la
famille
Nadette
Grebot est née le 27 janvier avril 1922,
à Moissey, dans la maison Henry, à
la pointe de l'îlot (AB 297)
de son
père, Charles Grebot (né au
Creusot en 1893,
décédé à
Moissey en 1988), et
de sa mère, Marie
Billard, (née en Bresse en 1897, et
décédée à
Moissey en 1973).
Charles et Marie ont eu 5
enfants :
- Bernadette,
née à Moissey le 27 janvier
1922,
- Bernard, né à Moissey
le 4 janvier 1923,
- Jeanine, née à Moissey
le 1er avril 1927,
- Colette, née à Moissey
le 20 janvier 1929
(décédée en
1987),
- Anne, née à Moissey le
26 juillet 1932
(décédée en
2002).
les origines.
Grebot signifie vieille souche. La famille
Grebot vient du Morvan. L'ancêtre qui
arrive le premier dans le canton s'appelle Elie
Grebot. Il est arrivé à Moissey
avec sa femme et ses enfants et a logé
d'abord dans la maison "Clair" (AB 406),
à l'étage. Puis il a acheté
l'immeuble en face de la petite école de
jadis, (AB 264), longtemps occupé par une
de ses filles, Clémentine Grebot.
Elie et son épouse ont eu 5
enfants,
- Charles, le
fondateur de la dynastie de Moissey,
- Auguste qui est resté
à Paris, (né en 1890)
- Paul qui était facteur
à Dammartin et qui a
épousé Marthe Milloux,
institutrice qui a notamment exercé
à Moissey,
- Clémentine, qui est
restée 50 ans au service de la
famille Besson (AB 265 et 266), jusqu'au
décès de Madame Vve
Besson,
- Jeanne, qui était dans les
postes à Créteil. ()
Elie, en plus de son métier de
facteur, coupait les cheveux dans la grange (AB
485) actuellement propriété de
Marcel Verrier, où subsistent des traces
de la garnison française pendant les
opérations de 1792.
Charles et Marie se sont rencontrés
dans le Tacot. Marie s'étonnait des
cheveux blancs de Charles alors qu'il
prétendait être de la classe 13. En
réalité, Charles était un
jeune homme aux cheveux blancs, comme elle a pu
l'apprendre ultérieurement, en allant
voir ses surs, l'une à Marpain,
l'autre à Montrambert, qui finalement lui
ont présenté ce jeune homme. Le
mariage a eu lieu à Oussières,
près de Poligny.
samedi
7 août 2004
l'enfance
Son père Charles Grebot qui
était coiffeur a repris le commerce
d'épicerie de Mme Henry, qui comprit
alors
épicerie-café-coiffeur-restaurant
(en 1923)
Bernadette a fréquenté la
petite école vers 1927 (la
première, AB 436) avec Melle
Marie-Justine Di Grado, qui était une
institutrice sévère, et qui par
ailleurs fréquentait le beau linge local,
Mme Besson, veuve du notaire, installée
dans AB 265, (maison qui sera vendue à
Pierre Mougenot et Germaine Aubert, puis M.
Jacques Pernin), et Mme Gelot, la
postière. Melle Di Grado,
célibataire, montrait une extrême
rigueur à l'endroit des enfants des
personnes qui n'étaient pas son
cercle.
"A
l'occasion d'une grande journée de
nature, un pique-nique à l'Ermitage,
la maîtresse nous avait convaincu de ne
laisser aucun papier sur le site du
déjeuner, et moi, en rentrant, j'ai
déposé un papier gras
près de l'église. Après
s'en être rendue compte, la
maîtresse a rencontré mes
parents et nous avons eu droit à un
"savon" disproportionné avec ma faute.
Depuis, j'ai pris des habitudes telles que je
n'ai plus jamais à subir une telle
humiliation."
