village de moissey

souvenirs de Marinette Miroudot-Thomas (1912-2000)

-épouse de Marcel Thomas- (1909-1965)

image fournie par Jules Durot. Devant l'école Joubert, AB 191.

1925 Edmond Guinchard et Mme Guinchard

1. Charles et Marcel Mignot, Georges Lormand, Camille Viennot, Georges et Gaston Simonin.

2. Annette Lamielle, Aimé Aupy, Joseph Bellorgie, André Simonin, André Viennot, Marcel Ruisseaux.

3. André Fichot, Marthe Bellorgie, Marcelle Claustre, Armandine Odille, Gabrielle Patin, Marinette Miroudot et Andrée Gerriet.

Marinette Miroudot, est née le 10 avril 1912, à Moissey,

de Joseph Miroudot, garde forestier et de Marie Gelin, tous deux de Moissey. Elle a vu le jour dans la maison occupée (AB 167) par Marthe Schorsch et le Pépé Bouboule, dans la Rue Haute. La sage-femme était Madame Julie Lasnier, épouse de M. Lasnier qui ont été propriétaires du Château de Moissey (AB 270) avec leurs enfants (Albert et Marinette).

Après quelques années passées à Chevigny puis à Offlanges, elle revient à Moissey dans l'école des grands (AB 191) sous la houlette du maître Edmond Guinchard. A douze ans, elle passe son certificat d'études et elle se consacre aux travaux de la maison, tâches ménagères et agricoles.

Ils sont dans la maison Bontemps (AB 402), route des Carrières, puis achètent la maison où vivra Jeanne Barbier née Miroudot, sa soeur, (AB 171), dans la Rue Haute.

Son adolescence est laborieuse, affectée aux soins des vaches. Bien que bonne élève, elle ne peut pas continuer ses études, ce qui à cette époque coûterait trop cher à la famille. Sa vie de jeune fille est entrecoupée par les dimanches de promenade :

"Tous les dimanches, on allait voir le chef de Gare, Monsieur Viénot, l'après-midi, avec les copines. Il était très sympathique. On allait surtout au passage du Tacot l'après-midi et au retour de celui du soir. La gare (AB 46), c'était un point de repère, il y avait de l'animation, on y rencontrait des gens.

Le Tacot, nous le prenions souvent avec ma mère, pour aller faire des achats à Dole, deux ou trois fois par an, guère plus, quand nous avions besoin de chaussures, de chapeau, ou pour acheter du tissu pour faire des chemises.

Sinon, on se promenait encore bien sur la route d'Auxonne ou celle de Dole, c'était calme, il n'y avait pas de voitures".


A 19 ans, Marinette rencontre, -si on peut dire, car ils se connaissent depuis longtemps- celui qui deviendra son époux en 1931, Marcel Thomas, résident et même natif (en 1909) de Château Neuf.

Ils se marient un soir de mai 1931, devant le maire de l'époque, Ernest Odille, et le curé de Moissey, l'abbé Léonide Richard.

Elle et son mari s'installent donc à Château Neuf (ZD 138) où elle s'occupe de la maison et des enfants, deux garçons et deux filles :

- Roland, né le 10 Août 1936,

- Georges, né le 8 septembre 1937,

- Jacqueline, née le 12 février 1943, et

- Eliane, née le 13 novembre 1945.

Tous les quatre sont nés avec les bons soins de Madame Vital, sage-femme à Auxonne.

"A Château Neuf, nous avons dû refaire un morceau du toit dans l'écurie, là où nous tenions 2 chevaux et 7 ou 8 vaches. On vivait de la culture, de l'élevage, de nos poules, nos lapins. Il y avait aussi les vendanges.

Jeune mariée, il a fallu que je me mette à la lessive. Nous allions, avec quelques autres jusqu'au lavoir des Gorges. Ça faisait loin, c'est sûr, mais le plus dur, c'est quand il fallait remonter la lessive mouillée dans la brouette. Je me rappelle bien que sur le chemin du lavoir, enfin à côté, il y avait encore les rails et les traverses de l'embranchement du Tacot qui s'enfonçait dans les Gorges.

