Fernand Simonin est né le 14
juillet 1923 à Moissey,
- de son père Victor
Simonin (né le 5 novembre 1879 à
Moissey, et décédé en 1954
à Moissey) et
- de sa mère Fernande Pitot-Belin
(née le 27 juillet 1887, et
décédée en 1968),
mariés le 14 février 1911 à
Moissey, sous le mandat de Louis Viénot maire et
du curé Alexandre-Lucien Brûlot.
Par sa mère, Fernande, qui est la soeur de
Julie Pitot-Belin (épouse Poirot), Fernand Simonin
est le cousin d'Ernest Poirot.
Fernand est l'avant dernier d'une vieille famille de
Moissey qui a compté 6 enfants :
- André, né en
1911 et décédé en 1965,
- Gaston, né en 1913 et mort pour la
France en 1940,
- Georges, né en 1915 et
décédé en 1934,
- Yvonne, née en 1920, Vve
Bécanier en retraite à
Besançon,
- lui-même Fernand, maçon, et
- Lucienne, née en 1925, épouse
-1946- Laplante (instituteur en retraite et
frère de Raymonde Tignolet-secrétaire
de Mairie à Moissey) en retraite à
Mouchard.
Fernand Simonin est allé à
l'école du village auprès de Mlle Germaine
Caillot dans l'école des petits AB 436, au rez de
chaussée, puis chez Monsieur Lesnes, dans
l'immeuble "Mairie AB 191".
[Mlle Germaine Caillot épousera plus tard
un gars du village, Marcel Guillaume et reviendra finir
sa carrière d'institutrice à la nouvelle
école de Moissey]
Il a fait sa communion vers 1935, avec Léonide
Richard, curé de la paroisse à
l'époque.
La vie
professionnelle.
J'ai commencé à travailler dans la
maçonnerie avec mon père, j'avais 14 ans.
On faisait de la maçonnerie et de la couverture.
Quand on travaillait pour la commune, le maire
partageait, un bout pour nous, un bout pour le
père Zocchetti. Il fallait bien partager, car les
artisans, on payait tous la taxe
professionnelle.
Plus tard, j'ai travaillé avec mon
frère André, puis j'ai travaillé
dans des entreprises plus grosses, comme chez
Pétigny à Ougney, chez Ocler à
Amange et enfin, chez Daniel Vuillet à
Montmirey-le-Château.
Je suis parti en pré-retraite en
1981.
La guerre de
1939-1945.
Les Allemands sont
arrivés à Moissey. Il y avait une
Kommandantur ici et à Chevigny.
J'étais jeune, je
suis passé à côté puisque j'ai
fait mon service militaire en mai 1945, en France, puis
en Allemagne, ça a duré 10
mois.
Mon frère Gaston, qui
était entré à la SNCF a
été tué le 16 juin 1940, dans le
Loiret.
L'exode de juin
1940.
En juin 1940, nous avons fui
comme bien des gens. J'ai fait partie du "Convoi Ermitage
de Moissey".
Beaucoup étaient
partis avec des véhicules, mais nous qui n'en
n'avions pas, sommes partis nous réfugier à
L'Ermitage.
Nous étions une
quinzaine. J'y étais avec mes parents, le Jean
Nicolin avec les siens, la Marcelle Châtelain avec
son mari handicapé. Il a passé une grande
partie de sa vie en fauteuil roulant. Ils l'avaient
emmené dans la forêt sur une charrette
tirée par des boeufs.
Nous avions pris les chemins
de bois, les raccourcis. On connaissait bien la
forêt.
Nous avions emmené du
ravitaillement et de quoi boire.
On a dû dormir une
nuit à l'Ermitage, certains dans la Grotte,
d'autres sur le versant qui est à
côté, là où l'ONF a
installé maintenant des escaliers.
L'occupation.
Là, ça n'a pas
été rigolo, surtout à la fin, quand
les Allemands ont compris qu'ils avaient perdu. Il y en a
qui étaient bien
énervés.
La
libération.
A la fin de l'occupation,
quand ils rentraient chez eux, ils ont tiré un peu
partout et ont mis le feu à une
grange.
Les cloches ont sonné
partout et longtemps. Ce n'était pas trop
tôt que ça finisse.
L'après
libération.
Avec tout ce qu'on a
souffert, tout ce dont nous avions manqué,
c'était extraordinaire de voir, comme un an
après, on avait de tout, c'était reparti,
tout allait bien, il y avait du boulot pour tout le
monde.
La Gare et le
Tacot.
J'ai connu la Gare plus que le Tacot.
Le Tacot, je l'ai peut-être pris une ou deux
fois, pour aller à Dole. Il n'allait pas
vite.
La Gare, on y allait jouer, avec les copains, en
particulier Bernard Grebot qui est mon conscrit. Il y
avait des wagons en attente sur la voie de garage, des
wagons plats qui servaient à transporter du bois,
de la pierre.
Le lavoir des
Gorges.
Ce lavoir, c'est mon
père Victor Simonin qui l'a construit, en
août 1928. Il a fait toute la maçonnerie. Il
y avait un mur en plots, du côté Nord et en
face, 3 piliers. La charpente avait trois fermes. C'est
Auguste Verrier, le père de Roger, qui a construit
la charpente. Selon moi, c'était une charpente
neuve, je ne pense pas qu'elle ait été
récupérée du Camp des
Gorges.
J'ai une photo, on voit
Auguste Verrier au moment de couvrir.
La fête du
village.
Il venait des forains. La fête se tenait
devant chez le petit Guillaume [AB 297]. Devant
chez l'Eva, [AB 70], il y avait deux tirs l'un
à côté de l'autre.
Nous allions parfois au cinéma. Il y en
avait chez l'Eva, mais occasionnellement, et ça
n'a pas duré longtemps. Autrement, nous allions au
ciné à Auxonne ou à Pesmes, en
vélo.
Le bilan.
- Ce qui a changé la vie, c'est l'eau sur
l'évier. C'était pénible de faire
toutes ces corvées d'eau. Quand j'étais
petit, je connaissais bien la fontaine qui était
entre l'église et l'école, c'est là
qu'on allait boire. Notre instituteur nous disait bien de
ne pas boire comme ça quand on est en sueur, mais
quand on a soif, vous savez ce que c'est.
L'eau, il y a longtemps qu'on aurait dû
l'avoir, avec toutes ces sources qu'on a dans la
Serre.
- Le pire, ça a été la
guerre, les privations, les tickets de pain, les tickets
de tout.
- Le docteur Simeray, c'était notre
docteur, il habitait dans la rue basse, dans le coin.
C'est lui qui nous soignait.
moissey, le vendredi 9 août
1996.
Fernand Simonin est
décédé le 2 janvier 2004 à
l'hôpital de Dole.
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