village de moissey

avec Jean-Marcel Téliet

une nouvelle idée de l'extraction du porphyre

texte Christel Poirrier

photos empruntées à l'expo de la section "histoire et archéo" du foyer rural de moissey (animateur René Delmas)

Historique, d'après les travaux de Jérôme Cornéglio (Edmond Guinchard)

Fondation des carrières de Moissey

pourquoi Moissey?

La première industrie du village, celle qui attira les "colons" et les fit vivre, fut l'exploitation des carrières de pierres meulières situées à la forêt de la Serre (voir carte). La principale carrière se situe à la limite de Moissey et de Frasne, et sa pierre meulière est une arkose, grès vosgien à gros grains. Celle-ci servait à faire des meules à moudre les grains, des auges, des bornes, moellons de construction ou de pavage.

Plusieurs sarcophages de l'époque romaine trouvés à Salins étaient de provenance de l'arkose de la Serre.

Cette exploitation n'a fait que croître et prospérer jusqu'à la révolution et même jusqu'au XIXème siècle. Cette carrière déclinera par la suite (plus de besoin de meules, ni de pavés). Une carrière au Mont-Guérin (1821) a été longtemps exploitée pour des pierres à bâtir, puis elle sera pour l'usage des habitants de la commune (1824).

La carrière de pierre siliceuse située à l'entrée de la Serre, à droite de la route d'Amange, a été ouverte en 1855 et a été confiée à la surveillance des agents forestiers. Moissey se situe sur un gisement, qui se prolonge sur 100 km à la ronde, de roche "porphyre". Celle-ci est formée d'une pâte feldspathique (roche volcanique généralement verdâtre, vert sombre ou vert poireau, quelquefois rougeâtre, très dure exceptionnellement grenue et raboteuse que l'on désigne sous le nom d'Eurite pétrosiliceuse (voir plan).

Historique, d'après Laurent Poupard, 1988, agent de la conservation du patrimoine industriel avant 1950.

Le Massif de la Serre fournit dès le XVIIIe siècle de la pierre à bâtir. Le 3 octobre 1918, la carrière communale est expropriée et mise à la disposition des Ponts et Chaussées. De 1918 à 1920, se construisent des bâtiments, du poste de concassage "C" et des installations avec voie Decauville et de tramway. L'exploitation débute en 1924. L'entreprise est reprise par Marcel Téliet avant 1931, puis par V. Mussot en 1960.

En 1956, le site d'extraction traverse la route (le CD 37), sur les territoires communaux de Moissey et Offlanges. En 1975, une unitié moderne y est montée par les Ateliers Bergeaud de Mâcon (ABM). Le poste de concassage est alors transformé en poste de lavage.

Historique, d'après Jean Nicolin, carrier à Moissey de 1949 à 1986.

Les Porphyres de la Serre.

Le 24 mars 1949, il entre aux Carrières de Moissey dirigées par M. Jean-Marcel Téliet, qui demeure dans l'immeuble "École à la tour"(AB 266), qui appartenait à Paul Besson, fils du notaire, et cousin de Maurice Besson, qui est (ou sera) maire de Moissey. Paul Besson décède en 1953, et c'est vraisemblablement à partir de cette date que la commune décide d'acheter ce bel immeuble pour en faire la charmante école primaire que l'on connaît.

Jean Nicolin fera carrière dans cette entreprise jusqu'au 13 juin 1986, c'est-à-dire durant 37 années.

Monsieur Téliet est décédé dans la maison "Verdot"(AB 52) de la rue basse en novembre 1954 et ce sont ses enfants (2 filles, Nicole et Nanette, et Jean-Pierre, né en 1925) qui ont repris l'entreprise, jusqu'en septembre 1955.

A cette date, c'est la Cogénor (siège social à Isbergues dans le Pas-de-Calais) qui reprend le flambeau jusqu'en 1959, date à laquelle le Tribunal de Béthune prononce la cessation judiciaire. La Cogénor part alors à Pont Saint-Vincent.

En 1960, c'est Alphonse Pernot qui s'occupe des destinées des carrières de Moissey, relayé plus tard par son fils Camille.

Selon Jean Nicolin,

"Cette carrière a été ouverte "sérieusement" en 1933/34 par Marcel Téliet. Il n'y avait qu'un transfo en bois et un bureau en bois, au bord de la route (CD 37), à droite, c'est-à-dire sur la rive "Ouest". Les stocks actuels sont sur des terrains ayant appartenu aux frères Thomas, Aymé et Gaston et un morceau qui était aux Cointot.

La limite entre les Bois Besson et les bois communaux était juste derrière le transformateur.

