le lavoir dit de "la
planche"
Entre deux guerres,
les hommes de condition modeste travaillaient chez des
"propriétaires" et les femmes étaient
souvent au service des nantis. Ou elles travaillaient sur
place ou dans les maisons alentour, ou elles montaient
à Paris là où les Francomtoises
étaient aussi appréciées que les
Bretonnes, pour leur docilité et leurs
capacités à travailler.
A Moissey, nombreuses sont
celles qui furent employées dans des demeures
bourgeoises, au service, au ménage et surtout
à la lessive.
Chaque lundi, les lavoirs
étaient investis par toute la gent
féminine. Le notaire Besson (maison devenue
l'école, AB 266) n'hésitait pas à
envoyer ses lavandières dans la montée
rouge, au-delà de l'actuelle carrière de
Moissey.
Selon leur adresse dans le
village, les lavandières occupaient le lavoir du
pré d'Amont, ou celui de la grande fontaine. Pour
ce dernier, bien des mères défendaient
à leur descendance de le fréquenter, vu sa
position trop près du café et du trafic
d'hommes autour de cet endroit.
L'eau de la Serre était
particulièrement prisée, la tache d'eau de
la montée rouge, le lavoir Simonin à
l'entrée des Gorges, et encore, occasionnellement,
celui de la planche, là où le ruisseau des
Gorges rencontre le CD 37. Ce lavoir qui n'en
était guère un était
aménagé d'une simple planche, mais
présentait l'avantage qu'on puisse laver dans
l'eau de la Serre, réputée pour sa grande
douceur du point de vue de sa teneur en
calcaire.
Naturellement, l'arrivée
de l'eau syndicale, vers 1963 et la construction en
grande série des lave-linge ont plongé la
plupart des lavoirs dans l'oubli. A la fin du XIXe
siècle, les réhabilitateurs de patrimoine
ont ressuscité tous ceux qui présentaient
des particularités architecturales.
Certains les ont remplis de
terre et de fleurs, d'autres les ont remis en
eau.
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