Colette Jacquinot est
née le 2 novembre 1931 à Moissey,
dans la maison "Boulangerie"
où ses parents ont fait carrière, immeuble
"ex-Desbordes-boulangerie", détruit sous le nom de
Collomer en 198... Colomer est le nom de la petite-fille
des Desbordes.
- de
son père Edouard Paul Jacquinot (né
le 26 Août 1904 au moulin Jacquinot de
Peintre, aujourd'hui immeuble Sauthier, et
décédé en 1978 à
Moissey) et
- de sa mère
Marthe Desgranges (née le 11 mai 1911
à Menotey, aux Baraques, et
décédée en 1979 à
Moissey), fille de cordonnier,
mariés le 23 Août
1930 à Menotey.
(Paul est le frère de
Juliette Jacquinot qui sera la mère de Marcel
Daudy).
Colette est
l'aînée d'une famille de 2
enfants :
-
Colette, mère de 2 filles, Annick et Sylvie,
et
- Michel, né le 27
octobre 1939, père d' une fille, Isabelle,
née en 1968.
Colette Jacquinot est
allée à l'école du village
auprès de Mme Alice Lesnes -née Monnier-,
dans l'immeuble AB 436, au Ier étage:
Nous avions des petits
fauteuils en osier, avec des parements jaunes et rouges
et deux petites tables collectives qui d'ailleurs sont
toujours en service, en 1996, dans la petite classe de
Madame Poirrier.
Puis ensuite, chez M. Georges
Lesnes, dans l'immeuble "Mairie" (AB 191).
En 1943, elle fait sa communion
avec le curé Paul Grandvaux, qu'elle trouvait
très gentil. Le curé Grandvaux était
très gentil, mais il a fini perturbé car
plus tard, sa fidèle et rigoureuse servante, Mlle
Ida l'a quitté pour convoler.
Elle passe son certificat
d'études à 14 ans avec succès, dans
cette même salle de classe et est reçue 2e
du canton.
Elle avait à ce moment
des espoirs de poursuivre ses études, mais la
tante institutrice à Rainans qui aurait pu la
chaperonner est décédée sur ces
entrefaites. Donc, après son certificat
d'études, elle retourne dans la boulangerie
familiale pendant une année, puis passe deux
hivers à l'Ecole Ménagère d'Hiver,
avec Anne Grebot, des sessions de 3 mois
organisées par "La Providence" dans les
villages.
Puis elle devient
boulangère chez ses parents, ménage de la
maison, vente au magasin, car sa mère, qui a son
permis depuis 1937 et une voiture (une B 14 en 1933)
assure les tournées tous les jours,
En 1957, la Cogénor qui
extrait de l'Eurite à Moissey a un gros
marché avec un aérodrome voisin, de l'Otan,
à Broyes-les-Pesmes.
La Cogénor avait
dû contracter avec de nombreuses entreprises pour
le transport (il y a eu jusqu'à 45 camions), c'est
ainsi que l'entreprise Mermillod, (de Maillebois en
l'Eure-et-Loir), qui avait 2 chauffeurs, en a
envoyé un à Moissey. Il mangeait à
l'Hôtel des Voyageurs (AB 70/71), tenu par les
époux Ferry et dormait dans une des nombreuses
chambres meublées du Château Lasnier (AB
270). Il était né à Moulle, Pas de
Calais, le 20 novembre 1931. Il s'appelait Georges
Renaux.
Georges Renaux a dû se
plaire à Moissey, car au lieu de retourner chez
lui fin 1957, comme prévu, il a
épousé Colette Jacquinot, devant le maire
Maurice Besson et le curé André Paget, le 7
décembre .
Les jeunes époux se sont
installés dans une maison de famille (AB 179), en
face de la boulangerie familiale, Georges trouvera du
travail dans les carrières voisines avant de
rentrer aux Ponts et Chaussées en
1962.
Ils auront 2
filles,
-
Annick, en 1958 (qui aura un garçon
Grégory en 1979 et une fille Laura en 1985)
et
- Sylvie, en 1961 (qui
aura, elle aussi, un garçon Thomas en 1986
et une fille Marion en 1989).
En 1964, au moment où
les parents se retirent de la boulange, Georges et
Colette font bâtir un pavillon, le dernier à
gauche quand on quitte Moissey pour Dole, en même
temps que la commune fait bâtir une poste et un an
après que l'eau soit sur les éviers (c'est
à dire 1963).
