquoi Moissey?

La première industrie du village, celle qui attira les "colons" et les fit vivre, fut l'exploitation des carrières de pierres meulières situées à la forêt de la Serre ( voir carte). La principale carrière se situe à la limite de Moissey et de Frasne, et sa pierre meulière est une arkose, grès vosgien à gros grains. Celle-ci servait à faire des meules à moudre les grains, des auges, des bornes, moellons de construction ou de pavage.

Plusieurs sarcophages de l'époque romaine trouvés à Salins étaient de provenance de l'arkose de la Serre.

Cette exploitation n'a fait que croître et prospérer jusqu'à la révolution et même jusqu'au XIXème siècle. Cette carrière déclinera par la suite (plus de besoin de meules, ni de pavés). Une carrière au Mont-Guérin (1821) a été longtemps exploitée pour des pierres à bâtir, puis elle sera pour l'usage des habitants de la commune (1824).

La carrière de pierre siliceuse située à l'entrée de la Serre, à droite de la route d'Amange, a été ouverte en 1855 et est confié à la surveillance des agents forestiers. Moissey se situe sur un gisement, qui se prolonge sur 100 km à la ronde, de roche "porphyre". Celle-ci est formée d'une pâte feldspathique (roche volcanique généralement verdâtre, vert sombre ou vert poireau, quelquefois rougeâtre, très dure exceptionnellement grenue et raboteuse que l'on désigne sous le nom d'Eurite pétrosiliceuse (voir plan).


III. Historique de la carrière

les différents patrons, les différents matériaux.

Après toutes les ouvertures de ces carrières, puis leurs fermetures faute de rendement, seule la carrière d'Eurite ouverte en 1855 subsistera à nos jours. Après avoir été sous la surveillance des agents forestiers à un rythme léger, elle prendra une plus grande importance avec son premier vrai patron Marcel Télier, de 1930 à 1954, dont les héritiers remettront la gérance à la société COGENOR jusqu'en 1959, qui devra se retirer, et laissera la place à la famille d'Alphonse Pernot, toujours patron à notre époque.

Deux matériaux principaux, les premiers sortis du lavage, servent au revêtement des routes (+ goudron), les deuxièmes sont intégrés dans l'aggloméré.


IV. Les clients de la Carrière.

La carrière dirigée actuellement par M. Camille Pernot travaille principalement pour les Ponts et Chaussées de tous les départements limitrophes, et aussi pour la Moselle et la Meurthe-et-Moselle, pour les entreprises routières et aussi pour la société autoroute de Paris-Rhin-Rhône.


V. Interview du directeur et du comptable.

Je n'ai pas pu les rencontrer, car ils étaient trop occupés, mais ils m'ont fait parvenir des renseignements sur la carrière (donc aucune photo). Le comptable, Jean-Paul Campanato a assuré la quotidien depuis 1960 jusqu'à juin 1996.


VI. Matériels utilisés.

Les explosifs sont à base de nitrates et de dynamite. Un tir est effectué par semaine et on utilise de une à deux tonnes de poudre; ceux-ci sont placés à l'aide de perforatrices (deux). Ces roches sont amenés par la pelleteuses (deux) et camions de carrière (cinq) vers les concasseurs et les broyeurs par des systèmes de tapis roulants ou bandes. Puis les gravillons sont acheminés "au lavage" ( une trémie de réception, trois trémies de stockage). Celui-ci s'effectue à l'aide d'un chargeur qui reprend. Il y a peu de stockage, les périodes de creux sont janvier, février (à cause du climat). Il y a plus de demande aux beaux jours d'où l'embauche temporaire pour cette époque.


VII. L'exploitation est allée de Moissey à Offlanges.

L'exploitation est allée de Moissey à Offlanges, car le gisement continue par ce côté. Actuellement il est peu exploité, mais il le sera peut-être par la suite, s'il y a une pénurie dans la partie haute. (Voir photo).


VIII. L'entreprise,

les cadres, les ouvriers, nombre.

L'entreprise se compose d'un directeur M. Pernot, de deux cadres M. Campalato (comptable), et M. Meunier (personne qui m'a fourni la plupart des renseignements), de deux employés chefs de carrière, 1 minier, 17 ouvriers.


Conclusion.

Je pense que la carrière de Moissey est une industrie très importante. Son seul problème est qu'elle déforme la nature, et surtout, produit des poussières qui salissent les alentours. Mais cette industrie est nécessaire pour le progrès, et elle fait prospérer Moissey plutôt qu'un autre village.

 

à l'école de moissey, le 11 juin 1991, Jérôme Cornéglio, élève du CM1.

moissey.com

autres articles sur le porphyre de Moissey

textes de:

Christel Poirrier

1. La carrière ballastière des Gorges de 1920 (recherche de 1971)

2. La carrière ballastière des Gorges, vue aérienne militaire (1925)

Christel Poirrier

3. L'entreprise Jean-Marcel Téliet, (en 1931)

4. Images de la "Cantine d'Offlanges" des années 30, avant la réhabilitation (2003)

Le Progrès-Les Dépêches

5. La carrière porphyrique, la reprise par la famille Pernot, en 1960

6. La carrière porphyrique, vues aériennes DDA/IGN (1953 et 1962) et plan IGN (1979)

7. Le poste d'enrobé de la SCREG sur place (1971)

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8. L'un des meilleurs porphyres de France est extrait à Moissey, le Progrès (1971)

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9. L'Eurite de Moissey, par Jérôme Cornéglio (1991)

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12. Le Poste UN, par le peintre Elisabeth Le Gros (2001) et son papa (1968)
12bis. Le Poste UN, par le peintre Fabrice Martin, aquarelle de 2008

Christel Poirrier

13. les témoins de la carrière porphyrique (1996 et plus tard)

14. Cartes Postales aériennes la carrière de Moissey au long du temps (en attente d'autorisations)

15. Vues aériennes des Carrières de Moissey en 1999

les Moisseyais

16. L'image de couverture, mais en entier (vue aérienne de 1999)

Christel Poirrier

17. La carrière de Moissey, état des lieux, avec Jean-Louis Dengerma, le 15 avril 2004

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18. La dynastie "carrière" des Pernot (27 avril 2004)

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19. Entretien avec Jean-Paul Campanato, comptable au long cours (13 mai 2004)

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20. Une visite de la carrière de Moissey pour la Journée du Patrimoine de Pays (20 juin 2004)

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21. Expo sur la pierre au FPA, le résumé de l'ensemble en images, le 15 juin 2004

Foyer rural Moissey

22. Expo sur la pierre à Moissey, inauguration au Foyer-logement, le 15 juin 2004

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23. La carrière de Moissey continue

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24. Mémoire sur la création d'un groupe agricole dans le cadre d'une exploitation industrielle par Jean-Marcel Téliet, entrepreneur TPE, maître-carrier à Moissey, ancien des Arts et Métiers de Cluny, 1942

25. Le parcours d'un gravier depuis le front de taille de Moissey jusqu'au revêtement routier. (attente d'un gravillon candidat)

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26. Jean-Marcel Téliet, maître-carrier à Moissey de 1930 à 1954, sa vie son oeuvre

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