village de moissey, en plein centre

le goulet d'étranglement

tire à sa fin

1988-2016

page de Christel P.

Ici commence le "S" infernal, devenu invivable depuis les années 1990. Cette image depuis le clocher a été assurée, prise de vue et développement, par Roger Lecocq.

Article du journal du 6 octobre 1988

Le "S" infernal poursuit son coupable chemin. Vue aérienne X.

Cet immeuble, boucherie des époux Clair, puis acheté par les époux Massy, bouchers eux aussi, a été acquis par la commune pour dilater l'occlusion. Cette opération a eu lieu en 1989 et 1990. Ainsi, la circulation autobobile a pu être optimisée. Hélasse, c'est dès cette période que les poids-lourds venant du nord vont commencer à s'allonger et s'allonger encore, créant à nouveau de la difficulté au milieu du "S moisseyais".

 

Le goulet d'étranglement de a jusqu'à z

D'abord, parlons peu mais parlons bien. Surtout bien.

Un goulet d'étranglement est tout simplement un pléonasme. Car un goulet est déjà, à lui tout seul, un passage étroit, comme par exemple un vagin au moment d'un accouchement, du moins pour une primipare. Je parle chez les vaches.

L'idée d'étranglement n'évoque évidemment ni le paradis terrestre (l'acquis) ni l'autre (le promis). Mais plutôt le 36, quai des Orfèvres. Ce mot devrait être proscrit.

On ne peut guère faire le procès de nos ancêtres qui ont bâti un peu trop près de la route. Route qui n'existait guère car on n'allait pas de Moissey à Menotey par la RD 475, mais par une route qui passe par le "chemin des vaches". On allait à Frasne par le chemin de Frasne et non pas par la route d'Auxonne, on allait à Montmirey-la-ville par la route qui coupe de Mont-Guérin en son est (Est, on prononce le "s"). Pour aller à Offlanges, rien de changé, c'était comme ça depuis des siècles.

Ceux qui ont tracé la Nationale 475 ont fait dans l'équidistance soignée afin de desservir tous les villages du canton du mieux possible. C'est d'ailleurs ce même souci qu'ont eu ceux qui ont tracé la ligne du Tacot.

Ainsi, la Route maintenant Départementale 475 était, avant l'automobobile, bien assez large pour y faire passer une paire de boeufs le lundi, douze vaches le mardi et des charrettes à bras le mercredi et ainsi de suite.

La naissance de l'automobobile est restée longtemps sans conséquences sur la largeur de la route. Dans les années 30 (1930), ils étaient trois ou quatre à avoir une voiture, un transporteur, deux maquignons, un notaire. Ils ne les sortaient pas trop, quand même suffisamment pour montrer au pople "c'est qui qu'a une belle bagnole" (On a les noms).

La voiture a pris de l'ascendant, le petit chemin de fer a dû fermer ses gares, et les années 50 et 60 restaient prospères autant que propices au trafic automobile. C'était sans compter avec le jaillissement soudain de la camionnerie*.

Aujourd'hui, et ça fait déjà deux ou trois décennies que ça dure, un camion pèse 35 tonnes et mesure une dix-huitaine de mètres de long.

Aujourd'hui, sur les segments rectilignes qui sont les entrées nord et sud du village, deux bahuts peuvent se croiser en y mettant du sien et du soin, mais dans le "S" du centre-village, la chose n'est pas aisée. Pas aisée, dire avec la liaison.

Jadis au Conseil Général, on avait parlé de faire un pontage qui partirait bien avant les platanes pour aboutir au-delà des cerisiers. (Je sais, les cerisiers, il n'y en a plus. Mais il y en avait, la DDE en louait la cueillette aux amateurs, nous avons les noms). Ce pontage passerait par l'Est ou par l'Ouest. Selon l'un ou l'autre, la dépense aurait été du simple au double.

Le temps passe et repasse, si bien qu'un jour de 1988, on a guillotiné l'immeuble Clair, devenu Massy, puis devenu Epicerie Thirion et Cibil (actuellement entreprise Magno) et on a consolidé la maison Clément. La maison Clément, c'étaient deux immeubles adjacents: le plus gros, la boulangerie Bordiaux [ceux qui s'en souviennent gardent un bon souvenir de Madame Bordiaux, la femme du boulanger] et le plus petit, c'est l'atelier où le Noël Cointot faisait des sabots. Il n'était d'ailleurs pas le seul, le Docteur Simeray en faisait, le père d'Ernest Daudy aussi (le grand-père de Marcel).

Le temps continuant à passer et à repasser, les 35 t n'ayant ni maigri ni rétréci ni raccourci, la question de la cohabitation camionale* dans le "S" du centre-village devint de plus en plus aigüe (et même en vrai aiguë) et les choisis-municipaux inventèrent un sens unique alterné au moyen de panneaux et de bons sens, quand tout à coup, d'autres choisis-municipaux décidèrent de guillotiner à son tour l'immeuble Clément: c'est là où nous voulions en venir, c'est donc là où nous en sommes aujourd'hui.

Bientôt, ce sera un plaisir de naviguer dans le centre du village, tellement la largeur de la route aura crû.

On vous tient au courant, bien sûr...

 

* Les meilleurs orthographistes d'entre nous -il y en a, nous avons les noms- me feront observer, et avec raison, que "camionnerie" prend deux "n" et "camional" un seul. Je répondrai que tant que ces mots ne sont pas dans le dictionnaire, la discussion est reportée à ultérieur. Très ultérieur.

Christel.

la boulangerie Bourdiaux entre deux guerres
la saboterie Cointot, entre deux guerres (AB 186).
travaux de 1988
image du 15 avril 1990

la magie de la maçonnerie de 1988 à 1990

o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o

la magie de la maçonnerie en 2016. [Entreprise Richard à Moissey].

inventaire des démolitions
la vie de Jean Zocchetti, 1971
souvenirs de Jeanne Zocchetti, 1996
évocation de Jeanne Zocchetti, 2010

démolition de la maison de Jeanne Zocchetti septembre 2015
la dilatation de l'occlusion Clément, septembre 2016
portail de moissey.com
e-nous écrire