souvenirs de
claude robert.
-1924-
-époux
de madeleine roy-
(née le
4 octobre 1925 à
M.-le-Château)
Claude Robert
est né le 17 Août 1924 à
Montmirey-la-Ville,
dans la maison
familiale (A
), rue de
l'école-mairie,
-
de son père Roger Robert (né
en 1893 à Pesmes, et
décédé en mai 1938)
et
- de sa
mère Marie Quenouel (née en
1894 à Flavigny-sur-Moselle et
décédée le 13 juillet
1976 à Bayon,
Meurthe-et-Moselle).
Claude Robert a un
frère, Jacques né en 1921. Jacques
a eu deux enfants, François né en
1946 (père de Vincent et Anne) et Didier
né en 1947 (père de Jean-Yves et
Jean-Baptiste).
Les époux
Claude Robert-Madeleine Roy se sont
mariés le 18 novembre 1942, à
Montmirey-le-Château, sous le mandat du
maire Henri Viénot et du curé
André Paget, et ils ont eu 5
enfants :
-
Roger, en 1943, (père de Sophie en
1973, et Sidonie en 1977),
- Jacqueline, en
1945, (mère de Coralie née
en 1991),
- Annie, en
1948,
- Sylvie, en
1950, (mère de Laurent 1975,
Cédric 1979, Bastien
1981),
- Pascal, en
1958, (père de David 1985 et Marine
1987).
L'enfance.
Claude Robert a
vécu à Moissey à partir de
1929, avec ses grands-parents dans leur maison
de la rue basse (AB 52), pendant 3 ou 4 ans. Il
a fréquenté l'école du
village, au rez-de-chaussée de l'immeuble
AB 436 avec l'institutrice Madame
Mourin.
Ensuite il a
fréquenté l'école de
Flavigny-sur-Moselle, jusqu'à l'obtention
de son certificat d'études à
l'âge de 13 ans, puis il est revenu
à Montmirey-la-Ville aider ses parents
(date à laquelle son père vient de
décéder).
Il est dans la culture
jusqu'à 1943, et l'année
précédente, il rencontre sa future
épouse en février 1942, au cours
d'une représentation
théâtrale assurée par des
artistes locaux et amateurs.
[Au cours de notre
entretien, Claude Robert se montre d'une grande
indépendance et son curriculum vitae
démontre qu'il est aussi d'une grande
mobilité
professionnelle].
Cursus
professionnel de Claude
Robert.
Après son
mariage (18 novembre 1942), en 1943, Claude
Robert fréquente l'Ecole
Départementale des Eaux et Forêts
de la Haute-Saône, à Vesoul
(carburants forestiers pour moteurs à
gazogène) pour y passer ses permis de
conduire.
En février
1943, il entre aux Eaux et Forêts à
Dole jusqu' à l'été 1944
(Maquis de la Vieille Loye et Chantiers de
Jeunesse).
Engagement pour la
durée de la guerre au 27e RI à
Dijon.
Participe à la
libération de Dijon, puis Mulhouse et
Colmar, enfin pénètre en Allemagne
jusqu'à l'armistice du 8 mai.
Démobilisé
en décembre 1945.
Il rejoint la
région parisienne jusqu'au printemps
1948, où il participe aux tournées
de la chanteuse Elyane Celis dans toute la
France.
Au printemps 1948, il
a acheté un camion aux domaines pour
faire du transport à son compte, dans le
Jura, un Opel Blitz de 3,5 tonnes.
Il rejoint (de 1949
à 1954) l'entreprise Depierre
"Dole-Motoculture" consacrée aux machines
d'agriculture, batteuses, moissonneuses (il est
un des premiers à monter une
moissonneuse-batteuse venue en caisses du
Canada).
En 1954, il retourne
dans la région parisienne pour y faire de
la mécanique, d'abord avec son oncle,
puis à son compte jusqu'en
1983.
En décembre
1983, il travaille dans une entreprise
canadienne (SOFATI) qui construit des centres de
maintenance pour deux entreprises
algériennes de transport routier, l'une
de marchandises et l'autre de voyageurs. Il y
restera jusqu'en 1990 (après être
passé par l'Espagne et le Cameroun),
heure de la retraite à 67
ans.
La Gare et
le Tacot.
Le Tacot, je l'ai
bien connu, car je l'ai pris tout, seul je
n'avais peut-être pas 4 ans. Je vivais
à Moissey, et ma tante venait chez mon
père à Montmirey-la-Ville. Elle
faisait souvent la navette entre Moissey et
Montmirey-la-Ville. Un jour je voulais aller
voir mes parents. Je suis monté tout
seul, en douce, dans le dernier wagon, et en
descendant à Montmirey-la-Ville, le
Docteur Mignot qui venait chercher son fils a
dit à ma tante "Mademoiselle Robert,
votre neveu est là".
