village de moissey

la tuilerie gallo-romaine de Moissey de plus près

fouilles du lundi 23 juillet 2001 au 5 octobre 2001, parcelle ZA 49.

deux gros fours tuiliers et deux petits fours potiers

suite

textes et images de Christel Poirrier, grâce à la gracieuse contribution de Fabrice Charlier, directeur du chantier.

IV. Octobre 2001

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15.

mercredi 03 octobre 2001. A la périphérie des fours.

 

les nouvelles sont fraîches et humides, donc pas bonnes...

 

Vendredi 28 septembre. Le mercredi 3 octobre 2001, il fera beau ou pas, mais nous apprendrons encore du nouveau; ça c'est sûr. Plus on descend et plus on apprend. Nous aurons découvert en particulier les aires périphériques à la tuilerie, car l'industrie de la tuile nécessite de l'espace autour de la tuilerie elle-même.

Mercredi 3 octobre 2001, nous nous sommes rendus sur le site pour une des dernières fois. Comme nous l'avions prédit, il ne faisait pas beau, mais nous avons tout de même pu contempler un beau dallage fait de tuiles plates: une aire laborieuse vraisemblablement. Ce n'est pas cela la mauvaise nouvelle.

 

...surtout parce qu'elles sont humides.

 

De notre entretien avec le responsable, M. Charlier, nous avons appris pour la ennième fois que le travail de l'archéologue n'avait pas une finalité conservatrice, et pour la première fois, que le site tout entier avait plusse que les pieds dans l'eau. Chaque jour, il faut pomper pour travailler nous dit-il. Aussi, avons-nous retrouvé des planches dans un état de conservation honorable, ce qui prouve que sous les soles, du temps où on ne voyait qu'elles, le reste du mobilier baignait dans la nappe phréatique. A la question Est-ce que les tuiliers nos ancêtres faisaient couramment du "water-tuiling", il nous a été répondu qu'entre ces deux époques, la leur et la nôtre, le niveau d'eau avait dû monter.

A la question, puisqu'elle court sur toutes les lèvres, n'hésitons pas à l'écrire, que peut-on conserver comme vestiges sans trahir le serment que l'archéologue a fait à l'AFAN, la réponse ne fut pas encourageante, car nous ne sommes pas en cheville avec Nancray, et notre temple n'est pas celui d'Abou Simbel.

Se débattre avec l'AFAN pour conserver ce qu'on pourrait, pouvait être un défi à la loyale, mais se battre contre l'eau qui ne connaît comme dieu que le principe des vases communiquants, ça c'est une autre paires de bottes.

Une belle aire de travail en tuiles plates.

16.

mercredi 10 octobre 2001. En route pour l'achèvement.

 

le terrain du site entre débâcle et raspoutitsa.

 

Mercredi 10 octobre 2001, 10 h 30. Si l'eau du ciel se retient, la voûte céleste est entre grise et morose et il faut se rappeler de l'été du chantier pour croire au destin qu'on lui voyait superbe. On ne peut pas faire un pas sans calculer sa trajectoire et projeter l'atterrissage de ses pieds. Les archéologues parfont (verbe parfaire) ce qu'ils ont entrepris, fouilles de l'alandier du "petit rond", fouille-datation, d'autres descendent dans l'alandier du four tuilier "4", et sous serre, on dessine la plate-forme découverte la semaine dernière. Cette partie sud du site laisse apparaître plusieurs aires de travail, dallées avec des tégula posées à l'envers. Du côté de l'ouest, entre la vue stratigraphique et le gros four, on a trouvé des choses importantes mais non spectaculaires, il s'agit, nous dit M. Fabrice Charlier d'emplacements de poteaux en bois, calés avec des bris de tuiles. Un bâtiment avec couverture serait antérieur à la construction du gros four, mais serait tout de même gallo-romain.

Plus au nord, la pelleteuse est après un "gisement de charbon".

L'eau est maintenant partout, il n'est guère possible de travailler sans pomper. Seul, le sud, qui est le plus élevé, reste à peu près sans eau, mais est perclus d'humidité. L'équipe achevante est moins nombreuse qu'au début et tout le reste annonce une fin de règne.

En marge de cela, les élus et les amateurs de terre cuite ont programmé plusieurs réunions afin de voir dans quelles conditions il sera possible de garder trace de tout ce chantier, à un endroit moins bas et donc, moins hydrophile. Une idée qui se répand est celle de trouver un autre terrain proxime et d'y reconstituer un four, peut-être le plus gros.