En 1987, Georges prend sa
retraite comme Conducteur de Travaux et avec son
épouse, ils quittent la Franche-Comté pour
la Normandie en décembre 1996. Colette est
décédée en octobre 1998 et Georges
en Juin 2016.
Les
patentés au temps de la jeunesse de Colette
Jacquinot.
Entre 1940 et 1950, il y
avait à Moissey
- 2 cordonniers, l'un
Maurice Villemenot, qui était notre voisin et dont
la maison a été détruite en
même temps que l'immeuble Desbordes-Colomer,
l'autre M. Repka, un émigré des Pays de
l'Est, qui habitait rue de la Craie.
- 3 épiceries, celle
de Delphine Thomas (AB 122), celle de Mme Briet (AB 400)
et celle des Grebot (AB 299).
- La famille Grebot
exploitait un commerce de coiffure pour hommes, un
débit de boissons-épicerie et une pension
de famille. Quelques années avant la guerre, la
fille aînée Bernadette a créé
un salon de coiffure pour dames, ma mère et ma
tante étaient clientes chez elle.
- La menuiserie Guillaume
(en 1935) et l'épicerie Thomas avaient fait
installer des pompes à essence. Ainsi que les
Béjean en 1934.
- 2 boucheries, Tomczyk (AB
181) dans la grand rue, un peu en face de chez nous, et
Louiset, qui transmettra, dans le même immeuble
à M. Marguet, puis à M. Riotte et enfin
à Raymond et Lise Clair (AB 406).
- le Café du Centre
(AB 82), tenu par Julie Patin, épouse Guillaume et
soeur de Mme Briet,
- le café Fidalgo (AB
383 et 384), ouvert après la guerre avec des
difficultés juridiques, puisqu'il était
à moins de 100 m de l'entrée de l'Eglise.
Il a fallu l'intervention du Chanoine Kir, homme
politique en vue à Dijon, pour que soit obtenue la
dérogation demandée.
- Le bureau de tabac
était dans la maison AB 67, contre la maison
Odille, il délivrait les papiers de régie.
J'y suis allée de nombreuses fois pour les
laisser-passer de farine.
- M. Guyot, qu'on appelait
Guiot, était forgeron et maréchal-ferrant
dans AB 157, près de l'épingle à
cheveux en face de chez Angelo Rossetto.
- Léon Guillaume et
son fils André étaient menuisiers
près du Poids Public (AB 19) dans un local qui
existe toujours comme tel (AB 20) et Roger Verrier
était menuisier dans la maison AB 143, qui a
accueilli un cabinet médical vers
1981.
- Les Simonin, Victor le
père, et André et Fernand ses fils
étaient maçons.
- Le père de Jeanne
Zocchetti était maçon dans la rue haute AB
166.
- Le sabotier Noël
Cointot faisait (depuis 1936 jusqu'à sa mort) des
sabots dans la petite maison qui touche l'ancienne
boulangerie Bordiaux que je n'ai pas connue (AB
186).
- Il y avait 2 chefs
cantonniers, René Chauvin et M. Colin, le mari de
la sage-femme qui était là pour la
naissance de mon frère Michel. M. et Mme Colin
demeuraient dans la maison AB 111, où demeure
Joëlle Ligny.
- Notre boulangerie, qui
avait été tenue par M. Desbordes,
propriétaire, puis par M. Chambrette. Mes parents
y sont restés du 1er avril 1930 au 1er avril 1964.
En 1945, mes parents ont racheté le fonds de
boulangerie Bordiaux (qui vraisemblablement avait
dû tomber en faillite autour de
1938)
- Le magasin Dreyfus de Dole
(tissus) avait une petite succursale à Moissey,
dans la maison (AB 477) de Mme Adélaïde
Guérin, actuellement le garage de Paul Huillard.
Mme Guérin était bonne chez le Dr Simeray.
Une vendeuse se déplaçait de Dole tous les
jeudis pour assurer la vente; il y avait un grand choix
et les clientes étaient
nombreuses.
- Périodiquement, un
grand camion -la maison Breuil- passait à Moissey.
Il venait d'Ougney pour proposer de la droguerie, de la
quincaillerie, des articles de bazar
etc...
