Les caves de Menotey
s'étaient ouvertes, pour la troisième fois
ce week-end, aux Talents Locaux de la Communauté
de Communes "le Jura entre Serre et Chaux" aux talents
d'ici et même d'un peu plus loin.
Cette année, le
comité organisatoire avait réservé
une belle surprise aux visiteurs: "Qui a tué le
Vicomte", par l'ensemble vocal Chickadee, disons
Jean-Jacques Dorier et ses
collégiens-et-giennes.
Un tel monument ne jaillit pas
du jour au lendemain. Ceux qui ont eu l'occasion de voir
et d' entendre "l'Assemblée des femmes", à
Pesmes, en juillet 2004, ont pu remarquer qu'il
émergeait de ce spectacle écrit par
Aristophane, des voix de derrière les fagots et
même de derrière la forêt toute
entière. La troupe qui jouait, qui s'appelait "le
Caméléon", s'est encore produite au caveau
de Moissey, avec le même spectacle et avec toujours
et encore les mêmes voix
célestes.
Aussi, lorsque nous avons
appris que Jean-Jacques Dorier et Catherine Chandon et
Compagnie se produisaient à Jouhe, nous avons tout
de suite flairé de quoi il s'agitait.
Eh bien, entre temps et
secrètement, ils avaient été huit
chanteurs-chanteuses ou musiciens à travailler sur
un spectacle musical avec un nom et des images de presse
à la Agatha Christie.
"Qui a tué le Vicmote"
n'est pas du tout une pièce de
théâtre, c'est un
scénario-prétexte pour lier entre elles les
trente-deux chansons présentées par le
groupe. Ces chansons sont extraites d'un
répertoire très connu: Beatles, Grease,
Walter Disney et j'oublie ceux que j'ai
oublié.
A priori, la majorité de
chansons anglophones aurait pu restreindre le
désir d'y aller écouter... Mais non mais
non, chaque voix est un instrument de musique et en fin
de compte, ces gens pourraient chanter en
Espéranto ou en Braille avec le même
bonheur, le leur, ET le nôtre.
On pourrait se demander
pourquoi un tel succès au milieu de la jungle
phonographique qui nous envahit chaque
jour ?
Avec un tel répertoire,
connu du plus grand nombre, on aurait pu se dire qu'on
allait assister à des redites. Pas du tout, la
mise en scène musicale, la mise scène
spatiale (chorégraphie), les trouvailles
musicales, le jeu des chanteurs qui sont presque tous de
fieffés comédiens, l'humour qui
émaille ces deux heures non-stop, tout
était parfait, il n'y avait plus qu'à
rajouter à cette mayonnaise bien montée les
voix merveilleuses des chanteuses (et des chanteurs
aussi). Elles sont quatre que la nature a joliment
gâtées, Catherine Chandon qui semble
être aussi l'égérie du musicien
Jean-Jacques Dorier, les benjamines, Tiphaine Chandon et
Leslie Garnier, toute jeunes, toute fraîches, toute
innocentes et toute limpides, et entre les deux, Fabienne
Jacquot, qui ne donne pas sa part. D'entendre et de voir
ces personnes dérouler leur musique est un vrai et
continu régal, et de temps à autre, on se
demande si on a pas fait un petit crochet du
côté de chez Grégorio
Allégri.
Que pourraient-ils chanter
d'autre s'il le fallait ? Eh bien tout, ils peuvent
tout faire et en toute langue, tellement tout est
pesé, affiné, ajusté, pensé,
ciselé, aérien (on les entend respirer,
c'est à peine si j'ose l'écrire: c'est de
la musique pneumatique)
Ces chanteuses-là (et
les chanteurs aussi) ont un bel avenir devant-elles, et
pour peu qu'elles réussissent un jour à
faire mieux, nous en mourrons de plaisir (et pour peu
qu'on ne leur coupe pas les bras...).
Si vous les avez
loupées, guettez votre site
préféré, elles ont promis une
étape à Moissey en 2006. On vous tiendra au
courant.
Ah! j'oubliais (je ne sais pas pourquoi), il y avait
aussi 4 garçons, le chef de produit Jean-Jacques
Dorier (guitare et voix), le chef de clavier Benjamin
Müller (clavier), le chef de jardin Franchois
Chapuis (grimaces et voix) et le chef des fripouilles
Pascal Vaubourgeix (voix et grimaces).
|