Puis, heureusement, Melle Germaine Caillot
est venue remplacer Melle Marie-Justine Digrado,
le premier janvier 1928. Germaine Caillot,
c'était autre chose. Elle a
épousé plus tard Marcel Guillaume,
cultivateur à la sortie de Moissey
direction Pesmes.
"Ensuite
j'ai quitté la "petite école"
pour rejoindre la grande école
(immeuble Joubert, c'est-à-dire la
mairie, AB 191) où j'ai eu
successivement M. Poussot le successeur
d'Edmond Guinchard, M. Mourin et enfin
Georges Lesnes qui m'a conduite au Certificat
que j'ai eu en 1934. Je remercie M. Lesnes de
nous avoir si bien préparé au
travail de la vie active.
J'ai fait ma
communion solennelle en 1934, avec le
curé Léonide Richard, qui ne
m'a pas laissé un souvenir
impérissable. A cette date, je suis
allée aider mes parents qui en avaient
bien besoin, le commerce marchait "c'est pas
croyable", il en fallait des bras,
c'était une ruche. Monsieur
Téliet avait fait venir des dizaines
de couples, il y avait à Moissey 700
habitants, toutes les maisons étaient
occupées. La carrière
Téliet tournait fort, il avait aussi
celle de Casimir Fidalgo.
Puis à 16
ans, j'ai commencé mon apprentissage
du métier que j'avais choisi
d'exercer, coiffeuse. Je suis allée
à différents endroits, à
Dole chez Mme Colin, à Moissey chez
Madeleine Simonin, à l'étage de
la maison du chef de gare Viénot,
devenue plus tard celle de Delphine Thomas,
une belle grande maison avec des grilles sur
la rue, AB 135. Monsieur Viénot avait
toujours les bras au ciel, il n'exprimait
rien sans lever lever les bras au ciel, un
train pas à l'heure, des papiers pas
au bon endroit, des colis pas à leur
place. [Le chef de gare Viénot est
celui qu'on voit sur les rares cartes
postales dela gare de Moissey, mais il a les
bras en bas].
l'âge adulte
Bernadette décide un jour
d'épouser, le 26 avril 1944, son mari qui
est un ami d'enfance, Georges Lormand, qu'elle
suivra à Paris le 26 octobre 1944.
Georges exercera son métier de messager
de presse et elle sera coiffeuse. Leur
carrière parisienne s'achèvera
à la retraite de Georges (à 63
ans), en 1977. De 1977, ils vaqueront ensemble
entre Paris et Moissey, jusqu'au
décès de Georges en 2001, à
Moissey.
Pendant
l'année 44, Georges qui n'avait plus
de travail (plus de journaux, plus de
messageries) est venu se cacher 6 mois
à Moissey. Puis on s'est mariés
devant le maire Joseph Ernest Odille et le
curé Paul Grandvaux. Fin 44,
l'activité presse a repris doucement
et Georges a retrouvé son travail de
jadis.
A Paris, je
faisais des extras de coiffeuse, j'avais
racheté le matériel d'une
coiffeuse qui avait cessé son
activité dans la rue Bauzonnet,
à Dole. A Paris, nous est venue par
adoption notre fille Régine,
née le 13 mai 1959, qui a son tour a
donné le jour à nos deux
petits-enfants, Kévin en 1990 et
Alexia le 23 mars 1996.
le
lavoir
On peut
dire que j'étais une familière
du lavoir des Gorges, construit en 1928, sur
le ruisseau du même nom, par Victor
Simonin pour la maçonnerie et Auguste
Verrier pour la couverture. On faisait
bouillir chez nous, puis on allait rincer aux
Gorges. Il y a avait bien le lavoir de la
grande fontaine, qui était souvent
occupé, mais dont l'eau n'était
pas toujours ce que nous voulions. Celui du
pré d'Amont n'était pas tout
près, mais surtout, il était
trop bas. Nous avions, avec le commerce, un
train de lessive important et ma mère
voulait que nous rincions aux Gorges dont
l'eau était propre, pure et douce. Il
fallait emporter le linge mouillé dans
une grosse corbeille, sur la brouette, et
après rinçage, le ramener, il
était lourd, le chemin des Gorges
était plein de trous, c'était
un gros travail, mais cependant,
c'était un lieu de femmes, et tout ce
qu'on entendait au lavoir était de
l'information plutôt
privilégiée.
