RPI (Regroupement Pédagogique
Intercommunal) du Mont Guérin
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la mac
aventure
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par Christel
Poirrier, maître
d'école.
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mémoire
de prof d'école
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par Christel
Poirrier, maître
d'école.
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le
macintosh à l'école
primaire
pour une p.a.m.
(P.édagogie
A.ccompagnée par
M.acintosh)
I.historique
1984. L'été de cette
année apporte à Moissey chez un
ami, membre du CE d'Oréga à
Auxonne, le premier Macintosh d'Apple (128 k).
Il suffit de déplacer la souris sur son
tapis pour déplacer le pointeur ou le
curseur sur l'écran. Pour donner des
ordres à la machine, il suffit de
dérouler un menu en cliquant sans
relâcher et de choisir l'ordre en
relâchant la souris. La procédure
la plus compliquée est le "double-clic",
c'est à dire deux clics très
rapprochés: ça demande bien quatre
à cinq minutes d'entraînement.
Apple dit que sa machine parle avec l'homme
en langage humain, et moi je pense même
qu'elle parle et écoute en langage
enfant.
Apparemment, je suis le seul de mon
avis.
1985. Le Plan Informatique Pour Tous
arrose toutes les écoles de France avec
du matériel Thomson.
Matériel sans souris, ça
commence bien. Mais quand même avec un
crayon optique. Pas de mémoire-grenier,
on débranche, tout s'envole. On peut
sauver sur cassette audio, une fois sur deux
ça marche. On rallume, tout est
désert. On peut charger la mémoire
vive avec la cassette audio, une fois sur trois,
ça marche. L'imprimante à
aiguilles et l'écran ne travaillent pas
en même largeur, il faut ruser. Pour
imprimer, il faut parfois lancer un ordre en une
espèce d'hexadécimal.
1985. L'été. On forme
quelques maîtres volontaires: huit jours
de programmation Basic et Logo.
Je pense qu'en haut lieu, on n'aime
guère les enfants, ou on n'a jamais vu un
enfant de près. Peut-être les
deux.
1986, 1987,1988. Un Thomson pour 50,
sinon rien.
C'est la galère, mais nous avons nos
mouchoirs. Puis tout cela tombe en panne, puis
part à Besançon qui l'envoie
à Dijon, qui le retourne à
Moissey, toujours en panne. Ça marche
à Dijon et pas à Moissey...
Découragement et abandon. De toute
façon, l'enfance, le Thomson, le Basic ce
sont les orphelins chez des vacataires de la
DDASS. Si le maître a fait serment d'y
passer même ses nuits, c'est encore
jouable. Pour les autres c'est le Titanic.
1988. On offre un IBM portable
à mon fils Jérôme dans son
école de commerce de Grenoble. Pas de
souris, pas de crayon optique, encore du
charabia pour se faire comprendre par la
machine, mais quand même deux lecteurs de
disquettes. Disquettes pas en carton, mais en
plastique, de trois pouces et demi.
(Évidemment, des pouces...)
1989. L'été. Mon fils
fait un stage chez le concessionnaire Apple
dolois: Monsieur Daniel Germond et Monsieur
Serge Gally chef de Germond Informatique.
Ça y est, j'ai trouvé:
Je serai Macintosh ou je ne serai rien.
1989. L'hiver. Le Père
Noël m'apporte un MacPlus d'un Méga
et un Disque Dur.
1990. Le printemps.
Je mets tout ça dans un cageot et je
vais en classe sans mon cartable, mais avec mon
cageot. Ou alors, c'est Anne-Sophie qui doit
porter mon cartable.
A la même saison, le ministère
qui nous a parlé de Projet d'école
nous demande de passer à l'acte.
1990, 1991. Les quatre saisons.
C'est la fête. C'est la fête
tous les jours.
1990. L'été et
l'automne. Mon fils fait un stage de 6 mois
comme chef de produit chez WinSoft, une petite
maison de logiciels de Grenoble,
spécialiste du traitement de texte
multi-lingues (dont Arabe et Russe) pour
Macintosh.