- Avec les services rendus
par la "Mère Bon"(Philomène ?), on
peut dire qu'à Moissey, on trouvait de
tout.
- Anecdote.
Tous les jours, je portais
du pain à la receveuse des Postes, Mme Saturnin
(AB 81), de même qu'à Mme Julie Guillaume sa
voisine (Café AB 82). En récompense,
celle-ci me faisait boire un petit verre de "quinquina",
un bon fortifiant disait-elle !
L'exode de juin
1940.
En juin 1940, nous avons fui
l'arrivée de l'occupant. Nous sommes parties
à 3 voitures conduites par 3 femmes. Dans notre B
14 conduite par ma mère, il y avait mon
frère -7 mois-, la soeur de mon père et sa
gamine -3 mois-, Nicole Lauze. Dans une 201 cabriolet, il
y avait Mme Perrin, ses parents, dont son père
amputé de 14, dans la troisième, des oncles
et des cousins de Menotey.
Nous étions parties
en direction de Bourganeuf, dans la Creuse, lieu
où mon oncle Perrin était replié
avec son régiment. En partant, nous avons subi un
bombardement à Dole, c'est la gare qui
était visée.
Le premier soir, nous avons
dormi à Saint Paul de Varax dans l'Ain, à
l'Hôtel de la Gare. Le lendemain, lors d'un
arrêt à Vilreversure, dans l'Ain
également, nous avons appris la capitulation de la
France. Le soir, nous avons dormi à Saint-Martin
d'en Haut, et le lendemain à Pomélieu dans
le Rhône.
Après avoir
contourné Lyon, nous nous sommes trouvés
dans la région de Saint Etienne à Firminy
où nous avons été mitraillés
par les Italiens.
Dégoûtées
par les routes coupées, la cohue et le manque
d'essence, nous avons échoué dans un hameau
"Le Rochaix", près de Pont-Salomon, en
Haute-Loire.
Nous étions chez des
passementiers qui avaient des petits métiers au
grenier et faisaient un peu de culture.
Nous sommes rentrés 3
semaines plus tard. Nous avons fait étape à
Bletterans pour coucher chez des soeurs et à
Chaussin, en attendant d'avoir un laisser-passer pour
franchir la ligne de démarcation. Cela a
demandé plusieurs jours.
Au retour à Moissey,
il n'y avait pas eu de pillage. Le père Gros,
notre aide qui boulangeait en l'absence de mon
père, avait fait du pain qui avait
été vendu en mairie. On nous avait
même réservé la recette. Le
père Gros était en pension chez
Grebot.
Nous avons appris que
presque tout le village s'était
évaporé. D'autres étaient partis
avec un camion de chez Béjean, ses ouvriers. Ceux
qui n'étaient pas partis étaient
allés se cacher à l'Ermitage où ils
avaient vécu plusieurs jours. La Marcelle
Châtelain y était, avec son
mari.
J'ai été
très stressée pendant ces
événements. J'aurais dû avoir
l'insouciance de mon âge, mais non. A la maison, on
m'avait toujours pris pour bien plus grande que je
n'étais et j'avais réagi pendant cet exode
en adulte et non pas en gamine que
j'étais.
L'occupation.
On ne peut pas dire que nous
ayons été maltraités à
Moissey. Je n'étais pas bien grande, mais on
sentait que chacun y mettait du sien pour qu'il n'y ait
pas d'accrochage.
L'hiver 1939 a
été rude, surtout pour ma mère. Elle
en a bavé. En juillet 1941, il n'y avait plus
d'essence, plus de voitures. Mon père revenu
faisait les tournées avec un cheval et un chariot
bâché, pour vendre le pain à
Offlanges, Peintre et Frasne. Plus tard, mon père
est allé à Frasne cacher le cheval, qui
s'appelait Cocotte, chez Vincent, famille de
Thérèse Rover. Pendant l'occupation, on a
pas souffert de la faim, car à la campagne, il y
avait à manger. De la faim, non, mais de la peur,
si.
Pendant l'occupation,
plusieurs familles de la région parisienne se sont
réfugiées à Moissey. Des enfants
-parmi lesquels des enfants "juifs"- ont
été accueillis par différentes
familles. Cela augmentait l'effectif de l'école.