Je me rappelle
que mon père, Charles, disait à
André Simonin, pour faire face aux
besoin d'argent, il faut faire plein
d'enfants (allusion aux allocations
familiales, inventées en
1936).
le
tacot
Le
Tacot, c'était notre distraction. Nous
le prenions en famille environ deux fois par
an pour nous rendre à Dole, acheter
soit des chaussures, soit un manteau, enfin
des achats de fréquence annuelle ou
encore pour se faire photographier. Pour
aller à Dole, c'était une
expédition, nous étions tous
levés à 5 h du matin pour
être à la gare à 7
h.
Les jeunes se
réunissaient souvent comme
aujourd'hui, les soirs de semaine,
c'était à la laiterie, le
dimanche, c'était à la
Gare.
(Plus tard, sous
l'occupation, un photographe s'est
installé à Moissey, dans la
maison Petiot -AB 173-, ce devait être
quelqu'un qui se cachait...)
Pour
l'épicerie, nous étions
livrés par les grossistes dolois, qui
étaient à l'époque,
Lombard, Fiquet et Ripotot. On était
livrés par camions. Mais il arrivait,
selon les fournisseurs, que nous soyons
livrés par le tacot. Je me trouvais
à la gare avec mes parents, le 31 mars
1927, quand le chef de gare a dit à
mes parents, vous avez un colis. Le
lendemain, ma petite soeur Jeanine
était née, et mes parents
m'avaient laissé entendre qu'elle
était arrivée dans le colis qui
avait été annoncé. Moi,
j'avais été
révoltée de savoir qu'un
bébé avait pu être
livré à ses parents
enfermé dans un paquet. Pour finir, ce
paquet, c'était une caisse de
café, Jeanine n'était pas
arrivée par le tacot et moi j'avais
cinq ans.
Sinon,
j'étais une usagère
plutôt régulière pour
aller à la gare de Dammartin, lorsque
j'allais chez ma marraine qui étaient
employés au Château de
Montrambert. Ma marraine et tante,
Valérie, la soeur de ma mère,
était l'épouse du jardinier du
château.
Un jour,
j'étais allée à
Montrambert, à la fête du
Sacré-Coeur, avec Jeanine. Nous
portions chacune un petit chapeau rouge et
blanc, et je voyageais imprudemment sur la
plate-forme de la voiture, quand,
arrivés entre Champagnolot et
Dammartin, mon chapeau s'est envolé et
je me suis mise à pleurer comme une
madeleine. Le chef de train, Métadieu,
qui n'était pas commode, s'en est
ému a fait arrêter le train,
mais rien à faire, le chapeau
était trop loin et le train devait
repartir... C'est mon parrain Paul Grebot,
qui était facteur à Dammartin
qui me l'a retrouvé au cours de sa
tournée, plus tard. Je le revois me
poser énergiquement un panier à
lapin sur la table, avec mon chapeau dedans:
"tiens, le voilà, ton chapeau". Mon
oncle Paul avait épousé une
institutrice, Marthe Milloux, qui a
exercé à Moissey de 1905
à 1920, dans la petite classe, AB 436,
sous le nom de Marthe Grebot.
la
saboterie Béjean
Quand
j'avais 10 ans [autour de 1932] le
premier employeur de Moissey était la
saboterie Béjean, tout le monde plus
ou moins y travaillait, fabrication,
décoration etc.... Noël Cointot
en faisait dans une petite maison, mais au
départ, il était sabotier chez
Béjean. Son frère Marcel a
dû aussi travailler chez Béjean
avant d'aller sur Dole. L'arrivée de
M. Téliet a aussi fait du bien
à l'emploi, après
1931.
