On ne sait pas quelles mouches
(elles étaient sûrement plusieurs) ont
piqué les Mireymontois, toujours est-il que Le
Progrès dénonçait leurs
activités dès le 19 juin 2008, en nous
annonçant qu'une équipe de fleurisseurs
avaient entrepris de transformer ce vieux lavoir disparu
en complexe floral.
Armés des outils les
plus basiques, ils sont une douzaine qui ont
commencé à écorcher, puis creuser le
sol afin de voir où on allait. Ces personnes, des
hommes et des femmes du village, ont vu leur initiative
bien récompensée, car sous les
pavés, la pelouse et surtout
réciproquement. Le rinçoir et l'abreuvoir
ont commencé par apparaître, puis un peuple
de pavés bien rangés bien alignés,
enfin des pavés d'une infinie sagesse et d'une
grande beauté ont pointé le sommet de leur
crâne.
Ceux qui ont déjà
"fouillé" là ou ailleurs connaissent le
prix de la récompense lorsqu'elle clot des
découvertes en cascades. C'est bien le cas ici
puisque les archéologues amateurs, après
avoir dégarni un petit morceau, ont
découvert (pas ici) le plan de la structure. Donc
maintenant, on sait où on va, on sait ce qu'on va
trouver: pour l'heure, il manque des dalles verticales
qu'on ne va pas retrouver aisément,car elles ont
dû partir dans d'autres constructions ou
empierrements de chemins, mais on va bien trouver le
lavoir, à moins que des voleurs de lavoirs l'aient
embarqué avec eux, ce qui reste
improbable.
Fleurs ou pas fleurs, cette
reconquête du patrimoine hydraulique local est un
geste qu'il fallait absolument faire. D'ailleurs en 1995,
les écoliers du RPI du Mont Guérin avaient
lancé ce projet de r-émergence, mais ils
n'avaient pas rencontré d'écho favorable
à leur initiative.
Par contre, pendant
l'été 2004, un chantier international de
jeunesse s'était attelé au lavoir qui est
juste en face et que nous avions appelé "grand
lavoir Buisson", du fait de la proximité de la
propriété de Madame et Monsieur Buisson,
bien connus dans le canton.
Il convient de
se rappeler, lorsqu'on étudie les
abreuvoirs-lavoirs que le circuit de l'eau avantageait
les bêtes par rapport aux lavandières, ce
circuit faisant parfois des détours pour
respecter cet ordre, et aussi que ce centre
"aquatique" était organisé en sorte que
les chiens ne pouvaient pas y accéder; cette
prescription est visible partout, et en particulier au
lavoir à deux toitures de
Montmirey-le-château, où on voit encore
les portillons de fer qui ne permettaient
l'accès qu'aux humains.
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