Le
château de Moissey et quelques
visiteurs.
Ce château,
d'architecture douteuse comme l'écrivait Marquiset
(c'était un gars qui s'appelait Armand) vers 1842,
faisait vraisemblablement partie de
la chaîne
hôtelière Relais et Châteaux
(formulation personnelle de qui est un fait
caractérisant la
Féodalité)
puisqu'il accueillait à l'étape tous les
grands médiévaux ou renaissants.
Comme ce roi de France
qui s'appelait François, fut le premier à
être venu à Moissey,
on l'appela
François Premier (hypothèse
personnelle).
C'était en 1525. François Premier
voyageait, et pas à ses frais, entre le Milanais
et l'Espagne: cap sur Madrid via Valence.
C'est au cours de la
sixième guerre d'Italie, contre les ennemis
associés Charles-Quint, Henri VIII et le Pape, que
ce François fut capturé à Pavie (le
23 février 1525) et ramené en Espagne via
la Franche-Comté. Les événements
historiques témoignent d'une situation très
enchevêtrée d'alliances et de trahisons,
mais l'objectif principal pour François
était de remettre la main sur le Milanais qui
appartenait à sa grand-mère et dont il
s'estimait héritier.
C'est ainsi que
François Premier passa au moins une nuit au
château de Moissey sous bonne garde, avant de
rejoindre par la vallée du Rhône, Charles
Quint, dans une demeure insalubre de Valence, pour enfin
être "accueilli" à Madrid où il fut
contraint de signer le traité du même nom,
que d'ailleurs il renia dès qu'il fut
libéré (15 mars 1526).
L'autre connu à
avoir dormi au château est de Duc de Condé,
en 1636, lorsqu'il est venu, pour le compte du roi de
France, étriper les Dolois, et Dole, capitale
résistante et comtale de la
Franche-Comté.
Marquiset nous dit:
"La veille du jour où le Prince de Condé
ouvrit le siège de Dole, il vint se loger à
Moissey où le château, dit Boyvin, faible en
assiette commandée de tous côtés, lui
fut livré par les paysans, sans aucune
résistance, sous les assurances qui leur furent
données d'un favorable traitement."
C'est le 28 mai 1636,
l'année de la création du Cid de Corneille,
que Condé (Henri II de Bourbon), s'approche de
Dole avec 20 000 hommes et 8 000 chevaux.
Malgré sa persuasion et sa ténacité,
il est obligé de lever le siège le 15
août.
Au XXe siècle,
la cour devant le château a été
expropriée afin d'établir la Belle Place
aux Camions que tout le monde connaît.
Après la
dernière guerre, disons la plus récente,
diverses familles ont occupé l'immeuble
morcelé pour y demeurer. C'est ici, à
gauche et au rez-de-chaussons, qu'ont vécu,
de 1945 à
1950, les époux Curie (réparateur de
vélos).
christel
poirrier, moissey le 31 décembre 2006