1990. encore le Printemps.
Je fais mon projet pendant des jours et des
jours. Je veux 6 Macintosh, une Imprimante
Laser.
Là, tout l'Olympe est avec moi,
Bernard Chauvin Maire de Moissey, le
Comité de Parents (Madame Nicod et
Monsieur Roux), Monsieur Jacques Touzet
Inspecteur Départemental, et Monsieur
Jean Laval Inspecteur d'Académie me
donnent tous un feu vert comme je
n'espérais pas.
Apple-France m'envoie à Moissey un
ingénieur commercial d'Apple-Lyon:
Monsieur Frédéric Morel. Apple
nous aime et nous prêtera deux MacPlus, un
Scanner, et un moniteur géant. La Mairie
de Moissey nous achète un Mac SE 2/40 et
une Imprimante Laser. Germond-France nous offre
la maintenance gratuite de notre parc pendant 24
mois.
C'est la feria.
1990. L'automne. Nous
démarrons sur les chapeaux de roues dans
notre classe: en plus de nos programmes, nous
faisons de l'ordinateur à toutes les
récréations et tous les soirs de 5
à 7.
Ceux qui avaient du mal à se lever le
matin, se massent à la porte de
l'école pour jouer du clavier pendant les
10 minutes consacrées à l'accueil.
Bientôt, il faut établir un emploi
du temps à la minute près.
Les plus habiles font leur dictée et
toute leur littérature au Mac. D'autres
travaillent pour les Associations du village, la
plupart ont entamé déjà
profondément un cycle d'apprentissage de
la dactylographie professionnelle.
Chacun a sa disquette personnelle avec
dessus une dizaine de dossiers. Nous avons
déjà imprimé plus de 1500
documents A4.
Nous avons tous les dents longues; d'abord
maîtrise de plusieurs traitements de
texte, puis de la mise en page (mixage
texte/images), puis les délices du
Tableur et de Quick Basic... c'est un
collègue du canton, Monsieur Jean-Marie
Grandclément, qui enseigne le Quick-Basic
à 12 enfants du CM.
Cette nouvelle activité (la
polyvalence du Macintosh) représente
environ 2500 heures/enfant et 200
heures/instituteur pour une année
scolaire.
1990, le jour de l'automne,
Mon inspecteur m'autorise à aller
à mes frais à Apple-Expo à
Paris La Défense. Je glane tout ce que je
peux sur le matériel dur et doux.
1991. L'hiver.
A Moissey, 4 foyers s'équipent en
Macintosh. D'autres envisagent.
1991. Le 20 avril. Arrive ce qui
devait arriver: nous ouvrons les portes de
l'école pour satisfaire la
curiosité des parents
d'élèves, des conseillers
municipaux et autres curieux
professionnels.
Nous voudrions présenter aux gens des
dizaines de choses. Nous ne savons plus
où donner de la tête. Finalement,
on jouera du Mac de 2 à 4 et on essaiera
de pousser des visiteurs dedans.
A l'école, ça parle de Mac
dans toutes les rues, à tel point que
certains parents se demandent si faisons autre
chose.
Nous parlons de Mac, ou d'Ordinateur.
Parfois nous disons la Machine, la Bécane
ou la Bête. Mais nous n'avons pas une
seule fois employé le mot
informatique.
Le Mac, c'est un nouveau crayon, mais quel
crayon!
1991. L'année des lettres.
C'est le titre de notre mac-programme pour cette
année, traitement de texte,
dactylographie, mise en page.
1992. L'année des chiffres.
Tableur et logiciels de calcul
créés par les enfants.
1993. L'année des langages de
programmation.
1994 à 2000. Suite et fin du
projet.
saisi le 10 juin 1991 à
Moissey
Christel Poirrier, directeur de
l'école.
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le macintosh
à l'école
primaire
pour une p.a.m.
