Rapport effectué dans le
cadre de la préparation
au Diplôme Universitaire de
Français Langue Etrangère
à la Faculté des Lettres de
Dijon
Travail à fournir : rendre compte de
l'attitude de l'apprenant face à une langue rare :
le chinois (phonétique et écrit)
PREMIERS ELEMENTS DU RAPPORT
D'APPRENTISSAGE
Les expériences variées que j'ai pu
mener dans le domaine des langues
étrangères concernent : mes origines
familiales, mon passé scolaire, les voyages que
j'ai faits, les stages de langues dans le cadre
professionnel, les stages de langues dans le cadre
personnel, par simple goût.
Les remarques qui suivent tentent de rendre compte
d'une situation d'apprenant, des acquis qui en
découlent et de mes acquis didactiques sur le plan
de la formation professionnelle continue, des essais de
réinvestissement qui en découlent en tant
que simple utilisateur de la langue et en tant
qu'enseignant dans les classes primaires.
VECU PERSONNEL EN LANGUES
Origines familiales
Je suis d'origine italienne. Dès l'enfance,
mon oreille a été "dressée" à
différencier les conversations en patois
piémontais de mes ascendants de celles de mon
entourage francophone (voisins, camarades de classe,
habitants de la région, médias...)
J'ai rapidement été amené
à une reconnaissance automatique des locuteurs et
à mémoriser des éléments
revenant fréquemment dans les
énoncés étrangers (Ciao, salve,
grazie, purtroppo, vergogna ! ...)
Ce qui me paraît frappant avec la distance dans
le temps, c'est que ces éléments allaient
de pair avec des situations d'énonciation et qu'il
n'était pas besoin de traduction terme à
terme pour en approcher le sens. Il était possible
de les restituer oralement, accompagné de la
mimo-gestuelle, par simple jeu. En grandissant, je
demandais des précisions sur la signification de
tel ou tel mot ou élément de la
chaîne parlée. A ce moment-là, la
mémorisation était assurée et je
pouvais donc, en écoutant des conversations
retrouver ces mots, ces structures et construire par
enchaînement une compréhension plus large de
ce que j'entendais.
Simultanément, je devenais capable de
restituer, en situation, ces structures.
Mon premier contact avec une langue
étrangère a donc été oral et
a formé ma capacité d'écoute.
Inconsciemment dans un premier temps, puis consciemment,
j'ai pris le réflexe de l'écoute auquel
s'est ajouté par la suite l'écrit lors de
mon entrée au collège et mon premier
contact avec une langue enseignée, en l'occurrence
l'allemand.
Rôle de l'écrit dans la culture
française de l'apprentissage des langues
A la différence de ce qui
précède, l'écrit a été
d'emblée associé à l'apprentissage
de l'Allemand. C'est un contact avec la
littérature qui s'est établi par le biais
des contes et légendes allemands (Jens der Frosch,
die Schildbürger, die Lorelei...) Les acquis de ma
première année de travail en vue du DUFLE
m'ont montré que la caractéristique de ce
type d'apprentissage était de travailler sur des
supports d'écrit "oralisé", n'ayant pas
d'objectifs de communication orale. Faut-il y voir
là, le constituant principal de l'idée
répandue que les élèves
français éprouvaient de la peine à
entrer en communication avec leurs correspondants
allemands ou à guider leurs parents dans les rues
de Hambourg ?
Depuis les années 1970, la situation a
considérablement évolué avec
l'entrée en jeu des apports didactiques du
Français Langue Etrangère : prise en compte
des besoins langagiers et des objectifs des apprenants,
situations orales privilégiées.
Cet apprentissage, en milieu scolaire, est
très similaire à celui de la seconde langue
qui fut l'anglais dont les objectifs langagiers
étaient cependant plus "pragmatiques" et
cherchaient à se rapprocher de la vie quotidienne.
Là encore, une langue aux entrées
écrites débouchant sur un oral artificiel,
fait de questionnements aux réponses
fermées. (exemple : Is it red ? Yes, it is.)
Pour des questions de goût personnel et
d'affinité avec les langues
étrangères, j'ai suivi des stages dans deux
domaines différents : initiation, perfectionnement
et pour des besoins professionnels.
Un stage extensif d'espagnol de cinquante heures, un
autre intensif de deux semaines d'anglais tous deux au
Centre de Linguistique Appliquée de
Besançon ont été pour moi l'occasion
d'éprouver des approches orales de la langue.
Basées essentiellement sur la conservation, ces
méthodes mises en oeuvre par des professeurs de
langue maternelle laissaient à l'écrit le
rôle de simple trace chronologique des notions
abordées.
De nombreux voyages à l'étranger
(Etats-Unis, Grande-Bretagne, pays germanophones, Italie,
Espagne, un séjour à Munich d'un an, etc.)
m'ont permis de mettre en pratique ce que je savais des
langues, d'actualiser, de confronter ces connaissances
à des réalités précises.
CONTRAINTES LIEES A L'ENSEIGNEMENT A
DISTANCE
Travailler seul
Ce genre de démarche nécessite de se
fixer en priorité des objectifs
méthodologiques tant sur le plan du volume de
travail que sur celui du temps à y consacrer et
à organiser. Il faut sérier les objectifs :
définir le temps imparti à l'écoute,
à la lecture des documents écrits et
sonores, à la parole, à la rédaction
des devoirs.
