Nous sommes le 22 mars 2003,
après avoir redécouvert par Internet mon
instituteur Christel Poirrier que j'ai eu de 1970
à 1972 (CE2, CM1 et CM2), qui a eu la bonne
initiative et l'idée de concevoir un site sur
Moissey, lieu où j'ai passé les meilleures
années de mon enfance et adolescence, j'ai
décidé d'apporter ma pierre au patrimoine
des souvenirs.
École.
Je me souviens la salle de
classe; j'étais chez les grands, puisque je suis
arrivée à Moissey en septembre 1970.
C'était une grande salle avec un poêle pour
se chauffer dans le fond de la classe, nous avions les
vieilles tables avec les encriers incorporés. Il
se trouvait aussi dans la pièce jouxtant notre
classe, une porte au fond à droite du tableau, par
où les maître et maîtresse entraient,
un monticule d'ossements qui avaient été
récupérés lors de la suppression de
l'ancien cimetière autour de l'église
d'Offlanges. Je n'étais pas présente
lorsque cela a été fait, mais les os
étaient bien présents. Ils avaient
été conservés pour nos cours de
science. L'école a ensuite été
refaite à neuf (1972).
Par maladresse, j'ai
cassé un thermomètre dans un des grands
placards au fond de la classe refaite à neuf, et
je n'arrivais pas à récupérer le
mercure qui n'en finissait pas de rouler et de se
fractionner, mais Christel était là
!
J'ai passé toute ma
scolarité à Moissey avec comme voisin Eric
Chauvin. Il était sympa, je l'aimais bien, peut
être trop studieux à mon goût,
à l'époque. Moi je ne pensais qu'à
m'amuser en classe, ce qui est toujours
d'actualité lorsque j'ai des formations dans mon
travail. J'ai réussi à l'entraîner
une fois à ce que l'on fabrique des animaux en
papier que nous avions mis dans nos casiers afin que l'on
joue pendant les cours, il a bien voulu un petit peu,
mais était rappelé vers les cours par sa
conscience studieuse.
J'ai appris qu'il avait
plutôt bien réussi sa carrière
professionnelle. Eric était déjà un
très bon élève à
Moissey.
Nous avions aussi eu la
période des orvets, tous les soirs nous devions
emmener un orvet dans notre famille afin de nous en
occuper et de le rapporter le lendemain; je
n'étais pas très rassurée par ces
"serpents", mais bon je faisais comme les autres. Je
n'avais pas envie de passer pour une
peureuse.
En classe lorsque nous
faisions tomber un objet par terre, nous devions donner
cinq centimes, ce qui nous avait permis de financer
l'achat de tables de ping-pong. Nous avions à peu
près trois ou quatre tables. C'est grâce
à l'avant-gardisme de Christel que toute
l'école s'est mise à jouer au ping-pong,
c'était un sport très agréable, que
je pratique toujours.
Tous les mercredis ou jeudis
soirs, nous allions nous entraîner dans le caveau
pendant une heure ou deux.
Plus tard j'allais aider
Pascal Jallon à faire danser les plus jeunes,
toujours au caveau.
Il y eu aussi les paris pour
les cahiers du jour. Nous parions un malabar avec notre
maître que notre cahier du jour était
impeccable, je perdais souvent! Ce qui a valu à
Christel la visite de mon beau-père qui
n'admettait pas cette pratique, ma mère trouvait
que je consommais beaucoup de malabars! Nous
écoliers, avions le goût du
risque!
En cours de
récréation, c'était les parties de
balle au prisonnier, je ne pensais qu'à cela,
c'était mon activité favorite. J'ai
toujours aimé les sports de garçons, je
m'ennuyais plutôt avec les filles à jouer
à la marchande ou à la
poupée.
Il y eu également les
parties de billes, cela aussi était passionnant.
On jouait au creux des arbres dans la cour de
récréation, c'était de fameuses
pistes pour les billes.
Nous avions des modes de jeu
qui passaient quelques mois plus tard.
Pique-niques.
Il y eut les pique-niques
aux grottes de l'Ermitage dans la forêt de la
Serre. Nous préparions le feu, avec les pommes de
terre enveloppées dans du papier d'alu, le poulet
et les tomates, j'adorais cela.
