village de moissey

souvenirs de Claude Robert (°1924)

époux de Madeleine Roy (1925)

habitant de moissey de 1929 à 1932

images ©famille Claude Robert, années spécifiées.

Claude Robert en 1945 et Madeleine Roy en 1940

© collection personnelle de Claude Robert

 

souvenirs de claude robert. 

-1924- 

-époux de madeleine roy-

(née le 4 octobre 1925 à M.-le-Château)

 

Claude Robert est né le 17 Août 1924 à Montmirey-la-Ville,

dans la maison familiale (A…), rue de l'école-mairie,

- de son père Roger Robert (né en 1893 à Pesmes, et décédé en mai 1938) et

- de sa mère Marie Quenouel (née en 1894 à Flavigny-sur-Moselle et décédée le 13 juillet 1976 à Bayon, Meurthe-et-Moselle).

 

Claude Robert a un frère, Jacques né en 1921. Jacques a eu deux enfants, François né en 1946 (père de Vincent et Anne) et Didier né en 1947 (père de Jean-Yves et Jean-Baptiste).

 

Les époux Claude Robert-Madeleine Roy se sont mariés le 18 novembre 1942, à Montmirey-le-Château, sous le mandat du maire Henri Viénot et du curé André Paget, et ils ont eu 5 enfants :

- Roger, en 1943, (père de Sophie en 1973, et Sidonie en 1977),

- Jacqueline, en 1945, (mère de Coralie née en 1991),

- Annie, en 1948,

- Sylvie, en 1950, (mère de Laurent 1975, Cédric 1979, Bastien 1981),

- Pascal, en 1958, (père de David 1985 et Marine 1987).

 

L'enfance.

Claude Robert a vécu à Moissey à partir de 1929, avec ses grands-parents dans leur maison de la rue basse (AB 52), pendant 3 ou 4 ans. Il a fréquenté l'école du village, au rez-de-chaussée de l'immeuble AB 436 avec l'institutrice Madame Mourin.

Ensuite il a fréquenté l'école de Flavigny-sur-Moselle, jusqu'à l'obtention de son certificat d'études à l'âge de 13 ans, puis il est revenu à Montmirey-la-Ville aider ses parents (date à laquelle son père vient de décéder).

Il est dans la culture jusqu'à 1943, et l'année précédente, il rencontre sa future épouse en février 1942, au cours d'une représentation théâtrale assurée par des artistes locaux et amateurs.

 

[Au cours de notre entretien, Claude Robert se montre d'une grande indépendance et son curriculum vitae démontre qu'il est aussi d'une grande mobilité professionnelle].

 

Cursus professionnel de Claude Robert.

Après son mariage (18 novembre 1942), en 1943, Claude Robert fréquente l'Ecole Départementale des Eaux et Forêts de la Haute-Saône, à Vesoul (carburants forestiers pour moteurs à gazogène) pour y passer ses permis de conduire.

En février 1943, il entre aux Eaux et Forêts à Dole jusqu' à l'été 1944 (Maquis de la Vieille Loye et Chantiers de Jeunesse).

Engagement pour la durée de la guerre au 27e RI à Dijon.

Participe à la libération de Dijon, puis Mulhouse et Colmar, enfin pénètre en Allemagne jusqu'à l'armistice du 8 mai.

Démobilisé en décembre 1945.

Il rejoint la région parisienne jusqu'au printemps 1948, où il participe aux tournées de la chanteuse Elyane Celis dans toute la France.

Au printemps 1948, il a acheté un camion aux domaines pour faire du transport à son compte, dans le Jura, un Opel Blitz de 3,5 tonnes.

Il rejoint (de 1949 à 1954) l'entreprise Depierre "Dole-Motoculture" consacrée aux machines d'agriculture, batteuses, moissonneuses (il est un des premiers à monter une moissonneuse-batteuse venue en caisses du Canada).

En 1954, il retourne dans la région parisienne pour y faire de la mécanique, d'abord avec son oncle, puis à son compte jusqu'en 1983.