La Scierie
Béjean.
"J'ai connu la
Scierie, en particulier le père
Maître qui était débardeur,
avec deux paires de bufs".
La
Saboterie.
"J'ai connu la
Saboterie, le docteur Simeray, lui aussi faisait
des sabots, dans la maison au virage de la rue
basse et de la rue de la gare (AB
50)".
La
Carrière Téliet et la
Carrière
Béjean.
"Au cours des
quelques années passées à
Moissey, j'ai connu le poste Béjean, en
1929, puisque on s'y rendait avec mon
grand-père. A ce moment, le P1 de
Jean-Marcel Téliet n'était pas
encore construit.
Marguerite
Béjean (née Lefranc), veuve,
conduisait de main de maître
(maîtresse) les affaires de la famille.
C'est elle qui est à l'origine de
l'exploitation de carrière dans les bois
Besson. C'est son fils Marcel qui s'occupait du
transport de la pierre, avec des camions et des
remorques. Ces camions "Latile" ne braquaient
pas facilement et ils faisaient couramment leur
demi-tour par marche-arrière sur la place
des noyers, aujourd'hui parking de la
pharmacie".
La guerre
de 1939-1945,
l'occupation.
De février 1943
à la fin de l'été 1945, il
est cantonné à La Vieille Loye, la
verrerie, avec une trentaine de
collègues, qui sont encadrés par
le lieutenant Perrin-Mazier, le lieutenant Veil
et le responsable Dubost. Cette structure Eaux
et Forêts accueillait tant bien que mal,
en plus, des jeunes gens qui étaient
réfractaires au STO (Service du Travail
Obligatoire, en Allemagne).
"Quelques jours
avant la libération de Moissey du 9
septembre 1994, j'avais envie de revoir ma femme
Madeleine et mon jeune fils unique Roger, j'ai
quitté la Vieille Loye avec mon
vélo. A Rochefort, le passeur m'a dit que
là où j'allais, ça remuait
pas mal [débâcle
allemande]. Ça ne m'a pas
découragé. En arrivant dans la
Serre, dans la montée d'Amange, il y
avait un fort trafic de camions allemands dans
les deux sens, alors je me suis caché au
moulin de la Vèze, avec mon vélo.
Puis j'ai pris le Chemin de la Poste,
rattrapé le chemin de Brans. Là,
Thervay brûlait, alors j'ai pris
Offlanges, redescendu par les Grattes, puis
regagné
Montmirey-la-Ville.
Ça sentait
fort la libération, alors
j'hésitais à repartir.
Peut-être deux jours plus tard,
c'était la mort du gendarme Lucien
Michel.
la mort du
gendarme Lucien Michel
Le 9 septembre, le
gendarme Michel, à moto, en mission de
reconnaissance des position ennemies OU avait
décidé d'annoncer la
libération aux gens de
Montmirey-le-Château, avec un drapeau
tricolore. A quelqu'un qui voulait l'en
dissuader, il répondit, "moi les
Allemands, ils ne me peuvent
rien".
Hélas, les
ennemis n'avaient pas tous quitté la
région, il en restait autour du lieu-dit
l'Olivier, de chaque côté de la
route. La présence du drapeau
français a dû indisposer les
Allemands puisqu'ils lui ont tiré dessus
déjà sur le CD 475 ou le CD 15, ou
dans le virage des deux, mais ils l'ont
loupé. Comme il est passé à
l'Olivier entre deux cantonnements ennemis, ce
coup-là, ils ne l'ont pas loupé.
Il est mort à côté du
cimetière: il y a une croix et une plaque
commémorative.
Le maire
Viénot a fait une démarche pour
récupérer le corps, c'est
Hippolyte Vuillet et Auguste Roy (mon
beau-père) qui sont allés le
chercher avec un cheval.
Jean
Maîtrerobert (né en 1919) et moi,
curieux des événements, on s'est
rendus sur place, mais les Allemands ne l'ont
pas compris comme ça, ils nous ont
gardés à l'Olivier pendant bien
plus d'une heure, interrogés par un
interprète. On a tellement
été inquiétés qu'ils
sont venus fouiller notre maison, là
où m'attendait ma femme Madeleine avec
mon fils Roger sur les genoux.
