- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

pas très loin du village de moissey, à Tavaux

re-bonjour monsieur Courbet

1. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

Gustave Courbet, "à nous deux, Paris"

à Tavaux, salle des répétitions

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Christel Poirrier

"un enterrement à Tavaux"-2007---- voir une belle étude de l'Enterrement à Ornans (web)

image de répétition, du chef de projet, Patrice Ducordeaux

en cliquant sur cette photo, retrouvez la toile originale de Courbet, de 6,68 m sur 3,15 , exécutée en 1850. L'artiste a convoqué chez lui les habitants d'Ornans pour les peindre un à un.

voir une belle étude de l'Enterrement à Ornans (web)

 

A l'occasion de l'année Courbet,

A nous deux, Paris.

Patrice Ducordeaux, 55 ans, tavellois au long cours, bien connu sur le bassin dolois pour ses productions littéraires, a eu le coup de foudre pour le peintre francomtois du XIXe siècle, lors d'une visite du musée Courbet à Ornans. Les jours qui suivirent l'ont amené à vouloir faire connaître Courbet à la cité tavelloise. L'idée lui est venue de reconstituer la grande toile de "l'enterrement à Ornans" (7 m sur 3), et de faire vivre ce tableau par un texte qu'il a écrit lui-même et qu'il est en train de mettre en scène. Nous sommes cette année 2007 dans l'année Courbet, qui correspond au 130e anniversaire de sa mort (en exil).

Il a choisi pour ce faire un cadre de 8 m sur 3, afin d'y caser la trentaine de personnes (47) qui composent ce convoi funèbre. Le texte qu'il a écrit est une fiction qu'il a intitulée "A nous deux, Paris" et sera dit par une grande partie des personnages.

Cette bonne idée de réhabiliter Courbet (qui a eu bien des misères comme parfois chacun d'entre nous) d'une part,

et la forme (excellente) de procéder par un tableau vivant, animé et parlé, d'autre part

nous font écrire que cette entreprise mérite (mériterait) une audience nationale.

 

"A nous deux, Paris", ce texte de M. Ducordeaux (qui s'est immergé dans l'histoire du XIXe siècle en général et dans la vie et l'oeuvre de Gustave Courbet en particulier) respecte de très près la personnalité du peintre, qui était un homme haut en couleurs, politiquement engagé, vaniteux, hâbleur, truculent...

On saura donc ne pas s'étonner de la "verdeur" de quelques répliques...

Deux comédiens de Moissey participent à cette reconstitution insolite, il s'agit de Vincent Perrin qui revêtira la soutane et le surplis d'un enfant de choeur et de Jacques Roux qui fera Louis Pasteur.

L'ensemble de cette création mobilise environ 65 personnes.

Représentations de ce tableau de 40 minutes:

- au centre socio-culturel du CE Solvay, à Tavaux, le 30 juin 2007 à 18 h,

- au centre socio-culturel du CE Solvay, à Tavaux, le 1er juillet 2007 à 17 h,

- à Dole, parvis de la médiathèque, le 7 juillet à 19 h 30,

- à Mont-sous-Vaudrey les 14 et 15 juillet à 18 h (à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance de Jules Grévy)

- à Paris, Grand Palais, à l'automne, devant la toile originale, au cours de l'été 2007 (date à définir)

- à Ornans, au cours de l'été 2007, (date à définir)

- à Montpellier, musée Fabre, (à interroger)

- à Moissey pourquoi pas? (pourquoi pas, date à définir)

 


bientôt, d'autres images

extrait explicatif du synopsis de Patrice Courbet

 

L'Enterrement à Ornans

A nous deux, Paris !

Pièce en un tableau de Patrice Ducordeaux, enrichi des textes de Flora Mercier (avec Noémie)

 

Mise en place du tableau et scénographie

Les 47 figurants sont disséminés dans le public, en costumes. A l'heure prévue dans le programme, Gustave Courbet lui-même va inviter le public à se rassembler près de lui et devant le grand rideau noir pour retrouver ses amis d'Ornans, qu'il a peints dans son atelier dès 1849 pour la réalisation de son tableau, L'Enterrement à Ornans. Dans le public, vagabonde Noémie, vieille ornanaise qui a bien connu Courbet dès son jeune âge, et l'interpelle régulièrement, prenant à témoin tour à tour les figurants ou le public.

 

Voix off

Nous sommes en 1919. Le corps de Courbet est rapatrié en France, soit un siècle après sa naissance. Transféré depuis le cimetière de la Tour du Peilz (Suisse) où il était décédé le 31 décembre 1877, Courbet va ainsi « renaître » en respirant à nouveau le sol natal. Retrouver son village natal, Ornans, la Loue, les vallées, les arbres, la nature qui l'ont inspiré une grande partie de sa vie. Plus de quarante ans après, le village n'a pas encore oublié les écarts artistiques du peintre, son engagement, même éphémère, dans la Commune et ses positions anticléricales comme ses tableaux provocateurs. Mais il respire Gustave Courbet. Tant d'attentes, tant d'injustice, tant de haine envers un artiste qui a pourtant toujours prôné la paix des peuples, le refus de la guerre et la défense des humbles et son désir permanent d'ouvrir l'Art au peuple. En 1919, un an à peine après la fin de la grande Guerre, il va porter un regard effaré sur ce qui vient de se passer dans le monde. Il avait connu l'enfer en 1871, il découvre que les hommes sont restés les mêmes, qu'ils croient plus facilement au canon qu' à la fraternité, plus à l'affrontement qu'au dialogue. Il se retrouve à nouveau projeté 70 ans en arrière, l'année où il commence une toile qui va devenir un de ses chefs-d'œuvre, l'Enterrement à Ornans. Très critiqué au Salon, il n'aura alors de cesse de prendre sa revanche, de provoquer et bousculer les Ecoles traditionnelles. Cette renaissance va lui donner l'occasion d' entraîner ses amis dans cette incroyable aventure : rendre le tableau vivant et reconquérir Paris. [...]

Patrice Ducordeaux, auteur et metteur en scène de "A nous deux, Paris"

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

pas très loin du village de moissey, à Tavaux

re-bonjour monsieur Courbet

2. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

Gustave Courbet, "à nous deux Paris"

répétition, filage du 2 juin 2007

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [texte et images] de christel poirrier

une vue presqu'aérienne du filage (succession des segments)

Vincent l'enfant de choeur, Jacques le grand Pasteur et Patrice Ducordeaux le metteur-en-scène

le filage du 2 juin 2007 de 15 à 18 h

 

A nous deux, Paris !

A l' (aimable) invitation de Patrice Ducordeaux, créateur de cette évocation de Gustave Courbet, nous nous sommes rendu dans la cité non interdite mais tout de même impériale de Tavaux, au chevet de l'église Sainte Anne, au local de la coopérative Solvay.

L'entreprise qui de loin ne cachait pas son ambition s'est muée de près en projet fou... mais les paris seront tous tenus: c'est bien ce qu'il apparaît au profane qui serait arrivé avec un peu de retard. L'ouvrage est redoutable mais les partenaires disciplinés. On peut ajouter donc dire, puisque la chose est singulière, comme le maître est patient.

Dans l'ensemble, l'expédition est bien comprise de tous, mais les points de détail à résoudre sont nombreux, sûrement plus que les comédiens (je parle du nombre de comédiens, 47 titulaires sans le chien et 65 en tout). Il s'agit de faire en sorte, comme en mécanique, que toutes les parties mobiles soient graissées, concept qu'on raccourcit aujourd'hui par l'expression "que tout baigne dans l'huile".

Tout cela promet du beau, du bon et du bien et nous tiendrons notre langue jusqu'à la première. Ceux qui veulent la suite s'y rendront.

- au centre socio-culturel du CE Solvay, à Tavaux, le 30 juin 2007 à 18 h,

- au centre socio-culturel du CE Solvay, à Tavaux, le 1er juillet 2007 à 17 h,

- à Dole, parvis de la médiathèque, le 7 juillet à 19 h 30,

- à Mont-sous-Vaudrey les 14 et 15 juillet à 18 h (à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance de Jules Grévy)

l'année Courbet, été 2007 (hors cadres)
0. re bonjour Monsieur Courbet, tout Courbet, fichier long et lourd, mais large (hors cadres)
1. re bonjour Monsieur Courbet, une répétition à Tavaux (hors cadres)
2. à nous deux, Paris, le filage du 2 juin 2007, à Tavaux (hors cadres)
3. à nous deux, Paris, la seconde, 1er juillet 2007, à Tavaux, en vrai cinémascope (hors cadres)
4. à nous deux, Dole, bas-de-ville, la 3e, 7 juillet 2007 (hors cadres)
5 . Courbet chez Grévy, la 4e et la 5e, 14-15 juillet 2007, en grand format (hors cadres)
6. après François 1er et De Gaulle, Courbet s'arrête à Moissey, 7 sept 2007, à 20 h, au château (hors cadres)
7. enfin G. Courbet de retour chez lui, à Ornans, 8 septembre 2007, à 17 h, Place Gustave Courbet (hors cadres)
8. Cette fois, à nous deux Paris, et pas pour rire, le 11 oct 2007, chez Ruquier & Barma (hors cadres)
9. L'enterrement à Ornans, au Grand Palais, à Paris, le 28 octobre 2007 (hors cadres)
10. Le texte de la représentation, Patrice Ducordeaux et Flora Mercier-2007 (hors cadres)

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

pas très loin du village de moissey, à Tavaux

re-bonjour monsieur Courbet

3. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

Gustave Courbet, "à nous deux, Paris"

la seconde, du 1er juillet 2007, en cinémascope cinémascopique

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [texte et images] de christel poirrier

la télé régionale était là samedi 30 juin 2007 http://www.jura-dolois.fr/courbet-regagne-paris.htm

juste avant le retour de Gustave Courbet, CE Solvay, Tavaux-Cités

 

A nous deux, Paris ! (suite)

grandeur et misère de M. Gustave

 

Comme promis naguère à nos lecteurs attentifs et surtout fidèles, nous nous sommes emmené au CE Solvay dans la cité-jardin tavelloise pour y suivre, non pas la générale qui est un jeu privé, non pas la première qui se déroulait un samedi (droit du travail), mais la seconde qui s'y déroulait... un dimanche.

La fête a commencé avec la prestation d'une heure d'un conférencier qui évoqua les misères de Courbet, jusqu'à ce qu'il laisse la place au Cortège funèbre (la troupe de l'Enterrement).