(P.édagogie
A.ccompagnée par
M.acintosh)
II. Objectifs
Introduction
Les applications du Mac à
l'école sont nombreuses. Elles sont
celles du stylo, du crayon et de la gomme, de la
règle et du compas, de la calculatrice et
enfin, celles apportées par la
mémoire de la machine: calculs,
classements, gestions de paramètres,
archivage et tri.
Il faut ajouter à cela la
possibilité d'exploiter des logiciels
qu'on n'aurait pas imaginés jadis:
composition musicale, jeux de dames ou
d'échecs, composition de couleurs, dessin
en trois dimensions et enfin, la
possibilité de tout éditer.
L'arrivée du logiciel HyperCard permet
la gestion du "personnel": fiches de notes par
matière ouvrant sur toutes les
statistiques qu'on souhaite, fiches à
l'usage du maître, fiches didactiques sur
lesquelles on peut indifféremment saisir
du texte ou/et du dessin et qui, naturellement,
sont éditables.
1. Applications du
stylo.
Pour nous, c'est essentiellement le logiciel
MacWrite II qui en est le support. Pour saisir
du texte, texte d'élève ou notes
de conférences sur les Fouilles
Archéologiques dans le Mont
Guérin, il n'a jamais rien
été inventé de mieux que ce
traitement de texte. Inlassablement, le texte
peut être corrigé, modifié
indéfiniment et rester toujours
impeccablement propre, c'est la première
fois qu'il existe un tel procédé
à l'école.
Cela signifie qu'un élève,
même très sale, fera toujours du
travail très propre.
On pourra donc écrire au Mac tout ce
qu'on écrivait à la plume
sergent-major: dictées et questions,
rédactions, poèmes, solutions de
problèmes, enquêtes,
mémoires, devoirs du soir etc...
De plus, le maître peut emporter chaque
soir la disquette des travaux de la
journée et retoucher l'ensemble au coin
du feu. Aussi, les disquettes voyagent par la
poste et permettent de communiquer avec toujours
plus loin.
Les applications de l'écriture sont si
nombreuses que seul le recul offert par des
opérations déjà conduites,
peut permettre d'en faire l'inventaire.
Soulignons au passage ce sous-projet du
projet qui consiste à vouloir/pouvoir
éditer tout ce qui est éditable et
en particulier des notices sur l'histoire, la
géographie, l'économie, la vie
civique locales ou bien l'anthologie collective
des poésies-récitations de la
classe et tellement d'autres choses.
Enfin, la configuration souhaitée
permet aussi de fabriquer le matériel de
lecture du Cours Préparatoire, par la
réalisation des étiquettes de
lecture, grosses et collectives ET petites et
individuelles.
D'ailleurs, les élèves de la
Section Enfantine, qui ne savent officiellement
ni lire ni écrire, peuvent,
d'entrée de scolarité,
écrire au clavier avec une police
géante et un clavier traduit en lettres
minuscules, cursives ou non.
2. Applications de la règle
et du compas.
Les logiciels les plus connus sont :
MacPaint, qui permet du dessin point par
point, et
MacDraw qui permet du dessin vectoriel.
Ces deux logiciels permettent une nouvelle
approche de la géométrie et du
dessin :
a. la relation souris/écran permet
à l'enfant de conceptualiser le passage
de l'horizontal au vertical et aussi
l'homothétie entre le tapis de souris et
l'écran.
b. la découverte du pixel (en anglais:
picture élément) grâce
à la loupe: le monde entier est "pixels",
pas seulement la télé et la photo,
aussi le fond de l'oeil. On peut
déjà, tout petit, numériser
des images à la main, en codant en base 2
la présence et l'absence de cases noires
et ainsi comprendre le langage de la machine qui
ne sait dire que des milliards de ouis et de
nons.
c. Les logiciels de dessins les plus simples
sont pourvus des modes fondamentaux dans le
traitement de l'image géométrique:
translation, symétrie, homothétie
et rotation (et même, anamorphose).
d. Le logiciel cabri-géométrie
(ca-br-i pour cahier de brouillon, né
à Grenoble), sait tracer des
parallèles, des bissectrices et des
médiatrices, donc exactement ce que
savent faire nos écoliers.