Gestion du temps
C'est d'abord se ménager des périodes
de disponibilité pendant lesquelles les
contraintes de vie personnelle seront mises entre
parenthèses (activités quotidiennes, vie
familiale...) et pendant lesquelles un rythme sera
établi : fréquence des séances
d'étude, nombre de ces séances,
durée de chacune d'elles.
Moments privilégiés
Ce sont ceux où la motivation devra être
la plus forte et la disponibilité la plus grande
et ils peuvent avoir lieu de manière non
prévue dans l'emploi du temps.
PERSPECTIVES D'APPRENTISSAGE :
DEMARCHE
Quelle démarche adopter en vue de s'approprier
le matériel, d'en connaître son esprit et
d'atteindre les objectifs d'apprentissage ?
Bain oral
Tout d'abord, le premier geste est de lire les
documents de la "méthode" puis de regarder la
première cassette plusieurs fois pour une
première familiarisation et une première
imprégnation orale.
J'ai évité de recourir à la
partie écrite et à la partie traduite dans
un premier temps, ceci dans le but de d'habituer mon
oreille à des sonorités inconnues sans
chercher à "faire du sens". La cassette
vidéo permet d'observer les mouvements de la
bouche des personnages des scènes et
d'écouter les intonations.
Je me suis imposé des exercices de
répétition en effectuant des retours de
bande autocorrectifs, des enregistrements et des
comparaisons sur ce que je répétais.
Discerner les structures
Au fur et à mesure que je progressais dans les
activités et les exercices, j'ai utilisé
les structures écrites dans les pages de la
brochure pour les retrouver dans les dialogues
joués. (Wo shi faguo ren, par exemple.)
Mémorisation
C'est le but à atteindre pour constituer les
premières bases de l'appropriation de la langue et
du réinvestissement des notions acquises en vue
d'aller vers l'expression autonome.
Ecoute active
Chaque fois que l'apprenant se trouve face à
un document sonore, son objectif sera d'avoir une oreille
attentive pour retrouver ce qu'il sait ou a
déjà appris ou ce qu'on lui demande
d'apprendre.
Reproduire / réutiliser
C'est le fait de réinvestir les acquis
linguistiques dans des situations de communication
nouvelles, différentes de celles de
l'apprentissage.
OBJECTIFS PARTICULIERS
D'APPRENTISSAGE
Objectifs linguistiques : se présenter,
décliner son identité, décrire des
situations de la vie quotidienne, savoir questionner et
répondre en utilisant des éléments
des questions posées pour reformuler ce que l'on a
à dire, savoir enjoindre, donner des consignes,
des conseils, des ordres, savoir relater un fait
vécu etc.
OBJECTIFS METHODOLOGIQUES
Conflit sociocognitif
Le principe en est que chacun peut apprendre à
l'autre et par l'autre, en utilisant ce qu'il sait
déjà, ce qu'il a appris de manière
différente et pourra lui transmettre une aide, une
donnée qui lui fait défaut. En cas de
blocage, il sera fait appel à un tiers,
enseignant, ressource matérielle, etc. Cependant,
en situation d'apprentissage solitaire, cette circulation
ne peut se faire de manière immédiate et
l'apprenant devra se tourner en priorité vers les
moyens matériels mis à sa disposition par
les enseignants.
Travail par groupes
Sur des objectifs communs, chacun fera valoir ses
compétences et mettra ses erreurs au service de la
progression des apprentissages. Dans la situation de
travail à distance, cet aspect ne se retrouve que
lors des regroupements, des stages, des communications
entre étudiants dispersés
géographiquement. Ces rencontres ne permettent pas
toujours des confrontations d'expériences sur des
objectifs et des besoins ponctuels mais plutôt sur
des points généraux : à quel stade
de l'apprentissage en sont les apprenants, quels sont les
problèmes généraux
rencontrés...
Recours à l'enseignant (ressource,
référent)
Celui-ci se fera sous diverses formes : apports
notionnels et didactiques de celui-ci,
reformulation.
Dans le cas d'un apprentissage à distance, le
recours au professeur se fait par les moyens de
communication les plus divers : courrier,
téléphone, télécopieur,
courrier électronique. La contrainte du temps de
réponse est alors une composante à prendre
en compte dans le travail.
Appropriation :
Elle se fait de manière autonome pour
l'apprenant seul face au matériel et aux documents
pédagogiques. Un temps de découverte est
nécessaire et est plus ou moins long selon les
besoins de chacun. Par quel support commencer
l'apprentissage ? Le document vidéo, audio,
écrit ? Combien de séances d'écoute
et de répétition seront nécessaire
pour "entrer dans le document" ?
A quel moment le recours à l'écrit, en
tant qu'aide-mémoire, mode
d'auto-évaluation, se fera-t-il ?
MOYENS
Utilisation des supports pédagogiques
Dans le cas d'un apprentissage à distance, il
convient d'être correctement équipé
du matériel audio-visuel nécessaire :
magnétophone à cassettes,
magnétoscope... Ces moyens matériels sont
les fournisseurs des notions linguistiques et l'apprenant
doit y faire référence constamment selon
ses besoins : réécouter,
répéter, écouter puis écrire
une partie, un élément sonore, enregistrer
sa propre manière de parler, la comparer avec
celle des acteurs des scènes de la cassette.
EVALUATION
Elle peut se faire sous deux formes : autonome pour
l'apprenant ou effectuée par les enseignants.
Elle pourra être sommative en fin d'un cycle de
cours, formative pour avoir une vision ponctuelle
à un moment donné de l'apprentissage et
corriger d'éventuelles difficultés de
compréhension. Cette dernière prendra en
compte le statut de l'erreur comme facteur de
progrès.
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