Le résultat fut largement au-dessus de nos espérances, puisque toutes les bonnes choses promises au moment des répètes avaient été tenues et plus-que-tenues.

L'endroit, l'image, le son, le texte, la musique, les comédiens, les costumes, la grande toile vacante, les porteurs de rideaux, le chien, le Courbet, la Noémie, la Voix off et, pour finir, le public, tout cela était ordonnancé comme dans le système solaire. Malgré tout quoi, le créateur-metteur en scène avait l'air en bon état alors qu'on aurait pu s'attendre à le voir sur le flanc (le sien) après avoir tant donné.

Le seul grief, en cherchant bien, qu'il nous resterait à faire sur cette évocation théâtrale serait le mauvais temps, mais comme il a fait beau, nous en sommes réduit aux compliments ou au silence.

 

L'affaire est maintenant dans la boîte, elle sera bien sûr rejouée à Dole, à Mont-sous-Vaudrey et peut-être encore plus loin, mais dès lors, M. Ducordeaux et ses "paroissiens" sont entrés et pour longtemps dans la biographie de Gustave Courbet. L'image finale, la reconstitution, in viandu, de l'Enterrement à Ornans fera à terme, le tour de France, de l'Europe et du Monde, puisque des amateurs [de l'art francomtois] du bout du monde se penchent (déjà) sur le berceau du peintre.


voir ou revoir l'Enterrement à Ornans

- à Dole, parvis de la médiathèque, le 7 juillet à 19 h 30,

- à Mont-sous-Vaudrey les 14 et 15 juillet à 18 h (à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance de Jules Grévy)

Javert ici et maintenant ?

la Noémie, celle qui sait faire pipi, et c'est pas d'aujourd'hui

les enfants de choeur, deux pour le prix d'un

les spectateurs, d'après Honoré Daumier

myriam de Châtenois est du lot

les trois (au moins) grâces

Porte-croix et Courbet

il se passe des choses derrière ce rideau

pattes de chien (quatre)

le tableau final, entièrement recourbetisé

on chante maintenant les "temps des cerises"

la Noémie encore à la parole

enfant de choeur chantant

hommes mûrs et femmes chantant

jolies filles et Courbet (chantant)

le fond, exécuté par les ateliers picturaux et tavellois

Maître Ducordeaux, sous un arbre installé, tient en sa main un micro

que du plaisir partagé, avant la dispersion de la troupe (65 âmes)

la télé régionale était là samedi 30 juin 2007, cliclà: http://www.jura-dolois.fr/courbet-regagne-paris.htm

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

pas très loin du village de moissey, à Dole

re-bonjour monsieur Courbet

4. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

Gustave Courbet, "à nous deux, Paris"

la 3e, à Dole, le 7 juillet 2007, parvis de l'Hôtel-Dieu

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [texte et images vespérales] de christel poirrier

 

A nous deux, Paris ! (re-suite)

le 7 juillet 2007, c'est "à nous deux, Dole", à 19 h 30.

 

La troisième représentation tavelloise de l'Enterrement à Ornans s'est déroulée sur le parvis de l'ancien Hôtel-Dieu devenu maintenant la Médiathèque de Dole.

Les organisateurs avaient choisi ce qui est le Lieu, à Dole, susceptible de bien accueillir la troupe tavelloise qui s'est donnée corps et âme à l'évocation de la vie et l'oeuvre de Courbet à travers sa toile gigantesque, l'enterrement à Ornans.

Aujourd'hui, notre envoyé-exprès s'est attaché à souligner la présence du public, sans lequel toute volonté artistique serait considérablement ramochie et même rabougrie.

Le public était fourni, dense, sage, attentif. Il faut se rappeler que ce bon et grand, doux et moelleux public s'était extrait de sa télé saturnale, renonçant pour les uns à un Drücker vespéral ou un Sébastien pré-nocturne. Ce qui n'est pas rien lorsqu'on connaît les us médiatiques dont sont quotidiennement victimes nos contemporains.

La pièce tavelloise a été aussi admirablement servie par la présence de pierres multiséculaires, comme le couvent des Dames d'Ounans, l'immeuble géant de la Charité, et surtout, la façade versaillaise de l'Hôtel-Dieu, né pour secourir les pauvres malades, dès 1613. Tous ces immeubles de caractère font partie du Secteur Sauvegardé de Dole, le second après la Place des Vosges à Moissey.

La prochaine étape du tour de France de l'Enterrement à Ornans sera Mont-sous-Vaudrey, fief de Jules Grévy qu'on commémore cette année.
voir ou revoir l'Enterrement à Ornans

- à Mont-sous-Vaudrey les 14 et 15 juillet à 17 h (à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance de Jules Grévy)

le parvis de la médiathèque, à 19 h 20, en cours de remplissage. A droite, les Dames d'Ounans, qu'on ne voit pas en entier, actuel Lycée Nodier.

la même, mais de biais

au fond, les bâtiments meuniers, le long de la rampe

à l'arrière-plan, la Charité, ancien couvent, puis ancien lycée de filles

la troupe s'élance et se lance

le grand final, ça faisait un bel enterrement

le maître de cérémonie distribue les bons points

l'année Courbet, été 2007 (hors cadres)
0. re bonjour Monsieur Courbet, tout Courbet, fichier long et lourd, mais large (hors cadres)
1. re bonjour Monsieur Courbet, une répétition à Tavaux (hors cadres)
2. à nous deux, Paris, le filage du 2 juin 2007, à Tavaux (hors cadres)
3. à nous deux, Paris, la seconde, 1er juillet 2007, à Tavaux, en vrai cinémascope (hors cadres)
4. à nous deux, Dole, bas-de-ville, la 3e, 7 juillet 2007 (hors cadres)
5 . Courbet chez Grévy, la 4e et la 5e, 14-15 juillet 2007, en grand format (hors cadres)
6. après François 1er et De Gaulle, Courbet s'arrête à Moissey, 7 sept 2007, à 20 h, au château (hors cadres)
7. enfin G. Courbet de retour chez lui, à Ornans, 8 septembre 2007, à 17 h, Place Gustave Courbet (hors cadres)
8. Cette fois, à nous deux Paris, et pas pour rire, le 11 oct 2007, chez Ruquier & Barma (hors cadres)
9. L'enterrement à Ornans, au Grand Palais, à Paris, le 28 octobre 2007 (hors cadres)
10. Le texte de la représentation, Patrice Ducordeaux et Flora Mercier-2007 (hors cadres)
11. Les Tavellois courbetophiles et tous les autres artisans de la Victoire (hors cadres)

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

de plus en plus loin de moissey, à Mont-sous-Vaudrey

re-bonjour monsieur Courbet

5. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

"Jules Courbet chez Jules Grévy"

la 4e le 14, et la 5e le 15 juillet, à Mont-sous-Vaudrey

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Isabelle Perrin

l'Eglise et la République faisaient bon ménage ce week-end

 

A nous deux, Paris ! (suite de la suite)

les 14 et 15 juillet 2007, Courbet chez Jules Grévy.

 

"J'ai voulu faire un art vivant, à l'usage du peuple", disait Gustave Courbet...

 

Patrice Ducordeaux l'a bien pris au mot... et la tournée franc-comtoise continue: à Mont-sous-Vaudrey, "L'Enterrement à Ornans" et tous ses personnages, même le chien, sont venus fêter le bicentenaire de Jules Grévy, en s'offrant à la foule des visiteurs le temps de deux représentations.

 

Attention, on a affaire à une "troupe" adepte de la dialectique ascendante: on mûrit, on s'améliore, on s'élève; les acteurs débutants deviennent confirmés, ils évoluent avec assurance dans cet espace où Courbet se sentirait comme chez lui, les imperfections techniques sont gommées les unes après les autres, et la voix-off de Patrice enveloppe le public dans un discours pédagogique moelleux...

 

Tout cela a dégagé ce week-end une émotion particulièrement intense, les spectateurs se sont dits impressionnés par l'arrivée de ce long cortège rouge et noir au son des Carmina Burana, par l'ouverture des rideaux sur la reconstitution finale, émus par les chansons interprétées avec conviction par Nicole, amusés par la pétillante Noémie, et séduits par ce Courbet croqueur de vie si bien rendu par Pascal Vaubourgeix...

 

Ce spectacle demande à être vu et revu, car il a l'ambition de nous faire découvrir, outre les personnages de cet immense tableau, la vie du peintre dans son contexte politique et social, et puis son tempérament... une richesse que l'on apprécie un peu plus à chaque fois.

 

"Une aventure humaine intense": c'est l'expression qui caractérise le mieux le ressenti de chacun des participants, dans cette troupe informelle où règne l'harmonie, la gentillesse et la simplicité... tous vivent un rêve dont ils ne souhaitent pas voir le bout.

 

Vous les retrouverez à Ornans le samedi 8 septembre à 17 h, pour une représentation qui s'inclura dans le Salon du Livre d'Art... ne les manquez pas! ... et il y aura peut-être d'autres rendez-vous dont nous vous tiendrons bien sûr informés!

 

(... et nous finirons peut-être par connaître le nom d'un mystérieux petit village de Haute-Saône...)

Isabelle Perrin

sous l'oeil bienveillant de Jules Grévy...

...qui est venu faire une petite visite....

la récompense !

Nicole interprète le chant final

l'adret et l'ubac : la vallée de la Loue ?

Main sur le coeur, droit dans ses mules... un temps des cerises émouvant.

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

en plein coeur de moissey

re-bonjour monsieur Courbet

6. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

après [François] Premier et [Charles] de Gaulle

"[Gustave] Courbet s'arrête à Moissey"

au château, chez Susan, le 7 sept 2007 à 20 h

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Christel Poirrier

Gustave Courbet est reçu au château, ce soir, par la châtelaine du lieu.

 

A nous deux, Paris ! (suite de la suite)

le 7 septembre 2007, Courbet à Moissey.

 

Ce vendredi 7 septembre 2007, les Tavellois voués corps et âmes à la cause de Gustave Courbet se sont retrouvés au coeur de Moissey, pour une repésentation qui succédait à celle de Mont-sous-Vaudrey et qui précédait le grand Jeu prévu pour Ornans le lendemain même.

Dès le milieu de l'après-midi les petites et grosses mains avaient investi la cour seconde du château de Moissey, endroit choisi pour cette représentation moisseyaise qui avait été envisagée dès le mois de juin.