- Le P1, c'est-à-dire le poste n° 1, celui que tout le monde a vu au bord de la route, était un poste de concassage et de calibrage. On le reconnaît bien grâce à son transporteur vertical à godets.

L'extraction de la pierre au début du siècle (photo Angelo Rossetto, Moissey)

Extrait du plan cadastral de 1971, section AC, enquête Laurent Poupard.

Extrait du plan cadastral de 1971, section AC, enquête Laurent Poupard.

L'équipe porphyrique, en 1937. (image empruntée à la famille Turchetto de Moissey)

Au pied du P1 (image empruntée à l'expo du foyer rural)

Jean-Marcel Téliet, au pied du P1 (image empruntée à l'expo du foyer rural)

Toute l'équipe au pied du P1 (image empruntée à l'expo du foyer rural). Prisonniers, après 1949.

Frères Simon, x Carbonneaux, Hubert Schulz, Jean Nicolin, Victor Noël, Jean-Marcel Téliet, René Chauvin, José Raposo...

Le P1 autour de 1956, traversée de la route (image empruntée à l'expo du foyer rural)

Le P1 autour de 1935, transporteur vertical à godets et voie Decauville de 50, (image empruntée à l'expo du foyer rural)

Le trou d'extraction vers 1935. La voie Decauville du fond du trou récupère les pierres, jusqu'à une grue qui ne soulève que les bennes des wagonnets, puis ces bennes sont reposées, à l'étage de traitement, sur d'autres châssis qui circulent sur la Decauville supérieure.

Jean-Marcel Téliet en conférence. (image empruntée à l'expo du foyer rural)

Jean-Marcel Téliet, à côté d'une de ses machines. (image empruntée à l'expo du foyer rural)

moissey.com

autres articles sur le porphyre de Moissey

textes de:

Christel Poirrier

1. La carrière ballastière des Gorges de 1920 (recherche de 1971)

2. La carrière ballastière des Gorges, vue aérienne militaire (1925)

Christel Poirrier

3. L'entreprise Jean-Marcel Téliet, (en 1931)

4. Images de la "Cantine d'Offlanges" des années 30, avant la réhabilitation (2003)

Le Progrès-Les Dépêches

5. La carrière porphyrique, la reprise par la famille Pernot, en 1960

6. La carrière porphyrique, vues aériennes DDA/IGN (1953 et 1962) et plan IGN (1979)

7. Le poste d'enrobé de la SCREG sur place (1971)

Le Progrès

8. L'un des meilleurs porphyres de France est extrait à Moissey, le Progrès (1971)

Jérôme Cornéglio

9. L'Eurite de Moissey, par Jérôme Cornéglio (1991)

Christel Poirrier

10. Avec Jean Nicolin, carrier au long cours (1996)

Christel Poirrier

11. L'Eurite de Moissey, par Charles Mignot (1996)

Peinture de ELG et FM

12. Le Poste UN, par le peintre Elisabeth Le Gros (2001) et son papa (1968)
12bis. Le Poste UN, par le peintre Fabrice Martin, aquarelle de 2008

Christel Poirrier

13. les témoins de la carrière porphyrique (1996 et plus tard)

14. Cartes Postales aériennes la carrière de Moissey au long du temps (en attente d'autorisations)

15. Vues aériennes des Carrières de Moissey en 1999

les Moisseyais

16. L'image de couverture, mais en entier (vue aérienne de 1999)

Christel Poirrier

17. La carrière de Moissey, état des lieux, avec Jean-Louis Dengerma, le 15 avril 2004

Christel Poirrier

18. La dynastie "carrière" des Pernot (27 avril 2004)

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19. Entretien avec Jean-Paul Campanato, comptable au long cours (13 mai 2004)

Serre Vivante

20. Une visite de la carrière de Moissey pour la Journée du Patrimoine de Pays (20 juin 2004)

Foyer rural Moissey

21. Expo sur la pierre au FPA, le résumé de l'ensemble en images, le 15 juin 2004

Foyer rural Moissey

22. Expo sur la pierre à Moissey, inauguration au Foyer-logement, le 15 juin 2004

Le Progrès, 2009

23. La carrière de Moissey continue

Jean-Marcel Téliet, 1942

24. Mémoire sur la création d'un groupe agricole dans le cadre d'une exploitation industrielle par Jean-Marcel Téliet, entrepreneur TPE, maître-carrier à Moissey, ancien des Arts et Métiers de Cluny, 1942

25. Le parcours d'un gravier depuis le front de taille de Moissey jusqu'au revêtement routier. (attente d'un gravillon candidat)

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26. Jean-Marcel Téliet, maître-carrier à Moissey de 1930 à 1954, sa vie son oeuvre

portail de moissey.com
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