village de moissey

souvenirs de André Roy (1928)

époux de Henriette Bachelut (1934)

spécialiste de l'aqueduc de Melay

images ©famille

Portrait d'André Roy par sa fille Martine (14 juillet 1990)

 

souvenirs de andré roy.

-1928-

-époux de henriette bachelut-

(née le 10 juin 1934 à Villette-les-Dole)

 

André Roy est né le …1928 à Montmirey-le-Château,

- de son père Auguste Roy (né en 1901 à …, et décédé en… à …) et

- de sa mère Marie Vuillet (née en 1899 à … et décédée en 1990 à …),

 

Marie Vuillet a eu une sœur, Emma Vuillet, née le 5 septembre 1902, épouse Levollant, qui vit actuellement en retraite au Foyer-Logement de Moissey.

 

Les époux Auguste Roy-Marie Vuillet ont eu 3 enfants,

- Madeleine, née en 1925 (mère de 5 enfants),

- André, né en 1928 (père de 2 enfants),

- Robert, né en 1932 (père de 3 enfants).

 

Les époux André Roy-Henriette Bachelut se sont rencontrés le…

et se sont épousés le… à…

ils ont eu deux enfants,

- Martine, en 1956, mère de Mathilde et François,

- Patrick, en 1958, père de Fanny et Bastien.

 

Le parcours professionnel.

André Roy est allé à l'école communale de Montmirey-le-Château, auprès de Mademoiselle Marthe Petit, jusqu'à son certificat à 14 ans. Puis il a participé aux travaux de l'exploitation agricole jusqu' à son départ au service militaire, dans l'armée française d'occupation en Allemagne, en 1948. Il servit comme trompette de cavalerie, et fut affecté principalement au pont aérien de Berlin à l'aéroport de Mayence-Winsbaden, durant 11 mois.

En mars 1949, il entre en maçonnerie chez son oncle Hippolyte Vuillet jusqu'en 1950. Il travaille ensuite dans l'entreprise Petigny à Ougney jusqu'en 1981, pour terminer sa carrière chez Daniel Vuillet jusqu'en janvier 1987, heure de la retraite.

 

©Christel Poirrier 1997-2004

L'eau de Melay jusqu'à Montmirey-le-Château. d'après Carte IGN de France.

L'échelle verticale est exagérée du facteur10 fois.

 Lundi 5 mai 2003, l'après-midi.

 

A 14 h 15, j'étais avec mon cabas, mes plans bien serrés dans un carton à dessins et mon ordinateur portable (iBook, d'Apple bien sûr), installé à la table de la cuisine d' André Roy (né en 1928) et Henriette, son épouse. Avec l'ordi, j'ai pu montrer toutes les photos récentes des lieux.

André Roy, frère de Robert (maire depuis longtemps à Montmirey-le-Château) m'avait confié, en 1997, qu'il avait travaillé à l'entretien de cet aqueduc. J'ai donc appris chez lui des choses plutôt inédites. D'abord, pour ce qui est des archives municipales, André Roy m'a fait savoir que les Allemands en avaient emporté quelques-une en 1944, puis, que le Maire Joseph Garnier avait fait bien du ménage lorsqu'il était arrivé à la Mairie. Comprendre par ménage, expédition aux Archives Départementales de Montmorot.

Malgré cela, André Roy sait que l'architecte de cette réalisation s'appelait Massot et qu'il était venu de Lyon. Il sait aussi que la canalisation est en grès, en modules de 1 m de long sur 10 cm de diamètre, que la jonction de deux modules se faisait avec des manchons de 14 cm sur 40 et que tout ce matériel provenait de Rambers-Villers dans les Vosges.

Surtout, il m'a expliqué pourquoi cette source fonctionnait tout en étant tarie. Son explication rejoint l'hypothèse de drain de Robert Ruisseaux. Pour attaquer l'aqueduc, il a fallu détourner la source le temps des travaux... seulement, après avoir été sollicitée, la source du Creux de Melay n'a jamais voulu revenir, elle avait dû découvrir toute seule une autre destinée. Entre temps, à quelques 30 ou 40 m du départ, les ouvriers ont rencontré, au-dessus d'eux, un passage d'eau, disons, une rivière souterraine, et c'est elle qui alimente l'aqueduc. Voilà comment on a pu croire que cet aqueduc était un drain.

