à côté de l'école du village de moissey

les bûcherons d'aujourd'hui

par Pierre-Louis Brancourt et Clément Dejeux.

le 13 mai 1999

Les bûcherons d'aujourd'hui.

 

Jeudi 13 mai 1999, Clément et moi nous avons fait un reportage sur les nouveaux bûcherons de Moissey.

Le bûcheron et sa femme habitent dans une caravane près du cimetière. Ils sont là depuis le 31 mars 1999.

Ils prennent l'eau de la fontaine du cimetière et dorment dans la caravane. Ils mangent dans une tente, ils étendent leur linge sur un fil de fer posé sur deux poteaux de bois. Le bûcheron s'appelle Monsieur Cagnant et il a 51 ans. Sa femme et lui se plaisent en caravane, mais ils disent qu'il faut s'y habituer.

C'est leur patron, qui avait décidé de couper des bois sur Moissey qui leur a installé ici la caravane, d'abord à côté du cimetière, ancienne place réservée aux nomades, puis ensuite, à côté des vestiaires du terrain de foot-ball, à proximité de la forêt et d'un robinet d'eau potable.

Mais ils ne se plaisent pas à Moissey.

 

Le bûcheron et sa femme coupent le bois dans la forêt de la Serre. Ils utilisent une tronçonneuse et une serpe. La tronçonneuse, c'est pour couper les troncs (ou les fûts) et la serpe sert à ébrancher, c'est à dire à rendre un tronc tout nu et tout lisse. Cela fait 30 ans que lui, il fait ce métier. Il était à Esseterne dans la Haute- Saône.

Ils ont tout l'attirail qu'il leur faut. Ils coupent des têtes de hêtres, de chênes et de charmilles. Ils coupent le bois en morceaux de un mètre et ils le fendent avec un fendeuse (Ils travaillent toujours avec une baguette d'un mètre). Ils laissent les branches sur place et quand c'est nécessaire, ils travaillent sous la pluie.

Ils font ce qu'on appelle du bois de chauffage. Ils coupent les arbres qui n'ont pas été choisis pour la menuiserie ou la charpente. Pour finir, les morceaux de bois sont empilés au bord de la route ou d'un chemin, afin que le client puisse venir le charger avec un camion ou un tracteur et une charrette.

Ils ont déjà pensé à faire un autre métier: maçon, car avant il était maçon et il travaillait à l'ONF et il plantait toute sortes d' arbres.

Dans ce secteur d'activités, il y a eu récemment trois morts. C'est pourquoi, il nous a conseillé de ne jamais être bûcheron car ce métier-là est très dangereux.

NB. Dans le temps, les bûcherons s'installaient carrément en pleine forêt, ils faisaient livrer leur baraque avec un camion ou un attelage de boeufs et ils restaient sur place une ou plusieurs saisons. A Moissey, Mme Fernande Nicolin, avant d'épouser le carrier Jean Nicolin, avait passé une partie de son enfance dans les bois, près du ruisseau des gorges, car ses parents étaient bûcherons. Elle allait même à l'école tous les jours.

Elle habitait avec ses parents et ses frères et soeurs une baraque démontable qui ne contenait qu'une seule pièce et qu'on enlevait pour la remettre ailleurs une fois les travaux terminés.

C'était une vie difficile, mais pleine d'attraits.

Les bûcherons d'autrefois

Fernande et Jean Nicolin, devant la cabane de bûcherons, vers 1949. photoX

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