Antoine Tomczyk et Louise
Rosselin mariés le 12 décembre
1922.
|
Marie Tomczyk est née le
12 avril 1923 à Dole
(maternité),
alors que ses parents sont
installés à Esbarres,
- de son
père Antoine Tomczyk (né
le 9 juin 1888 à Michocin en
Pologne et décédé
en 1968 à Moissey) et
- de sa mère Louise Rosselin
(née le 5 juillet 1897 à
Hauteroche en Côte d'Or et
décédée en 1983
à Moissey),
-mariés le 12
décembre 1922.
Marie est l'aînée d'une
famille qui a compté 6 naissances mais
5 enfants :
- Marie,
née le 12 avril 1923 à
Dole (famille implantée à
Esbarres),
- Suzanne Michelle
née le 19 octobre 1924, à
Esbarres (21),
- Serge, né le 13
février 1926 et
décédé en
1928,
- Louis Antoine, né le 21
avril 1927 à Moissey,
- Jeanne, née le 8 janvier
1929 à Moissey,
- Yvonne, née le 26 mai 1931
à Moissey.
|
Antoine Tomczyk et son frère Jean,
ont quitté la Pologne pour se rendre aux
Etats-Unis. Arrivés en France, Jean a
continué tout seul son chemin, s'est
installé à Chicago, et Antoine est
resté. Puis il a fait la guerre de 14, a
rencontré des copains de régiment
et de guerre, et c'est en rendant visite, en
Côte d'Or à ses copains Rosselin
qu'il a fait connaissance de Louise
Rosselin.
Jean Tomczyk a eu, aux Etats-Unis, 4
enfants, Hélène, Jean, Alphonse et
Francis dont nous avons perdu la trace, dit
Marie.
|
Marie, sa vie à Moissey
Marie Tomczyk est allée à
l'école du village auprès de Mlle Germaine
Caillaux, dans l'immeuble AB 436, au
rez-de-chaussée (salle d'asile) en 1926, puis
ensuite, en haut, dans la classe géminée de
CP-CE1 tenue par Mme Mourin. Puis une année chez
M. Mourin (celui qui élevait des abeilles) puis
chez M. Georges Lesnes (elle aimait beaucoup
l'école, en particulier la classe de M. Lesne qui
était un maître qui ne laissait jamais rien
d'inachevé), dans l'immeuble "Mairie" (AB 191)
jusqu'au certificat. Après son certificat
d'études passé à 12 ans elle fait sa
communion avec le curé Léonide Richard,
homme sévère et exigeant, invitant à
la messe chaque jour et organisant un catéchisme
quotidien. Elle fait alors la connaissance de Paul
Grandvaux qui est venu à Moissey comme
prédicateur, au moment de sa retraite de
communion.
De 1935 à 1947, Marie
"réintègre" le giron familial et
professionnel et sera d'un précieux secours pour
sa famille puisque c'est elle qui fera tourner la
boutique pendant les années de guerre, (sa
mère s'occupant des enfants, son père
souffrant de la cataracte).
Durant cette période, elle rencontre son futur
mari, Gaston Lannaud de Menotey. Les familles Lannaud et
Tomczyk se fréquentent naturellement, puisque
Louis Lannaud, frère de Gaston, vient tuer
à l'abattoir de Moissey. Une fois la guerre
éteinte et les grosses choses remises sur les
rails, elle épouse Gaston Lannaud, à
Moissey, le 15 mars 1947, dans une église tout
pimpante qui avait été
décorée par les paroissiens à
l'occasion du passage de Notre-Dame de Boulogne. Le
curé s'appelle Paul Grandvaux, qui est un
curé bien plus libéral que Léonide
Richard et le maire est André Ardin, gérant
de l'hôtel Ardin des Voyageurs.
Marie et Gaston s'établissent à Dole
dans un commerce de boucherie qui sera repris par leur
fils Jean-Louis au moment de leur retraite. Ils vivent
dans une belle maison de l'avenue de Genève (en
2005 avenue du Maréchal Juin), mais Gaston
décède le 15 juiller 2003.
