à côté du village de moissey

le château de montmirey-le-château

un petit bout d'histoire avec Jacky Theurot

par Jean Bourge, de la Voix du Jura

voir aussi Sainte Clotilde, première Reine de France, l'inauguration de sa statue

la vie de château

 

 Oyez, oyez, braves gens, ici est le château de Mahaut

 

Montmirey le Château se situe à 20 kilomètres environ au nord de Dole, non loin de l'Ognon et du village de Pesmes. Son site ne peut laisser indifférent. Surmontant le bourg bâti au pied d'une colline, dernier avatar du bombardement tertiaire qui fît surgir le massif de la Serre, l'espace castral est couronné d'arbres d'où surgissent les derniers vestiges d'un château féodal. Que vous arriviez de la Haute-Saône, de la Côte d'Or ou bien d'Offlanges, ce mont ne peut pas vous laisser indifférent. A l'époque contemporaine ce devait être une construction très massive et importante. Mahaut d'Artois alors comtesse et princesse parcourue le large espace comtois et passa à Montmirey du 5 au 7 juillet 1327. Ce château phénoménal fut construit ou plutôt agrandi en 4 ans de 1306 à 1310. On ne sait pas le monde qu'il y a eu pour faire ces travaux. La princesse Mahaut d'Artois avait vue sur ses seigneurs et ses dépendances, ce qui lui permettait d'être non loin de la contrée du Duc de Bourgogne et des limites de l'évêché de Langres. C'est en 1306 que le château de Montmirey et ses dépendances lui furent vendues par messire Eudes de Souvent, sire de Saint Loup. Evénement essentiel puisque cette « forteresse » contrôlait la route Pesmes Dole et dominait un espace rural assez peuplé. Jean de Châlon-Arlay son rival oblige Mahaut à faire d'énormes travaux de fortification. Les ruines et le terrain ont été rachetés par la commune dernièrement en 2003.

Le seul chemin praticable reconnu est celui qui mène au château d'eau implanté depuis 1959 en plein au milieu du site et qui est une véritable verrue que l'on ne peut pas supprimer. Monsieur Comunetti, maire du village, estime qu'il y a un gros handicap. « Il n'existe aucun plan fiable si ce n'est le code napoléonien » on n'aperçoit que des parcelles et il n'y a rien à en tirer. Nous pourrions avec les habitants du village, jeunes et anciens établir des recherches et les mettre en commun afin de retrouver un peu des fondations de ce monument. Recherche de cartes postales, de documents détenus par des particuliers avant 1959, date de la construction du château d'eau, ce serait formidable et c'est une idée à débattre très prochainement.

Ces ruines achetées et dont nous envisageons la revalorisation permettra à la commune de participer, de faire bénéficier à la population locale, cantonale et touristique d'un lieu de randonnée avec différents circuits, d'animations diurnes et nocturnes, de contact pédagogique avec les enseignants du canton pour les classes de primaire. Nous pourrions également organiser des soirées à thèmes, contes, discussion historique, d'imagination de ce qu'on put vivre nos ancêtres dira Monique Vuillemin. Mais avant tout ce site doit être sécurisé. Il faut étayer rapidement certaines parties, remblayer les pierres qui sont recouvertes par la végétation très dense à certains endroits, empêcher les pilleurs de vieilles pierres de venir dérober ce qu'ils restent encore. Des fouilles sont possibles mais il faut assurer ce site ; les intempéries n'arrangent rien elles progressent dans la maladie de ce vestige. Il nous faut également protéger de l'eau. Nous pourrions créer une association genre loi de 1901 et une commission s'occupant de la gestion des ruines. Tout cela mérite réflexion et du temps il ne faut pas s'engager à la légère, cela va durer plusieurs années. La commune a un budget prévu et les travaux coûtent chers. Ce serait le démarrage.

Il faut que les visiteurs et les usagers empruntant la route voient ce château. Une ouverture serait faite en direction du village d'Offlanges afin de le valoriser. Plein de choses sont à réaliser. Un balisage avec des panneaux d'indication, une place de stationnement, des bancs permettant aux personnes de se reposer et d'admirer le paysage et les ruines. Une signalisation avec explication genre sentier du tacot serait mise en place. Un appel aux personnes de bonne volonté leur est lancé. Une mise en valeur du site sera faite en laissant des feuillus, visite également de la colline aux pervenches grenat, protection de la faune et de la flore. Bref ceci constituerait un ensemble de repos, de calme et de réflexion. C'est un élément d'un patrimoine qui permet un circuit de mémoire ; un château qui est une réalité et non une légende…..

 

Encadré anecdote :

La statue de Sainte Clotilde implantée sur les ruines du château a été inaugurée par la grand-mère du baron José Picot d'Aligny le 12 juin 1921. La légende dit que Sainte Clotilde a visité le château dans la deuxième moitié du cinquième siècle de notre ère. On peut émettre les plus grands doutes sur sa réalité, ajoutons à cette liste, un peu triste quand même, que la construction du château d'eau dans la haute cour du château fort a été un dommage irréversible qui a supprimé la partie la plus intéressante du monument ancien.

©Jean Bourge-2005

quelques mots sur Jacky Theurot

Jacky Theurot a 58 ans, jurassien de naissance cet homme est érudit d'histoire et est passionné pour la recherche des documents sur la civilisation et des vieux châteaux. Professeur d'histoire du Moyen Age à l'Université de Franche Comté, directeur de l'Université ouverte et écrivain à ses heures. Homme très simple, accueillant, son savoir que l'on écoute avec attention cette richesse qu'il nous fait découvrir grâce à cette recherche continue.

Il a trouvé des archives importantes concernant la reconstruction intégrale du château fort en 1307. Dans une conférence publique qu'il a donnée à Montmirey le Château, il y a environ une année, Jacky Theurot a dévoilé le contenu de ses archives qui donnent des précisions remarquable sur la littérale « résurrection » du château de Montmirey. Les textes redonnent un relief tout particulier à un monument abandonné à son triste sort de vieille ruine mutilée. En particulier, le texte permet de comprendre le terrain qui entoure la forteresse et les fossés qui ont servi de chantier. L'historien qu'est Jacky Theurot possède une maîtrise des archives régionales (Rochefort, Montmirey, Jouhe, secteur du bas pays jurassien, Dijon, Besançon, Lons le Saunier et même Arras pour Mahaut d'Artois).

En ce moment il travaille sur des documents concernant l'église des Jacobins de Poligny. Depuis une trentaine d'année Jacky Theurot recherche des écrits de quelque nature que ce soit dans les archives départementales ou nationales afin de mieux connaître la vieille civilisation et les vieux châteaux. Il ne prend pas beaucoup de repos et se donne à fond dans cette matière. C'est un métier où il n'y a pas d'improvisation. Un des gros avantages, il travaille en permanence avec des étudiants sur chaque site ; cela lui facilite beaucoup les choses. La plupart de ses recherches se fait par micro films. Sa passion en ce moment est la paléographie du Moyen Age (étude du vieux français). Ce qui lui permet de pouvoir accéder aux textes anciens. Nous retrouvons Jacky Theurot partout dans le pays dolois, membre de la société d'émulation du jura, président du bureau de Dole et en plus il écrit des livres qu'il publie avec d'autres écrivains.

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