Nous y avions
réparé les sources, afin que personne ne
mette les pieds dedans et que cela soit plus accessible
pour boire l'eau pure qui sortait de
là.
Et les grottes, quel
théâtre, on pouvait se cacher, monter,
descendre, c'était un peu la forêt des
druides. C'était magique.
Les
rendez-vous.
Lorsque j'étais
adolescente, nous passions nos samedis après-midi
sur la pelouse en dessous de l'école. Nous
ramenions nos vélos ou mobylettes et nous
refaisions le monde. C'était en pleine
époque Travolta-Grease, c'était la
révolution musicale. J'avais eu un superbe
sweat-shirt avec Travolta dessus, il était bleu
vif, et nous traînions avec nos velours
bleu-marine. L'été, nous nous donnions
rendez-vous sur la place et plus particulièrement
sur la fontaine, car il y avait les voitures de touristes
sur la route nationale, cela nous donnait de l'occupation
et là aussi nous refaisions le monde, on devait se
dire que plus tard lorsque nous aurions de l'argent, nous
aussi partirions en vacances en voiture.
Le soir sur la place, sous
l'abri-bus, nous nous retrouvions un peu avant 19 h, car
le laitier passait, et chaque gamin venait chercher son
bidon d'un litre. C'était encore une occasion
d'échapper à nos parents et de se retrouver
avant de rentrer chacun chez soi. Tout était
prétexte pour se retrouver.
Un jour, nous étions
proche des 17/18 ans, car certains avaient
déjà leur permis, nous avions
organisé un pique-nique nocturne dans les Gorges
de la Serre. Nous devions être environ une
quinzaine. La soirée se passe, bien
arrosée, et nous repartons comme nous le pouvons
en direction de la civilisation; il me semble que
c'était sur le matin, car il y avait la
rosée sur les talus! J'étais avec Pascal,
qui avait emprunté la voiture de son père,
quand tout à coup, rosée aidant et
rosé, nous avons dérapé dans un
virage. Nous ne roulions pas vite, mais comme nous
n'étions plus très vifs et que nous devions
être fatigués, eh bien le côté
du phare gauche de la voiture est parti s'effondrer de
l'autre côté du talus (qui était
petit). Cela a valu à la voiture la perte de son
il gauche. Nous sortons la voiture de sa position
malheureuse et retrouvons la place du village, où
Pascal malade à l'avance de la tournée
qu'il pourrait prendre, était prêt à
aller réveiller ses parents vers les 5 h du matin
pour aller confesser sa faute. Nous l'en avons
dissuadé et finalement il n'a pas eu l'engueulade
escomptée!
Les
conscrits.
Chaque année, en mai,
avait lieu la fête foraine du village,
manèges, bal, enfin une animation collective dans
toute la commune. Les conscrits comprenaient les jeunes
âgés je crois, de moins de 18 ans. Pour ma
part, je crois que j'ai été sous-conscrite,
conscrite et sur-conscrite, car j'adorais cela. Il
fallait donc que nous préparions pour le jour J un
char composé d'un tracteur et d'une charrette
décorée à l'aide de
végétation.
La veille, nous avions tous
une cocarde bleu blanc rouge, ce qui nous donnait une
entrée gratuite au bal du samedi soir où
nous passions en général la nuit.
Dès la sortie du bal, nous nous mettions en route
pour sillonner tout le village afin de coller sur chaque
porte de maison, la photo de Saint-Gengoult, Saint de
Moissey. Cela nous permettait de nous remettre les
idées en place, car il ne fallait oublier aucune
habitation. Vers 5 ou 6 h du matin, nous allions à
la salle des jeunes, manger une soupe à l'oignon,
histoire de nous remettre d'aplomb, puis repassions chez
nos parents nous changer.
En bons conscrits, nous
étions tenus d'assister à la messe du
dimanche matin qui avait lieu vers 11 h. Ayant la primeur
du jour, nous étions installés par
l'abbé André Dumoulin au premier rang. Les
coups de coudes ne manquaient pas, car nous dormions
debout et la messe avait un effet soporifique sur nous
qui avions passé une nuit blanche à danser
et à coller nos affichettes dans tout
Moissey.