3. Applications du crayon et de
la gomme.
On peut résumer cela en un mot, c'est
"créativité". Il s'agit de dessin
artistique ou d'illustration. L'idéal
serait bien sûr de fonctionner sur un
système couleur. Ce qui nous semble, pour
l'instant, coûteux et peut-être de
nature à nous disperser par rapport
à nos objectifs premiers.
4. Applications
mathématiques.
Le tableur permet de construire des exercices
de calcul très variés partout
où il y a besoin de dupliquer des
opérations qu'on appelle formules. C'est
aussi un excellent logiciel pour bâtir des
tableaux de toutes sortes, même sans y
intégrer de chaînes
numériques et de formules. Toutes les
cellules (intersection entre la colonne et la
traverse) sont déformables et utilisables
à l'infini.
Avec le logiciel WorksII, accès aux
graphiques, fromages et autres diagrammes de
visualisation de nombres.
5. Gestion de fiches.
Le Mac peut piloter la gestion de la
bibliothèque scolaire, gérer des
piles de cartes avec HyperCard, et peut aussi
afficher en permanence, élève par
élève, un tableau de performances
avec les moyennes et classement souhaités
(avec WorksII).
HyperCard est un produit futuriste qui nous
semble d'ailleurs ressembler à notre
optique: facile à utiliser et assez
facile à programmer. On peut faire sans
limitation des fichiers, des dictionnaires les
plus divers, chaque élève peut se
constituer sa propre documentation texte et
dessin.
Il est certain que le jour où il y
aura une machine par élève, c'est
HyperCard qui régnera dans les disques
durs.
WorksII permet de fabriquer toutes les fiches
qu'on veut et ensuite d'afficher la liste des
champs de saisie. Par exemple dans un ensemble
de fiches d'état civil, on peut afficher
la liste de tous les noms propres, ou de tous
les prénoms , ou de tous les lieux de
naissance et de trier tout cela avec des
critères qu'on définira
soi-même.
6. Autres logiciels type "tout
cuit".
Il existe sur le marché des dizaines
de logiciels écrits spécialement
pour le Mac. Ceux que je connais sont:
- Jeux d'échecs, dames, othello,
bridge
- Composition musicale
- Traitement de texte
- Publication (mixage texte et image)
- Gestion de Base de données
- Création d'images
Il est clair que plus le temps passe et plus
ma connaissance de l'environnement Apple
s'accroît et dans quelques mois,
l'inventaire que je pourrais faire sur le Mac
à l'école aurait tangiblement
évolué.
Et puis, il n'y a pas que les logiciels tout
faits, il y a aussi l'imagination des
utilisateurs, sur laquelle je crois, il est
juste de miser.
7. Initiation à la
programmation.
Avec le logiciel "QuickBasic": construction
de petits programmes, jeux , exercices à
trous en toutes matières, avec
cases-réponses et accès à
la solution.
Avec HyperCard, mêmes objectifs
atteints d'une manière plus visuelle
grâce au concept de "carte" et au langage
humain -mais anglais-anglais, mais quand
même humain- HyperTalk.
Avec Logo, possibilité de construire
ses applications en définissant ses
propres procédures. Ce qui n'est pas
limité au dessin comme tout le monde
l'imagine.
8. Le mode "auteur".
Il s'agit pour les enfants qu'ils aient la
possibilité de devenir auteurs de
problèmes de math, d'exercices de calcul,
d'exercices de grammaire et de vocabulaire, d'un
livre de géographie, d'histoire, de
fiches de sciences bio ou techno, même de
jeux de culture générale, et que
bien sûr, tous ces travaux très
personnels, donc très motivants, soient
édités.
Les logiciels QuizMaster, QCM et Le Gardien
du Savoir permettent de créer des
fichiers -liste de questions et réponses-
qui sont la matière consommable de
certains jeux: ce sont les Questions à
Choix Multiples.