Mercredi 10 octobre 2001, 15 h 30. Enfin le soleil a joué le jeu et il a apporté à nouveau la lumière hydrofuge qu'on attend de lui. Nous avons enfin surpris le processus de datation "archéomagnétique". Il s'agit de prélever des fragments de la sole, pièces réputées avoir été "sérieusement" chauffées, pour en analyser l'orientation magnétique de ses oxydes de fer. Pour ce faire, le fragment est solidarisé, dans sa position d'origine, avec un adjectif de plâtre sur lequel seront portées ses orientations horizontale et verticale.

Le repérage "vertical" utilise les soins d'une plaque de verre et d'un petit niveau à bulle. L'argile à étudier arrivera au labo avec la référence horizontale du lieu. Les spécialistes n'auront plus qu'à mesurer l'angle des oxydes avec le plan horizontal, ce qui s'appelle l'inclinaison magnétique.

Le repérage "horizontal" aurait pu faire appel à la boussole, mais M. Charlier a choisi de repérer l'ombre portée du soleil en rapport avec l'heure GMT, pour définir l'angle, la déclinaison, par rapport au nord magnétique.

Enfin, la comparaison des angles de ces oxydes avec d'autres connus et datés permettrait donc de dater les échantillons, à une ou deux décennies près. Il est indispensable d'avoir préalablement une table faisant apparaître les variations magnétiques de l'époque considérée.

Le petit four tuilier en cours de datation "archéomagnétique" par M. Charlier et son assistante.

Cette lame fendue laisse passer un rai de lumière, qui, rapporté à l'heure GMT, donnera le Nord.

17.

jeudi 11 octobre 2001. Les écoliers complètent leur fonds tuilier.

 

De belles découvertes.

 

Jeudi 11 octobre 2001, 14 h 30. Maître Charlier a, une fois de plus, accepté de recevoir les grands écoliers de l'école primaire, pour qu'ils puissent compléter leur collection de débris de tuiles romaines, en vue de restaurer des tegula et des imbrex. Le dépotoir archéologique, entre remblai et algéco du matériel, a été livré, le temps d'un ou deux quarts d'heure, à la voracité des enfants, qui en ont rempli des sacs de plastique jusqu'à les craquer.

Le retour à l'école aurait été problématique sans le passage d'un parent d'élève avec son break, qui a permis le bon acheminement de ces trésors jusqu'à l'entrée de l'école. Trésor est bien le mot, puisque, sans l'avoir bien voulu, les enfants ont mis la main sur un matériau nouveau, les débris de tubulus. De la même nature que les tegula et les imbrex, les tubulus (conduites d'air à section rectangulaire) ont une paroi de un centimètre au lieu de deux et sont bâtis en forme de parallélépipèdes rectangles. C'est une demi-douzaine de ces fragments de conduites à air chaud que les lardons ont rapporté à la maison mère, avec une fierté bien affichée.

Cette tuilerie est une mine pédagogique inépuisable, tant elle suscite d'élan, d'enthousiasme et peut-être même de vocations. Tous ces débris vont être débarrassés de leur terre parasite, lavés et brossés, puis séchés. Ensuite les écoliers passeront maîtres en la reconnaissance de tegula, imbrex et tubulus, avant de les mesurer, de les dessiner, de les restaurer, et enfin, d'en faire des copies avec de la terre d'aujourd'hui.

Rien que comme champ d'étude et d'expérimentation, ce site tuilier mérite de ne pas disparaître.

Les apprentis archéologues assiègent le dépotoir du chantier.

De beaux fragments de tubulus.

18.

lundi 15 octobre 2001. Les enfants se transforment en archéologues.

 

Encore de plus belles découvertes.

 

Lundi 14 octobre 2001, 14 h 30. Il faisait un temps estival cet après-midi et les Cours Moyen de l'école communale en ont profité pour se rendre sur l'aire de la tuilerie gallo-romaine. Equipés cette fois de seaux et de truelles, leur défi n'était plus de "taper" dans le dépotoir des archéologues, mais de chercher des objets dont la nature avait été préalablement définie. Il s'agissait de faire la chasse aux objets qui suivent:

- angles de tegula,

- imbrex ou portions d'imbrex soulignant toute la largeur,

- fragments de tubulus,

- toute pièce peignée, striée ou digitée, et même "pattouillée".

