Reconstitution historique du
Tribunal Révolutionnaire par la troupe Alter Ego;
écrit et mis en scène par Patrice
Ducordeaux.
Le 27 septembre 2008 à
Ornans, salle de Réunion du Conseil Municipal
(ancienne salle du bailliage d'Ornans), puis sur la Place
d'Armes.
Procès du
Tribunal Révolutionnaire de Besançon,
installé ce 27 septembre 1793 à
Ornans
Contexte historique :
(extrait du spectacle)
Depuis 1792, la France est
en guerre contre les monarchies européennes
solidaires de la famille royale. On assiste d'abord
à des défaites jusqu'au premier
succès à Valmy qui déclenche
l'enthousiasme général. La 1ere
République est proclamée et la Convention
Nationale remplace l'Assemblée Législative.
La Franche-Comté
avant la création des départements en 1790,
comportait 3 bailliages, dirigés par un bailli ;
le bailliage d'Aval, d'Amont et du Milieu. C'est dans la
salle du bailliage d'Ornans que se tient le
procès. Ce bâtiment comporte
également des cellules pour
prisonniers.
Depuis le début de
cette année 1793, et la décapitation du roi
Louis XVI, les tensions se multiplient à Paris
d'abord, puis en province. Des mouvements contre
révolutionnaires se créent. Pour y faire
face, la Convention institue le tribunal criminel
extraordinaire le 10 mars 1793. Mission : procéder
à la reconnaissance de « tous les ennemis et
les attentats de la République ». Le tribunal
reçoit rapidement des pouvoirs accrus lui
permettant sur simple dénonciation, de faire
arrêter, poursuivre et juger tout prévenu
des dits crimes.
La Terreur, instituée
le 4 septembre 93, rend ce tribunal encore plus puissant
et souverain dans ses jugements sans appel et
manichéens : on est innocent et on vit, on est
coupable et on meurt.
En juillet 93, l'assassinat
de Marat par Charlotte Corday renforce les sentiments
anti- royalistes. Un autre danger vient des mouvements
fédéralistes (contre
l'hégémonie de Paris, souvent menés
par des Girondins et monarchistes). Le 12 août,
Robespierre déclare à la Convention «
Que le glaive de la loi, planant avec une rapidité
terrible sur la tête des conspirateurs, frappe de
terreur leur complices ! Que ces grands exemples
anéantissent les séditions par la terreur
qu'ils inspireront à tous les ennemis de la patrie
»
C'est donc dans ce contexte
très tendu, où les esprits sont
fraîchement convertis à la cause
révolutionnaire, que les procès se
déroulent. Les accusés sont
conspués, raillés, maltraités par la
foule qui suit les réquisitoires et assiste aux
décapitations comme on va au
spectacle.
C'est dans une ambiance
survoltée que les trois prévenus Jacques
Grillet, Marie-Françoise Etevenon et Michel
Georges Duboz se sont présentés devant le
tribunal présidé par le juge Antoine
Melchior Nodier; son fils Charles était, comme
à l'accoutumée, tenu d'être
présent.
Grillet était
accusé de tenir des réunions rassemblant
des ennemis de la Révolution, M. F. Etevenon, de
tentative d'assassinat sur un
délégué de la ville de
Besançon à la Convention, et Duboz d'avoir
proféré des propos contraires aux bonnes
moeurs.
La sentence,
immédiatement applicable, ayant été
prononcée rapidement, la foule vociférante
a accompagné les trois condamnés à
mort jusqu'à l'échafaud installé sur
la Place d'Armes où ils ont eu la tête
tranchée...
Une reconstitution pleine
d'énergie et assez crédible pour faire
froid dans le dos; et surtout pour réaliser
à quel point une foule en délire et bien
manipulée peut commettre et se repaître des
pires atrocités.
Sous la Terreur, Grillet et
Duboz ont été d'authentiques victimes de ce
sinistre tribunal.
Une représentation de
"Les Doloiseries de Nodier" a ensuite été
donnée en soirée au Centre d'Animation et
de Loisirs.
isabelle
perrin
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