Si l'on regarde
précisément la carte de l'occupation du
territoire au Néolithique moyen II dans le massif
de la Serre et ses proches abords (c'est-à-dire
à la fin du Vème millénaire et
pendant la première moitié du IVème
millénaire), on remarque quatre enceintes :
il s'agit des villages fortifiés de Moulin Rouge
à Lavans-les-Dole (1), du Mont-Guérin
à Montmirey-la-Ville (2), des Carrés
à Chevigny (3) et du Mont Châtain à
Archelange (4). Ces enceintes ceinturent la moitié
sud-ouest de la Serre et sont stratégiquement
placées au niveau des axes de communication qui
permettent de rejoindre le massif depuis les larges
vallées du Doubs et de l'Ognon. Mieux encore, la
position des villages de hauteur est parfaitement
corrélée avec les zones d'affleurement de
grès apte à la taille, les affleurements
plus au nord étant souvent moins consolidés
et exploités -à des périodes
récentes- comme sablières.
Pendant le Néolithique
moyen II, le massif de la Serre -et l'exploitation des
grès pour le matériel de mouture-
constituait certainement le centre d'un territoire
socialement contrôlé par un groupe de
villages fortifiés. Cette interprétation
est conforme à l'image qui se dégage
d'autres groupes d'enceintes du Jura français et
de la Trouée de Belfort. Néanmoins, il ne
faut pas confondre le lien entre camps et exploitation,
qui semble bien réel, et celui, erroné,
entre camps et diffusion. Le phénomène de
diffusion et de circulation serait étroitement
lié aux fonctionnements sociaux (qui restent
encore quasiment opaques), aux influx culturels et enfin
à la valeur relative des biens, et non aux types
d'habitat.
|
|
"il s'agit des
villages fortifiés de Moulin Rouge
à Lavans-les-Dole (1), du
Mont-Guérin à Montmirey-la-Ville
(2), des Carrés à Chevigny (3) et
du Mont Châtain à Archelange (4)"
image © Luc Jaccottey et Annabelle
Milleville 2005
|
|
|