| Georges Bouveret est né le 14 mai
            1910 à Azans, près de Dole, Jura,de son père, Jules Bouvret, né le 15
            mai 1880, à Moissey (Ý le 22
            février 1954), à la Tuilerie (ZD 104) qui
            jouxte Château Neuf,et de sa mère, Emilie Cult, née
            à Azans le 1er juin 1884 (Ý le 21
            avril 1941).Georges Bouveret a épousé Marthe
            Boirin, d'Athée, née en 1909, qui
            connaissait André Guillaume, le menuisier. Elle
            avait dansé avec lui un soir, à l'Eden
            à Auxonne.oOoGeorges Bouveret est arrivé tout petit
            à Moissey, en 1911, car son père
            était voiturier chez Béjean, à la
            Scierie."Béjean avait deux paires de boeufs. Mon
            père allait chercher des grumes dans la Serre et
            il les redescendait à la Scierie".Il est allé à l'école à
            l'Asile (AB 436), classe enfantine conduite par Mlle
            Marie-Justine Digrado. Il est marqué par cette
            période, car un jour, à la
            récréation, en sortant avec
            précipitation avec d'autres pour se rendre aux
            toilettes, il s'est fait pincer l'index dans une des
            trois portes de la petite cour, et sa mère a
            dû l'emmener, à pied, se faire recoudre chez
            le médecin de Montmirey-le-Château. Il
            porte, 80 années plus tard, la cicatrice de ce
            douloureux événement."Quand j'étais à l'école, le
            facteur s'appelait Brûlebois, il avait deux
            garçons. L'un d'eux mettait toujours ses mains
            dans ses poches, alors sa mère les lui avait
            cousues".Il a ensuite fréquenté la classe (AB
            191) d'Edmond Guinchard, mais pas jusqu'au bout de sa
            scolarité puisque ses parents ont quitté
            Moissey en 1921, son père s'étant
            embauché comme voiturier ailleurs."Le dimanche, lorsqu'il y avait de la neige,
            depuis l'école (l'actuelle Mairie, AB 191), on
            descendait en luge, il n'y avait pas le monument, on
            traversait la route, on passait à
            côté de la gendarmerie et on atterrissait
            vers des portes de grange dans la rue basse.Souvent, on était en champ les vaches avec
            Marcel Thomas qui habitait juste à
            côté (ZD 138). Comme il avait une soeur qui
            travaillait à Paris, elle nous rapportait en douce
            des cigarettes, qu'on fumait en gardant les vaches.
            Ça nous rendait malades.Marcel Thomas avait un cheval vert,
            c'est-à-dire un animal castré, enfin
            théoriquement, disons mal castré. Un jour
            le Marcel il embrassait son cheval, il lui a coupé
            le nez. C'est le docteur qui lui a recousu.
            C'était un docteur Simeray.A la Tuilerie (ZD 104), il y avait un puits,
            profond. Il a tari quand on a tiré des mines
            à la carrière (près du CD
            37).C'est mon grand-père François
            Bouveret qui tenait la Tuilerie de Château Neuf.
            François Bouveret était né à
            Moissey le 27 octobre 1849 et il est
            décédé le 24 avril 1922. Il avait
            épousé Virginie Doussot (19 janvier 1856,
            Ý31 décembre 1916), c'était ma
            grand-mère.La Tuilerie a brûlé, entre 1910 et
            1915. Manque de chance, c'était un jour que le
            grand-père n'avait pas renouvelé
            l'assurance. Les pompiers ont fait la quête dans le
            village et ont récolté Mille
            Francs".La grande
            guerre."Mon père a
            été démobilisé en 1916, je le
            revois avec sa grande capote bleue, il était dans
            l'artillerie.Pendant la guerre, on n'a
            pas toujours habité à la Tuilerie. Un temps
            nous étions dans la maison "Boulangerie Bordiaux"
            (AB 186), dans les petits escaliers qui montent à
            l'église. Ma mère faisait à manger
            à des sous-officiers français qui
            étaient en garnison dans le
            village.Le jour de l'armistice, on
            gardait les vaches, il y avait plein de gars qui
            passaient en vélo avec des drapeaux. Les cloches
            sonnaient. Sous le porche de l'église, il y avait
            à boire, un plein tonneau".  Le Tacot."Il a dû être mis vers les
            années 1900.Quand ils sont mis cette ligne, les clients de
            Moissey qui allaient habituellement à Auxonne sont
            tous allés à Dole. Si bien qu'il
            paraît que les municipalités de Moissey et
            d'Auxonne se sont rencontrées et ont formé
            le projet de créer une ligne Moissey-Auxonne, mais
            ça ne s'est jamais fait.A Moissey, il y avait une gare et un chef de gare.
            Mais nous, surtout ma mère, quand on prenait le
            Tacot, on allait le prendre à la Halte de Peintre,
            à pied, car de la Tuilerie, on en était
            aussi près que de la Gare de Moissey.
            Peut-être bien que le billet était moins
            cher. Ma mère allait souvent à Dole, voir
            sa famille, et nous on allait la chercher à la
            Halte.Quand le Tacot montait depuis Moissey pour rentrer
            sur Dole, les gens descendaient pour le pousser.J'aimerais bien le revoir fonctionner aujourd'hui.
            C'était bien. Il y avait du monde dans le Tacot.
            C'était joli".  La fête."Pour la fête de Moissey, au mois de mai,
            comme on n'avait pas d'argent, on faisait tourner le
            manège des cri-cris. A la main, on était
            trois ou quatre gamins à faire tourner, et celui
            qui tenait le manège, nous payait un tour gratuit
            pour trois tours de labeur".  auxonne, le vendredi 12 juillet
            1996.
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