village de moissey

souvenirs de nicole d.
mon père Lucien, chauffeur chez Béjean

née de Lucien D. et Denise M., en décembre 1935, à Moissey

habitants de moissey de 1935 à 1947

images© collection personnelle de Nicole D.

1937

Année 1937

Lucien, Nicole et Denise D., et le camion Béjean

© collection personnelle de Nicole D.

Nicole D. est née en 1935,

alors que sa famille demeurait rue Petit Pain, AB 108. En fait, Nicole est née à Auxonne, comment cela se faisait encore bien à cette époque.

Elle est allée à l'école chez Mme Alice Lesne, à l'étage de la première école, (AB 436), puis a suivi la classe chez M. Georges Lesnes, qui enseignait les grands dans l'immeuble Joubert (AB 191), au rez-de-chaussée, où se tiennent en 2004 les réunions du conseil municipal. Elle fait sa communion avec le curé Paul Granvaux le 13 avril 1947, puis quitte Moissey en janvier 1948, avec sa famille pour s'établir à Gray, nouveau siège des Transports Béjean, chez qui Lucien D. est chauffeur.

Elle passe son Certificat d'Etudes à Gray, en 1949, puis fréquente l'école ménagère jusqu'en 1951. A ce moment, elle s'embauche pendant trois ans chez une couturière pour y préparer son CAP de couture. En 1952, elle rencontre Louis L. à un mariage.

C'est le en 1954 qu'elle épouse Louis L., gendarme. Louis et Nicole auront par la suite trois enfants.

La maison que nous habitions (AB 108), celle qui est derrière la "Villa des Marguerites" (AB 109), appartenait à la famille Béjean, de qui nous étions très proches. Les Béjean avaient même disposé un petit escabeau à la fenêtre dans le treije afin que nous puissions facilement communiquer. Cette maison est maintenant propriété des époux Cochereau-Pénez.

 

Les époux Lucien D.-Denise M., mes parents.

Mon père, Lucien D., qui vient du Haut-Doubs (Nans-sous-Sainte-Anne) était déjà dans les transports, et c'est ainsi qu'il a eu à faire à Moissey (employé successivement par les maisons Carafini, Fidalgo puis Béjean). Il est né en 1901 et décédé en 1985. Ma mère, Denise M., est née en 1912 et décédée en 1993. Elle faisait partie d'une fratrie de filles: Marcelle, Marguerite, Blanche, Germaine, Denise, Georgette et Julienne. Ma tante, Marcelle M., a passé sa vie à Moissey, épouse d'abord d'un Liéval, frère de Marguerite Liéval, puis de Ferréol Sigonney (frère de Thérèse, Paul et Joseph entre autres), puis de M. LLorens. A son dernier veuvage, elle s'est installée avec Paul Lafontaine, postier à Moissey.

Mes parents se sont mariés à Azans, chez ma tante Marcelle, en 1933.

 moissey, le 4 octobre 2004.

mes souvenirs d'école

sont très flous, je revois encore Mme Lesnes qui s'occupait pendant que nous travaillions, et M. Lesnes, qui m'intimidait énormément, que certains appelaient le "Père Lesnes" et d'autres "Papa Georges". Je me rappelle très bien de Mme Hélène Dalloz, qui était l'épouse du patron de papa, Marcel Béjean, mais qui était pour maman une véritable amie.

 

l'éducation religieuse

était dispensée par M. le curé Paul Granvaux et sa fidèle assistante Mlle Ida. Cette personne était très aimable, très gentille, elle s'occupait beaucoup et très bien de nous, elle nous sortait dans les champs environnants, nous emmenait à la Craie pour faire des jeux lorsqu'il faisait beau; sinon, c'est elle qui nous faisait le catéchisme. Après le départ de Paul Granvaux, Mlle Ida a fait une rencontre, elle s'est mariée et a eu deux enfants.

 

l'eau

La corvée d'eau, c'était tous les jours et plusieurs fois par jour. Nous n'allions jamais à la Fontaine de la République mais, de temps en temps, à la Grande Fontaine (Attiret). Nous allions presque toujours à la Fontaine de la rue basse. Enfin, s'il y avait la queue à la rue basse, on allait sur la place. Dans la rue basse, il y avait, de mon temps, un seul bac et il était en pierre.