Tout le monde s'entendait bien.
- La chasse aux
doryphores.
Vers la fin de l'occupation,
les autorités allemandes avaient
décidé que les enfants des écoles
devaient ramasser les doryphores dans les champs.
Monsieur Lesnes, notre instituteur qui ne voulait pas
coopérer avec l'occupant, nous y a conduit une
fois ou deux.
Nous partions avec des
boîtes en fer percées de trous,
c'était plutôt dégoûtant, mais
nous prenions cela comme une partie de
plaisir.
- Le
théâtre au profit des
prisonniers.
Chaque hiver pendant
l'occupation, les jeunes gens de Moissey (la plupart
nés dans les années 1920 à 1925)
préparaient un spectacle théâtral qui
avait lieu dans la salle paroissiale, rue basse, et aussi
dans quelques villages des alentours quand les lieux s'y
prêtaient, Une pièce en particulier m'a
marquée : "Le Glacier des
Charrousses".
Avec le
bénéfice de ce spectacle, ils envoyaient
des colis de Noël aux prisonniers de guerre de notre
village. Cela apportait un peu de détente en ces
périodes troublées et les jeunes
eux-mêmes passaient de bons moments, au cours de la
préparation. Tout le monde y trouvait ainsi son
compte. D'ailleurs, il y avait à cette
époque une solidarité
profonde.
La
libération.
Un jour, en septembre 1944,
j'étais dans les bois de Menotey, sur la route du
retour, avec mon vélo. il y avait des coups de feu
de partout, je n'en menais pas large. J'allais chaque
jeudi à Montmirey-la-Ville, chez Dalvet.
J'emportais du pain et je ramenais de la cancoillotte et
du beurre.
Un autre jour de septembre,
j'étais dans la rue, près de la Fontaine de
la République, je sortais de chez
l'épicerie de Delphine Thomas avec des
commissions, j'ai entendu des coups de feu et mes parents
m'ont vite fait rentrer. C'est après coup qu'on a
su ce qu'il s'était passé : la mort
des deux FFI.
L'enterrement des
deux FFI.
J'ai fait partie des
officiants dans cette cérémonie à
l'église de Moissey. Au bout du catafalque, entre
les victimes et l'autel, tournées du
côté du public, nous étions trois
filles costumées, l'une en Marianne, l'autre en
Lorraine (Simone Poirot) et moi, en Alsacienne. Il y
avait un monde fou dans l'église, et nous
étions pétrifiés de peur. Tout le
monde redoutait encore un coup d'éclat allemand
pendant la cérémonie.
J'ai été
très éprouvée par cette
cérémonie.
A la fin, les deux FFI ont
rejoint dans le corbillard à cheval le caveau de
Marcel Téliet, au cimetière du village, au
fond à gauche, pas loin du buste du
Sénateur Lefranc. Ils ont été mis
là temporairement.
6 septembre 1944
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Guy Febvret, tué
par les Allemands le 6 septembre 1944, devant
chez Thérèse
Sigonney-Noël.
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©collection
Bernadette Grebot-Lormand
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6 septembre 1944
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Paul
Ménétrier, tué par les
Allemands, le 6 septembre 1944,
décédé au
moulin.
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©collection
Bernadette Grebot-Lormand
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La
Gare.
J'ai bien connu le dernier
chef de gare, il s'appelait Louis Viénot. Il a
vendu sa maison (AB 135) aux épiciers Thomas,
là où il y a une grille. Le Tacot, il me
semble l'avoir vu ou entendu passer une fois. [Le
dernier Tacot est passé le 30 décembre
1933, Colette est née le 2 novembre
1931]
La
carrière
Béjean.
Je me rappelle seulement des
Transports Béjean. Madame Marguerite
Béjean, femme de caractère. Bien qu'assez
âgée, elle supervisait le travail de ses
fils Pierre et Marcel.
La
carrière
Téliet.
Je l'ai toujours connue. A
un certain moment, il y avait beaucoup d'ouvriers, ce qui
amenait de la vie au village.
Quelques années avant
la guerre (1937-38), des ouvriers sont partis travailler
ailleurs, à la Poudrerie de Vonges, chez Solvay.
Cela a dû faire baisser la population de Moissey.
