l'hommage
particulier à Steve Jobs
Entre l'Ecole de Moisssey et
Steve Jobs, le fondateur d'Apple, mais surtout
l'inventeur du Macintosh (1984), l'ordinateur qui
s'adapte à l'homme (et non pas l'inverse), c'est
une histoire très singulière.
Cette histoire commence avec le
Plan Informatique pour Tous (un Thomson par école
primaire, TO7 ou MO5), initié par
Chevènement en 1985. Ce TO7 est rustique et tourne
avec un 68000, de fabrication française, avec
beaucoup de retours au SAV.
Le Mac de Jobs et Wozniak
tourne lui aussi avec un processeur 68000, mais permet de
tout faire. Programmation, traitement de texte, dessin,
musique, classement, base de données., tetris...
Mais il est plus cher...
Mais comment le Mac
est-il la machine qui s'adapte à l'homme (et en
passant, à l'enfant, au vieillard, à
l'handicapé) ?
Parlons
d'interface, c'est-à-dire de traduction. Le
geste de l'utilisateur (le clic de souris) est traduit
deux fois:
Traduction 1: le clic de
souris sur une zone de l'écran lance un ordre
en anglais, open pour ouvrir, select pour
sélectionner (choisir), close pour fermer, copy
pour copier, paste pour coller, delete pour
détruire, quit pour quitter, OK pour valider
etc... Naturellement, chaque point de l'écran
est défini par ses coordonnées x et y
(le zéro est en haut à gauche) et le
pointeur souris l'est aussi.
Traduction 2: ce vocabulaire
anglais (100 à 200 mots) est traduit en
langage-machine, c'est-à-dire une suite
considérable de 1 et 0 que le processeur sait
comprendre ET ordonner de passer à
l'action.
Avant Jobs et Wozniak, en
MS-DOS, il fallait taper au clavier cette syntaxe,
lettre par lettre, sans une seule faute de frappe ni
d'espace.
Mais en amont de tout cela,
il y avait, déjà, le miracle de la
numérisation, c'est-à-dire la
transformation de logiciels, d'images et même de
musiques en une flopée de 1 et de
0.
La cerise (et
même l'ananas) sur le gâteau, c'est l'usage
de la syntaxe humaine, celle qu'on apprend au
CP.
Quand on
décortique une langue, française ou pas
[seulement les langues
indo-européennes], il y a lieu de
repérer d'abord le verbe, puis le sujet et
enfin le complément d'objet. Le génie
d'Apple est de s'être calqué sur la
syntaxe humaine.
1. Le sujet, c'est la
machine ou l'utilisateur. Le système nous
appelle "vous", donc c'est "nous".
2. Le complément
d'objet, pour raison de commodité, est
annoncé en premier
(sélectionné).
3. Le verbe est ensuite
choisi pour définir une action sur l'objet
déjà
sélectionné.
Exemple, d'un clic, je
choisis un dossier, et d'un autre clic je choisis
ouvrir. Une autre astuce de la pomme est le
double-clic qui permet simultanément
"sélection et action". Dans les cas moins
simples, d'abord on sélectionne, un logiciel,
un dossier, un fichier, une partie de texte, un
dessin, une image, puis on choisit un verbe dans un
menu déroulant.
Plus tard, la souris pourra
être remplacée par le track-pad, petite zone
tactile sensible au doigt, ou encore par des stimuli
lumineux (il suffit d'un capteur lumineux), ou encore par
des stimuli sonores (bruits, notes de musique, mots de la
parole humaine), et pourquoi pas, un jour, des stimuli
olfactifs ?
Ce sont tous ces principes
améliorés, affinés, qui ont servi de
base aux autres objets made in Apple, l'iPod, l'iPhone,
l'iPad...
L'iPad, pour ne prendre que cet
exemple, c'est à la fois un écran et un
track-pad géant, puisque toute la zone utile est
"tactile" (disons, sensible). Après quoi, dans
l'iPad, il y a tout ce qu'on veut y mettre, images,
musique, movies, lectures, jeux...
Voilà ce qui nous a fait dire et écrire que
l'Apple était la machine de l'enfance.
A Moissey, nous n'aurions pas
pu faire, en 1992, tout ce que nous avons fait. Il nous
aurait fallu attendre une décennie de plus pour
utiliser des machines Windows, qui ont
perpétuellement copié Apple, avec 5 ou 6
ans de retard, sans jamais l'égaler.
L'avenir d'Apple après le décès de
Steve Jobs ? Il n'y pas de souci à se faire,
la graine d'intelligence est féconde et jour
après jour, elle fait des petits qui n'ont rien
à envier à leurs géniteurs. [Les
machines de 2015 sont déjà sorties des
bureaux d'études].
Pour ce qui est des
détracteurs d'Apple et de ses inventeurs, se
rappeler que les moches ont toujours sali les belles, et
ce, depuis bien plus de 2000 ans.
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