Cette représentation a tranché sur l'ensemble du programme, non pas parce que le public était venu à 70 alors que l'organisation avait prévu 100 places assises, mais surtout parce que l'horaire choisi emmenait le monde dans le semi-nocturne.

En effet, au bout d'une demi-heure de spectacle, la lumière de l'EDF fut astucieusement mise en batterie par les spécialistes d'une autre association tavelloise. Aussi la troupe confia aux plus longs de ses rôles quelques micros dits HF de façon à ce que le son soit bien audible entre les trois murs de la cour. Un autre avantage de cet endroit fut l'utilisation des galeries nord et sud, où les villageois d'Ornans pouvaient vaquer lorsque leur présence n'était pas demandée au rez-de-chaussée.

La lumière, le son, la nuit (la nuit autour de la lumière nous voulons dire) a rapproché la prestation du théâtre de théâtre alors que sa destination première était d'offrir du théâtre de plein air.

La troupe maintenant, malgré des répétitions en petit nombre, bien aguerrie, le choix du lieu de et de l'heure ont fait que la présentation de l'enterrement à Ornans était devenu, ce jour-là, un autre spectacle.

Une personne particulière qui était ravie de tout cela fut Susan (et son mari un peu moins visible), la propriétaire de la demeure depuis trois années, qui a reçu de la production un bouquet bien coloré, mais qui a surtout reçu l'assurance que sa maison était comme parfaitement faite pour le spectacle. Rappelons que déjà, Deux Pièces-cuisine et les Zurbains avaient donné au même endroit, un émouvant extrait de Lorca, la Maison de Bernarda Alba, le 24 juin 2007.

Le château qui a servi de gîte d'étape à François 1er, prisonnier de Charles-Quint qui l'emmenait à Madrid, après la défaite de Pavie, en 1525

le même gîte d'étape, d'un peu plus près

le lieu du jeu du jour, là où siégera le public, et la toile "l'enterrement" presque vierge

une partie de la troupe" alter ego ?"

une vue de la galerie sud, où déambulent une grande partie des 47 comédiens

Courbet recule de trois pas, pour jauger le boulot...

le metteur en scène n'est jamais loin, et ici, il est tout près

Noémie (Flora Mercier), Gustave Courbet (Pascal Vaubourgeix) et la maîtresse des lieux, Susan.

le maître (de peinture) et la maîtresse (du château)

Susan vient de recevoir (avec une satisfaction visible) un bouquet des mains du metteur en scène, Patrice Ducordeaux.

Au caveau tout voisin, la collation post-théâtrale assurée par le foyer rural.

l'année Courbet, été 2007 (hors cadres)
0. re bonjour Monsieur Courbet, tout Courbet, fichier long et lourd, mais large (hors cadres)
1. re bonjour Monsieur Courbet, une répétition à Tavaux (hors cadres)
2. à nous deux, Paris, le filage du 2 juin 2007, à Tavaux (hors cadres)
3. à nous deux, Paris, la seconde, 1er juillet 2007, à Tavaux, en vrai cinémascope (hors cadres)
4. à nous deux, Dole, bas-de-ville, la 3e, 7 juillet 2007 (hors cadres)
5 . Courbet chez Grévy, la 4e et la 5e, 14-15 juillet 2007, en grand format (hors cadres)
6. après François 1er et De Gaulle, Courbet s'arrête à Moissey, 7 sept 2007, à 20 h, au château (hors cadres)
7. enfin G. Courbet de retour chez lui, à Ornans, 8 septembre 2007, à 17 h, Place Gustave Courbet (hors cadres)
8. Cette fois, à nous deux Paris, et pas pour rire, le 11 oct 2007, chez Ruquier & Barma (hors cadres)
9. L'enterrement à Ornans, au Grand Palais, à Paris, le 28 octobre 2007 (hors cadres)
10. Le texte de la représentation, Patrice Ducordeaux et Flora Mercier-2007 (hors cadres)
11. Les Tavellois courbetophiles et tous les autres artisans de la Victoire (hors cadres)

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

très loin de moissey, à Ornans

re-bonjour monsieur Courbet

7. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

"Courbet repasse chez lui, à Ornans"

à Ornans, place Gustave Courbet, le 8 sept 2007 à 17 h

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Isabelle Perrin

la Venise verte du Doubs...

 

A nous deux, Paris ! (fin de la suite de la suite)

le 8 septembre 2007 à 17 h, Courbet à Ornans.

 


Ornans,

LE TRIOMPHE !

 

Samedi 8 septembre, 17 h, Place Gustave Courbet,

 

Ce fut sans conteste le retour de l'enfant prodigue (et néanmoins prodige) ce samedi dans cette belle cité d'Ornans ensoleillée... Courbet revenait au pays, et la charge émotionnelle fut forte.

Ornanais et visiteurs du Salon du Livre d'Art sont venus en très grand nombre (une multitude pas vile du tout!), s'émerveiller devant les personnages de ce terroir qui soudain ressuscitaient et cet "Enterrement à Ornans" qui prenait chair...

Une émotion terrible, surtout pour leurs descendants présents dans le public; un public très réactif, en osmose parfaite avec des comédiens en grande forme et un texte riche et réaliste. De l'esthétisme à l'état pur.

Ce spectacle avait sa place à Ornans comme un bijou dans son écrin...

Il a fait l'objet, entre autres, d'un article conséquent dans "Aujourd'hui en France" (ex "Le Parisien"); le journaliste, enthousiaste, y annonce sa représentation à Paris, le 8 décembre, sur le Parvis du Grand Palais où se tiendra une rétrospective Courbet... une revanche bien méritée !

les falaises chères à Gustave

des concurrents donnaient, le même jour, "Un Mariage à Ornans"

les préparatifs, sous les tilleuls...

... sous l'oeil du Pêcheur de Chavots

une dernière confession avant le grand saut

Pascal Courbet harangue la foule

la Noémie avait des ailes !

les sauvageons en flagrant délit

le final, très applaudi

ce monsieur, très ému, est l'arrière-petit-fils du petit Fifi Panier

en blanc, cette dame descend des Oudot

le chien avait aussi son arrière-arrière-petit...

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

de plus en plus loin de moissey, à Paris

re-bonjour monsieur Courbet

8. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

Courbet passe -vite fait- chez Ruquier

à Paris, à la téhision France 2 [deux], le 11 oct 2007

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Isabelle Perrin

pour celles et ceux qui aiment écrire: Laurent Ruquier, Tout sur l'Ecran-Production, 14 avenue Trudaine, 75008-Paris

sur le plateau

 

Courbet chez [Laurent] Ruquier

Emission "On n'a pas tout dit" du 11 octobre 2007.


 

Cette émission restera dans les "anales" de la télévision, puisque c'est là qu'elle y puise son inspiration et qu'elle s'y complaît.

 

Daniel Schick y avait chaleureusement convié la troupe "alter ego" de Patrice Ducordeaux pour la mettre à l'honneur et présenter son spectacle qui doit être joué près du Grand Palais le 28 octobre prochain; ce qui, à cette heure de grande écoute, et dans une émission de divertissement, est une gageure...

 

Mais la réalité a vite repris le dessus: la télévision A PEUR DU NOIR (et de la Culture): il ne faut pas faire zapper la ménagère de moins de 50 ans et tous ceux qui veulent "faire le vide" en rentrant du travail: il faut des couleurs, du public jeune et féminin en bustier moulant, des discours frivoles et creux, des plaisanteries graveleuses émaillées de gros mots.

 

L'accueil de la réalisatrice (Catherine Barma) fut donc froid et méprisant: des provinciaux? des costumes sombres? de la place pour tout le monde? Courbet? C'est qui? donner la parole au metteur en scène ou à ses comédiens? Beurk!!! Ca m'éneeerrrve!!!

 

Il a fallu négocier ferme pour passer quelques secondes à l'image et faire annoncer le spectacle à toute vitesse;

ah, mais si..., Courbet, il a peint "L'Origine du Monde", un sexe de femme, ça fait de l'Audimat!!! Sous prétexte de parler culture, on va ôter le "ture", et faire les trois quarts de la chronique là-dessus!

Alors, exit "le chêne de Flagey", exit "le portrait de Baudelaire", la portion congrue pour "Un enterrement à Ornans", aucun membre du groupe autour de la table de l'animateur, alors qu'un temps de parole énorme fut donné à trois invitées qui n'avaient rien à dire... un mépris total.

 

L'émission fut donc terriblement décevante pour tous ceux à qui l'on avait annoncé le passage de la troupe, et qui ont dû en subir le côté ennuyeux et vulgaire, sans vraiment voir leurs proches.

 

Cette journée fut quand même formidable et chaleureuse, dans le quartier de Montmartre ensoleillé...

En tout cas, elle fut riche en enseignements sur l'univers télévisuel vu de l'intérieur, un monde impitoyable et superficiel, où tout se passe dans l'urgence, où l'on fait des choix constamment racoleurs et mercantiles: des valeurs aux antipodes de celles de Patrice Ducordeaux et de ses comédiens.


Suite à ces événements regrettables, voici le petit brûlot que celui-ci a fait parvenir à France 2:

 

A l'attention de Daniel Schick et Violaine

 

Devant le flot de réactions reçues après notre passage dans l'émission enregistrée mercredi, je réagis à mon tour pour exprimer mon point de vue sur ce déplorable épisode ayant occasioné les tensions tristement vécues.

Certes, le point positif (il y en 2) [NDLR: il y en a deux] fut la découverte, pour la plupart, d'une ambiance de plateau télé. L'autre est l'annonce de notre spectacle du 28 octobre à Paris.

Malgré la bonne volonté d'arriver à un compromis, il reste les séquelles et cet éternel manque de prise en compte de l'Humain, y compris et surtout provincial !

Que dire de ces tergiversations sur l'organisation et la mise en place du public, sur l'isolement d'une partie de la troupe, dans une cage qui sert de loge, à qui l'on annonce qu'il n'y a plus de place dans le public, qu'il faut s'habiller, et 5 minutes après le contraire (alors qu'on nous impose une répétition pour gagner du temps !). Et le sucre d'orge pour calmer avec une mise en place hors plateau d'une partie des « rejetés » sur une estrade surélevée (on a failli leur jeter des cacahuètes). C'était pathétique et déplorable.