Ils auront eu 2 enfants,
- Jean-Louis le 14 déc
1947, (père de François en 1983 et de
Claire en 1985),
- Agnès, en 1953, (mère de
Floriane en 1984),
La boucherie d'Antoine et Louise
Tomczyk
La famille d'Antoine Tomczyk (et leur deux filles,
Marie et Suzanne) arrive à Moissey début
1925. Elle succède au boucher Philibon dans son
commerce situé en AB 111, pour un bail de 9 ans.
Il y a un magasin qui donne sur la route, et
derrière, au premier escalier, un appartement, au
deuxième escalier le laboratoire et sa
chaudière, et entre les deux escaliers,
derrière une grosse porte de grange, l'abattoir.
(Au fond de cette cour, qui s'appelle rue des Jardins, la
maison AB 115 abritait un atelier de menuiserie tenu par
un Verrier de Rainans).
L'artisanat de boucherie durera ici pendant 9 ans.
Antoine achète une camionnette à plateau
bâché, C4, qui sert aux tournées dans
les villages avoisinant, Chevigny, Peintre, Frasne,
Offlanges, Montmirey-le-Château (Montmirey-la-Ville
n'est pas dans la tournée puisque il a y Robert
Buisson, avec lequel Antoine Tomczyk collabore pour
moitié lorsque le besoin s'en fait sentir).
L'approvisionnement se fait dans les villages de la
tournée, les éleveurs indiquent au boucher
ce qu'ils ont de disponible pour l'abattoir. La
camionnette C4 est attelée d'une remorque à
bétail quand il s'agit d'amener les animaux de
boucherie à l'abattoir, puis au magasin de
détail. C'est le vétérinaire de
Pesmes qui vient contrôler la viande et la
tamponne; en réalité, il imprime le tampon
avec une roulette).
C'était la première Citroën C4,
avec la caisse en bois et le plateau bâché,
elle était rouge et jaune et avait un
pouett-pouett. Antoine T allait à Dole tous les
mois pour livrer les cuirs.
En 1934, la donne change puisque M. Philibon ne
renouvelle pas le bail. La famille, maintenant au complet
s'installe en face, chez Viénnot, dans l'immeuble
AB 181, qui donne sur deux rues. Antoine construit alors
un abattoir (ZA 36), route d'Auxonne, contre AB 394 qui
est la station d'épuration. C'est Victor Simonin,
le père de Fernand, maçon à Moissey,
qui contruit ce petit immeuble. Il y a sur la même
parcelle, ZA 36, une source qui s'appelle "la Graulotte",
dans laquelle ou en aval de laquelle Antoine Tomczyk
élève des sangsues médicinales et
installe une cressonnière.
Pendant la guerre de 40, cet abattoir a eu une
vocation cantonale, puisque le commerce de la viande
était sous la tutelle de l'administration
occupée. M. Despoix, fonctionnaire et Léon
Guillaume, administrateur local désigné
étaient chargés de répartir la
viande: tous les lundis, il y avait réception des
viandes, Léon Guillaume tenait la
comptabilité de l'abattoir de Moissey. On tuait et
répartissait sur 5 bouchers:
Antoine Tomczyk de Moissey et Robert Buisson de
Montmirey-la-Ville, parfois associés pour les
besoins, Louis Lannaud de Menotey et M. Roux d'Amange,
associés eux aussi à la demande, et enfin,
Charles Morand de Thervay.
En 1947, Marie épouse Gaston et ils
s'installent ensemble à Thervay derrière M.
Morand jusqu'en 1950 et de cette année, à
Dole derrière M. Charbonnier, jusqu'à 1984,
date de la retraite. Gaston est même allé
jusqu'en 1986, pour donner la main à leur fils
Jean-Louis, leur successeur, qui était né
à Thervay en 1947. Les Lannaud auront
été boucher de père en fils de 1850
à 2008, ça fait 6
générations. Marie était à la
vente et à la comptabilité pendant que
Gaston était à la fabrication,
c'est-à-dire tout le reste de la boucherie.
On s'est mariés pendant le Carême, ce
qui ne se faisait habituellement pas, mais nous voulions
le faire avant le départ au service militaire de
mon frère Louis. Ce fut l'avant-dernier mariage
célébré par le curé Paul
Grandvaux.