La messe terminée,
nous allions chercher notre char, avec tambour et
trompette et recommencions notre traversée de
Moissey. Nous repassions dans toutes les maisons pour
récolter, soit des victuailles, soit de l'argent.
Evidemment, en passant, certains habitants bien
intentionnés, nous offraient l'apéritif, ce
qui avait pour effet, de nous exciter, car il y avait la
nuit blanche puis après l'envie de nous endormir.
Surtout que cette traversée durait à peu
près jusqu'à 15 ou 16 h, et souvent en
plein soleil. Donc imaginez notre état. Une fois
que tout cela était terminé, nous nous
devions d'aller sur la fête foraine sur les
auto-tamponneuses, là où nous passions des
heures. Comme j'étais fille de gendarme, j'avais
tous les ans un sac plein de jetons gratuits, donc
j'étais heureuse et je faisais des
envieux.
Un ou deux mois
après, avec l'argent que nous avions amassé
lors de cette journée, nous nous faisions un
banquet au caveau, la salle des fêtes sous
l'école. Nous commandions chez un traiteur et nous
faisions une soirée bien arrosée à
nous amuser. C'était la clôture de
l'année avant les grandes
vacances.
Un dimanche, lors de notre
tournée dans les maisons, nous avons eu un
incident avec un grand-père du village qui sortait
du café. Il habitait sur la route de Dole, je me
rappelle il était un peu corpulent, rouge de
visage, les cheveux blancs et toujours avec sa mobylette
orange. Nous avons dû le percuter ou lui, je ne
sais plus trop. Le grand-père avait juste eu des
égratignures mais cela avait jeté un froid
sur notre bonne humeur ce jour là. Et c'est de
là que s'était posé la question de
l'assurance pour le tracteur et la
remorque.
Les bals du samedi
soir.
Plus tard, lorsque j'ai eu
16-18 ans, j'ai eu le droit d'aller au bal. A
l'époque, nous suivions un orchestre où
qu'il se produise, cela n'allait jamais très loin,
environ 15 km. C'était toujours autour de Moissey.
Nous partions à plusieurs voitures, car les plus
vieux avaient déjà des voitures ou
pouvaient emprunter celle de leurs parents. Nous partions
en général assez tôt, et nous
atterrissions au café où les
tournées d'alcool se succédaient avant
d'aller au bal. Au bal, nous dansions, nous chantions,
l'alcool aidant. Souvent, mon beau-père
était à la sortie du bal, car il faisait sa
tournée de gendarme. Je n'étais pas
toujours très fraîche pour sortir du bal,
souvent j'étais encadré par les copains
afin que je puisse marcher droit devant l'estafette de la
gendarmerie, car j'avais été
prévenue par l'un ou par l'autre que mon
beau-père était à la sortie. Ainsi
je n'avais pas trop de remontrances le
lendemain.
La
gendarmerie.
J'ai passé toutes mes
années à la gendarmerie, mon
beau-père étant gendarme affecté
à Moissey. C'était un endroit rempli de
mystères, que j'aimais bien. Nous y avions un
grand appartement, et derrière, un grand espace
vert rempli de jardins, de cages à lapins, de
champs à l'horizon, de buanderies, de caves, de
greniers. Il se trouvait un souterrain sur le
côté des bureaux des gendarmes où le
gendarme Béliard plantait des endives, car il
disait que le terrain y était fertile pour ce
genre de plantations.
Il y avait également
la mare, où après avoir chaussé nos
bottes, nous allions marcher comme des
conquérants, car il pouvait y avoir des serpents,
et autres bestioles pas très sympathiques et que
je craignais, mais cela ne m'empêchait pas d'aller
jouer dans la mare. C'était encore un sujet
d'aventure comme on s'en fabrique enfant.
J'étais souvent avec
Bertrand Lhéritier, il était un peu plus
jeune que moi, mais c'était le seul à
l'époque avec qui je pouvais jouer, les autres
enfants de gendarmes étant encore plus petits.
J'aimais aussi allumer les feux au fond du jardin pour
brûler les cartons et autres choses qui
encombraient les poubelles, mon beau-père
pratiquait déjà le tri!