En décembre 1983, il travaille dans une entreprise canadienne (SOFATI) qui construit des centres de maintenance pour deux entreprises algériennes de transport routier, l'une de marchandises et l'autre de voyageurs. Il y restera jusqu'en 1990 (après être passé par l'Espagne et le Cameroun), heure de la retraite à 67 ans.

 

La Gare et le Tacot.

Le Tacot, je l'ai bien connu, car je l'ai pris tout, seul je n'avais peut-être pas 4 ans. Je vivais à Moissey, et ma tante venait chez mon père à Montmirey-la-Ville. Elle faisait souvent la navette entre Moissey et Montmirey-la-Ville. Un jour je voulais aller voir mes parents. Je suis monté tout seul, en douce, dans le dernier wagon, et en descendant à Montmirey-la-Ville, le Docteur Mignot qui venait chercher son fils a dit à ma tante "Mademoiselle Robert, votre neveu est là".

 

La Scierie Béjean.

"J'ai connu la Scierie, en particulier le père Maître qui était débardeur, avec deux paires de bœufs".

 

La Saboterie.

"J'ai connu la Saboterie, le docteur Simeray, lui aussi faisait des sabots, dans la maison au virage de la rue basse et de la rue de la gare (AB 50)".

 

La Carrière Téliet et la Carrière Béjean.

"Au cours des quelques années passées à Moissey, j'ai connu le poste Béjean, en 1929, puisque on s'y rendait avec mon grand-père. A ce moment, le P1 de Jean-Marcel Téliet n'était pas encore construit.

Marguerite Béjean (née Lefranc), veuve, conduisait de main de maître (maîtresse) les affaires de la famille. C'est elle qui est à l'origine de l'exploitation de carrière dans les bois Besson. C'est son fils Marcel qui s'occupait du transport de la pierre, avec des camions et des remorques. Ces camions "Latile" ne braquaient pas facilement et ils faisaient couramment leur demi-tour par marche-arrière sur la place des noyers, aujourd'hui parking de la pharmacie".

 

La guerre de 1939-1945, l'occupation.

De février 1943 à la fin de l'été 1945, il est cantonné à La Vieille Loye, la verrerie, avec une trentaine de collègues, qui sont encadrés par le lieutenant Perrin-Mazier, le lieutenant Veil et le responsable Dubost. Cette structure Eaux et Forêts accueillait tant bien que mal, en plus, des jeunes gens qui étaient réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire, en Allemagne).

"Quelques jours avant la libération de Moissey du 9 septembre 1994, j'avais envie de revoir ma femme Madeleine et mon jeune fils unique Roger, j'ai quitté la Vieille Loye avec mon vélo. A Rochefort, le passeur m'a dit que là où j'allais, ça remuait pas mal [débâcle allemande]. Ça ne m'a pas découragé. En arrivant dans la Serre, dans la montée d'Amange, il y avait un fort trafic de camions allemands dans les deux sens, alors je me suis caché au moulin de la Vèze, avec mon vélo. Puis j'ai pris le Chemin de la Poste, rattrapé le chemin de Brans. Là, Thervay brûlait, alors j'ai pris Offlanges, redescendu par les Grattes, puis regagné Montmirey-la-Ville.

Ça sentait fort la libération, alors j'hésitais à repartir. Peut-être deux jours plus tard, c'était la mort du gendarme Lucien Michel.

 

la mort du gendarme Lucien Michel

Le 9 septembre, le gendarme Michel, à moto, en mission de reconnaissance des position ennemies OU avait décidé d'annoncer la libération aux gens de Montmirey-le-Château, avec un drapeau tricolore. A quelqu'un qui voulait l'en dissuader, il répondit, "moi les Allemands, ils ne me peuvent rien".

Hélas, les ennemis n'avaient pas tous quitté la région, il en restait autour du lieu-dit l'Olivier, de chaque côté de la route. La présence du drapeau français a dû indisposer les Allemands puisqu'ils lui ont tiré dessus déjà sur le CD 475 ou le CD 15, ou dans le virage des deux, mais ils l'ont loupé. Comme il est passé à l'Olivier entre deux cantonnements ennemis, ce coup-là, ils ne l'ont pas loupé. Il est mort à côté du cimetière: il y a une croix et une plaque commémorative.