9. Création d'une presse
écrite très locale.
La classe pourrait tenir un journal,
trimestriel ou annuel, des
événements de la vie de la
communauté scolaire ou de la
collectivité communale, avec prise de
l'information, rédaction et, la
quête et la mise en forme de
l'illustration.
10. Les jeux de
clavier.
L'initiation à la dactylographie
orthodoxe semble le préalable
incontournable à toute manipulation sur
clavier. Le logiciel WinType (conçu par
WinSoft à Grenoble) propose une
progression du niveau zéro au niveau
"pro" en 15 étapes.
Des jeux comme Tetris et Lode Runner ont eu
la bonne idée de passionner les enfants
tout en exigeant d'eux une "ergonomie-clavier"
parfaite.
Il est donc légitime de penser que des
élèves sortiront de l'école
primaire en sachant dactylographier comme au
sortir du Cours Pigier.
La bibliothèque de jeux écrits
pour Mac est déjà fournie, et
nombreux sont ceux qui font appel aux
qualités intellectuelles les plus nobles
de l'individu.
11. De la motivation.
De tous les arguments qui voudraient plaider
en faveur de ce projet, le plus émouvant
serait celui-ci: c'est que l'enfant sur Mac est
devenu un autre homme, et je ne serai pas
étonné de voir les enfants les
moins gâtés par la nature sortir
enfin de leur coquille.
En tout état de cause,
l'écolier Macintosh est obligé de
prendre goût à la bonne
orthographe, puisque sa "copie" est
éditée, voire publiée.
Et quoi de mieux pour donner, à des
enfants intellectuellement
anémiés, l'amour de l'école
et le goût du travail?
12. Projet sur le
projet
Selon le nombre de feux verts que rencontrera
ce projet, nous serons amenés à
conduire une recherche pédagogique qui
serait concertée avec des professionnels
de l'éducation d'une part, et les
constructeurs de machines et de logiciels
d'autre part.
Conclusion
de l'argumentaire
pédagogique
Un outil comme le Mac et son environnement,
et les possibilités qu'on lui devine, ce
serait criminel de ne pas s'en servir et, si
nous fermions les yeux sur ce progrès du
jour, je verrais bien d'ex-enfants devenus
adultes, nous reprocher plus tard, de ne pas
avoir tout fait pour faire avancer, sinon le
monde, au moins la manière de
l'appréhender.
A Moissey le 10 juin 1991.
christel poirrier.
Ce document est confidentiel. En aucun cas,
il ne peut être publié sans
l'accord de son auteur.
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le macintosh
à l'école
primaire
pour une p.a.m.
(P.édagogie
A.ccompagnée par
M.acintosh)
III. Bilan
introduction
Le bilan proposé, et que ce soit
à n'importe quelle période de
l'année scolaire, est un bilan
provisoire. En effet, les acquis, donc les
espérances, sont différents chaque
jour qui éclot. Les progrès sont
toujours très rapides et il est possible
d'apporter aux enfants de la matière
toujours nouvelle, ils en ont l'appétit
ou la compétence, souvent les deux.
la configuration
humaine
Moissey est un des rares villages du canton
de Montmirey-le-Château a avoir un solde
démographique positif. Il faut devoir
cela à sa situation géographique,
sur l'axe 475 et aux ambitions "constructives"
de son maire, Bernard Chauvin.
La municipalité est élue sur
l'idée d'union et de défense des
intérêts communaux.
Ce village abrite des travailleurs qui
exercent aux Carrières Pernot, à
Dole et à Auxonne. Les autres habitants
sont à la retraite ou appartiennent
à la fonction publique.
A l'école, les effectifs sont stables
depuis le début du siècle. Les
deux classes de l'école couvrent tout le
cycle primaire avec ses 6 étages, et
peuvent à la demande, servir
d'échantillon à toutes sortes de
projets.
