Paulette Plubel est née
le 30 octobre 1926,
à
Bussière-les-Belmont, en Haute-Marne. Elle passe
son certificat à 12 ans et reste avec sa famille
agricultrice jusqu'à 20 ans.
En 1946, elle épouse
Jean Bouvier, boulanger, né le 23 janvier 1927
à Marcilly-sur-Tille. Elle sera mère de
trois enfants,
- Guy,
né en 1947,
- Gilles, né le 2
septembre 1955 et
- Brigitte, née le
4 mai 1962.
Le mariage est
célébré à Montmirey-la-Ville
par l'adjoint du maire, le Docteur Mignot, qui est
à ce moment Arthur Lamblin.
En 1954, ils arrivent à
Montmirey-la-Ville, et s'installent en boulangerie dans
une très grosse maison, près de la Gare,
qui héberge aussi la laiterie. Cette belle maison
est de la même taille que les fermes du Haut-Jura
et elle est toujours au même endroit.
Il y a là
déjà un pétrin mécanique, un
four à mazout et à bois en cas de panne. La
vétusté de l'endroit les fait
émigrer un peu plus loin, c'est ainsi
qu'
ils s'installent
à Moissey, en 1963, devant la Grande
Fontaine,
dans un commerce tenu par
Monsieur et Madame Ferry et qui s'appelait l'Hôtel
des Voyageurs (AB 71). Cet établissement faisait
café, hôtel et restaurant. Il avait
été tenu jadis par des Brégand et
les Ardin (qui faisaient pension de famille en
1933).
Ils transforment
l'écurie en fournil, la grande salle de restaurant
en magasin, en entre-deux, et salle de séjour, et
le café licence IV, reste café à
l'endroit où il est encore en 1996. Il y a encore
une écurie, car on est, ici, contre l'ancien
relais de diligence, la poste aux chevaux.
Monsieur Jean Bouvier a bien
connu Marcel Téliet, qui dirigeait la
Carrière d'Eurite et possédait une grosse
voiture.
De juin 1963 jusqu'à fin
mars 1988, Monsieur Bouvier fait son pain pendant que
Madame Bouvier vend du pain et débite de la
boisson. Elle garde un bon souvenir de son
activité, bien que ce ne fut pas drôle tous
les jours.
Elle occupait une "hauteur
stratégique" grâce à son poste de
boulangère et de "cafetière".
C'était une mine d'informations. D'ailleurs,
l'information, elle aime ça, à ne pas
confondre avec la curiosité. Elle aime à
répéter:
"Quand on cesse de
s'intéresser, ça devient de
l'égoïsme".
Entre ses "abonnés", les
clients de passage occasionnels et les clients de passage
réguliers, elle a une vie relationnelle
très riche, et elle déclare qu'au moment de
remettre, elle a dû subir une sorte de sevrage qui
n'a pas été facile, mais elle a bien
dû s'y faire.
Elle a le verbe facile et grand
goût pour la parole, aussi ses propos fourmillent
d'anecdotes qu'il n'est pas aisé de citer ici, car
elle a dans sa clientèle un échantillon du
genre humain, avec tous les niveaux, toutes les tendances
que cela comporte. Elle nous dit à propos d'une
chose ou d'une autre :
"Je pourrais vous en
faire un roman".
De nature pas peureuse, parce
qu'habituée depuis toute petite (à ne pas
avoir peur), elle n'a jamais rien redouté dans
l'exercice de son activité, ou si elle a eu peur,
c'est très rarement.
Les grands moments de son
mandat, c'est la construction de la poste en 1964. Le
spectacle a beaucoup impressionné les
témoins, on a coupé de grands arbres, on a
terrassé, puis bâti cette belle poste qui
dessert 25 communes. Dans la foulée, on a
créé la place (sous le règne de
Maurice Besson).
Puis on a refait la route, on
l'a sur-élevée, il a fallu condamner deux
portes de sa maison par lesquelles on ne pouvait plus
passer debout.
Une catastrophe naturelle a
marqué les époux Bouvier, en 1975, quand
Gilles faisait son service militaire, il s'agit d'une
inondation comme il est peu donné d'en
voir.
La boulangerie occupe un point
bas dans le village, et ce jour-là, toutes les
eaux pluviales se sont retrouvées à la
boulangerie, et comme la boutique était trop
petite, elles ont ensuite envahi la place du village.
C'était un véritable lac. L'eau a d'abord
envahi le fournil, puis d'autres pièces et enfin
le café. Selon Madame Bouvier,
c'était la
première fois que l'eau allait au
café.
Il y a eu des pertes, de
farine, de tabac, de marchandises, qui ne trouvaient pas
de refuge pendant le cataclysme.
C'est René Collieux
agriculteur qui a vidangé les eaux coupables avec
sa tonne à pomper le lisier.
Selon Madame Bouvier, cet
événement a pu se produire pour deux
raisons, d'abord l'importance de l'orage et ensuite, la
couverture goudronnée de la place a
empêché l'infiltration, enfin, les conduites
d'eaux usées et fluviales qui partent de la
boulangerie vers la station d'épuration
étaient sous-dimensionnées.
Il y a encore eu de belles
inondations en 1976, puis en 1977.
le vendredi 5
juillet 1996.
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