Le maire Viénot a fait une démarche pour récupérer le corps, c'est Hippolyte Vuillet et Auguste Roy (mon beau-père) qui sont allés le chercher avec un cheval.

Jean Maîtrerobert (né en 1919) et moi, curieux des événements, on s'est rendus sur place, mais les Allemands ne l'ont pas compris comme ça, ils nous ont gardés à l'Olivier pendant bien plus d'une heure, interrogés par un interprète. On a tellement été inquiétés qu'ils sont venus fouiller notre maison, là où m'attendait ma femme Madeleine avec mon fils Roger sur les genoux.

La veille de la mort du gendarme Michel, avec Hippolyte Vuillet, André Roy et le père de Madeleine [Auguste Roy], ont a cassé des bouteilles pour récupérer les "culs de bouteilles", on en a fait deux corbeilles et on est allés les poser, la nuit, sur le CD 475, entre Montmirey-le-Château et la bretelle sur Dammartin, là où la route fait un écart, mais a été "rectifiée" depuis. Les autres sont partis, mais moi, je voulais voir ce qui allait se passer. Je me suis couché dans une buse de fossé et j'ai attendu, jusqu'à ce qu'un car d'Allemands y crève ses roues, un Rochet-Schneider, le car. Il faut dire que les fuyards fuyaient avec tout ce qu'ils trouvaient comme véhicules. Bien longtemps après, je suis rentré, j'avais trouvé la nuit longue".

 

La libération et l'après-libération

Je me suis engagé pour la durée de la guerre, à la Maladière, route de Langres, à Dijon. J'ai appartenu au 1er Régiment de Bourgogne, en septembre 44, jusqu'à la libération de Dijon. A ce moment, nous avons formé le 27e Régiment d'Infanterie. Incorporé à la Première Armée Française qui remontait de la vallée du Rhône, nous nous sommes retrouvés en action avec le 8e Régiment de Tirailleurs Marocains. Nous avons libéré Belfort et nous avons pris le nom de 35ème RI. Après la poche de Mulhouse et celle de Colmar, nous sommes entrés en Allemagne près de Karlsruhe (franchissement du Rhin), puis Donneischingen, Singmaringen, et la libération de la Forêt Noire s'est terminée à Constance. L'équipée s'est achevée à Sekingen (sur le Rhin, près de la frontière suisse). Après le 8 mai 1945, nous sommes devenus une force d'occupation de l'Allemagne jusqu'en novembre 1945.

 

mon camion à gazogène à bois.

En 1948, j'ai acheté aux domaines un camion à bois, un Opel Blitz de 3,5 tonnes. Le seul moyen de ne pas être démuni était de rouler au bois. Je connaissais très bien les principes depuis mon passage à l'école des carburants forestiers. L'idée résumée, c'est "de l'arbre au moteur". On amorce la combustion au charbon de bois puis on alimente à la charbonnette (de 7 à 10 cm de diamètre et de longueur). Le sapin ça goudronnait.

Les deux systèmes courants étaient:

- le Gazogène à bois (gazobois pour les proches) Imbert à Cologne (Köln), l'Alsacien inventeur et

- le Gazogène à charbon (gazocharbon) qui marche au charbon de bois et à l'anthracite (système Goin-Poulain).

Non, les tractions qui ont trois bouteilles sur le toit ne sont pas des gazo. Les gazogènes se reconnaissent aisément, que ce soit des tracteurs, des camions, des bus, des voitures, il y a sur le côté ou à l'arrière, une "chaudière" pour cuire le bois. Les bouteilles sur le toit, c'est une alimentation au gaz de ville. Il y avait des stations de remplissage, pas très nombreuses, il y en avait une à Dijon.

 

 

La chasse. (à suivre...)

 

La vie.

J'entrais en coup de vent chez la "Julie Guillaume" qui me servait aimablement une grenadine. Elle tenait le "Café du Centre", elle était très gentille.