M. Charlier avait accepté que la classe puisse travailler sur tout le remblai qui sert de déversoir aux terres de débordement du site. Bien leur en prit puisque tous les enfants ont rempli leur mission avec succès. C'est plusieurs douzaines des objets recherchés qui ont été récoltés, et même des objets complètement inattendus puisqu'ont émergé de leurs travaux des débris de céramique, pour la première fois depuis leurs investigations. Six fragments de céramiques ont été exhumés, dont le plus beau avec deux petits bourrelets, qui a été confié au chef de fouilles pour datation. Toutes ces découvertes ont été photographiées pour entrer dans le grand livre des écoliers.

Aujourd'hui, et pour la première fois depuis la manifestation de leur intérêt pour la tuilerie, les écoliers ont eu le sentiment d'avoir été utiles à l'ensemble des recherches et sont rentrés avec des seaux remplis de petites choses et un sentiment de fierté nouveau.

La suite s'annonce prometteuse puisque le stock d'objets hébergés pour l'heure à l'école, après nettoyage, fera l'objet d'opérations très sérieuses. Il s'agira d'abord de tatouer les reliques en collaboration avec les archéologues et surtout, de reconstituer les pièces d'origine comme on le fait lorsqu'on restaure des vases anciens.

Pour la première fois, les enfants fouillent, c'est-à-dire, ils ont des objectifs et des moyens.

Les premières découvertes de céramique.

Ce qui ressemble à une belle aire de pique-nique est un atelier volant d'archéomagnétisme. (Voir en plein écran)

19.

mercredi 17 octobre 2001. Sous les pavés...

 

Sous l'aire du chauffeur, encore du nouveau.

 

Mercredi 17 octobre 2001, 10 h 30. Le temps (qu'il fait) semble s'être remis et il aura bien fait, car il n'y a rien de pire que l'intempérie pour les archéologues qui travaillent à ciel ouvert. Ce matin, une grosse pelle mécanique a remplacé la petite, car il faut aller plus grand, plus fort et plus vite.

M. Charlier a obtenu une rallonge au-delà du 5 octobre car il avait encore un pain considérable sur la planche. Nous sommes dans une semaine de datation, mais si on s'avisait de creuser encore, on n'en finirait pas de découvrir (découvrir ou inventer ?). C'est ce qu'il s'est passé justement hier. Les indiscrets qui n'ont pas voulu s'en tenir à l'aire de chauffe en ont eu largement pour leurs sous, puisque sous cette aire de chauffe (nous préférerions dire "du chauffeur") pointa le nez d'un plancher en bois. Plancher n'est pas le mot, puisqu'il s'agit d'arbres en fûts, de rondins, mais il dit bien ce qu'il veut dire.

Cette découverte de premier plan indique d'abord que sous cette aire, il y avait autre chose, ensuite que l'eau a toujours été de la partie puisqu'il y a "bois conservé" (du hêtre, nous a dit Corinne), enfin la présence de bois et la science qui archéologiquement accompagne le bois, la dendrochronologie, vont permettre de dater finement l'ouvrage. En effet, en comparant les stries d'accroissement du bois à d'autres déjà datées, il y aurait moyen de dater à l'année près. Il suffira d'être en possession d'une table, d'une séquence de stries qui correspondent aux années (déjà connues) et de mettre les stries datées en face de celles à dater pour avoir l'année de la coupe de l'arbre. Il n'y a plus qu'à imaginer qu'on a mis en oeuvre le bois l'année de sa coupe ou l'année d'après par exemple. Là comme en archéomagnétisme, il suffit d'avoir la table de référence(s)...

L'archéologue Corinne, adjointe au chef de fouilles, est en train de dessiner cette découverte, et elle nous a révélé qu'il ne fallait pas lambiner, car ce bois, dès sa sortie de son humidité bi-millénaire, ne va guère longtemps garder son pouvoir "conservateur".

 

A 16 h 30, en mairie de Moissey, le patron du Service Régional d'Archéologie de Franche-Comté rencontrera citoyennement les gens du cru pour étudier avec eux le meilleur moyen de valoriser cet ensemble de découvertes.

Le voilà ce sol boisu et bi-millénaire. (En plein écran)

La trace d'un pied de poteau..

L'alandier du four Cinq, maintenant décapé.

C'était le four à languette, vous savez, en forme de suppositoire. Il est pati pou toujou.

20.

mercredi 17 octobre 2001. Après le travail, concile à la mairie.