La veille de la
mort du gendarme Michel, avec Hippolyte Vuillet,
André Roy et le père de Madeleine
[Auguste Roy], ont a cassé des
bouteilles pour récupérer les
"culs de bouteilles", on en a fait deux
corbeilles et on est allés les poser, la
nuit, sur le CD 475, entre
Montmirey-le-Château et la bretelle sur
Dammartin, là où la route fait un
écart, mais a été
"rectifiée" depuis. Les autres sont
partis, mais moi, je voulais voir ce qui allait
se passer. Je me suis couché dans une
buse de fossé et j'ai attendu,
jusqu'à ce qu'un car d'Allemands y
crève ses roues, un Rochet-Schneider, le
car. Il faut dire que les fuyards fuyaient avec
tout ce qu'ils trouvaient comme
véhicules. Bien longtemps après,
je suis rentré, j'avais trouvé la
nuit longue".
La
libération et
l'après-libération
Je me suis
engagé pour la durée de la guerre,
à la Maladière, route de Langres,
à Dijon. J'ai appartenu au 1er
Régiment de Bourgogne, en septembre 44,
jusqu'à la libération de Dijon. A
ce moment, nous avons formé le 27e
Régiment d'Infanterie. Incorporé
à la Première Armée
Française qui remontait de la
vallée du Rhône, nous nous sommes
retrouvés en action avec le 8e
Régiment de Tirailleurs Marocains. Nous
avons libéré Belfort et nous avons
pris le nom de 35ème RI. Après la
poche de Mulhouse et celle de Colmar, nous
sommes entrés en Allemagne près de
Karlsruhe (franchissement du Rhin), puis
Donneischingen, Singmaringen, et la
libération de la Forêt Noire s'est
terminée à Constance.
L'équipée s'est achevée
à Sekingen (sur le Rhin, près de
la frontière suisse). Après le 8
mai 1945, nous sommes devenus une force
d'occupation de l'Allemagne jusqu'en novembre
1945.
mon camion
à gazogène à
bois.
En 1948, j'ai
acheté aux domaines un camion à
bois, un Opel Blitz de 3,5 tonnes. Le seul moyen
de ne pas être démuni était
de rouler au bois. Je connaissais très
bien les principes depuis mon passage à
l'école des carburants forestiers.
L'idée résumée, c'est "de
l'arbre au moteur". On amorce la combustion au
charbon de bois puis on alimente à la
charbonnette (de 7 à 10 cm de
diamètre et de longueur). Le sapin
ça goudronnait.
Les deux
systèmes courants
étaient:
-
le Gazogène à bois (gazobois
pour les proches) Imbert à Cologne
(Köln), l'Alsacien inventeur
et
- le
Gazogène à charbon
(gazocharbon) qui marche au charbon de
bois et à l'anthracite
(système
Goin-Poulain).
Non, les
tractions qui ont trois bouteilles sur le
toit ne sont pas des gazo. Les
gazogènes se reconnaissent
aisément, que ce soit des tracteurs,
des camions, des bus, des voitures, il y a
sur le côté ou à
l'arrière, une "chaudière" pour
cuire le bois. Les bouteilles sur le toit,
c'est une alimentation au gaz de ville. Il y
avait des stations de remplissage, pas
très nombreuses, il y en avait une
à Dijon.
La chasse. (à
suivre...)
La
vie.
J'entrais en coup
de vent chez la "Julie Guillaume" qui me servait
aimablement une grenadine. Elle tenait le
"Café du Centre", elle était
très gentille.
moissey,
le jeudi 17 avril 1997 et le jeudi 1er juillet
2004.
souvenirs de
madeleine roy,
-1925-
Madeleine Roy est
née le 4 octobre 1925 à
Montmirey-le-Château, à la ferme de
ses parents. (A
)
- de son
père Auguste Roy (né en
1901, et décédé en
1973) et
- de sa
mère Marie Vuillet (née en
1899 et décédée en
1990),
Marie Vuillet avait
une sur, Emma Vuillet, née le 5
septembre 1902, épouse Levollant, et
actuellement en retraite au Foyer-Logement de
Moissey. Décédée en
1998.
Les époux
Auguste Roy-Marie Vuillet ont eu 3
enfants,
-
Madeleine née en 1925 (mère
de 5 enfants),
- André,
né en 1928 (père de 2
enfants),
- Robert,
né en 1932 (père de 3
enfants).
L'enfance.
Madeleine a
fréquenté l'école du
village avec l'institutrice Mademoiselle Marthe
Petit, jusqu'à l'obtention de son
certificat, puis elle est retournée dans
sa famille pour l'aider dans les tâches
quotidiennes.
Elle quittera
l'exploitation familiale pour épouser
Claude Robert le 18 novembre 1942, à
Montmirey-le-Château.
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©Christel Poirrier
1997-2004
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