La troupe de
théâtre amateur "les Zurbains"
présente à Dole un spectacle
réunissant les élèves de cours
adolescents et adultes. La comédienne-metteure en
scène, Chantal Mairet, a choisi de les faire se
plonger dans le théâtre de Grand Guignol, un
genre plus exigeant qu'il n'y paraît.
Les pièces "Hôtel
de l'ouest", "le système du Docteur Goudron" et
"les Infernales" seront à l'affiche entre le 17 et
le 26 mai aux Ateliers Municipaux. Il s'agit d'une
illustration parfaite de ces années d'or,
où les auteurs sont parfois d'anciens
médecins, policiers, journalistes. Aussi, le nom
d'Alfred Binet, à l'origine de tests pour enfants
en difficultés, a-t-il sa place.
Sous l'habit
prétexte, les rivalités se
découvrent et les rires d'apparence vont se
transformer en cris d'épouvante, car un crime a eu
lieu et un autre se
prépare.
Les ados répètent "Hôtel de l'ouest"
et travaillent, qui un jeu de scène, qui le
débit de paroles, qui la prise en compte de
l'espace schématisé, car il reste un gros
travail de décors à installer. L'histoire
leur plaît, chacun se sent à l'aise dans son
rôle, où le costume est à
l'évidence, est important: au cours d'une nuit de
Carnaval, des noceurs débarquent dans un
hôtel pour dîner et danser. Sous l'habit
prétexte, les rivalités se
découvrent et les rires d'apparence vont se
transformer en cris d'épouvante, car un crime a eu
lieu et un autre se prépare.
un assassin ravi de son
rôle
Arthur, Martin, Morgan sont les plus enthousiastes
à échanger les jeans pour la chemise
blanche et le frac. Pour les bottines, c'est plus dur!
Théa, Sonia, Lucie, Claire ont, elles aussi, les
idées bien arrêtées pour
accessoiriser leur tenue. Au fait, sont-ils
impressionnés par le sujet ? Pas le moins du
monde. Morgan, l'assassin, est ravi de jouer les affreux,
et sa victime Lucie, confie avoir travaillé les
effets de sa strangulation, devant ses camarades de jeu
admiratives.
Les adultes arrivent
après leur travail, en forme intantanément.
Deux distributions se forment pour les deux autres
pièces du répertoire. Dans la cour des
Ateliers Municipaux, on répète "le
système du Docteur Goudron". Là, l'angoisse
grandguignolesque va monter d'un sérieux
degré. Nous laissons au public le plaisir de
découvrir l'intrigue, où verbiage
déjanté, ricanements et cris
déclenchent des sourires qui vont vite se crisper,
tant l'horreur est habilement
distillée...
Tout au contraire, à
l'intérieur des ateliers, l'ambiance est
feutrée: nous sommes dans un hôpital
d'aliénées, tenu par des religieuses. La
pièce "les Infernales" est un monument du genre.
Aussi, la présence d'enfants est-elle
déconseillée.
Marie-Claudine
Verrier (Le Progrès de Lyon)
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