Ils tournaient
déjà depuis quelques semaines dans les
cantons d'ici, à bicyclette s'il vous plaît,
sans qu'il nous aient fait l'honneur de jouer au
siège (de l'assoce). Voilà qui est
aujourd'hui chose faite.
C'est du théâtre
de jeunes qui nous a été donné
à voir, c'est-à-dire un
théâtre qui ne s'embarrasse pas de ce qui
embarrasse les autres théâtres
c'est-à-dire les décors, les costumes, les
éclairages, la bande-son, la
billetterie.
Un drap, des pinces à
linge, un casque de pompier, un balai, des vieux habits
et des bouts de ficelles, il y en avait assez pour qu'ils
nous fassent revisiter les pièces classiques que
l'éducation nationale avait cru indispensable de
nous infliger lorsque nous étions petits et qui
nous sont devenus délices une fois devenus grands.
Ces gens-là ont assurément des bras et de
jambes et surtout une langue et c'est bien assez pour
nous causer de ce qu'ils ont à nous
dire.
On a donc visité
Molière, celui des amours qu'il faut
décompliquer, puis Corneille, celui des amours
contrariées par le droit moral et enfin Racine,
celui des amours quasiment impossibles quand ce n'est pas
contre nature. Nous avons aussi visité Ionesco ou
alors c'était son frère, il faudra qu'on
demande, et puis plein d'autres petites choses
(Roméo et Juliette) où les comédiens
ont eu à se débattre avec les moyens du
bord, mais où en même temps, ils ont pu
montrer ce qu'ils savaient faire rien qu'avec leurs dix
doigts.
Comme dit l'Autre, le grand
penseur, l'avenir est dans toi et bien au fond de toi et
non pas autour de toi: ces cinq comédiens en
devenir ont tous les outils pour continuer: la
volonté d'agir, l'autonomie, de l'aisance avec le
corps et avec la voix. Le seul conseil qu'on peut leur
offrir, c'est "continuez"...
christel
p
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