village de moissey

souvenirs de Rolande Barbier (°1920)

épouse de René Petiot (°1923+1986)

1937

Germaine Briet, Madeleine Thomas, Rolande Barbier et Christiane Verrier (c'est Robert Barbier qui fait la photo).

© collection personnelle de Germaine Briet

 Rolande Barbier est née le 25 juillet 1920 à Moissey [décédée à Saint Apollinaire en 2015]

dans la maison familiale où ses parents ont fait leur vie, maison de Suzanne AB 390 ou 391, avec l'assistance de Julie Lasnier,

- de son père Marcel Barbier (né le … à Moissey, et décédé en … à Moissey) et

- de sa mère Suzanne Thomas (née en 1896 à Château Neuf, et décédée en 1985 à Moissey),

mariés en août 1919 à Moissey, sous le mandat de Louis Viénot maire et du curé Faustin Tournier.

(Suzanne est la sœur de Marcel, Roland et Yvonne Thomas).

Raymonde est l'aînée d'une famille de 2 enfants :

- Raymonde, et

- Robert né en 1922.

 

Raymonde est allée à l'école du village auprès de Mlle Marie-Justine Digrado dans l'école des petits AB 436, au rez de chaussée, puis chez Monsieur Poussot, successeur d'Edmond Guinchard, dans l'immeuble "Mairie AB 191" et enfin chez M. Mourin. Elle a passé son certificat et elle retournée dans sa famille participer au train de culture de ses parents.

Après la guerre, elle rencontre M. René Petiot (1923-1986), gendarme auxiliaire à Moissey, au cinéma, qui avait lieu exactement à la place de la boulangerie d'aujourd'hui, au rez de chaussée (AB 71).

Ils se marieront le 2 mars 1946, à Moissey, devant le maire André Ardin et le curé Paul Grandvaux. La visite médicale prénuptiale s'est faite chez le Docteur Claude Simeray, dans la rue basse (AB 50).

Exceptée la période de l'Indochine (1947-1949), Raymonde suivra son mari dans ses différentes affectations, Mont-sous-Vaudrey, Pontailler-sur-Saône, et enfin Dijon.

Ils auront 5 enfants,

- Arlette en février 1947 (mère d'un garçon),

- Jean-Pierre en juillet 1950 (père d'un garçon),

- Gérard, en juin 1951 (père de 2 filles),

- Patrick en mars 1955,

- Pascal en

 

La déclaration de guerre de 1939.

J'ai un souvenir précis de cet événement, car mon père, Marcel Barbier qui conduisait la voiture de M. Paul Masson a été réquisitionné pour aller, avec les gendarmes prévenir dans les pays voisins.

 

L'exode de juin 1940.

En juin 1940, nous avons fui comme bien des gens. J'ai fait partie du "Convoi Thomas". Il y avait bien les 2 sœurs Odille, puisque je revois encore Marcelle avec la petite Eliette qui avait 4 ou 5 mois. On s'était arrêtés dans un pays pour faire chauffer les biberons, chez le maire de ce village dont j'ai oublié le nom. Il y avait aussi Anna [Désandes] et sa fille Marie-Thérèse. On n'a pas eu peur, moi, je n'avais pas de mari, pas d'enfants, le souci n'était pas le même que pour les autres gens.

Quand on est rentrés, à Moissey, c'était déjà le couvre-feu, il a fallu que nous dormions tous dans la grange du Moulin, celle de Lulu Thomas (AB 324). C'est Ernest Odille qui était maire à ce moment. J'ai gardé un bon souvenir de ce voyage.

 

L'occupation.

Là, ce n'était plus la même chose. Nous avons eu peur continuellement. Les Allemands logeaient à côté, dans la propriété de Paul Masson (AB 175).

Il fallait se démener pour trouver de la viande, du café. Pour la viande, on allait jusqu'à Montmirey-la-Ville chez le boucher Buisson. Ici, on avait pour les tickets. Pour le café, comme nous n'en avions pas, nous faisions griller de l'orge, à la place.

 

Le théâtre au profit des prisonniers.

Les filles faisaient du théâtre, à la rue basse, dans la maison qu'on a appelée paroissiale et qui a été vendue aux parents Raposo (AB 91). C'était pour envoyer des colis aux prisonniers. Il y avait, encadrées par le Curé Paul Grandvaux et Mlle Ida, Raymonde Miroudot, Germaine Briet, Madeleine Thomas, Christiane Verrier (la sœur de Bernard), Nadette Grebot, Odette Collieux. Paul Grandvaux, il a fait beaucoup de choses. Sa bonne, Ida Breuil, a rencontré un infirmier réfugié. Il était à Montmirey et il venait faire les piqûres. Ils allaient ensemble chez les gens, c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés. Ensuite, ils se sont épousés. Ils ont eu deux enfants.

 

La libération.

- Un jour, en septembre 1944, on était chez nous. Ils sont arrivés avec des camions, ils étaient prêts à tout. Ils ont tué deux FFI en haut de Moissey, on a vu la grange brûler, alors on s'est bouclés.

