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pas très loin du village de moissey, à dole

les infernales

du grand guignol en 3 tableaux

aux ateliers municipaux, au bout du champ de foire (8 cours clémenceau), les 24, 25 et 26 mai 2007, à 20 h 30. réservations conseillées au 03 84 70 22 61, ou à ce mail

article du Progrès du 6 mai 2007 de Marie-Claudine Verrier. images numériques de Pierre Marchionini

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impressions de répétition, par Marie-Claudine Verrier, du Progrès

 

La troupe de théâtre amateur "les Zurbains" présente à Dole un spectacle réunissant les élèves de cours adolescents et adultes. La comédienne-metteure en scène, Chantal Mairet, a choisi de les faire se plonger dans le théâtre de Grand Guignol, un genre plus exigeant qu'il n'y paraît.

Les pièces "Hôtel de l'ouest", "le système du Docteur Goudron" et "les Infernales" seront à l'affiche entre le 17 et le 26 mai aux Ateliers Municipaux. Il s'agit d'une illustration parfaite de ces années d'or, où les auteurs sont parfois d'anciens médecins, policiers, journalistes. Aussi, le nom d'Alfred Binet, à l'origine de tests pour enfants en difficultés, a-t-il sa place.
Sous l'habit prétexte, les rivalités se découvrent et les rires d'apparence vont se transformer en cris d'épouvante, car un crime a eu lieu et un autre se prépare.
Les ados répètent "Hôtel de l'ouest" et travaillent, qui un jeu de scène, qui le débit de paroles, qui la prise en compte de l'espace schématisé, car il reste un gros travail de décors à installer. L'histoire leur plaît, chacun se sent à l'aise dans son rôle, où le costume est à l'évidence, est important: au cours d'une nuit de Carnaval, des noceurs débarquent dans un hôtel pour dîner et danser. Sous l'habit prétexte, les rivalités se découvrent et les rires d'apparence vont se transformer en cris d'épouvante, car un crime a eu lieu et un autre se prépare.
un assassin ravi de son rôle
Arthur, Martin, Morgan sont les plus enthousiastes à échanger les jeans pour la chemise blanche et le frac. Pour les bottines, c'est plus dur! Théa, Sonia, Lucie, Claire ont, elles aussi, les idées bien arrêtées pour accessoiriser leur tenue. Au fait, sont-ils impressionnés par le sujet ? Pas le moins du monde. Morgan, l'assassin, est ravi de jouer les affreux, et sa victime Lucie, confie avoir travaillé les effets de sa strangulation, devant ses camarades de jeu admiratives.

Les adultes arrivent après leur travail, en forme intantanément. Deux distributions se forment pour les deux autres pièces du répertoire. Dans la cour des Ateliers Municipaux, on répète "le système du Docteur Goudron". Là, l'angoisse grandguignolesque va monter d'un sérieux degré. Nous laissons au public le plaisir de découvrir l'intrigue, où verbiage déjanté, ricanements et cris déclenchent des sourires qui vont vite se crisper, tant l'horreur est habilement distillée...

Tout au contraire, à l'intérieur des ateliers, l'ambiance est feutrée: nous sommes dans un hôpital d'aliénées, tenu par des religieuses. La pièce "les Infernales" est un monument du genre. Aussi, la présence d'enfants est-elle déconseillée.

Marie-Claudine Verrier (Le Progrès de Lyon)

premier tableau: Hôtel de l'ouest. image numérique©Pierre Marchionini-2007

un intermède fascinant. image numérique©Pierre Marchionini-2007

deuxième tableau: le système du Docteur Goudron. image numérique©Pierre Marchionini-2007

troisième tableau: les Infernales. image numérique©Pierre Marchionini-2007

trois mots sur les infernales, par Christel Poirrier
 

les infernales

"Il ne faut jurer de rien" disait Musset, "une chose en cache une autre" disait Louis Gallois patron de la SNCF, "dans la vie, on ne fait pas ce qu'on veut" disait maman et "il ne faut pas se fier aux apparences" disait papa.

Les apparences sont généralement -souvent- trompeuses.

Par exemple si on avait l'idée de juxtaposer l'écorce textile de la metteure en scène et ce qu'elle sait faire avec un lieu et deux ou trois poignées de comédiens, on serait bien étonné.

L'uniforme de la personne, c'est les dessous qui dépassent joliment des dessus, c'est une mignonne jupe sur le pantalon, et la cerise sous le gâteau, de craquantes petites baskets. On est là, bien heureusement, loin de l'élégance renaissance.

La mise en théâtre, c'est bien autre chose. C'est rigoureux, efficace, clair, graphique, minuté, économique et ça fait mouche à tous les coups.

Ce qu'elle nous a donné à voir l'autre jour aux ateliers municipaux dolois illustre parfaitement cela et ça dure depuis déjà bien des années.

Les infernales, spectacle en trois tableaux, nous conduisent à penser que nous serions dans les "contes de la folie ordinaire" mais ce titre était déjà pris...

In extremis, nous devrions prendre conscience que nous avons tous de la folie latente ou enfouie, et qu'un jour tout cela peut prendre corps et forme et éclater brusquement.

Tout cela nous est dit, vraisemblablement pour nous distraire, mais il y aurait lieu de comprendre qu'on nous met en garde contre nous-mêmes.

 

Pour la partie émergée du spectacle, ce fut 90 minutes de fascination et de suspense, avec quelques instants à rire qui masquent notre désarroi. La plupart des comédiens sont très aguerris, les décors minimaux à la limite du symbole parlent à eux tout seuls. La lumière et la bande-son font le reste et ne sont pas en reste.

Chantal Mairet signe aujourd'hui un de ses paris les plus fous...


Maintenant si vous voulez vous rendre compte par vous-mêmes, c'est trop tard. 2 pièces-cuisine et les Zurbains se sont produits 6 fois et le rideau est tombé.

Il vous reste à cocher sur votre boulier la date du 24 juin 2007 où ces deux troupes donneront, dès 15 heures à Moissey (code postal 39290), "comédies potagères", un spectacle nomade au village.

une nuit à l'asile, lorsque toute la ville dort

au milieu, "habillée" en civil, la metteuse Chantal Mairet

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