la Chouquette,
(épouse de Jean Beuvart).
Christiane Roy est née
à Paris dans le 12e arrondissement, le 8 avril
1930, de son père Louis (né en 1904 et
décédé en janvier 81) et de sa
mère Simone Gosset (née en 1911 et
décédée le 1er mai
1989).
Son frère unique,
René Roy, est né le 9 mars
1929.
C'est par le pur fruit du
hasard qu'elle a rencontré Moissey et qu'elle en a
fait son village d'adoption.
Les années
1940.
En 1940, elle a
participé activement à la
débâcle du peuple français en
rejoignant Limoges avec sa mère et son
frère en vélo, elle sur le
cadre...
L'année suivante, en
1941, elle est envoyée par le Secours Catholique
de Paris en Colonie de vacances à la Cure de
Moissey. Le curé de Moissey, Paul Grandvaux,
reçoit, cette année-là, une bonne
vingtaine de fillettes. Une partie de la cure a
été aménagée en dortoir et il
est assisté dans sa tâche par sa servante,
Ida, une femme énergique et
pointilleuse.
On fait son lit, du
ménage à tour de rôle, beaucoup de
promenades et on chante avec le curé qui est un
homme bon, et pas forcément formé à
l'animation. Mais la solidarité avec les
catholiques locaux joue pleinement et les fillettes sont
souvent encadrées dans leurs activités par
des jeunes gens de Moissey, principalement Bernard
Grebot, sa soeur Janine, et Rolande Barbier, (la fille de
Suzanne Barbier, née Thomas-soeur de Marcel
Thomas). Elle restera un mois environ.
Au cours des sorties
organisées par la colo, elle rencontrera d'autres
filles du village, dont Henriette Villemard, fille d'un
gendarme de Moissey. Pour prolonger l'état
bénéfique de ce séjour à la
campagne, l'amie Henriette lui proposera de revenir plus
tard, chez elle, à la maison. Donc, c'est en
octobre 1941 que Christiane retrouve Moissey et
s'installe dans sa famille d'accueil. Elle
fréquente l'école du village, au cours
moyen, avec M. Lesnes, et à la fin de
l'année scolaire, au milieu 1942, le tuteur
gendarme, peut-être zélé pour la
période, est muté sur Saint-Claude et
Christiane s'installe, sur la proposition de Rolande
Barbier, dans la famille de Marcel Thomas et Marinette
Miroudot, à Château Neuf.
Elle y restera jusqu'à
la fin de 1944 et retrouvera Paris en 1945. Elle passera
son certificat d'études en 43/44 et s'occupera de
la vie à la ferme: foins, moissons, vendanges,
vaches au pré. Elle apprendra aussi à
Jacqueline, la fille de ses hôtes née le 12
février 1943, à marcher.
L'événement
des Platanes.
Au début de septembre
1944, 3 Allemands sont arrivés chez Marinette en
demandant à manger et à dormir. Comme elle
refusait de leur donner des poulets, ils se sont rendus
à la ferme Sigonney chercher des volailles qu'ils
ont ramenées à cuire chez
Marinette.
Les deux plus
âgés dormaient dans le foin, mais le plus
jeune veillait. Le soir, c'était Marinette ou
Marcel qui descendait le lait à la laiterie, sous
l'immeuble "Clair". Ce soir-là, c'est Marcel qui
est descendu et il a expliqué qu'il y avait 3
Allemands chez lui. Bernard Verrier qui était sur
place, quand il entendit cela, trouva que l'occasion
était belle pour faire une expédition
"punitive". Comme il avait ses entrées dans un
maquis voisin, il est possible qu'il ait tuyauté
ses compagnons d'armes.
Toujours est-il que le 6
septembre 1944, il s'est passé ce qui suit.
D'abord, les 3 Allemands en question avaient dû
flairer le coup et ils s'étaient
envolés.
En début
d'après-midi, j'étais aux champignons en
bas du pré quand Marcel Thomas a vu des Allemands
descendant les Platanes en camions et à pied, et
il m'a ordonné de rentrer aussitôt à
la maison.
Au même moment, un
groupe de résistants arrivaient vers chez
Thérèse Noël en provenance de la Roche
Tillot. en direction de chez Thomas, pour, selon moi,
aller tirer les oreilles aux trois Allemands qui
d'ailleurs n'y étaient plus.
Ce fut l'empoignade. Les
Allemands ont brûlé le hangar de Madame
Gilles, qui était matelassière, on a
entendu du bruit, des bruits de guerre, nous
étions dans nos chambres couchés et
cachés sous les lits. Ça a duré un
sacré moment. Marcel surveillait
discrètement les
opérations.
A la fin, nous ne sommes pas
allés voir, mais nous avons appris qu'un
résistant était mort en face de chez
Noël et qu'un autre avait été
mortellement blessé et qu'il avait dû mourir
en arrivant au Moulin des Gorges ou peu
après.
Quelques jours plus tard, le
Gendarme Michel revient de Dole à moto et annonce
la libération de Dole. Nous étions
prêts à monter au clocher pour pavoiser. Il
faut dire que quand on a enterré provisoirement
les deux FFI au cimetière, on a pas osé
sonner les cloches car il y avait des Allemands encore un
peu partout.
Finalement, c'est en allant
porter la nouvelle à Montmirey-le-Château
qu'il a été tué.
La guerre est
finie.
Je rejoins Paris. Je fais un
CAP de couture en 3 ans, je rencontre mon mari, enfin je
le re-rencontre car c'est une connaissance d'enfance.
Plus tard, j'apprends la comptabilité sur le tas,
dans une compagnie d'assurances
maritimes.
Entre mes 18 et 21 ans, je
retourne deux étés à Moissey, chez
Marinette. On m'appelle la Chouquette pour mes deux
choupettes dans mes cheveux, il y a le bal de la
fête d'Offlanges, en 1948, il y a une bande de
copains et copines, les Ruisseaux, Schorsch, Thomas,
Thomas, Thomas, Collieux, Raymonde Miroudot, la
dernière soeur de Marinette, épouse -plus
tard- Picaud.
Le 14 avril 1951,
j'épouse mon mari, Jean, et j'ai deux
garçons, Alain le 7 mai 1952 et Daniel le 18
Août 1953, lesquels auront trois enfants
chacun.
Mes parents viennent en
vacances à Moissey pour la première fois
à l'hôtel Fidalgo, et en 1962, ils
achètent la maison (AB 259) que nous occupons,
à Mme Vve Carbonneaux, maman de Paulette
Carbonneaux, épouse Bachelet, longtemps
institutrice à Authume.
moissey, le
mercredi 10 juillet 1996.
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