village de moissey

souvenirs de christiane roy

par christiane roy (1930-2004) dite la Chouquette

épouse de Jean Beuvart

Nos activités d'adolescentes pendant la guerre. par Christiane Roy

par Christiane Beuvart, dite "La Chouquette".

 

la Chouquette, (épouse de Jean Beuvart).

Christiane Roy est née à Paris dans le 12e arrondissement, le 8 avril 1930, de son père Louis (né en 1904 et décédé en janvier 81) et de sa mère Simone Gosset (née en 1911 et décédée le 1er mai 1989).

Son frère unique, René Roy, est né le 9 mars 1929.

C'est par le pur fruit du hasard qu'elle a rencontré Moissey et qu'elle en a fait son village d'adoption.

 

Les années 1940.

En 1940, elle a participé activement à la débâcle du peuple français en rejoignant Limoges avec sa mère et son frère en vélo, elle sur le cadre...

L'année suivante, en 1941, elle est envoyée par le Secours Catholique de Paris en Colonie de vacances à la Cure de Moissey. Le curé de Moissey, Paul Grandvaux, reçoit, cette année-là, une bonne vingtaine de fillettes. Une partie de la cure a été aménagée en dortoir et il est assisté dans sa tâche par sa servante, Ida, une femme énergique et pointilleuse.

On fait son lit, du ménage à tour de rôle, beaucoup de promenades et on chante avec le curé qui est un homme bon, et pas forcément formé à l'animation. Mais la solidarité avec les catholiques locaux joue pleinement et les fillettes sont souvent encadrées dans leurs activités par des jeunes gens de Moissey, principalement Bernard Grebot, sa soeur Janine, et Rolande Barbier, (la fille de Suzanne Barbier, née Thomas-soeur de Marcel Thomas). Elle restera un mois environ.

Au cours des sorties organisées par la colo, elle rencontrera d'autres filles du village, dont Henriette Villemard, fille d'un gendarme de Moissey. Pour prolonger l'état bénéfique de ce séjour à la campagne, l'amie Henriette lui proposera de revenir plus tard, chez elle, à la maison. Donc, c'est en octobre 1941 que Christiane retrouve Moissey et s'installe dans sa famille d'accueil. Elle fréquente l'école du village, au cours moyen, avec M. Lesnes, et à la fin de l'année scolaire, au milieu 1942, le tuteur gendarme, peut-être zélé pour la période, est muté sur Saint-Claude et Christiane s'installe, sur la proposition de Rolande Barbier, dans la famille de Marcel Thomas et Marinette Miroudot, à Château Neuf.

Elle y restera jusqu'à la fin de 1944 et retrouvera Paris en 1945. Elle passera son certificat d'études en 43/44 et s'occupera de la vie à la ferme: foins, moissons, vendanges, vaches au pré. Elle apprendra aussi à Jacqueline, la fille de ses hôtes née le 12 février 1943, à marcher.

 

L'événement des Platanes.

Au début de septembre 1944, 3 Allemands sont arrivés chez Marinette en demandant à manger et à dormir. Comme elle refusait de leur donner des poulets, ils se sont rendus à la ferme Sigonney chercher des volailles qu'ils ont ramenées à cuire chez Marinette.

Les deux plus âgés dormaient dans le foin, mais le plus jeune veillait. Le soir, c'était Marinette ou Marcel qui descendait le lait à la laiterie, sous l'immeuble "Clair". Ce soir-là, c'est Marcel qui est descendu et il a expliqué qu'il y avait 3 Allemands chez lui. Bernard Verrier qui était sur place, quand il entendit cela, trouva que l'occasion était belle pour faire une expédition "punitive". Comme il avait ses entrées dans un maquis voisin, il est possible qu'il ait tuyauté ses compagnons d'armes.

Toujours est-il que le 6 septembre 1944, il s'est passé ce qui suit. D'abord, les 3 Allemands en question avaient dû flairer le coup et ils s'étaient envolés.

En début d'après-midi, j'étais aux champignons en bas du pré quand Marcel Thomas a vu des Allemands descendant les Platanes en camions et à pied, et il m'a ordonné de rentrer aussitôt à la maison.

Au même moment, un groupe de résistants arrivaient vers chez Thérèse Noël en provenance de la Roche Tillot. en direction de chez Thomas, pour, selon moi, aller tirer les oreilles aux trois Allemands qui d'ailleurs n'y étaient plus.

Ce fut l'empoignade. Les Allemands ont brûlé le hangar de Madame Gilles, qui était matelassière, on a entendu du bruit, des bruits de guerre, nous étions dans nos chambres couchés et cachés sous les lits. Ça a duré un sacré moment. Marcel surveillait discrètement les opérations.

A la fin, nous ne sommes pas allés voir, mais nous avons appris qu'un résistant était mort en face de chez Noël et qu'un autre avait été mortellement blessé et qu'il avait dû mourir en arrivant au Moulin des Gorges ou peu après.

Quelques jours plus tard, le Gendarme Michel revient de Dole à moto et annonce la libération de Dole. Nous étions prêts à monter au clocher pour pavoiser. Il faut dire que quand on a enterré provisoirement les deux FFI au cimetière, on a pas osé sonner les cloches car il y avait des Allemands encore un peu partout.

Finalement, c'est en allant porter la nouvelle à Montmirey-le-Château qu'il a été tué.

 

La guerre est finie.

Je rejoins Paris. Je fais un CAP de couture en 3 ans, je rencontre mon mari, enfin je le re-rencontre car c'est une connaissance d'enfance. Plus tard, j'apprends la comptabilité sur le tas, dans une compagnie d'assurances maritimes.

Entre mes 18 et 21 ans, je retourne deux étés à Moissey, chez Marinette. On m'appelle la Chouquette pour mes deux choupettes dans mes cheveux, il y a le bal de la fête d'Offlanges, en 1948, il y a une bande de copains et copines, les Ruisseaux, Schorsch, Thomas, Thomas, Thomas, Collieux, Raymonde Miroudot, la dernière soeur de Marinette, épouse -plus tard- Picaud.

Le 14 avril 1951, j'épouse mon mari, Jean, et j'ai deux garçons, Alain le 7 mai 1952 et Daniel le 18 Août 1953, lesquels auront trois enfants chacun.

Mes parents viennent en vacances à Moissey pour la première fois à l'hôtel Fidalgo, et en 1962, ils achètent la maison (AB 259) que nous occupons, à Mme Vve Carbonneaux, maman de Paulette Carbonneaux, épouse Bachelet, longtemps institutrice à Authume.

moissey, le mercredi 10 juillet 1996.

Christiane Roy, épouse Beuvard, dite La Chouquette

Christiane et...

la famille Thomas à Château Neuf

La colo à la cure de Moissey en 1943 par Nicole Mandin (courrier de février 2005).

Nos activités d'adolescentes pendant la guerre 39-45, journal de Christiane Roy (année 1944).

Souvenirs de Christiane Roy-Beuvart la guerre à la campagne (1930-2004)

La vie du Club des Platanes, récit de Mme Beuvart, avril 2001.

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