- Le samedi 9 septembre 1944, les Allemands sont allés jusqu'à Jouhe massacrer un groupe de 22 jeunes. Quand ils sont arrivés ici, avec un camion, ils avaient des drapeaux qu'ils avaient pris aux gens de Jouhe, et il y avait un homme déposé sur le tas à ordures, en face, de l'autre côté de la route, sans vie. Le soir, ils ont décampé et après leur départ, l'homme est redevenu vivant. Il avait fait le mort tout ce temps pour échapper aux Allemands. Le soir, c'est le curé Paul Grandvaux qui est venu le chercher. Je ne sais pas ce qu'il est devenu, mais ce qui est sûr, c'est qu'il était vivant.

- L'enterrement des deux FFI. Quand ils sont morts, c'est M. le Curé qui les a emmenés à la cure. On a dépavoisé partout, car on croyait que c'était la fin, mais pas encore. Pendant la cérémonie à l'église, c'était l'angoisse générale. Tout le monde avait peur. Mais il ne s'est rien passé.

Je me demande si c'est pas leurs copains qui les ont portés au cimetière. On les a mis dans le caveau de Marcel Téliet, en attendant.

 

La Gare et le Tacot.

J'ai connu le chef de gare, il s'appelait Louis Viénot. Il habitait en face de chez nous. Il vivait avec sa sœur et son beau-frère, qui s'appelait Pasteur. C'est peut-être bien lui qui était Maire avant. Le dimanche, les filles allaient se promener, toujours du côté de la Gare, car il y avait un train le dimanche, on allait voir pour voir, qui descendait, Louis Viénot a été chef de Gare au moins de 1925 à 1933. Il venait chez nous le soir, il m'a appris à jouer aux dames.

Il était bricoleur et il avait son atelier là où il y a ma barrière, sur la route. Mais c'est aujourd'hui démoli (AB 175).

J'ai pris le Tacot de nombreuses fois. Ma grand-mère de Château Neuf allait souvent à Authume voir sa fille Yvonne (ma tante, épouse Clerget) et elle m'y emmenait. Du Tacot, je garde de bons souvenirs. On allait à Dole les jours de marché, le jeudi, on n'avait pas peur, ni des gens, ni du train.

On disait qu'à Moissey, il y avait tout ce qu'il fallait, car ce que nous n'avions pas, c'était Madame Bon, la Cossotte, qui nous le ramenait. Elle emmenait des œufs du beurre et elle ramenait nos commissions, notre pharmacie.

A Offlanges, c'était pareil, c'était Madame Bralet qui assurait le même service.

 

Le lavoir des Gorges.

Ce lavoir, je le connais, pas pour y avoir lavé, car nous avions notre lavoir aux Prés d'Amont (AB 99), mais comme nous avions une vigne à Roche, nous y allions jouer.

 

Les gens.

Je suis allée quelques fois chez Téliet, dans la maison qui est devenue une école (AB 266). Il y avait un parc magnifique, d'abord une esplanade devant la maison, puis des escaliers et une pelouse qui allait jusqu'en bas. Et des beaux arbres.

 

[Aujourd'hui, Rolande Barbier vit sa retraite dans un pavillon de Saint-Apollinaire, à côté de Dijon, et elle vient régulièrement passer son mois d'août dans le village de son enfance.]

paroles recueillies par Christel Poirrier, à moissey, le mardi 6 août 1996.

1937

au bout du chemin d'Auxonne, en 1937

au centre, Germaine Briet, Raymonde Miroudot, Rolande Barbier, Madeleine Thomas, une invitée.

© collection personnelle de Germaine Briet

1937

au bout du chemin d'Auxonne, en 1937

au centre: une invitée, Madeleine Thomas, Germaine Briet, Rolande Barbier, Raymonde Miroudot.

© collection personnelle de Germaine Briet

19

Année 19

1. Madeleine Thomas, y, Christiane Verrier, Germaine Briet, Rolande Barbier, Lucienne Simonin, Lucienne Rovet, y, Marie Tomczyk, Odette Collieux, Raymonde Miroudot, Bernadette Grebot.

2. juste en-dessous: O

© collection personnelle de Germaine Briet

le concours de bétail, sur le champ de foire de moissey, près de la gare, le 13 septembre 1936, Suzanne Barbier et sa fille Rolande

photographies empruntées au tiroir de Michelle Barbier, en 1988

Rolande Barbier et son père Marcel, avant 1939

photographies empruntées au tiroir de Michelle Barbier, en 1988

Les vignes

Les gens de la vendange, en 1937.

Marcel Thomas, Paulette Denis employée chez Paul Masson, Rolande Barbier, le garde-forestier Douvier, Raymonde Miroudot, Robert Barbier, Joseph Miroudot, Marcel Barbier, Hortense Durot, Suzanne Barbier, Annette une vendangeuse, Marie Gelin, Céline Thomas et sa soeur Marie Lacombe mère de Blanche Barbier.

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