Le 6 septembre 1944,
le Maquis Du Guesclin commandé par le
Lieutenant René Chénevier
(Jimmy) et le Groupe
313
commandé par le Lieutenant Roland
Bailly (Sanglier), installés dans les
bois de la Crochère, près de la
ferme de Brize, sont informés qu'un
petit groupe d'Allemands se trouve à
Moissey. Aussitôt, ordre est
donné à un corps-franc du
groupe 313 de les capturer. Deux
véhicules les amènent
jusqu'à l'entrée du village
où ils sont garés près
du garage de l'entreprise
Vitré-Lenoir.
Par la rue, puis la route,
le Commando se dirige vers la ferme de
Château-Neuf
(Thomas) où
ils savent que les Allemands doivent casser
la croûte, car il est presque midi.
Près des dernières maisons,
Sanglier laisse deux groupes de protection de
part et d'autre de la route avant d'aller
vers la ferme avec la reste du
groupe.
C'est au moment où
Bailly ramène ses prisonniers sur la
route qu'une patrouille allemande de huit
hommes fortement armés débouche
venant à pied de la direction de Dole
et, voyant la scène, ouvre le feu sur
le groupe se replie vers le poste de
droite.
Le groupe de protection de
gauche doit traverser la route pour rejoindre
les autres en vue du repli vers les
véhicules. Le premier Marc Guedj
(Tarzan) passe indemne, mais assourdi par
l'éclatement d'une grenade à
manche qu'il réexpédiait
à son envoyeur. Au même instant,
un convoi de deux camions camouflés
des transmissions armés de
mitrailleuses légères arrivent
non loin des dernières maisons venant
de Moissey et ouvrent également le
feu. Pris par le tir croisé,
Guy
Febvret (Sirocco
bis) abat un
Allemand avant d'être fauché par
une rafale du camion et les tirs qui se
concentrent sur lui.
Il n'est plus question de
traverser, mais de trouver une voie de repli
vers la Serre. Mais Paul
Ménétrier
(Rescapé)
reçoit une balle explosive dans le
bras droit et perdant son sang abondamment se
replie vers l'ancien
moulin (ferme
Thomas). Son camarade Georges Damongeot (Geo)
prend sensiblement la même direction,
traverse les vignes, échoue dans le
ruisseau, revient vers la route, recoupe la
trace sanglante de Ménétrier
qui le guide vers la ferme où il le
retrouve caché par le fermier et
mourant à la suite d'une forte
hémorragie.
Les trois derniers du
Groupe, Eugène
Gevrey (Genot),
Raymond Senger (Gerboise) et E. Richard se
replient vers la ferme de Château-Neuf,
puis par des voies détournées,
rentrent, le soir, au Maquis.
Entre temps, un
corps-franc de Du Guesclin, alerté par
les tirs, arrive en renfort, commandé
par Doras (Sirocco), ouvre le feu au F.M. sur
le convoi depuis les hauteurs de
Champs-Rouges. Les Allemands se replient
emportant 5 morts et plusieurs
blessés, sans exercer de
représailles sur le
village.
Des éléments
du Maquis restent pour assurer la
sécurité du village et
participer aux
obsèques de leurs
camarades.
Après une cérémonie
religieuse, ils seront enterrés
provisoirement dans le caveau de la famille
Téliet où ils seront
accompagnés de l'église
jusqu'au cimetière
précédés du drapeau,
d'une garde d'honneur et de camarades en
armes et de quelques habitants. D'une voiture
croisant le cortège, un officier
allemand salue!
Ce n'est que le 9
septembre que Moissey sera
définitivement libéré,
quand les dernières troupes de la
garnison de Dole auront traversé le
village et fait sauter le pont de Pesmes pour
éviter l'encerclement des Maquis et
l'avance de la 6° Armée
U.S.
Le même jour, le
gendarme
Michel, parti en
reconnaissance à moto est abattu
à l'entrée de
Montmirey-le-Château.
"D'après
les témoignages oraux recueillis
par René Delmas auprès de
deux résistants: Georges Damongeot
(Geo) et Eugène Gevrey (Genot) qui
ont participé à cette action
de combat. (Groupe 313, Lieutenant
Bailly).
René
Delmas