 

la lessive

Le linge était frotté sur une planche à laver, bouilli dans une lessiveuse sur un petit fourneau, et on l'emmenait encore tout chaud pour le rincer à la fontaine. Le lavoir des Gorges, qui n'était pas vieux à cette époque, rinçait très bien, mais il était vraiement trop loin. On y est allés quelques fois, mais pas régulièrement.

 

les jeunes

se réunissaient régulièrement, à la laiterie, (AB 406), le soir. La laitière s'appelait Angèle Mignot, elle avait épousé un Carbonneaux, un frère de Paulette. Angèle Mignot avait une fille, Colette, avec qui je jouais. Ils habitaient rue de la Gare: au coin, il y avait la maison Simeray (AB 50), plus loin, la ferme de Ferréol et enfin, la maison d'Angèle (AB 48). La gare de Moissey ne tournait plus quand je suis née, on y allait jouer avec Colette. Mes parents m'ont dit que le dernier colis arrivé en gare de Moissey, en 1933, était notre cuisinière qu'on voit sur une photo. Mais j'ai su que la gare, du temps où le tacot était en activité, accueillait, surtout le dimanche, bien des jeunes qui regardaient qui montait qui descendait. C'était un lieu plein de vie.

 

Madame Bon,

elle était tombée malade et le Docteur Simeray lui avait donné des suçositoires, disait-elle en patois. Toujours est-il qu'elle les avait pris par la bouche et que ça l'avait beaucoup contrariée.

 

Autres souvenirs

Mme Saturnin, notre voisine, postière, qui m'a prise en photo pour ma communion me faisait rapporter son lait tous les soirs, et elle me récompensait en me donnant 30 francs par mois.

Derrière la villa des Marguerites vivait un monsieur qu'on appelait "Mercerey" et qui ne faisait que des balais, avec les genêts du même nom récoltés dans la forêt de la Serre. Il s'agissait de balais à poils foncés, d'allure cylindrique, tous les brins faisaient le tour "circulaire" autour du manche et étaient noués à ce niveau. Il fournissait tout Moissey.

Clémentine Grebot, soeur de Charles était la marraine de maman (Denise M.). Elle venait souvent jouer aux petits chevaux, le soir. Elles étaient venues nous voir à Gray, bien plus tard, elle et sa soeur Jeanne, la parisienne.

Mon grand-père Alfred M. a travaillé à la saboterie Béjean, ainsi qu'une de ses filles, Marguerite et peut-être bien aune autre, Marcelle.

L'hiver, quand la neige était là, nous descendions en luge toute la rue du Dieu de Pitié pour atterrir dans la cour de chez Béjean (AB 95).


moissey, le 4 octobre 2004.

 La guerre de 1939-1945.

 

la débâcle de juin 1940

Au moment de la débâcle, nous avons rejoint Autun avec la famille Béjean. On avait tout emmené sauf les meubles. La famille Béjean et la mienne avions affreté un camion, mais il nous a été volé, pas pour son chargement mais pour le camion lui-même. Les voleurs l'ont vidé de son contenu. Quelqu'un est venu prévenir, alors papa s'est rendu sur place, mais les pillards l'avaient devancé, il n'a retrouvé qu'une machine à coudre et un matelas. Quelques jours plus tard, de retour à Moissey, nous n'avions rien à nous mettre sur le dos, c'est Madame Lesnes, l'institutrice, qui nous a prêté des habits.

Nous avions voyagé assis dans l'arrière du camion et nous avions dormi, à Autun, dans une sorte de gymnase, par terre, tous alignés, la tête des uns pas loin des pieds des autres.

 

l'occupation.

Je n'étais pas bien grande à cette époque puisque je suis née en 1935.

Quand les Allemands sont arrivés, mon père, en rentrant du travail, était allé voir au fond de notre jardin, dans un petit bois, les possibilités qu'on avait de s'échapper. Il avait dressé une échelle contre la fenêtre de chambre et il m'a dit "ce soir Michou (c'est ainsi qu'il m'appelait), on dort tout habillés" (prêts à fuir).