les
années 39-45
les occupants
dans le village
En
1940, après l'armistice du 22 juin
1940, comme nous étions dans la zone
occupée, il y avait des Allemands
partout, dans la maison paternelle (AB 387,
la partie ex-annexe de l'hôpital de
Dole), qui était
désaffectée, pleine à
craquer; chez Mme Besson (AB 266, future
école Besson); chez Masson (maison
maintenant Robert Barbier AB 121); chez
Chateau-Poisot (ex-maison Malet, AB 175);
dans la maison Viénot, (devenue
Delphine Thomas, puis Faivre-Cognonatto, AB
135). La maison Aubert, (relais de diligence
maintenant Butiaux, AB 70), servait
d'intendance aux forces
d'occupation.
le
commerce
C'était
l'époque des tickets et des marks: il
n'y avait plus de francs. Le commerce se
faisait en marks. naturellement, ceux qui en
avaient le plus étaient
avantagés, c'est pourquoi certains
agriculteurs avaient tendance à vendre
en priorité aux Allemands à qui
ils faisaient des prix spéciaux,
c'est-à-dire, bien plus
chers.
Un jour qu'on
m'avait apporté une caisse de pots de
confitures, j'ai dû en vendre deux
à un soldat je n'ai pas pu faire
autrement. Alors d'autres sont venus, j'ai
caché les pots et je leur ai
refilé des boîtes de carottes
sans étiquettes, et le prix
était pas donné. Toute la
journée j'ai redouté qu'ils
reviennent nous demander des explication...
Mais il ne s'est rien
passé.
Une autre fois
j'avais ramené un gros coupon de soie
naturelle de Dole, maman m'a dit qu'elle ne
voyait pas à qui on pourrait vendre
ça, je lui ai dit ne t'en fais pas. En
effet, un soldat me l'a acheté, pour
en faire un pyjama à sa femme. Je lui
ai dit elle est comment votre femme ? Il
m'a fait comprendre qu'elle était bien
volumineuse, alors je lui ai fourgué
le coupon tout entier.
Sur le comptoir,
nous avions une boîte de jambon, que
nous réservions au cas où. Un
soldat a voulu l'acheter en menaçant
avec son fusil, alors ma mère a
brandi, elle, son couteau à pain
(à deux poignées). Quand mon
père est arrivé, il
était sûr qu'elle en ferait
façon. En effet, elle lui a
expliqué que ce jambon n'était
pas à vendre et qu'on allait s'en
expliquer à la Kommandantur et la
chose fut
réglée.
Une autre fois,
les Allemands ayant trouvé que le
village était trop sale, j'ai dû
désherber tout le long de chez nous,
sous la surveillance d'une
mitraillette.
les
tickets
Les
produits de première
nécessité étaient
délivrés contre des tickets de
rationnement que l'adminsitration allemande
faisait répartir par la mairie. Il en
fallait pour l'huile, le chocolat, le
café, le savon, la farine, le fromage.
Je me rappelle Serge Dugand, comme il
était heureux les jours de chocolat,
car sa mère allait lui faire des
bonnes choses au totolat. [Serge
était né en 1940].
Certains jours, il y avait une longue queue
au magasin. La gestion des tickets
était compliquée, par
catégorie de marchandises, par
catégorie d'acheteurs, ajoutez
à cela ceux qui les égaraient,
les oubliaient, les promettaient pour le
lendemain. Les tickets les plus
"libéraux" étaient ceux pour
les J-3 (enfants de 3ème
catégorie, c'est-à-dire les
adolescents) et pour les travailleurs de
force.