 

Sous la Marianne, Jules Ferry.

 

Mercredi 17 octobre 2001, 16 h 30. Malgré le beau temps, une poignée de croyants (mais pas tous pratiquants) se sont réunis à la salle des Quinze à la mairie de Moissey. Ils étaient d'ailleurs une trentaine... Donc en surnombre. Autour du directeur du Service Régional de l'Archéologie de la DRAC de Franche-Comté et de son adjoint, les personnes les plus intéressées par les événements avaient pris place.

M. le directeur du SRA s'est d'abord félicité du nombre de participants et a annoncé sa satisfaction à la perspective du débat d'idées qui allait suivre. Puis il a situé l'ensemble des opérations dans le contexte qui est celui de l'archéologie d'aujourd'hui. "L'aménageur est le payeur". "Le scientifique n'est pas payé pour conserver" et "l'aménageur n'a pas signé pour la Valorisation". Ceci étant, la découverte du jour a bien modifié la donne, puisque la fouille de sauvegarde prévue doit s'arrêter vendredi, juste à l'heure où de nouvelles découvertes viennent d'être faites. D'un côté, l'argent qui permet d'avancer, il n'y en a plus, et de l'autre, il en faudrait encore pour entrer dans ce nouvel acte qui est la découverte d'un étage, d'une strate sous-four.

M. Charlier, qui est arrivé après les premiers monologues, n'a pas caché son amertume d'être obligé d'arrêter son travail...

Avant qu'il ne rejoigne cette belle assemblée, M. Charlier avait reçu par contumace les compliments appuyés du directeur du SRA et des deux instits avec lesquels il s'est montré particulièrement coopérant.

Cette divine aventure va s'éteindre dans la douleur, non pas, comme redoutée, la douleur des aficionados locaux, mais celle de l'équipe de Fabrice Charlier qui a vécu cet été dans une passion belle et solaire. Belle comme l'Antique...


L'idée du jour serait de faire un rebouchement "provisoire et fin du site", de façon à ce qu'on puisse lui ré-ouvrir l'abdomen l'année prochaine, à la même heure, au même endroit. Du même coup, la question de la valorisation du site se trouve reportée d'autant, ce qui arrange bien les vilains qui n'arrivent pas à s'enfoncer dans le crâne que l'archéologie est pléonastiquement destructrice. En attendant, M. le Directeur du SRA a assuré que le gros four tuilier, celui qui est l'objet de notre vénération, ne serait pas détruit. Les propriétaires du terrain, qui avaient été superbement oubliés par la politesse économico-archéologique, ont déclaré qu'ils étaient disposés à céder la parcelle sacrée à la commune de Moissey.

Pour l'heure, le maire du village va contacter Qui il faut pour contribuer au rebouchement fin et provisoire de l'endroit. Pour plus tard, un nouveau budget devra être "inventé" pour la suite de notre long métrage:

"le four bi-alandaire, le retour".

Ensuite, il ne manquerait guère plus d'un million ou deux pour faire une valorisation convenable. Bientôt, tous les prix seront en Euros, il sera donc plus aisé de récolter de l'argent.


Cette réunion a fait du bien à tout le monde et il apparaît limpide que c'est "le mode" d'échange qu'il faudrait, à l'avenir, privilégier, bien sûr en aménageant le protocole communicatoire: puisque là comme ailleurs, il y a des oreilles qui interprètent (problèmes de perception) et des langues qui parallélisent (problèmes d'émission) ou tournent autour du pot-mais à bonne distance. Pour ce qui est de l'approche citoyenne de l'archéologie, il faudra vraisemblablement attendre le deuxième service.

ite missa est

(Voir "Mauvaises questions mais, dieu merci, bonnes réponses" en préparation)

pas de photo de ce modèle de réunion boisi-languée, salle des Quinze

Le grand débat

21.

jeudi 18 octobre 2001. Il va pleuvoir dans les coeurs bien autant qu'il pleuvra sur la ville...

 

Sous l'autre aire du chauffeur, encore et toujours du nouveau.

 

Jeudi 18 octobre 2001, 12 h 30. Au moment où la page doit se tourner, d'abord la pluie s'y est mise, et ensuite, on n'arrête pas de trouver du bois. A côté de l'autre alandier du monstre à deux bouches, autres appareils de bois. Sur notre photo, on voit des rondins immergés, mais sur la coupe stratologique, il faut le savoir pour voir des pieux, des planches de chêne minces et autres wood-goodies.