D'autres gens sont venus remplacer ceux qui
étaient partis. Il y a toujours eu beaucoup de va
et vient parmi les ouvriers de la carrière :
travail trop dur ? patron trop
exigeant ?
Le lavoir des
Gorges.
Ce lavoir était
naturellement célèbre, mais nous
commerçants, nous ne le fréquentions pas,
nous avions des gens pour la lessive, nous n'aurions
jamais pu faire la lessive avec le travail de la maison
et du magasin. Ceux qui pouvaient, ils allaient rincer
aux Gorges. On décrassait, on bouillait dans des
lessiveuse avec du savon en poudre, on mettait sur la
brouette et on allait rincer, on mettait dans une
corbeille et on rentrait. Il n'y avait pas une eau qui
rinçait comme l'eau des Gorges.
La fête de
Moissey.
Elle avait lieu chaque
année sur la place, qui n'était pas large
à cette époque. Aussi, il y avait depuis le
centre, des manèges et surtout des stands
étalés jusqu'au Chemin Neuf. Il y avait un
orgue de barbarie et les manèges étaient
à énergie électrique. De 1939
à 1945, il n'y a pas eu de fête. Ensuite, la
fête s'est déplacée vers la Gare, et
elle est revenue sur la grande place de Moissey
après son agrandissement, vers
1963.
Les
gens.
- Il y avait la "Mère
Bon", qui rendait service à bien du monde quand
elle allait à Dole. Elle avait pris l'habitude
d'aller au marché, au temps du Tacot, pour placer
des produits de la campagne et elle ramenait les
médicaments pour les gens du village. Après
la suppression de la ligne de chemin de fer, elle a
continué avec le car.
- La famille Bordey.
C'était une famille de bûcherons qui
travaillaient tous très dur. Ils vivaient dans une
une petite maison du Bois Matherot, sans
électricité, ne descendant au village
qu'une fois par semaine pour les courses; c'était
à jour fixe; nous faisions en sorte de leur garder
du pain. Cette famille me faisait pitié,
peut-être étaient-ils heureux à leur
façon.
- Monsieur Téliet, Il
en imposait par sa carrure, sa façon de s'habiller
(pantalons bouffants, bottes de cuir, genre cavalier) son
regard d'acier. C'était paraît-il un homme
de valeur. Il était connu surtout pour sa
rigueur : ses énormes colères, son
despotisme; il n'était pas apprécié
partout.
Malgré tout, il
savait se montrer humain quand il le
fallait.
J'ai eu quelquefois à
faire avec lui. En effet, après la guerre, il
avait installé une cantine pour ses ouvriers,
à Offlanges. Nous fournissions le pain. Chaque
jour, quelqu'un venait le chercher; il est arrivé
qu'il vienne lui-même, il s'est toujours
montré très courtois.
- Monsieur Besson, Maurice
Besson était un bon maire, très attentif
aux besoins de ses administrés. Il a su apporter
à la commune le modernisme qui manquait, eau,
réseau d'égouts, construction de la poste,
achat de l'immeuble des écoles, du parc, entres
autres. Je pense qu'il a toujours fait de son mieux tout
au long de ses mandats. J'avais de l'estime pour
lui.
- Après la
guerre.
Quelques années
après la guerre, il y a eu un engouement pour les
vacances à la campagne. A Moissey, on y venait de
partout, Paris, Dijon, le Nord.
Une quinzaine de
meublés étaient à la disposition des
vacanciers. Ils faisaient le plein pendant les grandes
vacances, cela animait le village.
Tout a cessé
brusquement : changement de mode, éloignement
des sites du Haut-Jura, manque de calme avec
l'accroissement de la circulation
automobile.
Ces meublés ont
été occupés en 1957, au moment de la
construction du camp de Broyes-les-Pesmes, des chauffeurs
mariés ayant fait venir leur
famille.
- Le
Général De Gaulle a traversé Moissey
le 15 juin 1962.
Ce jour-là,
j'étais absente de Moissey. J'ai seulement
assisté au nettoyage du village, de même
qu'aux préparatifs de l'accueil, et des mesures
prises pour la sécurité.
Dans le XXe
siècle, Colette Renaux pense
que,
- le meilleur,
c'était l'eau sur l'évier et le lave-linge,
et
- le pire, la
Guerre.
paroles recueillies
par christel poirrier, à moissey, le vendredi 2
août 1996.
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