Confesseur ou Martyr
décédé en 760... Saint Gengoult
était honoré à Varennes
(Haute-Marne). Son culte, très populaire, se
répandit sur l'ensemble de l'Europe occidentale.
Sa fête, comme celle de l'église de Moissey,
a lieu le 11 mai.
L'édifice est
construit sur le sommet d'un coteau, à droite de
la route D 475 (dans le sens Dole-Gray), et domine
presque tout le village. Pour y accéder, il faut
donc gravir un escalier imposant (voir notre
photographie).
On accède à
l'église par trois marches formant un demi-cercle,
qui conduisent au clocher-porche, situé à
l'ouest, et flanqué d'une tour polygonale à
gauche. La tour comporte un premier étage
très élancé, surmonté par un
second étage de plan carré, de 5,60 m de
côté; une moulure sert de transition entre
ces étages et est interrompue par les horloges,
circulaires. Une baie à plein cintre s'ouvre sur
chaque face du second étage.
Le toit a la forme d'une
flèche octogonale très
élancée, couverte d'ardoises grises,
surmontée d'un globe, d'une lanterne, de la croix
et du coq. Une balustrade l'entoure, flanquée
à chaque angle par des pignons. L'ensemble
rappelle d'autres clochers tels que celui de
Fraisans.
On peut la plupart du temps
accéder à l'intérieur de
l'église par ce clocher-porche; à droite,
se trouve une piétà de 1749; au-dessus de
la porte d'entrée, à l'intérieur du
porche, on observe un cavalier probablement
d'époque médiévale; deux
bénitiers se trouvent de part et d'autre de la
porte d'entrée.
Le plan de
l'église.
Le plan de l'église
est asymétrique, ce qui est un indice de son
ancienneté, et des nombreux remaniements qui l'ont
affectée. La nef se compose de cinq travées
dont les deux premières sont beaucoup plus courtes
que les suivantes; à droite de la première
travée se trouve la chapelle de Notre-Dame des
Anges, qui accueille de fonts baptismaux en bois et en
pierre; une tombe date des années 1610, et la
chapelle semble dater du premier quart du XVIIe
siècle.
A droite des deux
travées suivantes se trouve une seconde chapelle,
éclairée par un vitrail en médaillon
qui n'est disposé suivant l'axe médian de
la cellule. A gauche de la troisième
travée, une chapelle abrite une statue de Joseph
à l'Enfant; le vitrail est ogival. Les deux
travées suivantes, de proportions
régulières, forment presque un transept
avec les chapelles adjacentes: deux chapelles à
gauche et une à droite, qui a conservé sa
belle voûte d'origine (ce qui n'est pas la cas de
sa fenêtre à plein cintre).
La chaire à
prêcher se trouve à l'angle de cette
chapelle, ainsi qu'une pierre tombale ancienne. Le choeur
et le sanctuaire forment un ensemble polygonal,
flanqué de deux sacristies, éclairé
par deux fenêtres gothiques (on regrette
l'obturation de celle de droite), la crucifixion
étant le sujet du vitrail central.
L'architecture.
L'architecture de
l'église obéit à des lois peu
strictes; le choeur et le sanctuaire, comme c'est souvent
le cas, sont plus anciens que le reste de
l'édifice, puisqu'ils datent du XVIe
siècle; ils sont orientés vers l'est
(105° E); les parois latérales mesurent 7 pas
de long (4,90 m), ce nombre symbolisant la
Complétude de la Création et le jour de
repos du Seigneur.
Les trois murs du sanctuaire
polygonal mesurent 6 pas de long, ces longueurs
étant habituelles, et symbolisant les 6 jours de
la Création; la nef mesure 25 pas de long et
devait à l'origine être composée de 5
travées de 5 pas chacune (le nombre 5 est celui de
l'Incarnation). Mais des irrégularités
entachent ce plan. La largeur de la nef est de 16 pas (4
X 4) et représente donc le double de la largeur du
clocher (8 pas). Il semblerait que les longueurs
régressent progressivement, ainsi que les nombres
symboliques, du choeur vers l'entrée de
l'église; ainsi serait concrétisée
la progression des fidèles d'un monde
matériel vers celui de la spiritualité,
dont le choeur est le symbole. Mais, plus
prosaïquement, les architectes ont pu aussi
obéir à des contraintes spatiales: le
choeur ayant été initialement conçu
"en grand", la place aurait manqué pour mener
à bien la construction du grandiose
édifice, dont toutes les travées,
normalement, devraient mesurer 5 pas. On obtient
malgré tout une longueur de 30 m et une largeur
maximale de 21 m pour cette église qui est l'une
des plus grandes de la paroisse de Notre-Dame du Mont
Guérin.
Jean Macchioni, anthropologue I.S.H.E., in "Eglises
Rurales et Urbaines du Jura", architecture
extérieure, ouvrage à paraître (Tome
1, Nord et Ouest du Jura)
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