La preuve, bien sûr, d'une antériorité au four qui fait l'objet de toute notre attention, n'a plus besoin d'être faite, puisqu'un plancher par entrée d'alandier, ça fait deux, mais surtout, c'est le signe que sous ce magnifique site tuilier, il y a eu autre chose...

Il ne nous reste plus qu'à attendre la phase de restitution pour être fixés.

Sur cette coupe strati, différents bois oeuvrés.

Sous cette eau, du hêtre parfaitement conservé.

22.

Les archéologues lèvent le camp

 

comme les hirondelles, 

les objets maintenant inanimés se blottissent avant le grand départ.

 

Vendredi 19 octobre 2001, 12 h. Sur l'Esplanade Utile du site gallo-romain de Moissey, là où sont les algéco, le parking automobile, le bac de décantation, ont commencé à s'amonceler dès le matin tous les matériels d'opération des archéologues bisontins. Les algéco ont été entièrement vidés de leur contenu pour être restitués à l'entreprise de location qui doit venir les reprendre cet après-midi. Les "curver" bleus, ces bacs qui accueillent les trouvailles avant leur transfert aux différents laboratoires, ainsi que théodolites, mobilier, outils se sont rejoints en plein air avant leur départ pour la Base AFAN de Besançon.

Les trois fours tuiliers carrés ont commencé leur longue ère de disgrâce, puisque plus personne ne leur prête attention. Les creux se remplissent d'eau, et seule une "inondation terreuse" pourra les maintenir à peu près en état avant qu'une autre équipe les exhume à nouveau, on ne sait réellement pas quand.

La semaine prochaine, le chef de fouilles viendra pour une ultime prise d'information avant des adieux peut-être définitifs. Heureusement quelques amateurs du village ont mis "en boîte" le plus d'images qu'ils ont pu et pourront porter témoignage sur les différents épisodes de cet été fabuleux.

L'adieu aux pintades du GAEC...

...et au village de Moissey.

23.

Les écoliers font leurs adieux au site gallo-romain.

 

petits artistes dans le fief des pintades.  

  

Vendredi 19 octobre 2001, 15 h. Ils auraient bien voulu fouiller encore, les petits de la communale, sachant que leurs travaux étaient enfin devenus utiles. Mais le chantier a officiellement clos son activité à midi.

Aussi, pour agiter leurs mouchoirs, ils se sont contentés d'un dernier dessin panoramique. Ils ont accédé à l'endroit par la ferme voisine, en empruntant sur la pâture des pintades, aujourd'hui prêtée aux canards. Certains avaient pu apporter un pliant d'artiste, d'autres ont oeuvré debout, mais tous ont profité d'une leçon sur la perspective pour rendre réalistement le volume de ces trois fours.

C'est un paysage de deux mille ans d'âge qui va couler dans ces flots marneux, et les enfants ont bien conscience d'avoir approché un grand moment de leur histoire.

Une heure après leurs croquis, ils ont repris le chemin de leur école, en se consacrant plus à remettre dans leur enclos des poules évadées qu'à toutes ces tuiles gallo-romaines qui vont rejoindre le demi-tréfond de la prairie glaiso-romaine.

C'est pourtant plein de lumière dans la tête qu'ils ont posé leurs bottes sous le préau, puisqu'ils savent déjà, que le premier conférencier qui est invité dans leur projet pédagogique, est Monsieur Fabrice Charlier Lui-même.

Le dernier dessin de l'été gallo-romain par les écoliers.

La tuilerie déjà déshabitée. (en plein écran)

24.

La sérénité et l'arrière-garde,

 

dernières archéométries.  

  

Lundi 22 octobre 2001, 12 h 30. Ils sont le dernier carré à n'abandonner le navire qu'à l'heure ultime. Voilà le chantier de fouilles tel que le retrouveront les archéologues du futur, dans un an, dix ans ou cent ans. Les archéologues sont partis et le désert pâtureux moisseyais va reprendre sa place.

Soleil et trous d'eau.

25.

L'arrière-garde boucle ses valises,

 

mais... histoire sans paroles.  

  

Mardi 23 octobre 2001, 12 h 30. La dernière surprise de cette épopée nous attendait ce jour en cet endroit. Voici trois images qui sont bien éloquentes pour peu qu'on ait la tête tournée avec une belle imagination. Aussi, nous vous aiderons à garder ce suspense intact en ne vous donnant pas la légende de ces superbes images...