Le profil de l'aqueduc est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. Ce n'est pas un simple arc de cercle qui part du diviseur pour arriver à la poste de Montmirey. A Montmirey chacun sait que l'horizontale qui part du diviseur arrive au niveau du chéneau de l'église, donc une bonne altitude pour alimenter le réservoir de 70 mètres-cubes, accessible d'une grosse plaque métallique au pied de la poste.

La réalité (André Roy) nous dit qu'il existe sur ce circuit 5 points de vidange, ce qui nous fonde à penser qu'il existe 5 points bas, donc 5 arcs de cercle.

L'altitude de la captation, selon la carte ONF à 1/10 000, serait de 285 m (282 pour l'eau). La bouche du puits du milieu serait à 296 m (- 15 = 281 pour l'eau). Le fond du diviseur serait à 282 - 2 = 280. Apparemment la pente du premier tronçon serait de 1 m/180 m et celle du second de 1 m/180 m. Je dis bien apparemment, car pour certaines cartes, un CAP ne serait pas inutile (c'est fonction de la précision des mesures sur les courbes de niveau). Finalement, à partir de cette carte, j'ai fait une coupe des courbes de niveau, comme j'avais appris à le faire au CM1 de Tavaux, en 1953.

Pourquoi 360 m ? La coupe que nous avons dessinée d'après le plan 1/10 000 de l'ONF nous indique que pour un dénivelé de -3 m, il fallait aller jusqu'à 360 m du captage. Cette distance peut donc être considérée comme minimale pour obtenir les 2 m de différence, et aussi comme maximale pour que le diviseur reste au-dessus de son client, Montmirey-le-Château. Le diviseur s'est ainsi trouvé à une position de compromis entre le point de captage et le point de livraison, tous ces points restant hiérarchiquement disposés pour un trafic optimal de l'eau. A 5 m près, ce fut le point idéal. L'ingénieur-architecte Massot avait aussi décidé que cet aqueduc traverserait les deux routes, pensant que ce qui serait fait ne serait plus à faire. Ajoutons que le diviseur est aussi sur une crête, ce qui permet de nourrir deux villages qui sont dans des directions exactement opposées.

Comme je réfléchissais intensément à cette question, lorsque je suis arrivé chez André Roy, je lui ai proposé mon explication:

Cet aqueduc prend l'eau sur une pente qui ne va pas dans la direction utile, la source de Melay lâche ses eaux vers le Pré des Veaux, c'est-à-dire vers la Carrière de Porphyre, c'est-encore-à-dire sur le bassin fluvial (la Vèze de Brans) issu de l'Ermitage, qui arrosera Offlanges, puis Brans avant de se jeter dans l'Ognon. La route "Voie communale n° 2 d'Offlanges au CD 37" représente une crête et l'aqueduc représente un col, ou disons, une cluse. La présence, à mi-parcours, d'un regard libre de 18 m de profondeur prouve qu'il s'était bien agi de traverser la colline.

L'opération a consisté d'abord à changer l'eau d'origine de place, lui faire traverser la colline, en somme, la faire changer de vallée. Une fois sur la pente "Au chêne", l'eau de cette source, déportée, translatée, est en bonne position pour être expédiée, soit sur Moissey, soit sur un ou plusieurs Montmirey. André Roy voyait les choses exactement ainsi.

Nous avons ensuite évoqué la construction, il s'agissait d'une conversation entre supposeurs, bien sûr. L'idée de travailler à ciel ouvert nous paraissait vraisemblable dans les deux extrémités de l'ouvrage, là où le radier pouvait se trouver à un ou deux mètres de profondeur. Pour le reste, il a dû falloir travailler comme dans la mine. L'aqueduc est (en coupe) un arc sur jambages, avec des pierres en plein cintre, comme tout bon Romain avait appris à faire à tout bon Gaulois. Comme pour faire les caves voûtées ou tout ouvrage approchant, il a fallu mettre un moule en bois dans le boyau, tailler au large tout autour, puis approvisionner en pierres, puis appareiller les pierres, puis recombler tout autour. Il a fallu respecter la pente, il a fallu déplacer le "berceau", il a fallu enfin évacuer les déblais. Je pensais bien sûr à un système de voie Decauville, chemin de fer de 40 cm d'écartement. André Roy a ajouté que le grand puits avait pu être, à un moment donné, utilisé pour l'extraction et l'évacuation des déblais. C'est un ouvrage qui selon nous deux a dû coûter une somme pharaonique. Il a ajouté aussi qu'il avait fallu, à un certain endroit, travailler sous l'eau qui "pleuvait" puis dans l'eau qui inondait.