Lorsque nous sommes
arrivés à Moissey, c'était le chef
Chaptinel qui dirigeait la gendarmerie. Il n'aimait pas
que les femmes de gendarmes fréquentent les gens
de l'extérieur et nous de même pour les
autres enfants.
Lorsque l'adjudant Daniel
Maréchal est arrivé, cela a changé
et c'était bien plus sympa.
De grands travaux ont
débutés à la gendarmerie, nous avons
dû aller habiter dans le village, en haut, dans une
maison appartenant à Mme Michèle Barbier.
C'était une maison qui se trouvait juste en face
du Marcel (je ne sais plus son nom). Nous avions quatre
pièces. C'était un peu à
l'étroit pour nous, mais j'aimais bien. Le seul
inconvénient pour moi c'était qu'il n'y
avait pas de toilettes ni de salle de bain, il fallait
aller au fond du jardin, mais bon cela n'a duré
que quelques mois. Derrière, il y avait un espace
vert que j'aimais bien avec vue sur le Mont
Guérin.
Ici, nous découvrions
le village, car nous sortions de notre vase clos
qu'était la gendarmerie. C'est ainsi que nous
avons fait connaissance de la famille Rossetto. Claude et
Geneviève et leurs trois enfants, David,
Christophe et Ludovic; le grand-père Rossetto
était là également.
Nous allions très
souvent chez eux, car derrière leur maison il y
avait plus d'espace que chez nous avec des
balançoires. Nous pouvions jouer longtemps, car
nos parents prenaient l'apéritif ou nous mangions
le barbecue.
Nous possédions un
appartement à Métabief, près de
Pontarlier et la famille Rossetto est souvent venue avec
nous en vacances. C'était la grande
époque.
Maintenant, je les ai perdus
de vue, et je le regrette car j'aimais beaucoup
Geneviève; elle était très sympa,
elle m'avait réparée une robe que j'avais
déchirée sur une balançoire, et mes
parents n'y ont jamais rien vu!
Marcel, était un
vieux garçon qui habitait donc en face de chez
nous. Sa sur venait tous les jours lui
préparer ou les apporter son repas. Il
était en retraite et ne faisait pas grand-chose de
ses journées.
Un peu plus haut, habitait
"l'Albert Patin" ; notre bon vieux clochard du village.
Il passait tous les jours devant notre maison pour
descendre à l'épicerie s'acheter à
boire ou autres denrées. Il avait toujours une
masse de cheveux collés sur le côté,
tellement il était sale. Il n'était pas
désagréable, il ne faisait pas de mal. Il
restait dans la maison de ses parents en haut du village,
qui était complètement
dégradée; je ne sais pas dans quelles
conditions, mais à mon avis il ne devait plus y
avoir de pièce en bon état
déjà à cette
époque.
Le Mont
Guérin.
Lieu encore magique pour
moi, où j'allais souvent après le
déjeuner, soit en vélo puis plus tard en
mobylette. Nous nous retrouvions à la statue de la
Madone. C'était sur une petite butte qui dominait
le Mont Guérin, nous nous asseyions sur les
rochers; pendant le trajet, nous faisions du cross avec
nos divers engins. J'y allais souvent seule le midi, ces
petites balades solitaires me faisaient rêver.
J'allais également aux anciennes carrières
à la recherche des fossiles; j'aimais
également aller par là-bas.
Hiver.
Lorsque la neige tombait sur
Moissey, c'était l'hystérie collective chez
les mômes. Nous prenions tous les luges, et
partions derrière la gendarmerie dans les grands
champs qui descendaient. Là nous y avons
inventé diverses façons de faire de la
luge, nous accrochions toutes les luges ensembles, nous
atterrissions souvent dans des buissons très
coupants en bas, bref, c'était le
bonheur.
Il m'est arrivé une
mésaventure un hiver. J'allais déjà
à l'école à Dole et le matin de
bonne heure, le car venait nous prendre sur la place. En
général nous étions en avance et
lorsqu'il y avait de la neige encore plus, car nous
montions à l'église et prenions la descente
qui arrivait vers l'abri-bus assis sur nos cartables,
cela descendait tellement mieux sur les cartables ! Sauf
qu'un jour, ayant pris plus de vitesse que prévu,
j'ai dû quitter mon cartable, car en bas passait la
route nationale, donc cela était tout de
même dangereux. Mon cartable a continué sa
route, l'a traversé et s'est retrouvé dans
la bouche des égouts placée juste en face!