Quant au contenu de l'émission, franchement, on savait qu'on n'était pas à Ex Libris ou Bouillon de Culture mais atteindre ce niveau de racolage, avec les deux « créatrices » et leurs salades à 55 euros (le Pacs, on s'est vachement poilé), on s'est alors senti trahis. Vous avez même réussi à rendre vulgaire d'Ormesson avec cette exceptionnelle critique d'une Christine Bravo à l'aise dans ce registre fangieux. Le recul me permet d'affirmer qu'on aurait été à notre place à la table si on avait bien voulu y inviter un membre de notre troupe (quand je me suis présenté dans les discussions tendues comme Metteur en scène, le jeune assistant-chef de mes 2 [NDLR: de mes deux], me l'a resservi avec des ironiques « monsieur le metteur en scène » à chaque occasion) et j'ai compris où était notre trou que miss Barma avait d'ailleurs contribué à creuser. Les provinciaux de Franche-Comté n'ont rien à prouver en matière de Culture et finalement, se trouveront confortés dans leur démarche du spectacle « A nous deux Paris » qu'ils présenteront dimanche 28 octobre autour du Grand Palais, sans fard et sans camera.

Daniel (Schick) et Violaine : merci de votre accueil. Votre sincérité n'est pas mise en doute dans votre démarche culturelle ! Avoir réussi à placer Courbet dans un tel contexte relève de l'exploit et je ne sais pas si le téléspectateur va s'y retrouver. Nous, on a apprécié la séquence !

Merci à Laurent (Ruquier) pour sa disponibilité en fin de tournage. Les amateurs ont apprécié cet échange.

En tous cas, nous, aux plateaux TV, on préfère largement retrouver ceux du Jura, ils sont plus verts et l'air respiré y est plus sain !

Patrice Ducordeaux

 

Isabelle Perrin

le lieu de l'enregistrement

l'entrée des artistes!

la répétition: la troupe est encore "à l'honneur"...

la répétition: au fond, Daniel Schick, à droite, la réalisatrice...

... ici à l'écran, avenante et enthousiaste...

le hasard est parfois heureux!

la photo-souvenir...

...cherchez l'intrus!

cherchez Laurent Ruquier...

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

loin du village de moissey, à Paris en Ile-de-France

re-bonjour monsieur Courbet

9. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

"à nous deux, Paris, Enfin"

le 28 octobre 2007, entre Théâtre Marigny et Grand Palais

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Isabelle Perrin

"à nous deux, Paris", à Paris

devant le théâtre Marigny

dimanche 28 octobre 2007

au Grand Palais, toute la troupe de "A nous, Paris!"

"A nous deux, Paris!", à Paris,

 

devant le théâtre Marigny - dimanche 28 octobre 2007-

 

 

Patrice Ducordeaux est décidément un redoutable platonicien: on avait évoqué dans l'article "Courbet chez Grévy" la dialectique ascendante, et maintenant, il obéit au précepte inscrit sur le fronton de l'Académie: "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre!".

 

Voici donc le petit exercice auquel il s'est livré:

 

Tracez un quadrilatère ayant pour sommets l'Arc de Triomphe, le Palais de l'Elysée, le Louvre, et le Grand Palais. Tracez-en les deux diagonales, et plantez votre décor sur leur point de concours!

 

C'est là précisément, dans le site prestigieux des jardins du théâtre Marigny que la troupe "Alter Ego" a pu donner deux représentations exceptionnelles, à 14 h 30 et 16 h.

 

Une invitation officielle émanait de la Ville de Paris, mais il a fallu un dossier conséquent et argumenté, puis montrer patte plus blanche que blanche pour obtenir l'accord de la Préfecture de Police, qui redoute dans ces lieux tout rassemblement pouvant créer un trouble à l'Ordre Public.

 

Réhabiliter Courbet auprès des Parigots était un sacré défi, il fallait être à la hauteur... et le moindre incident technique ou humain pouvait tout compromettre.

 

Et bien, à la hauteur,

 

ILS L'ONT ETE!

 

Tout a commencé par une déambulation surréaliste du cortège funèbre qui est parti du théâtre Marigny, a longé puis traversé les Champs-Elysées, s'est installé sur les marches du Grand Palais (où se tient la magnifique rétrospective Courbet), puis est retourné sur le lieu du spectacle sous le regard médusé, étonné ou/et admiratif des innombrables promeneurs et visiteurs de l'exposition; sachant que, dans ce secteur, 50 % des humains ont un appareil photo ou un camescope greffé au bout de la main, l'événement passera forcément à la postérité...

 

Puis au son impérieux et fédérateur des Carmina Burana, des spectateurs ont afflué de tous côtés, en tout entre 400 et 500 personnes ont assisté à l'une des deux représentations.

L'accueil des Parisiens a été très favorable, certaines personnes ont exprimé leur émotion face à cette initiative; les acteurs ont ressenti beaucoup de fierté à défendre ce peintre franc-comtois avec qui ils ont tissé des liens très étroits, et qui était mis à l'honneur tout près d'eux, de l'autre côté des Champs;

... et ce jour-là, le ciel était, comme l'auteur du Temps des Cerises, clément (allez, j'ai osé!)...

 

Il faut noter que toutes les représentations ont bénéficié d'une météo exceptionnelle et inespérée... mon obscurantisme me ferait presque dire qu'un ange gardien barbu et costaud veillait sur la troupe...

 

... celle-là même qui ressent la satisfaction de la mission accomplie; celle d'avoir, comme Courbet, apporté du plaisir, de la culture et de la beauté au plus grand nombre... une démarche complètement humaniste et bénévole.

 

Le retour aux sources se fera à la salle Gérard Philipe de Tavaux, le vendredi 30 novembre à 20 h 30, pour une ultime représentation, au profit du Téléthon.

 

La boucle sera bouclée...

Isabelle Perrin

Aide-toi...

Sur les Champs-Elysées, au fond, vous reconnaîtrez...

L'entrée officielle de l'exposition Courbet... mais il aurait sans doute fallu un fax du ministre pour pouvoir poser sur ces marches...

Bernard Mayot se demande bien qui marche sur son chapeau!

bon, on contourne...

toujours au Grand Palais, la troupe pousse son cri de ralliement: "A nous, Paris!"

Il valait mieux être dans le cortège que dans les 2 h 30 de file d'attente...

re-traversée des Champs, sur fond de Concorde

re-traversée des Champs, sur fond de Concorde

Première représentation, Courbet fait son apparition-surprise

Le final, à Paris...

La deuxième, le public est nombreux

Patrice Ducordeaux s'adresse aux Parisiens, une occasion unique de faire passer son message! En arrière-plan: le théâtre Marigny.

l'année Courbet, été 2007 (hors cadres)
0. re bonjour Monsieur Courbet, tout Courbet, fichier long et lourd, mais large (hors cadres)
1. re bonjour Monsieur Courbet, une répétition à Tavaux (hors cadres)
2. à nous deux, Paris, le filage du 2 juin 2007, à Tavaux (hors cadres)
3. à nous deux, Paris, la seconde, 1er juillet 2007, à Tavaux, en vrai cinémascope (hors cadres)
4. à nous deux, Dole, bas-de-ville, la 3e, 7 juillet 2007 (hors cadres)
5 . Courbet chez Grévy, la 4e et la 5e, 14-15 juillet 2007, en grand format (hors cadres)
6. après François 1er et De Gaulle, Courbet s'arrête à Moissey, 7 sept 2007, à 20 h, au château (hors cadres)
7. enfin G. Courbet de retour chez lui, à Ornans, 8 septembre 2007, à 17 h, Place Gustave Courbet (hors cadres)
8. Cette fois, à nous deux Paris, et pas pour rire, le 11 oct 2007, chez Ruquier & Barma (hors cadres)
9. L'enterrement à Ornans, au Grand Palais, à Paris, le 28 octobre 2007 (hors cadres)
10. Le texte de la représentation, Patrice Ducordeaux et Flora Mercier-2007 (hors cadres)
11. Les Tavellois courbetophiles et tous les autres artisans de la Victoire (hors cadres)

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

pas très loin du village de moissey, à Tavaux, Franche-Comté

re-bonjour monsieur Courbet

10. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

le manuscrit

Gustave Courbet, "à nous deux, Paris"

le texte du spectacle (la version longue)

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page de Patrice Ducordeaux et Flora Mercier

texte de Patrice Ducordeaux-Flora Mercier, la version longue, 2007

 

Un Enterrement à Ornans

 

A nous deux, Paris !

 

Pièce en un tableau de Patrice Ducordeaux, enrichi des textes de Flora Mercier (avec Noémie )

 

 

Mise en place du tableau et scénographie

 

Musique d'entrée : O Fortuna des Carmina Burana (Carl Orff)

 

Gustave Courbet lui-même va inviter le public à se rassembler près de lui et devant le grand rideau noir pour retrouver ses amis d'Ornans, qu'il a peints dans son atelier dès 1849 pour la réalisation de son tableau, Un Enterrement à Ornans. Ils se présentent, arrivant par moitié de chaque côté du tableau. Dans le public, vagabonde Noémie, vieille ornanaise qui a bien connu Courbet dès son jeune âge, et l'interpelle régulièrement, prenant à témoin tour à tour les figurants ou le public.

 

 

Voix off (Musique La Force du Destin VERDI)

 

Nous sommes en 1919. Le corps de Courbet est rapatrié en France, soit un siècle après sa naissance. Transféré depuis le cimetière de la Tour du Peilz (Suisse) où il était décédé le 31 décembre 1877, Courbet va ainsi « renaître » en respirant à nouveau le sol natal. Retrouver son village natal, Ornans, la Loue, les vallées, les arbres, la nature qui l'ont inspiré une grande partie de sa vie. Plus de quarante ans après, le village n'a pas encore oublié les écarts artistiques du peintre, son engagement, même éphémère, dans la Commune et ses positions anticléricales comme ses tableaux provocateurs. Mais il respire Gustave Courbet. Tant d'attentes, tant d'injustice, tant de haine envers un artiste qui a pourtant toujours prôné la paix des peuples, le refus de la guerre et la défense des humbles et son désir permanent d'ouvrir l'Art au peuple. En 1919, un an à peine après la fin de la grande Guerre, il va porter un regard effaré sur ce qui vient de se passer dans le monde. Il avait connu l'enfer en 1871, il découvre que les hommes sont restés les mêmes, qu'ils croient plus facilement au canon qu' à la fraternité, plus à l'affrontement qu'au dialogue.

Il se retrouve à nouveau projeté 70 ans en arrière, l'année où il commence une toile qui va devenir un de ses chefs-d'œuvre, l'Enterrement à Ornans. Très critiqué au Salon, il n'aura alors de cesse de prendre sa revanche, de provoquer et bousculer les Ecoles traditionnelles. Cette renaissance va lui donner l'occasion d' entraîner ses amis dans cette incroyable aventure : rendre le tableau vivant et reconquérir Paris.