Ces deux classes sont confiées depuis
1966 à un couple d'instituteurs qui ont
aujourd'hui 45 ans, et qui n'ont de
fonctionnaires que le statut.
Les enfants ont des possibilités
moyennes, avec quelques exceptions du
côté des extrêmes. Les
leaders sont peu nombreux. On se réjouit
toujours d'en avoir au moins un par promotion,
ça encourage les maîtres.
Chaque étage d'enseignement contient
en moyenne de 5 à 8 élèves,
ce qui offre, en général, des
classes à trois cours à peu
près équilibrées.
les objectifs
On peut lire dans les deux autres volets du
présent dossier que nos objectifs
n'avaient ni l'ambition de l'altitude, ni celle
de la vitesse.
La réalité a été
tout autre. Nous avons foncé dans toutes
les directions, nous voulions tout entreprendre
et tout réussir. Nous avons
expérimenté, utilisé,
choisi, trois fois plus de directions que la
raison pure nous conseillait.
Dans l'annexe "Connaissance des
Applications du Commerce",
il apparaît que tous les enfants ont la
maîtrise du traitement de texte MacWriteII
et du logiciel de dessin MacPaint. Tout le monde
connaît la philosophie des
"réserves" de RagTimeClassic et tous les
CM savent faire de la mise en page avec ce
logiciel. Quelques enfants sont
familiarisés avec WinText, aimablement
offert par WinSoft à Grenoble. Nous
comptons maîtriser Works II que nous avons
acheté et qui sait faire de l'image, du
texte, de la communication et de la Gestion de
Base de Données. Une de nos
élèves, Karine L possède un
Mac et ce logiciel.
La moitié des enfants sont
familiarisés avec le Tableur Excel et
savent y faire des choses simples.
Tous ont navigué avec plaisir en mode
touriste dans le dédale d'HyperCard et il
est vraisemblable que l'année prochaine,
nous écrirons des scripts en
HyperTalk.
12 élèves, après 12
heures de QuickBasic avec Jean-Marie
Grandclément, instituteur à
Champagney, savent monter une petite application
d'interrogation sur les tables
d'opérations agrémentée
d'attributs de luxe.
La moitié des CM sait se servir du
Scanner aimablement prêté par la
Direction Régionale d'Apple à Lyon
(Monsieur Alfred Morel).
Chaque élève possède sa
propre disquette, sait lancer n'importe quelle
application sur n'importe quel Mac, sortir sa
production sur l'imprimante et l'archiver dans
son classeur A4, sous transparent.
Dans l'annexe "Connaissance des Jeux
de Clavier"
on peut mesurer l'importance de
l'intérêt porté aux "jeux"
de clavier.
D'abord, nous avons baptisé le
logiciel (WinType, vendu par WinSoft, Grenoble)
d'apprentissage de la dactylographie, "jeu de
dactylo". Il est gradué de 0 à 15.
Karine Louis a atteint le niveau "pro" 15 et
Sébastien Cornéglio qui
possède un Mac (et RagTime) est à
l'étape 12. Nous comptons sur 25% de
succès la première année et
moins de 10% d'insuccès définitif
au bout de deux ans.
Nous avons eu beaucoup de plaisir et de
succès avec les jeux
"récréatifs" et de clavier que
tous les MacMen connaissent: Lode Runner
(gradué de 0 à 50), Tetris et
Welltris (gradués de 0 à 10 000),
DarkCastle (gradué de 0 à 14).
Nombreux sont ceux qui encore en rêvent la
nuit.
Expérimentalement et récemment,
nous avons entamé une initiation à
Lode Runner (gradué de 0 à 20)
pour les CE1 de la Petite Classe. C'est
seulement par manque de temps que nous n'avons
pas recruté plus jeune (CP et SE).