En 1952, le boucher Antoine Tomczyk et son
épouse Louise marient les trois filles qui ne le
sont pas encore, puis en 1953, ils remettent leur affaire
aux époux Raymond et Lise Clair qui avaient
déjà ouvert un commerce dans les grands
escaliers de l'église (AB 406). Ils remettront le
fonds, pas les murs, la clientèle et l'abattoir
qui est sur la route d'Auxonne (ZA 36) et qui
après les moutons de M. Colin, a accueilli un
atelier de menuiserie (tenu par M. Jean-Claude Jouain).
Le pas de porte que nous avions gardé s'appelait
depuis très longtemps "les économiques",
c'était une épicerie très
polyvalente que nous n'avons pas connue en
fonctionnement. [ndlr: le nom "économiques" a
été affecté plus tard au magasin
Briet, dans le virage, en face du jardin de la cure, AB
400]
Le Tacot.
Je n'ai jamais pris le Tacot car mes parents
avaient acheté une voiture, indispensable pour le
commerce, les tournées et l'approvisionnement ils
ont été parmi les premiers à en
avoir une à Moissey. Ils y avaient emmené
mes soeurs, pour la promenade. Nous connaissions M. Louis
Viénot, qui était le chef de Gare. La Gare
était l'attraction du village, nous regardions ce
qui s'y passait depuis la cour de la Gendarmerie, ma
mère ne nous laissait pas traîner au
village; comme nous avions peu d'espace, nous
étions, enfants, accueillis dans la cour de la
gendarmerie avec consigne de n'en pas sortir.
Les lavoirs.
Le lavoir des Gorges, je l'ai connu. Tout le monde
le privilégiait car son eau était
excellente pour le rinçage. Mais ça faisait
loin. Nous n'allions guère au lavoir du Pré
d'Amont que ma mère jugeait avec trop d'algues, et
peu aussi un lavoir de la fontaine, car il y avait le
bistrot et bien du passage, peu propice selon ma
mère pour des jeunes filles.
Pour profiter de la bonne eau du ruisseau des
Gorges, nous allions, ainsi que d'autres gens de la rue
basse, au lavoir de "La Planche". Il s'agissait d'une
retenue d'eau sur la suite du ruisseau des Gorges sur la
parcelle AB 29, et au bord, il y a avait des planches
inclinées pour aggripper nos planches à
laver. Mais pour finir, cette eau ne nous plaisait pas
toujours, car elle avait déjà
traversé bien des endroits, des moulins, les
jardins Gaillard, Robert, Simeray... et nous semblait
être plus dégradée que l'eau de la
forêt (telle qu'elle sortait de la
forêt).
Quand nous étions gamines, maman payait Mme
Boivin pour faire la lessive. Son mari faisait des sabots
dans la maison Barbier, la belle-mère de
Léon Guillaume, menuisier, père
d'André et grand-père de Bernard [AB
62].
L'eau.
De mon temps, il y avait dans la rue basse, (entre
1925 et 1947) deux bacs en pierre en cascade, l'un
reprenant l'eau de l'autre. Sur le premier, sous le
robinet, il y avait deux barres pour poser le seau. J'ai
connu aussi la fontaine du chevet de l'église,
près de l'école, avec la croix
pattée sur le mur du vieux cimetière, et
aussi celle de la République à
côté du chemin du Pré d'Amont [AB
125].
Sur le ruisseau des Gorges, juste à
côté de l'entreprise Béjean, un
lavoir sommaire avait été installé
qu'on appelait "la planche". Les gens de la rue basse
pouvaient ainsi, sans faire des kilomètres,
profiter de la bonne eau douce du ruisseau des
Gorges.
Sur la parcelle où mon père avait
fait construire son abattoir par le père Simonin,
il y avait une petite source, la Graulotte. Mon
père y élevait des sangsues pour leur usage
médicinal et avait aussi installé une
cressonnière. L'eau de la Graulotte était
réputée pour certains soins.
Les Carrières
Téliet.
Nous étions
Le Docteur
Simeray.