 

Courbet arrive du fond du public se présente dans la tenue de son Autoportait à Sainte Pélagie.

 

 

G C : Putain de bordel, mais …par quel miracle ?? Où sommes-nous ? Ornans, ses falaises, la Loue, la Franche-Comté. Mais c'est un monde que j'aime. J'ai senti la campagne, entendu les journaliers, respiré les champs, admiré les bois. Et puis, je me souviens de cette Franche-Comté, j'ai parcouru Besançon, Dole ….

 

Un spectateur : Oui, monsieur Courbet, on se souvient de vous ici.

 

G C : Chers amis, vous êtes là vous aussi ? Comme le temps fut long de cette séparation avec vous. Enfin réunis ! A nouveau, après cet exil et cette pénible période parisienne, ce piège, je dis bien ce piège et non pas ce siège de 1871 qui fut terrible. Cet hiver de cochon que même le Haut Doubs n'aurait pas supporté ! Comme vous m'avez manqué durant ce temps terrible de l'exil à La tour de Peilz. Bien sûr, les amis de Suisse m'ont recueilli mais je n'ai jamais cessé de penser à vous, à Ornans, à la France.

 

Noémie : Ben dis donc y'en a bien du monde,…….. ça passe, ça passe……On peut pas croire c'qu'on devient !

 

G C : 1919 vous dites ? Alors, je suis mort depuis plus de 40 ans.

 

Un spectateur : Pour un mort, vous vous portez encore assez bien !

 

Noémie : Tiens ! Mais on dirait la Célestine, hum, avec son homme elle n'a pas eu tous les mystères joyeux, c'est pour ça qu'elle boîte tant, elle a bien eu du courage de se traîner jusque là ! Et l'Hippolyte Proudhon, aussi là, avec la visote qu'il a, pas étonnant qui peut se pisser dessus.

C'est bien malheureux tout ça, mais c'est comme ça, ma foi, j'en reviens pas qui soient tous venus. Celui qui nous aurait dit tout ça, on lui aurait dit q' c'était un menteur.

 

G C : Je n'étais pas préparé à tant de soubresauts de la vie, à tant de rancœur d'ennemis que je ne soupçonnais pas. Je ne voulais faire que du bien, rendre la culture au peuple et offrir ma peinture et mon art aux plus humbles, la rendre populaire en peignant la vie tout simplement. Paris m'a accueilli c'est vrai ! J'ai fréquenté les plus grands artistes, de Baudelaire à Manet, de Zola à Cézanne, Rimbaud, Degas, Bizet, Daumier, Monet. Mais Paris m'a trahi, m'a rejeté ! Nom de Dieu de salaud !

 

Noémie - Qu 'est c'tu veux ! Ça s'en croit les Parigots, il a bien des maux c't homme !

 

G C : Même en fuyant Paris en ce mois de mai 1872, je pensais revoir et ressentir cette atmosphère, ces rencontres qui furent autant de plaisirs. Ah ! Le plaisir, nom de Dieu, quel beau mot et comme il faut bien en jouir. Pasteur, un autre gars de chez nous qui a fait son chemin, a bien dit qu'Enthousiasme était le plus beau mot de la langue française, moi je dis  PLAISIR !

 

Noémie : Du plaisir…..on avait beau faire, y fallait trimer jusqu'à point d'heure, la Jeanne Groslambert, elle faisait ses six kilomètres tous les matins pour aller traire à la Baraque et elle repartait pour mener les vaches, elle en a eu des maux.

 

G C : J'ai voulu faire un art vivant, à l'usage du peuple. Un mot qui fait peur : PEUPLE. Voilà que la truandaille, que ce monsieur Thiers appelait la vile multitude, reçoit les honneurs de la grande toile. Le voilà le peuple, les gens d'Ornans. Ils sont ce qu'ils sont, de vrais gens que j'ai peints parce que je les voyais ainsi. Et vous, messieurs les chroniqueurs mondains, critiques foireux ou pious-pious serviles, que reprochez vous à ce brave fossoyeur ? Approche Antoine !

 

Antoine Cassard, le fossoyeur, (17) s'approche

 

On aura tout entendu !

 

Le fossoyeur : Bonjour monsieur Courbet. C'est vrai, les Parisiens ont raillé ma face de brute, ha oui je m'en souviens ! Un fossoyeur au milieu d'un tableau, pensez donc !

 

G C : On a tout entendu vous disais-je ! L'affreuse chose, les laides gens, et quel peuple. Le National a même écrit que  de mes qualités, j'avais fait des défauts, une sorte de sauvagerie toute crue. Plus de 70 articles de journaux parisiens m'ont taillé en pièces pour avoir peint ces  figures triviales, bêtes, plates, d'une vulgarité pour la plupart au-dessous de la brute.

 

G C : Venez, venez tous, approchez. (Les personnages, disséminés dans le public, commencent à se manifester et se rapprochent de G C)

 

Arrivée de Jean Antoine Oudot, grand-père. (1)

 

G C : Mon grand-père est là, un Oudot, vigneron, qui admira Voltaire, et qui bouffa du curé. Il a participé à la naissance des républiques. Il avait 21 ans le 14 juillet 89 !

 

Le grand-père : Bonjour Gustave ! 14 juillet, ha ça oui, c'est une belle date. La République, la République ! Moi qui fut Sans-Culotte, patriote, vous n'en ferez jamais autant que nous et cette République là, avec le freluquet de Bonaparte le troisième, vous ne l'avez pas conservée longtemps.

 

G C : De 1848 à 1852 ! 4 ans, avant qu'un Empire ne s'installe avec le Badinguet. Jusqu'à sa déculottée à Sedan en 1870.

 

Le grand-père : Il nous aura quand même emmerdés presque 20 ans. J'aurais voulu être là, pour sûr  en 1870 à Paris !

 

Noémie : Autant tirer le buffet par la clé,

 

S'approchent ensuite Donalie (31) lingère, suivie de Reine (37) femme de vigneron

 

Noémie : Tiens, c'est'y pas la Donalie avec la Reine ? A 17 ans la Donalie qu'elle a eu son premier gnard : Félix qui s'appelle, celui là, je peux vous dire qu'il n'a pas été bercé trop près du mur.

 

Donalie et Reine : Bonjour monsieur Courbet. On vient avec vous, en vrai !

 

G C : (avisant l'énormité du cadre) Il a fallu être enragé pour travailler dans les conditions de ce minuscule atelier. Je m'en souviens. Je travaillais à l'aveuglotte. Une toile de 20 pieds de longueur sur 10 de hauteur. Il y a de quoi crever.

 

Arrivée de Max Buchon, ami d'enfance (6) avec Jeanne (29) lingère

 

Jeanne : Bonjour monsieur Courbet

 

G C: Salut ma Jeanne. Tiens t'es avec Max. Max Buchon, mon ami, que je connais depuis le petit séminaire d'Ornans. Depuis, on a connu d'autres lieux, d'autres rencontres et les mêmes ennemis. T'es devenu écrivain, pamphlétaire, rebelle, t'es bien dans la lignée des Proudhon et Fourier, toi !

 

Max : Hé oui, je fais partie des quarante-huitards. Et la police de Salins ne m'a jamais aimé. Les princes non plus d'ailleurs et c'est la Suisse, comme toi, qui m'a accueilli.

 

G C : La Suisse, oui. J'y ai conservé quelques amis mais bon dieu, quelle était belle la montagne, qu'il était bleu ce lac. Tu as vu mon coucher de soleil sur le Léman ?

 

Max : Bien sûr. Certains y ont vu les signes de l'Impressionnisme. Tu as vu ce que sont devenus Manet, Renoir, Monet, Van Gogh ?

 

G C : Ils ont eu du succès ? Tant mieux, ils ont inventé une peinture d'homme libre. Allez Max, on a tant de choses à se raconter, tant de choses à rattraper, on ne va pas se priver.

 

Max : Gustave, on va à Paris pour toi. Tu es le meilleur et ils vont te redécouvrir.

 

G C : Merci mon ami.

Aïe, je vois la mère Gagey qui s'approche. Qu'est ce qu'elle voulait me mettre après l'exposition de ce tableau. Elle n'avait pas apprécié qu'on dise que les gens d'Ornans étaient laids. On envisagea même de mettre Ornus dans le titre, à la place !

 

Max : Je me souviens de cette polémique…. mais je te laisse à la mère Gagey.

 

La mère Gagey (40), journalière, avec Thérèse (39) femme d'artisan

 

La mère Gagey : Bonjour monsieur Courbet. C'est de l'histoire ancienne tout ça. Chuis contente de r'venir dans vot' tableau maintenant. Et on va leur montrer qu'on est bien vivants.

 

G C : Et toi, Urbain (19) ? Mon compagnon de toujours, compagnon d'absinthe et de cabaret. Quel lieu interdit n'avons nous pas fréquenté, dis ! Hé, tu es avec Alphonse (4)

 

Arrivent ensemble Urbain Cuénot (19) ami d'enfance, et Alphonse Promayet, (4) musicien

 

Noémie: Les deux là, y z'avaient la meilleur eauvotte et la plus bonne eau de cerise du coin, j'te dis pas le jour ou le garde est venu quand y distillaient avec monsieur le curé, eh ben l'Urbain, t aurais vu comme il te l'a embobiné, si bien qu'après, not garde y s'émeillait devant les litrons, fictivement, il a vidé à boire jusqu'à plus, et quand il est reparti il l'avait pas le gosier égrali , et pis y s'est jamais souvenu qu'il était v'nu et il est d'ailleurs jamais r'venu.

 

Urbain et Alphonse s'approchent avec une pinte de bière, en offrent une à Gustave. Ils s'installent à une table et ils trinquent à leurs retrouvailles)

 

Urbain Cuénot : Bonjour Gustave. Et à ta santé retrouvée !

 

Alphonse : On se revoit tout de suite après et devant trois charmantes !

 

G C : Comptez sur moi, je n'ai jamais manqué ce type de rendez-vous. (il boit une grande gorgée) Bordel, ça fait sacrément du bien dans les écoutilles !

 

Après un temps, s'essuyant la bouche du revers de la manche…

 

J'ai bien été obligé d'inviter mes voisins dans mon atelier. Chacun voulant autant que l'autre, en être et ne voyant aucune raison que l'un y soit et pas l'autre. Ils montaient l'escalier de la maison, ils s'installaient et je peignais, un à un. Fallait les voir faire les fiers dans la rue. Tenez ….prenez donc le Guillaume et la Félicité.