 

moissey, le jeudi 17 avril 1997 et le jeudi 1er juillet 2004.


souvenirs de madeleine roy,

-1925-

 

Madeleine Roy est née le 4 octobre 1925 à Montmirey-le-Château, à la ferme de ses parents. (A…)

 

- de son père Auguste Roy (né en 1901, et décédé en 1973) et

- de sa mère Marie Vuillet (née en 1899 et décédée en 1990),

 

Marie Vuillet avait une sœur, Emma Vuillet, née le 5 septembre 1902, épouse Levollant, et actuellement en retraite au Foyer-Logement de Moissey. Décédée en 1998.

 

Les époux Auguste Roy-Marie Vuillet ont eu 3 enfants,

- Madeleine née en 1925 (mère de 5 enfants),

- André, né en 1928 (père de 2 enfants),

- Robert, né en 1932 (père de 3 enfants).

 

L'enfance.

Madeleine a fréquenté l'école du village avec l'institutrice Mademoiselle Marthe Petit, jusqu'à l'obtention de son certificat, puis elle est retournée dans sa famille pour l'aider dans les tâches quotidiennes.

Elle quittera l'exploitation familiale pour épouser Claude Robert le 18 novembre 1942, à Montmirey-le-Château.

©Christel Poirrier 1997-2004

La famille Roy, de Montmirey-le-château, photo prise devant la ferme familiale en 1935. image ©Madeleine Roy-Robert- env. 1935

«de gauche à droite: sur les chevaux, Madeleine et Robert; assis sur la faucheuse, André; debout, Pierrot, un cousin en vacances; enfin notre mère Marie et notre père Auguste» nous écrit Madeleine, retraitée à Montmirey-le-château.

La famille en 1953 avec Madeleine et en 1954 avec Claude.

© collection personnelle de Claude Robert

1936

les écoliers de 1936 à Montmirey-le-Château. © collection personnelle de Claude Robert

1. tout au-dessus: Auguste Barbe, Francis Barbe, Madeleine Bernardet, Madeleine Roy,

2. un peu moins haut: Thérèse Viénot, Suzanne Bernardet, Marie-Noëlle Monamy, François Viénot, Pierre Barbe,

3. debout les pieds sur le sol: René Fournier, Alexandre Prudhon, x Viénot, André Roy, Denise Viénot, André Fournier, Louis Campioni,

4. Assis: René Barbe, Suzanne Fournier, y, Yvonne Prudhon, Gaby Ongenade, sa soeur et Mireille Campioni.

1943

La guerre de 39-45. A l'Ecole Départementale du Bois et des Carburants Forestiers de la Haute-Saône, à Vesoul. Le troisième homme est Claude Robert, le quatrième Louis Bonaventure.

© collection personnelle de Claude Robert

mars 1945

La guerre de 39-45. Roger "Serain", à côté d'une traction Citroën 11 chevaux, et équipé d'un système à gazogène à bois. En Allemagne, vers mars 1945.

© collection personnelle de Claude Robert

mars/avril 1945

La guerre de 39-45. A proximité de Karlsruhe, mars/avril 1945.

© collection personnelle de Claude Robert

début 1945

La guerre de 39-45. Un village détruit, dans la "poche de Colmar".

© collection personnelle de Claude Robert

vers 1947

La guerre de 39-45. M. Darlin, à Pesmes, sur une moissonneuse-batteuse canadienne montée par Claude Robert. Vers 1947.

© collection personnelle de Claude Robert

Au pied du petit cimetière de Montmirey-le-Château, le gendarme Lucien Michel, à moto, est tombé sous la mitraille allemande.

© Christel Poirrier-2004

Stèle sur l'extérieur du mur du cimetière, à Montmirey-le-Château.

© Christel Poirrier-2004

Stèle sur le mur de la gendarmerie de Moissey, caserne d'attache du gendarme Michel.

© Christel Poirrier-2004

1942

Les gazogènes à bois, Imbert.

Le camion acquis par Claude Robert en 1948, mais en version 3,5 t.

© Jacques Wolff-2000

1942

Les gazogènes à bois, Imbert.

© Jacques Wolff-2000

1942

Les gazogènes à bois, Imbert.

© Jacques Wolff-2000

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