J'ai
admiré particulièrement Marthe
Jacquinot, courageuse boulangère, dont
le mari Paul était retenu en
captivité. Elle s'occupait de faire le
pain et de faire des tournées. Pour le
pétrin, elle avait embauché
André Jeannin et le père
Gros.
Nous, nous
tenions un dépôt de pain
alimenté par la boulangerie de
Montmirey-la-ville (Boulangers Balet puis
Palgoy)
le
théâtre pendant les années
noires
En
février 1942, avec les copines, on avait
monté une pièce de
théâtre pour la jouer au profit de
nos prisonniers.
1942
|
La troupe théâtrale
à la neige, le 8 février
1942.
|
Germaine
Briet
|
Raymonde
Miroudot
|
Emilienne
Gilles
|
Nadette
Grebot
|
Odette
Collieux
|
Madeleine
Thomas
|
|
|
les morts de
septembre 1944
Je n'ai
pas fait partie des personnes qui se sont
occupées de l'enterrement des deux
FFI, tombés aux Platanes le 6
septembre 1944, mais j'étais à
la messe d'enterrement du gendarme Lucien
Michel, tombé sous les balles
allemandes au carrefour de
Montmirey-le-château. Je pense qu'il a
dû être relevé du
cimetière de Moissey pour être
inhumé ailleurs, je ne sais pas
où. Je ne sais pas ce qui lui a pris:
il a annoncé
prématurément la
libération des villages au nord de
Dole, il a voulu annoncer la nouvelle aux
gens de Montmirey-le-château, mais
hélas, au milieu de la
débâcle générale
allemande, il restait des soldats à
Montmirey; naturellement, ils se sont
dépêchés de le
descendre.
On dit qu'on a
pas trop souffert, disons qu'il y aurait pu
avoir bien plus de problèmes avec les
occupants, on est pas morts de faim parce
qu'à la campagne, on trouve toujours
à manger, mais dans l'ensemble, cette
occupation était insupportable. On
serrait les dents et souvent on avait
peur.
|
1932
|
Charles Grebot et ses enfants, devant son commerce
(AB 299): Colette, Jeanine, Bernard et Bernadette,
vers 1932. Dans l'embrasure de la porte, la tante
Clémentine.
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1934
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Anne, Bernard, Colette, Bernadette et Jeanine, en
1934.
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194x
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Jeanine, la tante Jeanne, Nadette et la tante
Clémentine, (Jeanne et Clémentine
sont les soeurs de Charles Grebot).
|
Jeanine, Jeanne et
Clémentine.
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13 juin 1948
|
Bernadette Grebot et Denise Chaniet-Ardin le 13
juin 1948, à Bure sur Yvette.
|
Denise est l'épouse de
Aymé Ardin, commandant de
Gendarmerie, et soeur de Julien Chaniet,
policier parisien.
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26 avril 1944
|
Georges Lormand et Bernadette Grebot mariés
le 26 avril 1944 à Moissey.
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1946 (Nadette est enceinte en 1946)
|
Des escaliers de grande
contenance...
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debout de g à d:
Geneviève Busch, Nadette G.,
Andrée Busch,
réfugiée, Jeanine G. et
Colette G.
|
assises: Colette Grebot,
Marie-Thérèse
Busch,
|
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image fournie par Jules Durot. Devant
l'école Joubert, AB 191.
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1925 Edmond Guinchard et Mme Guinchard
1. Charles et Marcel
Mignot,
Georges
Lormand, Camille Viennot,
Georges et Gaston
Simonin.
|
2. Annette Lamielle,
Aimé Aupy, Joseph
Bellorgie, André Simonin,
André Viennot, Marcel
Ruisseaux.
|
3. André
Fichot, Marthe Bellorgie,
Marcelle Claustre,
Armandine
Odille, Gabrielle
Patin, Marinette Miroudot et
Andrée
Gerriet.
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|
propos recueillis par Christel
Poirrier, à moissey, le samedi 7 août
2004/jeudi 2 septembre 2004
|