6.
|
La restauration des tuiles
gallo-romaines.
|
comment redonner vie à tous ces tessons.
|
Novembre 2001. Il a fallu d'abord transporter la
récolte depuis le site archéologique
jusqu'à l'école. Il a fallu ensuite faire
du tri:
-un tas de gros fragments de tegula, ceux
qui dépassent un
décimètre-carré et
possèdent un rebord,
-un tas de petits fragments, repérables
à leur seule épaisseur (un digitus de 18
mm),
-un tas de morceaux d'imbrex,
-un tas de fragments peignés,
digités, ou "pattouillés" (empreints de
pattes), ce qui constitue le trésor de fouilles
et contient aussi des morceaux de tubulus, de briques
ou de poteries.
Après quoi, il a fallu nettoyer tout ce petit
monde, à grande eau et avec une brosse à
ongles, pour éliminer les deux mille ans de terre
glaise qui s'était installée là.
Cette phase s'est déroulée sous le
préau de l'école.
Après un égouttage rapide, les
fragments élus ont continué leur purgatoire
dans la "salle de bains" de l'école entre les deux
salles de classe, où ils ont reçu encore un
petit coup de brosse et un grand coup d'eau.
Les survivants se sont retrouvés alors dans
des cageots de carton pour un séchage à
température ambiante, sur les radiateurs non
chauds de la classe du Cours Moyen.
Enfin, la famille tesson a pris place sur le grand
bureau en sapin du maître. Le bureau de sapin est
une grande surface en planches de 2 m, posées sur
deux tréteaux, et qui sert à faire les
leçons qui demandent la présence de
matériel important.
Les pièces qui constituent le dépotoir
scolaire, c'est-à-dire qui n'offrent aucun
élément de lecture ont été
reportées sur le lieu d'extraction. En effet, M.
Charlier nous a dit que si on retrouvait des morceaux de
tuiles n'importe où, le travail des
archéologues s'en trouverait corrompu.
|
|
Les principes
de la restauration des pièces de
céramique.
Extrait de "Copain de
l'Archéologie (Francis Dieulafait, chez
Milan)
1. L'objet doit être
photographié avant chaque phase de restauration
importante.
2. Les parties authentiques et
les parties refaites d'un objet reconstitué
doivent être discernables.
3. Toutes les modifications
apportées à un objet doivent être
réversibles, c'est-à-dire qu'il doit
être possible de redonner à l'objet l'aspect
qu'il avait avant le traitement.
|
|
La restauration d'une
tegula.
Elle est très simple. Lorsqu'on a posé
les quatre angles, tous aisément identifiables,
sur un trapèze dessiné sur le grand bureau
en sapin, on installe une ceinture de bois (pour les
parties absentes des quatre côtés) et on
coule du plâtre. Il faut prendre soin de poser
l'ensemble du travail sur une plaque de
contre-plaqué de 4 ou 5 mm, piquée de
quelques clous, de façon à ce que le
plâtre ne soit pas en situation de porter les
tessons de terre cuite "à bout de bras". Cette
partie centrale en plâtre doit être un peu
armée. La terre cuite est très lourde, une
tuile entière pèse plus de six kg.
|
|
La restauration d'une
imbrex.
Elle est plus compliquée. On prend un dos de
carton fort, qui imite dans sa courbure l'intra-dos de
l'imbrex et on y dispose tous les tessons qui semblent
compatibles entre eux. On inonde avec du plâtre en
cours de prise. Si la soupe est trop liquide, elle va
s'échapper des zones de destination et gagner par
gravité, tous les endroits qu'on aura pas choisis,
en particulier la table de travail elle-même.
Pour armer l'ensemble, il faudra faire courir le long
des deux arêtes du fil de fer d'au moins 100/100.
En effet, sur le chantier d'extraction des imbrex, il est
fréquent que lorsqu'on attrape une
extrémité, elle nous reste dans les
mains.
|
|
La restauration d'un
tubulus.
Le tubulus est une cheminée à section
rectangulaire. C'est un
parallélépipède rectangle auquel il
manque le "plancher" et le "plafond".
|
|