 

S'approchent Guillaume Bertin (21) gendarme, et Félicité Colard (44), propriétaire aisée

 

Guillaume Bertin (21) et Félicité Colard (44)  Bonjour monsieur Courbet. On s'met dans le tableau aussi.

 

Noémie : Dis la Félicité, tu t'rapelles quand t'es allée aux Vêpres et q'tes cochons t'avaient suivi sans bruit !

 

G C : Bonjour les amis, entrez dans le grand théâtre du peuple d'Ornans.

 

Entrent Pierre Clément (14), cordonnier et Françoise Garmont (30) fille de propriétaire cultivateur

 

Pierre Clément : Bonjour monsieur Courbet, vraiment ravi de vous rencontrer.

 

Françoise Garmont : Bonjour monsieur Courbet

 

G C : Mon grand-père n'aimait pas la calotte, c'est sûr. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de m'inviter à la table du clergé. Allons, l'abbé, sans rancune et mes offenses m'auront porté en exil.

 

Le curé Bonnet (12), s'approche, suivi de Claude Journet et François Panier dit Fifi Panier (9 et 10)

 

GC : J'ai eu avec vous dans l'Atelier, des conversations morales et philosophiques désopilantes !

 

Le curé : Votre tableau…. Le Retour de la Conférence en a remué plus d'un au presbytère. Le pape lui-même s'en serait étranglé ! (Il se signe)

 

G C : Et alors, c'était pas vrai ce que je peignais ?

 

Noémie : Cqu'y dit pas aussi Monsieur le curé, mais qu'y s'rappelle bien et qu 'à remué le presbytère aussi, c'est quand les p'tiots avec le Claude et l'Alphonse et le Guillaume et les autres étaient allés cueillir les fleurs des champs pour la procession de la fête Dieu dans le jardin de la mère Bon, et y nous avait dit d'aller nous excuser et demander pardon à la propriétaire, et quand on a voulu toquer, personne ne voulait.

- vas-y-toi

- non toi!

Et puis le plus petit le François s'est dévoué, il a toqué il avait à peine dis -madame- qu'il a reçu une de ces taloches, le brave poulot, et pendant c'temps tous les autres y avaient détalé.

 

Fifi Panier : Bonjour monsieur Gustave. C'est y vrai que vous avez fait de la prison ?

 

Claude Journet : Et même tué des prussiens ?

 

G C : Ho les gosses, gardez vous de colporter de telles sottises. La prison oui, mais pour que tu puisses vivre un peu plus libre, p'tit Claude. Et à Paris, j'ai vu des gosses comme toi, Fifi, tomber sur les barricades, comme toi !

 

Le curé salue et houspille les enfants de chœur en train de jouer à la courotte autour de ses jupes. Il va se mettre en place, avec les enfants de chœur

 

Arrivent Zoé (24) et Juliette (35), sœurs de Gustave

 

G C : Mes chères sœurs, Zoé (24), Juliette (35). Les muses de mes débuts. Toi Zoé, qui t'es tant occupée de moi quand je croupissais à Sainte Pélagie. Et toi Juliette, qui m'assistera sans relâche jusqu'à ma mort.

 

Juliette : Gustave, tu n'as pas toujours été sage et nous a causé du tourment. Mais tu as tant donné à l'art, à Ornans et la Franche-Comté. J'aurais voulu faire plus et te ramener en France plus tôt. La France ne le souhaitait pas.

 

G C : Et pourquoi, bon dieu ! Je suis mort à 58 ans et j'ai toujours vécu libre et je crois que dans l'histoire, il sera rare de trouver un homme dans ma position, qui après avoir travaillé toute sa vie, pour tâcher d'établir le bien et les arts dans son pays, ait été persécuté d'une façon aussi épouvantable.

 

Zoé : On le sait tous Gustave, mais reconnaît que tu as un peu cherché les ennuis.

 

G C : Sans doute, mais il faut savoir bouger les choses et suivre sa voie

 

Entrent Eugénie (43), Claude Sage(16) et Alphonse Bon(3) qui saluent Gustave avec un bonjour monsieur Courbet

 

Courbet se retire

 

On va évoquer la Commune et à cet instant, un chant de la Commune est interprété, créant la césure dans le scénario ou environ la moitié des personnages est en place.

 

Musique : Madame Butterfly de PUCCINI (Extrait La Callas)

 

Voix off :

 

Durant la période de la Commune, Gustave Courbet est nommé président de la Commission des Musées et délégué aux Beaux Arts. Il propose le déboulonnement de la Colonne Vendôme, qui évoque les guerres napoléoniennes. La Commune décide le 13 avril, d'abattre et non de déboulonner, la colonne. Après la Semaine Sanglante, au cours de laquelle les Versaillais se sont livrés à d'horribles mesures de répression envers les communards, Courbet est arrêté le 7 juin 1871, et le 3e conseil de guerre le condamne à 6 mois de prison et 500 francs d'amende. En mai 1873, le nouveau président de la République, Mac Mahon, décide de faire reconstruire la Colonne Vendôme aux frais de Courbet, soit pus de 300.000 francs.

 

Interprétation du chant de Ferrat

 

Courbet revient

 

Entrent sa mère Sylvie (46) et sa sœur Zélie (38) avec la petite Teste (47)

 

G C : Ma mère et ma sœur Zélie

 

Sylvie Oudot : Bonjour Gustave. Mais tu es tout pâlichon. Tu es malade ?

 

Zélie : Bonjour Gustave, maître-peintre, maître-râleur, maître-parleur, maître-emmerdeur …

 

Sylvie Oudot : Oh ! Zélie !!

 

G C : Putain de Colonne ! Je ne demandais pas qu'on cassât la colonne Vendôme. Je voulais qu'on l'enlevât de la rue dite de la Paix, ce bloc de canons fondu qui perpétue la tradition de la conquête de pillage et de meurtre.

(s'adressant à sa mère) J'ai été mis à la muraille pour y être fusillé, traîné dans les rues de Paris, la chaîne aux mains, couché à plat ventre dans trois centimètres de vermine à l'Orangerie. Car la viande et la bière furent rares dans les geôles de Thiers ! Et ce Mac Mahon et son parti de l'Ordre Moral, des sots et des fossoyeurs à la rancune tenace.

 

Noémie : Ça mène où les rêves, hein, vain nom, c'est pas possible c'qu'on devient, déjà qu'un homme c'est rien, mais avec les autres qui l'asticotaient; not Courbet y l'était moins que zéro, les sales vioces, les peutes vioces, c'est pas de gloire qui peignait not' Gustave, je vous l'dis les gens connus y sont comme les bœufs du Valdahon, le meilleur ne vaut pas l'autre.

 

G C : Ma très chère mère ! Sans nouvelles, loin de cette Révolution, tu as cru au pire, et tu en es morte. Je suis revenu à Ornans, en mai 1872, tu n'y étais plus. Je n'ai jamais pu t'expliquer ce qui avait conduit mon action et mes actes. On a voulu me salir et me faire passer pour un jeanfoutre, un mécréant. Tu es là ma mère. Je peux te le crier, je n'ai pas failli et j'ai appliqué les préceptes de ton père, mon grand-père : Marche droit, la tête haute !

 

(Ils s'enlacent longuement puis la mère s'efface)

 

S'avancent Hippolyte Proudhon (22 ) juge de paix et Jean-Baptiste Cardey (25), vigneron

 

Jean-Baptiste Cardey : Bonjour monsieur Courbet

 

Hippolyte Proudhon (22) : Monsieur Courbet, vous avez eu maille avec la justice et moi, substitut du juge de Paix, pourrait vous en faire grief. Merci d'être revenu nous voir, vous nous avez manqué. J'aurais voulu vous défendre à Paris au procès de la colonne. Car ce Lachaud …un avocat qui cherchait avant tout la gloire et une fortune sur votre dos

 

G C : Lachaud, un salopard, oui ! Il a bien profité du procès.

Hippolyte Proudhon. Vous portez un nom qui m'est cher, monsieur le juge de Paix. Proudhon ! Il m'a longtemps servi de guide, et sa pensée m'a souvent inspirée. Je l'ai peint. J'ai cru à sa conception d'un travail libéré, d'une activité créatrice libre, pour que l'art et le travail puissent être assimilés. Oui, Proudhon, tu pensais que l'homme est travailleur, c'est à dire créateur et poète. Je crois qu'on en parlera encore longtemps.

 

Noémie : mon premier amoureux y s'appelait aussi Hippolyte, Hippolyte Pourchet, et un jour qu'on avait mêlé pour jouer aux tatos y s'est mis en tête de grailler sous les racines des saules pour y trouver des grabeuses et on s'est mis à gavouiller et volà que je m'étale dans la gadoue et comme j'avais pas de pantalon y voit ma fente et y me dit :

- c'est par là que tu pisses!

- j'suis pas une poule, je fais pas tout par le même trou!

- t'as pas de zizi ?

- mais si c'est ça mon zizi

- ben tu dois t'en mettre plein partout!

- bécile, j'écarte les cuisses

- fais voir

- alors là, je t'envoie un de ces jets, pire que la source de la Peuce en Octobre

- tu pisses dru, mais moi je pisse plus loin que toi quand même!

Ah ! Mon Hippo, faut toujours qu'il ait le dernier mot, d'ailleurs c'est tout comme aujourd'hui encore.

 

Arrive lentement François Pillot-Secrétan (26) dit le père Secrétan

 

G C : Le père Secrétan ! Un vieux de 93. Tu l'as aimée ta République, père Secrétan. Elle a défendu les petits paysans. Dis donc, tu portes le bicorne bien fier !

 

F Pillot-Secretan : (26) : Le petit Gustave a bien grandi, oui ….bien grandi. J'aurais bien voulu en être moi, de la Commune. Pour sûr, les Prussiens, on les aimait pas.

 

G C : Thiers les a aimés, lui ! Je me souviens de la nouvelle et de la colère des Parisiens quand ils apprirent la capitulation à Versailles. 28 janvier 1871 ! La honte et l'abandon. Et Paris qui se soulève et la Garde Nationale qui rejoint les Parisiens ! Et Ornans aussi a bien résisté m'a-t-on raconté ?

