au caveau de moissey

"comédie française"

molière au parfum d'aujourd'hui, chez Susan

Chantal Mairet et les Zurbains

au caveau de moissey, le 29 mai 2010 à 20 h 30, réservations au 0384702261

toutes les photos sont de Susan Borova

comme le temps fut vraîment trop beau, nous nous réfugiâmes dans le parc du château

le lieu du jeu avant l'arrivée des Zurbains, la terrasse du parc du château; la châtelaine Susan pense que sa demeure doit être tout naturellement offerte aux arts.

Après François Premier qui est venu dormir au château en 1525, puis Condé qui est venu l'attaquer en 1636, Federico Garcia Lorca joué dans la cour par les Zurbains en juin 2007, Christian Ruillier le même jour avec "la Tombola" sur la terrasse, Gustave Courbet joué dans la cour par Alter Ego en septembre 2007, le château de Moissey ajoute à son curriculum vitae [son CV] le meilleur d'entre nous, avec la venue de Molière, mis en scène par une descendante [vraisemblablement] de Daumier (Honoré)...

château de moissey: molière au vert, une prestation brillante

Ceux qui n' ont pas choisi d'aller voir "Comédie française", dans la salle de cinéma polyvalente d'un collège dolois, mais qui ont patienté jusqu'au 29 mai 2010 pour se rendre, non pas au caveau mais au château de Moissey, auront fait, sans le savoir, une excellente affaire. Encore n'est-il pas certain que certains ne l'aient pas prémédité...

"Comédie française" est un étonnant et ravissant transport de Molière dans notre siècle, avec une mise en scène qu'il n'aurait sûrement pas reniée, mais qui n'était pas venue à l'idée de ceux qui s'usent la santé à monter Molière sans jamais l' épousseter.

[Attention, bien distinguer le spectacle de Chantal "comédie française" de la vénérable institution "Comédie-Française" avec majuscules et tiret, née en 1680. Enfin, bien distinguer, pas forcément].

Chantal Mairet et les filles-et-fils de sa paroisse, les Zurbains, nous ont monté et montré une heure époustouflante empruntée au siècle de Louis Quatorze. Il s'agissait de puiser dans l'oeuvre de Molière Cinq scènes de caricature (à y bien regarder, des caricatures dans l'oeuvre poqueline, il n'y a que de ça), sans enlever un poil ni un cheveu au texte original.

Pour ceux qui par accident d'agenda ont raté l'événement dans le château de Susan Borova -le Château de Moissey- nous racontons un tout petit coup. Un coup bref.

L'Introït, ou l'entrée, nous montre le vivier de comédien-diennes de Molière, habillés en inattenduS mais en hautes couleurS, qui s'agitent fébrilement en attendant le Maître. Lorsque le Maître arrive, il s'emploie d'abord à mettre de l'ordre dans ce qui évoque à coup sûr un syndicat de volailles échervelées.

Le premier tableau est un extrait de "l'Impromptu de Versailles", le second et le troisième sortent des "Femmes Savantes", le quatrième des "Précieuses Ridicules" et le dernier de "la Comtesse d'Escarbagnas", le tout de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière.

Il y aurait beaucoup à dire pour qui voudrait témoigner de cette affaire orchestrée dans ses moindres détails, l'espace comme il est occupé par les personnages, les tons, les piaillements, les gémissements, les mimiques, sans oublier les accoutrements qui méritent à eux seuls une mention particulière, une mise en scène rythmée, méticuleuse, novatrice et féconde, qui bouscule un public dans l'ensemble innocent, qui tient plusse de la chorégraphie que de la misenscène théâtrale telle que chacun la connaît.

On était non pas dans la cour du château, mais sur la terrasse du parc (côté jardin), dans la verdure, avec des éclairages qui jouaient avec la nuit qui nous glissait dessus avec sa gentille lenteur. Des incantations tenues secrètes ont contraint la pluie à ne se lâcher qu'une fois le salut accompli.

Pour ceux qui sont passés à côté, il ne leur reste plus qu'une représentation à La Barre*, mais ça ne pourra pas être mieux.
Il faut remercier, en plus de la réalisatrice, et leur modestie dût-elle en souffrir,

- les Dix-Sept Zurbains qui ont donné toutes leurs tripes, comme toujours, mais encore mieux que les autres fois,

- le Claude qui à l'électricité n'a pas fait une fausse lumière,

- la châtelaine Susan qui a accueilli -encore- la troupe après le spectacle avec à manger des trucs d'une recette inconnue,

- la Marie-Noëlle qui a nourri tout le poulailler entre l'installation et la représentation,

- enfin le Foyer Rural grâce à qui les Zurbains peuvent jouer à Moissey.


Madame Mairet et les Zurbains nous avaient déjà sortis de nos coquilles avec

- "Théâtre aux Jardins" une déambulation au village (et au château) en juin 2007,

- "Cabaret Furieux" au caveau, en juin 2008,

- "Des Gars des Filles" au caveau en mai 2009,

- aujourd'hui, c'est Molière (aux jardins du château) pour ceux qui ne l'avaient pas lu...

On ne sait pas à quelle sauce le public sera "mangé" l'année prochaine...

Mais si le temps passe, la confiance demeure.

Christel Poirrier

* représentation à La Barre, samedi 12 juin 2010 à 20 h 30, réservations 03 84 71 34 62 ou daniel.bourgeois3@wanadoo.fr

le bon public, celui qui n'applaudit pas n'importe quand, sérieux comme un pape

le même dans son écrin de verdure

la bande à Molière, les curieux et le château, image historique

Molière en personne recadre sa troupe (ils sont tout de même XVI)

la scène de

la scène de

vers le final

vers le salut

l'apéritif de nuit, offert par Susan et Pierre

un extrait de l'affiche d'Henri Bertand

l'affiche du spectacle réalisée par Henri Bertand, photographe à Dole

Chantal Mairet et les Zurbains à Moissey (invités 6 fois par le Foyer Rural)

"Déambulation moisseyaise", dans les jardins, 24 juin 2007 à 15 h

"Cabaret Furieux" en apothéose, au caveau, 14 juin 2008

"Des gars des filles", les Zurbains, au caveau, 15 mai 2009, 20 h 30

"Comédie française", les Zurbains et Molière au château, 29 mai 2010, 20 h 30

"Cabinet de curiosités", les Zurbains au parc de Michelle Barbier, 5 juin 2011 à 15 h

"les Affreux", les Zurbains, caveau de moissey le 9 juin 2012 à 20 h 30

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