Depuis l'arrivée
d'un couple d'instituteurs à
l'école de Moissey (septembre 1966),
pour un très long CDI, l'ancienne
cuisine de M. Téliet a
été baptisée "salon de
lecture". Pas en grandes pompes. Cette
étiquette est jaillie de la
nécessité.
La
Fédération de Oeuvres
Laïques du Jura (FOLJ) avait
lancé cette année-là
(année scolaire 1966-1967), "la
semaine de la lecture". Les nouveaux et
jeunes maîtres ont été
séduit par l'idée et ont
joué le jeu. Ils ont apporté,
avec d'autres parents, des livres pour
meubler la pièce qu'on appela "salon
de lecture". On n'en resta pas là, on
refit les peintures avec les grands de la
classe de Certificat d'Etudes, avec du
matériel apporté des granges et
des greniers, couleurs, pinceaux, chiffons,
plusieurs jeudis après-midi de suite.
C'est ainsi qu'un mur devint violet pour un
bon bout de temps. Un autre jaune, d'autres
crème, vieilles chaises et tables ont
été peintes en gris, en rouge,
ainsi que la série "les
capacités" en fer (celles qu'on
appelait des étains).
Avant 1966, juste avant,
cette pièce avait servi de logement de
fonction à une maîtresse
remplaçante. Son lit était dans
la bibliothèque, mais des
galégeux venaient taper à sa
porte la nuit, depuis le préau.
L'arrivée d'un couple pour longtemps
permit donc à l'école de
s'approprier l'endroit.
Le salon de lecture a
commencé son long chemin en
étant le dépôt du
bibliobus, puis il est devenu salle de
ping-pong, puis cabinet médical pour
le médecin scolaire, le psychologue,
le dentiste de la prévention dentaire,
centre de vaccination BCG, salle du conseil
d'administration du foyer rural, laboratoire
pour les années-cuisine, salle de
travail manuel, cours d'Anglais au moment des
échanges avec Frasne, salle de
réunions pédagogiques, station
de micro-édition Apple, siège
de la photocopieuse, plus tard sas
d'entrée et water pour un
élève accueilli en fauteuil,
enfin mess des officiers pour le personnel
enseignant, avec eau chaude, micro-ondes,
frigo, en même temps que bureau
directorial et salle d'archives.
Il n'y a pas un
écolier qui n'ait exercé son
art dans cette pièce
auxiliaire.