Dans l'annexe "Jeux de
Clavier",
nous avons placé, pour des raisons de
commodité seulement, le logiciel
d'exploitation du Mac qui s'appelle "Finder". La
connaissance du "Finder" et parfois
"MultiFinder" implique manipuler la souris, user
des équivalents-clavier, se
déplacer dans la hiérarchie du
disque dur, se déplacer d'un disque
à l'autre, dupliquer, jeter, sauver,
organiser, fixer le démarrage, sortir
honorablement d'une boîte de dialogue,
ouvrir/fermer une application, copier-coller,
travailler simultanément sur deux
applications ouvertes, utiliser l'album,
naviguer dans le menu pomme, voyager dans le
dossier système, se servir d'utilitaires,
charger des polices de caractères ou des
accessoires de bureau, allumer et
éteindre les machines, brancher et
débrancher tous nos ensembles pour les
ensacher et les transporter.
Selon notre sondage, tous les
élèves maîtriseraient
parfaitement le "Finder", mais selon moi,
certains nous auraient un peu
abusé()...
l'emploi du temps
Nous avions défini au départ
que les séances sur Mac
épouseraient les grands axes de la
journée scolaire:
de 9 à 12 et de 14 à 17 heures:
toujours du travail qui illustre des
activités scolaires,
après 17 heures, des jeux
"récréatifs" pour qui n'a pas de
retard.
Nous avons dû découper l'espace
"récréation hebdomadaire" en
tranches de 30 mn. Chaque élève
est titulaire d'une séance de 30 mn par
semaine, pendant laquelle il fait du traitement
de texte ou de la dactylo.
Les CM2 sont privilégiés
puisqu'on leur sert deux séquences par
semaine, du fait qu'ils sont plus capables et
qu'ils doivent quitter l'école à
la fin de l'année.
Ces séquences sont souvent
consacrées à des textes
d'enquêtes, des rédactions, de la
saisie pour nos clients du monde associatif: le
Foyer Rural de Moissey, et notre plus gros
client, le Foyer Logement pour Personnes
Agées, qui publie un bulletin interne
tous les deux mois et que nous nous chargeons
d'éditer. Nous attendons d'autres clients
comme la Mairie ou des particuliers.
Naturellement, des élèves
travaillant plus vite que les autres ont eu
l'autorisation d'aller sur le Mac au lieu de se
tourner les pouces à leur table, ceci est
inévitable!
le travail courant
Depuis décembre 90, nous avons
tracé aux enfants un énorme
chantier qu'ils font à la petite semaine,
et qui pourra peut-être ne pas être
achevé le 5 juillet 91:
- - les homophones terribles
(grammaire)
- - les familles nombreuses
(vocabulaire)
- - notre livre d'histoire
- - notre livre de géographie
- - saisie des notes/moyennes de toute la
classe
- - 22 enquêtes individuelles
- - des rédactions
- - des textes libres
- - des poésies d'auteur
- - des poésies privées
- - des notices sur notre
matériel
- - des notices en français sur nos
logiciels
- - des notices sur nos jeux
- - des travaux pour nos clients
- - divers tableaux commandés par le
maître.
Avec tous ces sujets, toutes les techniques
de saisie, de composition et de publication sont
mises en oeuvre. On étudie aussi la
possibilité de changer un logiciel qui va
moins bien qu'un autre pour une finalité
dite. On tâte, on teste, on
expérimente, on sabote, on recommence, on
adopte ou on rejette, bref, on prend
continuellement des initiatives et on est
continuellement responsable. Et on devient
indépendant...
Au 3ème bimestre, les enfants
faisaient la dictée et les questions sur
les machines. Il a fallu surseoir pour
épargner la santé de
l'instituteur. Mais l'expérience pourra
certainement être renouvelée
lorsque les escargots auront pris de la vitesse.
Aussi, le maître demandera à Apple
d'étudier une souris "à pied" pour
alléger le poids de la correction... les
deux mains ne quittant pas le clavier.
l'emploi du temps après 17
h
D'abord, nous avions constitué deux
groupes de 11, un qui jouerait le mardi et
l'autre le jeudi. Primitivement fixée
à 18 h, la fin de la journée a
évolué vers les 18 h 30, puis vers
19 h. Aujourd'hui, il y a encore des
passionnés qui éteignent les Macs
à 19 h 15... et des mères
inquiètes qui téléphonent
à l'école.