J'ai bien connu le Docteur Simeray, car sa famille
et la nôtre se fréquentaient. Le Docteur
Simeray était originaire de Chaumergy. Il avait
habité dans l'aile sud du château Lasnier
(AB 270), puis il a acheté dans la rue basse la
propriété qu'on appelle le Prieuré
(AB 50). Il y avait là deux corps de
bâtiments: en entrant, à droite, sa maison
et son cabinet, accessible par une double volée
d'escaliers et à gauche en entrant, un autre corps
avec des arches (dépendances) et contenant,
à l'étage, deux appartements, et au bout,
une tour carrée couverte à quatre
pans.
Il employait chez lui une dame
Adélaïde, qu'on appelait la Laïde, et
qui a continué à s'occuper de sa maison
lorsqu'il a été tout seul. La Laïde
habitait entre la villa des Marguerites et la maison
Philibon, une maison en retrait, occupée en 2005
par les époux Huillard (AB 476, anciennement AB
110). Quand je suis née, le Docteur Simeray avait
déjà plus de 60 ans, il était plus
ou moins vers la retraite, mais il acceptait tout de
même de se déplacer pour les accouchements,
car il était réputé pour ça.
Dans son cabinet, il y avait sa pharmacie et un
siège de dentiste. Plus au fond, un atelier pour
faire des sabots, qui donne avec deux grandes
fenêtres sur la rue de la Gare.
Après la cour entre les deux
bâtiments, il y avait un endroit divin, la
Charmille, une esplanade plantée tout autour de
charmes, avec des bancs, d'environ 30
mètres-carrés, puis une pièce d'eau
et au fond, un ruisseau. qui avait déjà
traversé la propriété Gaillard et la
propriété Verdot. Le Docteur était
passionné par son jardin. Et l'ensemble escalier,
pièce d'eau et jardin était sa
fierté.
Il m'arrive de rencontrer parfois sa petite fille,
Antoinette Simeray, médecin du travail, en
retraite à Dole, pas très loin de chez
moi.
L'épicerie Henry.
Mme Henry, qui nous laisse trace de son commerce
puisque son nom figure comme éditeur des cartes
postales de Moissey, tenait une épicerie à
côté du commerce de Charles Grebot. Mme
Henry avait trois filles, la mère de Bernard, Mme
Lombard (épiciers à Dole) et la mère
de Madeleine Lewis. A sa place est venu un jour
s'installer à Moissey un horloger: c'était
Louis Generet, père de Robert, de Michelle et de
Simone.
La guerre
de
1939-1945.
La
débâcle de juin 40.
Tous nos soucis ont
commencé en Juin 40.
En juin 1940, nous sommes partis
chez mes grands-parents Rosselin dans l'Auxois (entre
Pouilly et Vitteaux), deux jours, avec la voiture
Citroën C4 et la remorque attelée. Ma
mère voulait se retrouver chez ses parents, mais
le grand-père Rosselin conseillait
sérieusement le retour à Moissey. Nous
n'avons eu aucun problème ni à l'aller ni
au retour, car nous avions évité Dijon et
les grands axes de circulation.
La reconversion dans
la petite agriculture.
Tout le monde étant
aux tickets (100 g de viande par jour et par habitant
pour ceux qui en avaient les moyens) ça ne
suffisait pas pour maintenir notre train de commerce. Mon
père a acheté une vache que nous tenions
dans la maison voisine (Les Chaniet, parents de Mme
Denise Ardin, AB 199 et derrière, AB 200), puis un
cheval puisque nos tickets d'essence étaient
réservés aux visites chez le
grand-père Rosselin. Le cheval était
installé dans la maison à la tour ronde,
chez Vernier, juste à côté (AB 201).
Nous faisions culture commune avec Marcel Guillaume,
paysan à la sortie nord du village (AB 145), nous
lui prêtions notre cheval et il nous prêtait
le sien, lorsque nous en avions besoin de deux pour
certains attelages. Par exemple, nous faisions les foins
à deux, chez lui et chez nous. Les Vernier (AB
201) ont démoli leur tour pour avoir plus de
lumière, ça s'est passé après
1947, cette tour n'était pas du tout en ruine.
Nous avions des poules et une cinquantaine de lapins
installés dans la rue haute dans la maison
Millière (AB 246) et un cochon dans la soue de
l'Hortense Durot (AB 200), aujourd'hui démolie,
dans notre treije. Mon père a acheté un
tilbury bâché, banc devant et plateau
caréné et abrité par une toile
derrière.