 

(Mouvements d'approbation du public, entraîné par Noémie)

 

Arrivée de Célestine Garmont (27) la boîteuse célibataire et Jean-Baptiste Muselier (15) vigneron

 

G C : Ma pauvre Célestine, moi, j'ai été emmerdé toute ma vie par mon cul en croûte et son chapelet d'hémorroïdes. Toi tu l'auras traînée cette patte folle et tu aurais bien mérité un bon mari. Ça aurait pu être le Jean-Baptiste, avec ses vignes, c'était du bon parti ! Et toi Jean-Baptiste, comme tu es beau !

 

Jean-Baptiste Muselier : C'est pas ce qu'ont dit les Parisiens, pourtant, en 1850 !

 

G C : Que n'a-t-on raillé ton pif rouge comme une cerise et ta trogne pantagruélique.

 

Célestine : Bonjour monsieur Courbet. Dites moi, la prison vous a changé !

 

G C : Oui, tu vois ! Résultat de six mois de prison. Ce qu'il y a de terrible dans la chute d'un homme, c'est qu'on ne sait jamais quand ça va s'arrêter. On s'accroche, on sort la tête de l'eau, on se remplit les poumons et on recoule ! Et quand on est dans le malheur, loin de tout, personne n'ose plus s'occuper de vous. Tous les hommes de France que je connaissais, où étaient-ils ? Personne ne bougeait et tremblait comme une feuille.

 

Mouvements de foule, rumeurs, chuchotements. Quelqu'un s'approche de Courbet. On reconnaît Victor Hugo. Une haie finit par se former autour du grand homme dont la popularité était immense.

 

L'échange entre les deux hommes est enregistré en voix off. Tous les acteurs se figent durant ce dialogue.

 

V Hugo : Gustave Courbet est parmi vous ?

 

G C : Je suis là, monsieur Hugo. Très, très honoré de vous accueillir

 

V Hugo : Voilà l'Homme par qui naquit le scandale ! Quelle audace, mais quel prix à payer !

 

G C : Nous avons un point en commun, l'exil. Vous à Guernesey, moi en Suisse.

 

V Hugo : Vous souvenez vous de votre déclaration sur les Etats Unis d'Europe à l'Athénée en octobre 70 ? « Le devoir commun est donc d'abolir les frontières et partant, les armées, afin d'établir les Etats Unis d'Europe »

 

G C : Oui, c'était votre vœu depuis longtemps

 

V Hugo : Le hasard de l'histoire a voulu que je pénètre à Paris le 18 mars, jour de l'insurrection. Je menais mon fils Charles au père Lachaise, mais je désapprouvais déjà la méthode. On n'entre pas en guerre civile sous les yeux de l'ennemi victorieux. La Commune fut une bonne chose mal faite. Mauvais choix du moment, mauvais choix des hommes.

 

G C : Votre influence fut immense dans la période qui suivit. Et on n'oubliera pas l'accueil fait aux fuyards dans votre maison.

 

Noémie: C'est pas rien tout ça, c'est pas rien, quel bazar la vie, j'me dis que c'est comme la chanson du rouge Poulot

 

Arrivée de Claude Promayet, professeur de musique (13) avec Louisette (33) femme de vigneron

 

Louisette : Bonjour monsieur Courbet

 

Claude Promayet : Mais il y avait Jules Simon, Jules Ferry et Jules Grévy, un pays pourtant pour te défendre!

 

G C  Salut  mon Claude!

Ferry, Grévy, Simon ? Bernique, je les ai appelés à l'aide, leur ai rappelé leur devoir de soutien d'un ami, franc-comtois, comme eux. Ils allaient me sortir de ce foutoir de merde ! Fallait il que je sois à ce point un danger pour eux et leur carrière politique ! Quand tu es dans le camp des vaincus, les vainqueurs se foutent pas mal de toi. Vallès n'a pas été si con, lui. A Londres ! Il m'avait prévenu que les choses tournaient mal « La cage s'ouvre, envoles toi bien haut, mais méfie toi des chasseurs, communard » Et Pissarro et Monet, à Londres aussi. Zola à Marseille, Sisley envolé lui aussi ! Moi je suis resté.

 

Noémie : Sur dix lapins t'en as toujours neuf pour corner au cul

 

Jules Grévy : Allons monsieur Courbet, un peu de calme ! En cette période très troublée, il était difficile d'agir.

 

G C : Monsieur le président Grévy. Car vous avez fini par être élu et même réélu. Président de l'Assemblée Nationale en 1872, vous auriez pu me soutenir lors de l'affaire de la colonne Vendôme. Vous, le républicain convaincu.

 

Jules Grévy : J'étais contre la Commune bien que nous partagions certaines valeurs, de paix, de solidarité et de démocratie. Avec Gambetta et Thiers, nous nous sommes opposés à la Déclaration de guerre à l'Allemagne en 1870.

 

G C : Sans doute mais ça ne m'a pas sorti de la vermine et de la fange de Sainte Pélagie. Vous avez réalisé de belles nobles choses ensuite. Allons, Pays, serre moi la main ! Et va saluer tes compatriotes francs-comtois. Ils te sont gré de se que tu as accompli pour le peuple.

 

 

G C : Mais, Claude, tu étais bien dans l'Après-Dînée. Ce tableau, bon sang, tu y étais aussi Adolphe, dans l'Après-Dînée ?

 

Entrent Adolphe Marlet (20), avocat, accompagné de Joséphine Bauquin (28) propriétaire moyenne

 

Adolphe : Bonjour Gustave (ils s'enlacent) C'était en 1849 ce beau tableau, un an avant que tu ne commences cet Enterrement.

 

Joséphine Bauquin : Bonjour monsieur Courbet

 

G C : 1849, Belle année ! 8 œuvres au salon, une médaille d'or et le triomphe à Ornans pour l'enfant du pays. N'est-ce- pas monsieur le maire ?

 

Entrent Prosper Teste, le maire (24) suivi de Françoise Roncet, femme d'ébéniste (32)

 

Prosper Teste : Le triomphe oui, et quelle fête. Le vin blanc des vignerons ornanais a coulé frais., Bonjour Gustave

 

Noémie : Et ça tétait sec , j'vous dis pas comme ça piquait des larmes

 

 

G C : Pas la même musique après la Commune. J'voudrais pas remuer le linge sale, mais à part quelques amis fidèles, à Ornans, on a eu vite fait de me foutre au caniveau.

 

Prosper Teste : On m'a enterré 3 ans avant, en 1868.

 

G C : Et bien moi, j'aurais voulu être là, à Ornans, pour faire la peau à ces salopards qui étaient allés se servir dans mon atelier, après les Prussiens. Et mon Pêcheur de Chavots, que j'avais offert au village et qui trônait fièrement sur la place ? Qui c'est qui l'a foutu par terre ?

 

Noémie : Moi, j'aurais bien une idée ? Mais on va pas faire se battre tous les gens qui s'retrouvent après 70 ans !

 

Arrivée de Jeanne Etevenon, (41) dite Fifi Caillot, ouvrière en robes

 

Fifi Caillot (41) : dites monsieur Courbet, c'est vrai qu'on monte à Paris ?

 

G C : Tiens, Fifi Caillot, à la bonne heure ! Mais bien sûr qu'on monte à Paris ma fille, on va leur montrer aux parisiens qu'ils avaient bien tort de nous refuser. Ils ne voulaient pas de nous en 1859, ils nous verront au Grand Palais.

 

S'avance François Colard-Chaulamne, le porte-croix (11), vigneron

 

GC : Approche, François !

On est en 1919, et on a séparé les laïcs et les curés depuis 20 ans. Mais on va encore se mélanger, car on est du même pays. Porte bien haut ton Christ, va ! S'il pouvait rassembler les hommes et la paix. Mais rien n'a changé, tu as vu le carnage entre 14 et 18 ? C'est à se taper les roustes sur les pavés. Va, François, porte le ton étendard, mais j'y crois guère !

 

F Colard-Claudamne : Bonjour monsieur Courbet. Vous savez, les hommes finiront sans doute par devenir raisonnables.

 

Entrée de Jean-François Crevot (2) artisan cordonnier et Suzanne (34 femme d'artisan

 

G C : Hé le cordonnier, Jean-François Crevot. Voilà un homme qui aurait fait bonne figure à Paris. Tu sais, tu en aurais eu des chaussures à remettre d'aplomb dans l'hiver 1871 !

 

J F Crevot : Bonjour monsieur Courbet, content de vous revoir. Je suis venu avec Suzanne, ma payse.

 

Suzanne : Bonjour monsieur Courbet

 

G C : Une payse, j'ai jamais réussi à en accrocher une à Ornans mais les parisiennes qui sont venues dans ma couche m'ont appris bien des choses ! Je te raconterai mes nuits avec Jo, ma belle irlandaise, et mes tripatouillages avec Adèle, qui a fini pas en avoir marre d'un gars qui savait pas aimer. Mes femmes, ce sont mes tableaux désormais. Ma maîtresse, ma peinture.

 

Suzanne : Justement, à propos de Jo, on a retrouvé son portrait que vous avez peint en 1866

 

G C : Non, ne me dites pas que ….

 

Suzanne : Non, pas l'Origine du Monde, l'autre … avec la tête, quoi !

 

A ce moment, on ferme le rideau afin que les personnages commencent à se mettre en place.

 

Musique : Le Trouvère (Verdi) 1'30''

 

Gustave revient par le côté, accompagné de Louis Pasteur

 

Pasteur : Monsieur Courbet, ravi de vous connaître. Nous avons traversé les mêmes belles vallées sans nous rencontrer.

 

G C : Monsieur Louis Pasteur, quel bonheur effectivement. Votre activité et vos voyages ne l'ont pas permis. Je vous ai tant admiré

 

Pasteur : Et moi vos tableaux ! Vous y êtes allés fort quand même avec votre Origine du Monde ! Savez vous que nous avons des choses en commun ? A part notre amour pour le pays franc-comtois ?

 

G C : Non, pas vraiment ?

 

Pasteur : Notre caractère entier. Vous avez refusé la Légion d'Honneur, ce qui provoqua un beau scandale ! Moi, j'ai renvoyé mon diplôme de la Faculté de Bonn après l'invasion et le siège parisien des prussiens. J'étais à Strasbourg lors de la déclaration de guerre, j'ai voulu prendre rang dans un bataillon de la Garde Nationale jusqu'à ce qu'on me rappelle q'un homme paralysé est un invalide !

 

G C : Mes amis vous attendent.