L'intérêt croissant des enfants
nous a obligés à faire une
tentative du côté des petits (CE1
de la maîtresse), qui sont venus jouer
à Lode Runner le lundi et le vendredi,
sous la houlette d'une nouvelle catégorie
de personnel: les moniteurs du CM2.
Puis l'arrivée du prof de Basic
à la rentrée des vacances de
février, le mardi, nous a contraint(s)
à reconsidérer toute la
distribution:
aujourd'hui, tous les 5-7 sont pris,
- - le lundi par tous les 10 CE1 et leurs 3
ou 4 moniteurs
- - le mardi par tous les CMi et CM2 (et 3
CM1 pour graine) sur QuickBasic
- - le jeudi par les 11 joueurs qui ne font
pas de Basic
- - le vendredi par les 11 autres.
notre cahier des
charges
- jamais de jeux
"récréatifs" de 9 à 17
h.
- ne jamais empiéter sur les
programmes et les horaires qui sont ceux de la
profession.
- disposer d'au moins 4 machines pour 22
élèves.
nos succès
- avoir été bien compris par
les parents d'élèves, la mairie,
l'administration, le monde Apple, et... les
enfants
- - la réussite toujours automatique
pour le plus grand nombre
- - le bonheur de découvrir de la
matière nouvelle
- - le plaisir du travail et de la
publication
- - la satisfaction de toujours
progresser
- - la joie d'être responsable et
autonome
- - une envie de venir à
l'école inextinguible pour tous
notre échec
permanent
au fur et à mesure que nous avancions
notre expédition, toujours , toujours le
manque de temps.
... et des élèves, presque
tous, toujours en "manque".
Le maître avait conçu, un temps,
le projet d'en appeler au soutien d'intervenants
d'appoint, mais il a décidé que
l'homogénéité de
l'expérience en pâtirait, et il a
donc renoncé.
conclusion
Macintosh à l'école primaire,
oui sûrement. Tous ceux qui ont
signé des deux mains vont pouvoir se
féliciter encore longtemps de l'avoir
fait.
Hier, c'était l'émotion,
Aujourd'hui, c'est la fête,
et demain?
moissey, le 10 juin 1991, Ch.P.
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C.ontrat d'A.ménagement du
T.emps de l'E.nfant
P.rojet d'A.ction
E.ducative
présenté en juin 90 pour
l'année scolaire 90/91
Aperçu et mise à jour à la
mi-année
(le 15 février 1991)
Objectifs.
Expérimentation et recherche
pluri-directionnelle dans une classe de CE et CM
avec 6 Macintosh et une imprimante Laser.
Programme.
- - apprentissage de la dactylographie
- - maîtrise de différents
traitements de texte
- - P.ublication A.ssistée par
O.rdinateur
- - création de "fichiers" divers
(dictionnaires, documentation,
bibliothèque etc...)
- - édition de plaquettes sur
l'histoire, la géographie et/ou
l'économie locale etc...
- - initiation à programmation
HyperTalk , Basic, Logo
- - jeux de psychomotricité
- - initiation à l'anglais
technique
Horaires.
- 12 enfants du CE/CM le mardi de 17 à
18 h 30 : (18 h/enf)
- 12 enfants du CE/CM le jeudi de 17 à
18 h 30 : (18 h/enf)
- 6 enfants du CM2 le lundi de 17 à 18
h 30 : (9 h/enf)
- 6 enfants du CM2 le vendredi de 17 à
18 h 30 : (9 h/enf)
- 5 enfants du CE1 le lundi de 17 à 18
h 30 : (7,5 h/enf)
- 5 enfants du CE1 le vendredi de 17 à
18 h 30 : (7,5 h/enf)
soit :
69 h/enfant par semaine x 35 semaines = 2415
h/enfant
6 h par semaine x 35 sem = 210 heures
d'instituteur bénévole (21 000
F)
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