village de moissey

la tuilerie gallo-romaine de plus près

l'école communale exploite ses informations

textes et images de Christel Poirrier, grâce à la gracieuse contribution de Fabrice Charlier, directeur du chantier.

voir la découverte initiale, en octobre 2000.

novembre 2001

6.

La restauration des tuiles gallo-romaines.

 

comment redonner vie à tous ces tessons.  

  

Novembre 2001. Il a fallu d'abord transporter la récolte depuis le site archéologique jusqu'à l'école. Il a fallu ensuite faire du tri:

-un tas de gros fragments de tegula, ceux qui dépassent un décimètre-carré et possèdent un rebord,

-un tas de petits fragments, repérables à leur seule épaisseur (un digitus de 18 mm),

-un tas de morceaux d'imbrex,

-un tas de fragments peignés, digités, ou "pattouillés" (empreints de pattes), ce qui constitue le trésor de fouilles et contient aussi des morceaux de tubulus, de briques ou de poteries.

Après quoi, il a fallu nettoyer tout ce petit monde, à grande eau et avec une brosse à ongles, pour éliminer les deux mille ans de terre glaise qui s'était installée là. Cette phase s'est déroulée sous le préau de l'école.

Après un égouttage rapide, les fragments élus ont continué leur purgatoire dans la "salle de bains" de l'école entre les deux salles de classe, où ils ont reçu encore un petit coup de brosse et un grand coup d'eau.

Les survivants se sont retrouvés alors dans des cageots de carton pour un séchage à température ambiante, sur les radiateurs non chauds de la classe du Cours Moyen.

Enfin, la famille tesson a pris place sur le grand bureau en sapin du maître. Le bureau de sapin est une grande surface en planches de 2 m, posées sur deux tréteaux, et qui sert à faire les leçons qui demandent la présence de matériel important.

Les pièces qui constituent le dépotoir scolaire, c'est-à-dire qui n'offrent aucun élément de lecture ont été reportées sur le lieu d'extraction. En effet, M. Charlier nous a dit que si on retrouvait des morceaux de tuiles n'importe où, le travail des archéologues s'en trouverait corrompu.

Les principes de la restauration des pièces de céramique.

Extrait de "Copain de l'Archéologie (Francis Dieulafait, chez Milan)

1. L'objet doit être photographié avant chaque phase de restauration importante.

2. Les parties authentiques et les parties refaites d'un objet reconstitué doivent être discernables.

3. Toutes les modifications apportées à un objet doivent être réversibles, c'est-à-dire qu'il doit être possible de redonner à l'objet l'aspect qu'il avait avant le traitement.

La restauration d'une tegula.

Elle est très simple. Lorsqu'on a posé les quatre angles, tous aisément identifiables, sur un trapèze dessiné sur le grand bureau en sapin, on installe une ceinture de bois (pour les parties absentes des quatre côtés) et on coule du plâtre. Il faut prendre soin de poser l'ensemble du travail sur une plaque de contre-plaqué de 4 ou 5 mm, piquée de quelques clous, de façon à ce que le plâtre ne soit pas en situation de porter les tessons de terre cuite "à bout de bras". Cette partie centrale en plâtre doit être un peu armée. La terre cuite est très lourde, une tuile entière pèse plus de six kg.

La restauration d'une imbrex.

Elle est plus compliquée. On prend un dos de carton fort, qui imite dans sa courbure l'intra-dos de l'imbrex et on y dispose tous les tessons qui semblent compatibles entre eux. On inonde avec du plâtre en cours de prise. Si la soupe est trop liquide, elle va s'échapper des zones de destination et gagner par gravité, tous les endroits qu'on aura pas choisis, en particulier la table de travail elle-même.

Pour armer l'ensemble, il faudra faire courir le long des deux arêtes du fil de fer d'au moins 100/100. En effet, sur le chantier d'extraction des imbrex, il est fréquent que lorsqu'on attrape une extrémité, elle nous reste dans les mains.

La restauration d'un tubulus.

Le tubulus est une cheminée à section rectangulaire. C'est un parallélépipède rectangle auquel il manque le "plancher" et le "plafond".

voir la découverte initiale, en octobre 2000.

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