autour de moissey

au coeur de l'atelier Londe

frasne-les-meulières, le 13 mars 2003.

Orgue Londe à Saint-Etienne, France, 22 jeux, 1996.

par Christel Poirrier

 

chez Marie Réveillac et Denis Londe,

un peu d'histoire,

Denis Londe est né à Suresne le 1er mars 1956 de sa mère au foyer et de son père, ingénieur géologue et hydraulicien, (il a fait le barrage de Vouglans, mais pas tout seul). A l'issue de la seconde, il entre en apprentissage chez un facteur d'orgues à Poitiers; en effet il avait attrapé le virus des orgues déjà à l'âge de 10 ans, époque où il considérait les orgues plus sous leur aspect technique que musical. A cet âge, il construisait déjà des orgues en carton.

Marie Réveillac est née le 15 avril 1958, dans le Lot, à Liverdon, d'un père agriculteur et d'une mère prof de lettres. Après son Bac D, elle fait une formation de factrice d'orgues à la volée en s'embauchant chez divers professionnels.

C'est chez un facteur de Dax que Marie et Denis se rencontrent en 1978. A partir de ce jour, ils travailleront ensemble, puis s'établiront ensemble, puis feront une quinzaine d'instruments et un garçon et trois filles.

Lorsqu'ils arrivent dans le Jura, ils participent aux ateliers locaux et bien connus des Jurassiens, de Philippe Hartmann et Bernard Aubertin.

En 1984-1985, ils travaillent en association avec deux autres facteurs du cru, Nicolas Martel et Laurent Chapuis, dans un atelier dolois (de 1985 à 1991).

De 1991 à 1994, ils s'installent dans la maison frasnoise dite "la colonie de vacances" qu'ils acquièrent en 1994, comme atelier indépendant.

 

Aujourd'hui

Aujourd'hui, cet atelier a ceci d'insolite qu'il est tenu par un homme et une femme, ce qui est suffisamment rare pour être mentionné. Denis Londe et son épouse Marie Réveillac exercent leur art en perpétuelle complémentarité.

Le village de Frasne est déjà à lui tout seul le symbole d'un endroit reculé, calme, paisible, à l'écart des grandes routes et des grands bruits.

L'atelier Londe, à lui tout seul, est un état dans l'état, il suffit de le fréquenter un peu pour en être convaincu, quand ce n'est pas imprégné.

L'ancienne colonie de vacances dijonnaise est spacieuse, vastement éclairée et semble représenter tout ce qu'on peut vouloir rechercher dans l'art de la facture d'orgues. Le silence et la lumière, pour qui connaît cet art, semblent en parfaite adéquation avec les cahiers des charges de la facture d'orgues. Le lieu est propice tant à la réflexion et à la conception, qu'à l'action.

C'est dans ce lieu saint que président les machines à bois indispensables à la fabrication, dégau-raboteuse, mortaiseuse, tenoneuse, scie radiale et à ruban, enfin tout un ensemble neuf et performant qui permet de donner plus de temps aux contraintes de la conception.

Chaque construction est une renaissance. Lorsque les époux Londe rencontrent un chantier, il doivent se couler dans les exigences de la clientèle, de la musicologie, de l'histoire. Souvent, les chantiers sont de la restauration-construction et on leur demande régulièrement de faire dans la prothèse et la chirurgie esthétique.

Marie Réveillac et Denis Londe donnent une image séduisante de cette activité, ils démontrent quotidiennement que la facture d'orgues n'est pas la chasse gardée d'une caste ou d'un sexe. Leur personnalité "verte" a contribué à ce qu'ils s'intègrent bien dans le milieu qui est maintenant le leur. Ces deux facteurs sont d'un abord chaleureux, généreux, humaniste et ce sont eux que choisissent de temps à autres les écoles primaires (ou secondaires) voisines pour des sorties-visites à caractère culturel et technologique.

 

Le métier.

La facture d'orgues est une activité qui a de quoi époustoufler ceux qui sont étrangers au sérail. On touche à l'ébénisterie et pas pour rire, à la plomberie, à la mécanique, la tuyauterie. Ces gens-là savent tout faire et quand ils rencontreraient du nouveau, il apprendraient. Leurs compétences acquises sont nombreuses et leur ouverture est telle qu'ils sont capables d'acquérir de la technique dans tous les domaines qu'il faudrait.

Ajouter à tout cela qu'il faut soigner sa communication, savoir rechercher dans l'histoire, et l'ananas sur le gâteau, avoir des oreilles infaillibles.

 

enfin,

Denis et Marie sont heureux d'exercer librement un métier qu'ils ont mûrement choisi et qui leur apporte de la satisfaction tous les jours.

Lorsqu'on demande à Denis Londe de clore notre entretien, il souligne que tous ces énormes moyens mis en mouvement dans la facture d'orgues n'ont qu'une finalité et qu'une seule, c'est la qualité du langage de ses tuyaux, (un tuyau, parle, il a une bouche, des lèvres, un pied etc... comme nous l'exposerons dans un autre article "les secrets de l'orgue de Pully"), alors que clients, visiteurs, amateurs de concerts graveront dans leur souvenir plutôt ce qui se voit que ce qui s'entend.

christel poirrier, le 13 mars 2003.

Petit positif "Renaissance" pour l'ensemble instrumental "Concerto di Bassi"

Encore à l'atelier, l'orgue Londe du temple de Pully (Lausanne), 2002-2003, 15 jeux.

L'orgue de Pully à quelques jours de son départ (800 tuyaux environ).

Marie Réveillac, facteur et épouse du facteur Denis Londe, à son poste de tuyautière.

Denis Londe avec un tuyau de Saint Laurent de Vraux.

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articles consacrés à l'atelier Londe

menu orgues

Frasne, l'atelier des facteurs d'orgues, 10 juin 1996.

Les orgues Londe, le retour, 13 mars 2003.

Le porte-folio des facteurs Londe, 16 mars 2003.

denis.londe@wanadoo.fr

Cours de chants pour serins, 25 mars 2003.

Dans les secrets de l'Orgue de Pully

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