Une belle idée de valorisation nous a été donnée. A notre question de savoir comment on pouvait garder trace de ces belles choses "in situ" (au même endroit), M. Charlier a imaginé qu'on pouvait, après le rebouchage soigné, faire un plan sur place à l'échelle un:un en dessinant ou désignant chaque élément dans sa taille réelle. Sa taille "zénithale" s'entend.

Derrière le sourire de Fabrice Charlier, devinez quoi.

Entre deux carneaux, que voit-on donc ?

Une imbrex qui tient debout toute seule ?

M. Charlier vient de prélever cette belle tégula, en deux parties (pour l'instant). Nous l'appellerons Raphaëlle.

ou bien: un des fruits de la Passion.

26.

Retour au sein de la terre, automne vers hiver, salutations vers adieux.

 

remerciements pour toujours.

 

Ici et ainsi s'achève cette étape qui a consisté à mettre à nu et à collecter le maximum d'informations sur ce complexe industriel de presque deux mille ans d'âge. Les émotions jaillies de la rencontre de certains villageois avec ce site est difficile à écrire, mais ceux qui les partagent depuis longtemps comprendront bien de quoi il s'agit, tant dans la forme que dans l'intensité.

Il nous reste à remercier pour l'heure notre collègue institutrice à Auxonne qui est tombée dans la même passion que nous, et surtout M. Fabrice Charlier, chef du chantier, qu'on pourra un jour accuser de nous avoir transmis le virus, à nous et à certains de nos écoliers... Cette passion qui anime M. Charlier depuis une dizaine d'années et aussi toute son équipe.

Que tous ces archéologues soient remerciés pour leur accueil, leur bienveillance et, particulièrement, pour avoir activement contribué à l'éveil archéologique de l'enfance écolière.

Mais ce remerciement n'est pas une forme d'adieu, car si les archéologues partent pour d'autres cieux au moment où leur vie moisseyaise s'achève, à Moissey, l'aventure ne fait que commencer. Les écoliers, le foyer rural -la section archéo-, la commune, vont maintenant se lancer dans de longues opérations de valorisation. Les écoliers vont aller voir ailleurs d'autres aspects de la même romanité, ils vont écrire, dessiner, mouler des tuiles et des fours. Leurs maîtres ont dans la tête un CD-Rom avec leur millier d'images, un vidéogramme de 52 minutes, une expo restitutive à l'Inspection Académique du Jura et qui sait, pourquoi pas, des pages diseuses ou raconteuses...

En tout cas, la suite de toutes nos aventures sur moissey.com.

Tegula et seaux de praticiens, avant le tomber de rideau.

27.

l'avenir du site gallo-romain.

 

la décennie qui vient

 

Notre projet d'avenir à lire sur la page de novembre 2001.

lire la suite "V. Novembre 2001"

moissey.com

autres pages sur la tuilerie gallo-romaine de Moissey

0. La tuilerie gallo-romaine article de presse (Le Progrès, 28 octobre 2000)

I. L'ouverture des fouilles de la tuilerie gallo-romaine, le 23 juillet 2001, suivi de Christel Poirrier

II. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, août 2001, suivi de Christel Poirrier

III. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, septembre 2001, suivi de Christel Poirrier

IV. Les fouilles de la tuilerie gallo-romaine, octobre 2001, suivi de Christel Poirrier

V. Le site gallo-romain de Moissey: novembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VI. Le site gallo-romain de Moissey: les affaires de décembre 2001, suivi de Christel Poirrier

VII. Le site gallo-romain de Moissey: conférence à Moissey de Fabrice Charlier, le 7 juin 2002

VIII. la tuilerie gallo-romaine, bientôt tous les secrets, par Fabrice Charlier lui-même, août 2005

IX. la tuilerie gallo-romaine, le retour, à l'étude pour l'été 2006

Restitution de constructions de tuiles romaines, sur l'Aire du Jura, avec Fabrice Charlier, tuilologue

Le devenir de la tuilerie, les enjeux d'octobre 2001 (billet d'humeur cantonal)

Ceux de l'enfance remercient ceux de l'AFAN

le parcours archéologique de Fabrice Charlier (1990-2001)

La première maquette moisseyaise d'un four tuilier, par Ivan Perrin, parent d'élève

La maquette du four tuilier à deux alandiers, par David Buliard, élève du CM2

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