Je me rappelle de certains détails, par exemple, trois ou quatre camions allemands stationnaient dans notre treije appelé rue Petit Pain. Les Allemands, qui étaient très polis, avaient demandé à papa la permission de fréquenter nos toilettes qui étaient au fond du jardin.

Mon père avait commandé du bon vin pour ma communion, bien à l'avance, bien avant l'occupation. Par précaution, un jour, il avait creusé un trou profond dans le jardin pour cacher ce vin. Chaque fois que les Allemands allaient aux WC, ils passaient sans le savoir, sur ce trésor bien enfoui, ça faisait toujours sourire mon père. A ma communion, il y avait Gaston Thomas, qui était le parrain de ma mère Denise.

 

Le jour de la libération

Nous sommes peu nombreux à posséder une photo du jour de la libération, qui a eu lieu à Moissey le 9 septembre 1944, mais où il est écrit derrière que c'était le 11. Sur cette photo, nous sommes, les deux soeurs, Denise et Marcelle M., Nicole (moi) et Lucien (mon père). La scène se passe devant chez Béjean, on reconnaît le mur encore actuel, et nous étions tous perchés sur le banc de Fifi.


moissey, le 4 octobre 2004.

1937

Année 1937

Nicole D., près de la cuisinière familiale, le dernier colis apporté par le Tacot à la gare de Moissey.

© collection personnelle de Nicole D.

1940

Année 1940

Nicole D. dans la grande rue. A droite la boucherie, à gauche le magasin...

© collection personnelle de Nicole D.

1941

Année 1941

Nicole D., 6 ans et son papa, chauffeur chez Béjean.

© collection personnelle de Nicole D.

1948

mars 1948

Nicole D. et son père Lucien, à Gray.

© collection personnelle de Nicole D.

1944

le 11 septembre 1944, souvenir de la Libération

Sur cette photo, nous sommes, les deux soeurs, Denise et Marcelle M., Nicole (moi) et Lucien (mon père). La scène se passe devant chez Béjean, on reconnaît le mur encore actuel, et nous étions tous perchés sur le banc de Fifi.

© collection personnelle de Nicole D.

1947

Année 1947 à Moissey

le mariage des enfants: les mariés sont Colette Béjean et Nicole D..

© collection personnelle de Nicole D.

1947

Année 1947

le mariage des enfants: les mariés sont Colette Béjean et Nicole D..

© collection personnelle de Nicole D.

date

Nicole D. et ses grands-parents: Alfred M. et son épouse Lucie Guiot. Nicole D. et son poupard Jean-Claude. (autour 1943)

1942

Année 1942

les vendanges de la vigne Béjean

1. homme, Geneviève Béjean, inconnue, Blanche Lacombe, Dédé Barbier et tonton Bonnard,

2. Anne-Marie Béjean, Nicole D., petite fille.

© collection personnelle de Nicole D.

1942

Année 1942

les vendanges de la vigne Béjean

1.Nicole D., Blanche Lacombe, inconnue, Dédé Barbier, tonton Bonnard, homme,

2. Anne-Marie Béjean, Geneviève Béjean, petite fille.

© collection personnelle de Nicole D.

1947

Mme Saturnin, auteur de la photo, était postière

Année 1947, le 13 avril, Nicole D. fait sa communion solennelle.

© collection personnelle de Nicole D.

filles M., rue Belle Orange

1er rang (en haut): Marcelle, Germaine, Marguerite,

2. en bas: Denise (maman) et Georgette. Julienne absente.

© collection personnelle de Nicole D.

1936

Année 1936, dans la rue Petit Pain. On voit au fond le presbytère.

La famille au complet: Denise, sa fille et son mari.

© collection personnelle de Nicole D.

Année 19

un chasseur d'Auxonne (le Busse) et Ferréol Sigonney. Ferréol est le frère de Thérèse Sigonney et le second mari de Marcelle M. Ils demeuraient AB 49, rue de la Gare.

© collection personnelle de Nicole D.

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