Catastrophe, mais Jean-Claude Daudy s'est
précipité et me l'a repêché
avant qu'il ne parte dans les eaux usagées de
Moissey. Depuis ce jour, je n'ai plus utilisé que
des bouts de carton pour faire ma luge au départ
de l'église.
Moto.
Un jour je suis allée
me promener avec Véronique Huillard dans le chemin
derrière chez Mme Michèle Barbier; nous
allions au Mont Guérin nous
balader.
Nous y avons croisé
les enfants Laclef et Colas qui étaient avec une
superbe moto blanche, une Honda 125 Trail. J'ai toujours
aimé les motos. Ils nous ont proposé de
monter dessus, je n'avais jamais quitté mon
vélo ou ma mobylette, alors c'était
l'aventure. Donc dans le chemin, nous avons,
Véronique et moi, appris comment se servir d'une
moto et de ses vitesses. C'était super! Sauf qu'en
fin d'après-midi, le père de
Véronique nous attendait au bout du chemin.
Véronique, devant tout le monde s'est pris une
grosse baffe. Moi je n'en menais pas large et avais
calculé que si le père de Véronique
était au courant, vu qu'il fréquentait
souvent le chef de gendarmerie, Maréchal, eh bien
mon beau-père serait au courant le soir
même. Donc je suis rentrée chez moi l'air de
rien, car il y avait tout de même l'excitation
d'avoir conduit toute l'après-midi! Au moment du
repas, mon beau-père me regarde et me demande
où j'étais cet après-midi là,
je réponds innocemment, je me suis baladé
au mont Guérin avec Véronique et nous y
avons croisé les Laclef et Colas, mais
j'argumentai que ce n'était pas notre faute s'ils
se trouvaient là au même moment que nous. Et
tout est passé comme une lettre à la poste,
je n'ai pas eu d'autres histoires.
Evidemment pour
Véronique, après, lorsque nous voulions
qu'elle sorte, cela a été une autre
histoire. Et nous nous devions de ne pas
fréquenter les Laclef et Colas car c'était
les familles de "romanichels" du village et nous en tant
que fille du garde-champêtre et belle-fille de
gendarme, ce n'était pas
"convenable".
Le
cimetière.
J'aimais aller faire un tour
au cimetière, parfois pendant l'heure du midi lors
des vacances scolaires. J'y faisais un petit tour et
repartais.
Lors des nocturnes que nous
faisions pendant les vacances scolaires, il nous arrivait
de faire le tour du village dans le noir et de terminer
par le cimetière. Nous passions devant la grille,
tout de même craintifs, puis l'un des
garçons disait qu'il apercevait quelque chose et
alors nous partions tous en courant, telle une
envolée de moineaux jusqu'au village. Souvent,
l'été il y avait Jeanne Zocchetti qui se
trouvait dans le cimetière le soir, je pense
qu'elle ne craignait pas de sortir tard et de fait devait
être plus tranquille, mais bon il est vrai que nous
étions tout de même surpris de la voir,
là au milieu dans l'obscurité, avec juste
l'éclairage de la lune.
L'histoire du livre
"Les douves du château".
Un jour, à
l'école, notre maître nous demanda
d'écrire un livre sur le château qui se
trouvait derrière chez Thomas, assorti de dessins.
Après en avoir établi quelque peu le
scénario, nous allâmes près de ce
château avec nos feuilles. J'étais
chargée de dessiner imaginairement une des portes.
Je me suis bien appliquée, j'avais dessiné
une belle porte bien carrée, bien droite, comme
chez moi. Alors Christel m'a repris et par-dessus la
mienne a redessiné une belle vieille porte toute
rognée de partout avec son bon gros verrou, alors
que moi je l'avais affublée d'une serrure et d'une
poignée très droite. Bref, ensuite, je me
suis exercée à refaire de belles portes
anciennes.
Paris, le 23
avril 2003, Christine Kammerer
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