Nous faisions du fourrage
dans un grand champ que nous avions et des pommes de
terre dans un champ sur la route de Montmirey-la-ville,
et aussi des betteraves et des oignons pour faire le
boudin, nos légumes dans un pré à
Mazaret. On faisait du blé dans deux ou trois
petits champs achetés aux Viennot, route de
Montmirey. Marcel Guillaume nous le fauchait et nous le
battait. On le portait à Montrambert, chez le
meunier Lepatey, avec lequel nous avons eu par la suite
des liens de famille, puisque deux de mes soeurs ont
épousé des Lepatey, cousins entre eux, l'un
fils du meunier.
Je faisais les
tournées, souvent seule, parfois avec mon
père. Il s'est finalement fait opérer de la
cataracte à Dijon pendant la
guerre.
L'occupation
allemande au village.
Les troupes d'occupation
s'étaient installées dans la maison Masson,
AB 120, aujourd'hui habitée par Michelle Barbier,
épouse de Robert, décédé. Les
occupants passaient par le treije AB 119. Ils
n'étaient pas plus d'une trentaine et ne sont pas
restés bien longtemps. En 1941, ils n'y
étaient plus.
Les soldats allemands qui
ont brûlé Thervay (épisode du tas de
fumier) naviguaient entre Thervay et Dole et ce sont eux
qui ont fait la tuerie de Jouhe.
A Menotey, je ne dirais pas
qu'il y aurait eu plus de collaboration qu'ailleurs,
seulement qu'il y avait deux clans qui se combattaient,
les Croix de Feu et les Communistes.
La ferme de Brize (Peintre)
accueillait des prisonniers français gardés
par des Allemands avant qu'on les
déporte.
Virgile Ruisseaux a
été prisonnier à la Ferme de Brize
puis déporté. Mon mari (futur), Gaston
Lannaud, a été absent pendant 7
années et demie.
Les 2 FFI
tués à Moissey, à l'entrée
sud.
Le jour de la mort des deux
FFI (le 6 septembre 1944), Paul Ménétrier,
brigadier de gendarmerie à Pontailler et Guy
Fébvret, fils du maire de Lamarche, j'ai
été requise comme membre de l'équipe
de secours de la Croix Rouge pour m'occuper d'eux. Cette
équipe de secours avait été
constituée autour de notre curé Paul
Grandvaux, et comprenant son assistante Mlle Ida, Mme
Hélène Béjean (née Dalloz),
Bernard Grebot, le Docteur Claude Simeray entre autres
personnes, et moi-même. Melle Ida est venue me
chercher, j'y suis allée aussitôt, les deux
corps étaient là, dans la petit cour
d'entrée du presbytère, allongés sur
des tables. La cour était couverte comme un
préau et donnait accès à la salle
Saint André. Nous avons fait la toilette, qui
consistait en des habits propres et le pansement des
blessures. Le fils du maire de Lamarche, Guy
Fébvret, dont je me suis occupée, avait les
deux mains transpercées et l'abdomen
blessé. On a compris qu'il avait reçu un
tir dans le ventre, qu'il avait mis ses deux mains sur sa
blessure et qu'un tir suivant lui avait transpercé
les deux mains d'un seul coup.
On les a installés
dans la salle Saint André jusqu'au jour des
obsèques solennelles.
L'enterrement a eu lieu le
surlendemain, le 8 septembre après-midi. Il y a eu
une grand-messe très émouvante, on est tous
partis au cimetière drapeau en tête,
derrière le corbillard communal à cheval
conduit par Alexis Aubert. On a croisé des
Allemands en voiture qui se sont arrêtés
pour nous laisser passer. Les deux victimes ont
été inhumées dans le caveau mis
à disposition par M. Jean-Marcel
Téliet.
Le
théâtre pendant la
guerre.
Il.
Les loisirs.
reste à entendre Madame Lannaud sur les
bonnes choses de la vie, le dimanche, la fête, le
bal, la laiterie.
propos recueillis par Christel Poirrier,
moissey, en janvier 2005
|