Enfin, André Roy m'a révélé le tracé de l'ouvrage, mètre par mètre, que j'ai reporté sur ma carte. André Roy sait où sont, chaque ventouse, chaque regard libre, chaque point de vidange.

Ainsi, du diviseur de Moissey à la réserve de Montmirey-le-Château, le trajet de la conduite peut se décomposer en 8 segments:

segment a: du diviseur jusqu'au coude routier d'Offlanges, 1070 m,

segment b: de ce coude jusqu'au croisement des 9 fontaines avec traversée du CD 475, 370 m,

segment c: de ce croisement jusqu'à la Croix (pattée et son emplacement actuel) du Guetti, 530 m,

segment d: de cette croix jusqu'au carrefour "les 4 vents", avec traversée du CD 15, 480 m,

segment e: des 4 vents jusqu'à l'Olivier (autre croix pattée), 210 m,

segment f: le faubourg de Brans, 380 m,

segment g, entrée dans les maisons, 200 m,

segment h, rue principale, 100 m,

segment i, le dernier raidillon compté pour 100 m,

 

soit, en adoptant ces mesures, une conduite de 3440 mètres.

André Roy, de mémoire, compte, en partant de la source bien sûr,

sur le segment a, une vidange, un regard libre, une ventouse, un regard libre (au murger), encore une vidange, et un regard libre (au coude),

entre b et c, une vidange,

entre c et d (au Guettis), un regard libre,

entre e et f (à l'Olivier), une vidange,

au milieu de f, (chez Christian Mielle), une ventouse,

entre f et g, au départ de "la Ruelle", une vidange.

 

Entre l'Olivier et le cimetière, l'abreuvoir en fonte est un poil sous le niveau "atmosphérique" (en pression), son bec est à 1 m du sol et pourrait être classé dans les regards libres.

De cette configuration parmi les souvenirs d'André Roy, il restera à faire correspondre avec les courbes de la carte des chasseurs ( ONF 1/10 000), que les regards libres sont à la même altitude (c'est-à-dire, celle du récepteur de Montmirey, soit + 250 m), suivant le principe des vases communicants, pour que ce principe soit pleinement appliqué, et on peut supposer qu'il l'était, que les vidanges occupent les différents points bas, les fonds des 5 cuvettes qui constituent l'ensemble et enfin, que les ventouses sont au sommets des différents dos.

 

En résumé, depuis le diviseur, la conduite tire au plus court à travers champs, et dès que c'est possible, elle suit la route D 475, puis la D 15 depuis le carrefour des Quatre Vents jusqu'à la poste de Montmirey-le-Château.

Pour faire mes dessins, j'ai dû me créer une nomenclature. J'ai baptisé les éléments du souterrain en chiffres romains, soit,

I. le puits initial,

II. le grand puits de visite,

III. le puits de fin de souterrain,

IV. la chambre diviseuse,

V. les deux pots de sortie et d'expédition sur chacun des deux villages.

La branche ouest du tuyau, qui va du diviseur au village de Moissey, a deux tronçons en rase-campagne, a' et b', jusqu'au cimetière... puis c' et d'... (à suivre).

1936

les écoliers de 1936 à Montmirey-le-Château.

1. tout au-dessus: Auguste Barbe, Francis Barbe, Madeleine Bernardet, Madeleine Roy,

2. un peu moins haut: Thérèse Viénot, Suzanne Bernardet, Marie-Noëlle Monamy, François Viénot, Pierre Barbe,

3. debout les pieds sur le sol: René Fournier, Alexandre Prudhon, x Viénot, André Roy, Denise Viénot, André Fournier, Louis Campioni,

4. Assis: René Barbe, Suzanne Fournier, y, Yvonne Prudhon, Gaby Ongenade, sa soeur et Mireille Campioni.

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