A la maison, nous avions un puits, et plus tard, Marcel a installé une pompe actionnée par un groupe électrogène pour amener l'eau à la cuisine.

J'entendais ma belle-mère (Céline Thomas, née Eramindi) parler de la Tuilerie voisine, la Tuilerie Bouveret. Elle avait connu Monsieur Bouveret. Mais quand je suis arrivée à Château Neuf, il n'y avait plus de tuilerie, c'était la ferme de chez Sigonney.

Au village, il y avait deux boulangeries, celle des Bordiaux (AB 186) et celle des Jacquinot (AB 118), les parents de Colette. Il y avait aussi la boucherie Tomczyk (AB 181), les parents d'Yvonne et en face, le boucher Philibon.

Près de la gendarmerie (AB 94), il y avait l'épicerie de Sandrine Besson, qui est devenue celle de Mme Briet et enfin, les Économiques dans les années 1950-1960, avec chez Cart, puis chez Jallon (AB 400).

Au coin de la fontaine de la République, c'était l'épicerie Thomas, que Delphine tenait avec sa belle-mère (AB 122)".

 

Les moulins.

"Aucun ne marchait plus de mon temps. Il y avait celui des Gorges (AB 324), où habite Lucien Thomas, celui de Madame Aubert (AB 9), devenu vers 1975 station-service et garage, et celui de Frasne, occupé par la famille Mielle".

 

Les sablières.

"J'en ai entendu parler de deux, celle du Bois Matherot (AC 45), au bord de la route et l'autre, celle du Bois de Moissey, qui est près de l'Ermitage. J'ai entendu dire les hommes que le sable du Bois de Moissey était meilleur que l'autre. Ils le convoyaient avec des chevaux".

 

La grande guerre.

"Tout ce qui me revient de la guerre, j'étais petite, c'est le 11 novembre 1918, quand ils ont signé l'armistice. Là on a fait la fête, les cloches ont sonné, tout le monde était content".

 

L'autre guerre.

"Marcel a été mobilisé en septembre 39 et il est revenu en Août 1940. Entre-temps, en juin 40, nous avons eu une belle peur et nous avons tous quitté le village, c'est quand on a appris que les Allemands arrivaient. On a atterri en Haute-Loire, près de Saint-Cyprien, dans une maison inoccupée. Nous étions toute une tribu, embarqués avec les camion et auto d'Aymé et Gaston Thomas. Il y avait la Didine et sa fille, Marcelle et la sienne, l'Anna Désandes et sa fille, Marcel et Suzanne Barbier et leurs enfants, Rolande et Robert, Gaston et Yvonne Thomas et leurs enfants, Paulette, Michel et Albert, Aymé et Delphine Thomas et leurs enfants, Madeleine, René et Lulu, et moi, avec Roland et Georges.

Nous sommes partis environ deux semaines. C'étaient ceux qui sont restés qui s'occupaient des bêtes, nos voisins à Château Neuf, les Annovazzi et leur gendre et fille, les Tirloni (ZD 110).

Puis on a appris qu'on pouvait rentrer.

Durant la guerre, nous n'avons pas eu de problèmes particuliers, ni avec les uns, ni avec les autres".

 

Marinette est veuve de Marcel depuis le 28 février 1965 et elle vit dans une petite maison (AB 74), derrière la boulangerie de la Grande Fontaine.

Quand on lui demande ce qui a marqué son siècle, elle répond sans hésiter, la machine à laver.

Son ami d'enfance, Jean Durafort, qui vit près d'elle depuis 14 années, et, présent à l'entretien, lui, pense que c'est le tracteur qui a révolutionné la vie.

propos recueillis par Christel Poirrier, à moissey, le mardi 2 juillet 1996.

Marinette Thomas en famille

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