 

Entrent Jean-François Cauchye, cordonnier, le sacristain (7) avec Alexandre (8) petit vigneron

 

J F Cauchye : Bonjour monsieur Courbet, vous reconnaissez Alexandre ?

 

Alexandre : Bonjour monsieur Courbet

 

G C : Décidément, je me rappelais plus que j'avais invité tout le diocèse dans mon atelier. Mais ce tableau, après tout, c'est une cathédrale. La cathédrale du maître-peintre Courbet, remplie d'Esmeraldas et de Quasimodos. Entrez monsieur Cauchye, la messe va commencer !

 

Entrent Jeanne Sevré, femme de Claude Promayet (42) et Etienne Nodier, propriétaire cultivateur (5) et Tony Marlet, ami d'enfance (23)

 

Tony Marlet : Bonjour Gustave, mon frère Adolphe est là ?

 

G C : Oui, tu le trouveras en bonne compagnie.

 

Jeanne : Bonjour monsieur Courbet, comment vous portez-vous ?

 

G C : Tiens, nos gens de Salins. Je me porte à merveille, chers amis. Je crois que le départ est proche, montez dans notre convoi et rejoignez nos gens d'Ornans. Vous n'avez pas vu mon père ?

 

Jeanne : Je pense l'avoir aperçu, il avait rajeuni de 20 ans quand il a appris votre retour !

 

Etienne Nodier : J'ai amené quelques fines et de notre vin blanc d'Ornans.

 

G C : Va servir nos amis qui attendent.

 

Noémie : Tout pique son père celui-là.

 

Entrées de Régis Courbet, père de Gustave (17) et Victorine, journalière (45)

 

Régis Courbet : Je ne peux y croire ! Tu ne fais décidément jamais les choses comme les autres, Gustave !

 

Victorine : Bonjour monsieur Courbet. Pour un Enterrement, ça va êt' joyeux !

 

G C : Père, quelle joie. Rappelle toi, notre dernière rencontre à Bon Port en Suisse, j'étais mal en point déjà en cette année 1877. Tu te doutais de la fin.

 

Régis : Oui, quand je t'ai vu j'ai compris. Je me rappelais alors ma visite à Paris, dans la prison de Sainte Pélagie où je croyais ne jamais te revoir. J'en ai eu gros sur le cœur, quand tu es mort, de ne pouvoir te ramener à Flagey et te mettre au repos près du moulin.

 

G C : Tu m'avais gardé la place. Tu vois, les hommes sont bizarres. Ils craignent même les morts. Allez, on y retourne à Paris et bien vivants.

 

Voix off : (Extrait de l'hommage de Jules Vallès)

 

Après tout, ne le plaignons pas ! Il a eu la vie plus belle que ceux qui sentent, dès la jeunesse et jusqu'à la mort, l'odeur des ministères, le moisi des commandes. Il a traversé les grands courants, il a plongé dans l'océan des foules, il a entendu battre comme des coups de canon, le cœur d'un peuple, et il a fini en pleine nature, au milieu des arbres, en respirant les parfums qui avaient enivré sa jeunesse. Il dut fuir de son pays, non par la loi, mais la peur, la haine et la bêtise. Alors, cet Enterrement à Ornans, quel beau cadeau fait à l'Art, quel pied de nez aux conventions et aux lécheurs de tableaux. Merci monsieur Courbet !

 

Noémie: C'est pas rien tout ça, c'est pas rien!

 

Musique : Carmina Burana, O Fortuna (2.44 mn)

 

Le rideau se lève progressivement et apparaît le tableau.

 

Les figurants restent immobiles environ une minute, puis lancent ensemble à l'adresse de Courbet :

 

Bonjour monsieur Courbet, à nous Paris !

 

Puis, un air lointain se fait entendre, s'approchant jusqu'à devenir audible et reconnaissable.

 

G C : Ecoutez, écoutez bien ! On dirait … oui, c'est ça, c'est bien ça ? C'est le Temps des Cerises. Oui, c'est ça, vous vous rappelez ? (il fredonne doucement et la voix va s'amplifiant)

 

Les figurants s'approchent peu à peu et commencent à accompagner Courbet jusqu'à ce que le chant se structure. A cet instant, Courbet va inviter le public à chanter cette chanson de Jean-Baptiste Clément, symbole de la Commune.

Après « Une plaie ouverte » dans la dernière strophe, les comédiens s'écartent de Courbet et ce sont les membres de sa famille qui viennent à ses côtés (grand-père, père, mère, sœurs, petite Teste)

 

Le Temps des Cerises

 

Quand nous chanterons le temps des cerises

Le gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête...

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au coeur

Quand nous chanterons le temps des cerises

Sifflera bien mieux le merle moqueur

 

 

Mais il est bien court le temps des cerises

Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant

Des pendants d'oreille...

Cerises d'amour aux robes pareilles

Tombant sur la feuille en gouttes de sang

Mais il est bien court le temps des cerises

Pendants de corail qu'on cueille en rêvant

 

 

Quand vous en serez au temps des cerises

Si vous avez peur des chagrins d'amour

Evitez les belles..

Moi qui ne crains pas les peines cruelles

Je ne vivrai point sans souffrir un jour

Quand vous en serez au temps des cerises

Vous aurez aussi vos peines d'amour

 

 

J'aimerai toujours le temps des cerises

C'est de ce temps là que je garde au cœur

Une plaie ouverte...

Et Dame Fortune, en m'étant offerte

Ne pourra jamais fermer ma douleur

J'aimerai toujours le temps des cerises

Et le souvenir que je garde au coeur

 

[chanson de Jean-Baptiste Clément, symbole de la Commune]

 

Salut des comédiens

 

Rideau final

 

l'année Courbet, été 2007 (hors cadres)
0. re bonjour Monsieur Courbet, tout Courbet, fichier long et lourd, mais large (hors cadres)
1. re bonjour Monsieur Courbet, une répétition à Tavaux (hors cadres)
2. à nous deux, Paris, le filage du 2 juin 2007, à Tavaux (hors cadres)
3. à nous deux, Paris, la seconde, 1er juillet 2007, à Tavaux, en vrai cinémascope (hors cadres)
4. à nous deux, Dole, bas-de-ville, la 3e, 7 juillet 2007 (hors cadres)
5 . Courbet chez Grévy, la 4e et la 5e, 14-15 juillet 2007, en grand format (hors cadres)
6. après François 1er et De Gaulle, Courbet s'arrête à Moissey, 7 sept 2007, à 20 h, au château (hors cadres)
7. enfin G. Courbet de retour chez lui, à Ornans, 8 septembre 2007, à 17 h, Place Gustave Courbet (hors cadres)
8. Cette fois, à nous deux Paris, et pas pour rire, le 11 oct 2007, chez Ruquier & Barma (hors cadres)
9. L'enterrement à Ornans, au Grand Palais, à Paris, le 28 octobre 2007 (hors cadres)
10. Le texte de la représentation, Patrice Ducordeaux et Flora Mercier-2007 (hors cadres)
11. Les Tavellois courbetophiles et tous les autres artisans de la Victoire (hors cadres)

- -

l'année Courbet, 2007
0. tout Courbet XL
1. re bonjour
2. à nous deux, Paris
3. à nous deux, Paris
4. à nous deux, Dole
5. Courbet chez Grévy
6. Courbet à Moissey
7. Courbet à Ornans
8. à nous 2, Ruquier!
9. GC au Gd Palais
10. Courbet Le Texte
11. Artistes Tavellois

loin du village de moissey, à Paris en Ile-de-France

re-bonjour monsieur Courbet

11. l'enterrement à Ornans, tableau animé, joué, parlé et chanté

les artisans de la victoire

les artistes inspirés et le "générique de l'oeuvre"

tableau écrit et mis en scène par Patrice Ducordeaux
lire la vie de Gustave Courbet sur wikipedia (web)
lire la vie de Gustave Courbet sur b_flagey (web)
lire le texte de Patrice Ducordeaux (version longue)

page [images et texte] de Isabelle Perrin

les artisans de la victoire de

"à nous deux, Paris"

dimanche 6 janvier 2008

page d'Isabelle Perrin

"l'homme à la pipe", d'après Courbet, par Régine Zadoinoff, Molay, 2007

"l'homme à la pipe", buste de Georges Poix, Tavaux, 2007

"la femme à la vague", d'après Gustave Courbet, Georges Poix, Tavaux, 2007

"la rencontre" ou "bonjour monsieur Courbet", d'après Gustave Courbet, Georges Poix, Tavaux, 2007

"portrait de l'artiste à Sainte-Pélagie", par Catherine Paillot, Tavaux, 2007

portrait de Claude Journet, détail de "l'enterrement à Ornans", au regard suiveur (journée des copistes à Ornans, octobre 2007), par Elisabeth Paris née Converset, Grozon.

"l'enfant de Courbet", détail de "l'atelier du peintre", par Elisabeth Paris née Converset, Grozon.

"la cascade" (journée des copistes), d'après Courbet, par Elisabeth Paris née Converset, Grozon-2005

"le lac noir", d'après Courbet, par Elisabeth Paris née Converset, Grozon.

l'année Courbet, été 2007 (hors cadres)
0. re bonjour Monsieur Courbet, tout Courbet, fichier long et lourd, mais large (hors cadres)
1. re bonjour Monsieur Courbet, une répétition à Tavaux (hors cadres)
2. à nous deux, Paris, le filage du 2 juin 2007, à Tavaux (hors cadres)
3. à nous deux, Paris, la seconde, 1er juillet 2007, à Tavaux, en vrai cinémascope (hors cadres)
4. à nous deux, Dole, bas-de-ville, la 3e, 7 juillet 2007 (hors cadres)
5 . Courbet chez Grévy, la 4e et la 5e, 14-15 juillet 2007, en grand format (hors cadres)
6. après François 1er et De Gaulle, Courbet s'arrête à Moissey, 7 sept 2007, à 20 h, au château (hors cadres)
7. enfin G. Courbet de retour chez lui, à Ornans, 8 septembre 2007, à 17 h, Place Gustave Courbet (hors cadres)
8. Cette fois, à nous deux Paris, et pas pour rire, le 11 oct 2007, chez Ruquier & Barma (hors cadres)
9. L'enterrement à Ornans, au Grand Palais, à Paris, le 28 octobre 2007 (hors cadres)
10. Le texte de la représentation, Patrice Ducordeaux et Flora Mercier-2007 (hors cadres)
11. Les Tavellois courbetophiles et tous les autres artisans de la Victoire (hors cadres)

portail de moissey.com
e-nous écrire